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Marianne Véron (Traducteur)
EAN : 9782221259733
416 pages
Robert Laffont (31/03/2022)
3.75/5   28 notes
Résumé :
Appelé par sa grand-mère, Lipsha Morrissey revient dans la réserve de ses ancêtres, où il tombe aussitôt amoureux de la belle Shawnee Ray. Mais elle est sur le point d'épouser Lyman Lamartine, l'homme d'affaires de la réserve, à qui tout réussit : multipliant les entreprises - honnêtes et louches -, il gagne de l'argent et fascine hommes et femmes. Sauf Lipsha, qui fait une découverte déterminante pour l'avenir de tous : dans les bois sacrés de la réserve, Lyman et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le retour du petit-fils prodigue. À la demande de sa grand-mère, Lipsha revient dans la réserve où il tombe aussitôt amoureux de Shawnee, pourtant promise à Lyman, le père de son enfant. Lyman qui est aussi l'oncle de Lipsha et l'homme d'affaires de la communauté, gérant du Bingo Palace, pourtant ruiné par des dettes de jeu. L'oncle et le neveu vont se rapprocher, l'un pour mieux connaître et séduire la jeune femme, l'autre car il a besoin de la complicité du jeune homme pour construire un nouveau casino sur des terres sacrées ancestrales. Tout ça sous le regard de plusieurs anciens qui cherchent à comprendre et interférer sur toutes ces histoires.
Bingo Palace est un des premiers romans de Louise Erdrich et on y trouve déjà toutes les thématiques développées par la suite : des familles décomposées, problèmes d'alcool et de pauvreté, culture indienne en friche (ici la danse traditionnelle est surtout un moyen de gagner quelques dollars avant d'être une quête spirituelle, par exemple).
Le roman est parfois est peu confus, au rythme irrégulier, moins abouti que ceux qui suivront. Il reste néanmoins une véritable curiosité pour les amateurs de l'autrice (de plus un livre “moyen” de Louise Erdrich reste autrement plus intéressant qu'une grande partie de la production actuelle). Et il reste avant tout l'hommage de Louise Erdrich pour les traditions indiennes qu'elle défend.
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Le lecteur retrouve ici une partie des personnages récurrents de l'oeuvre de l'auteur, les membres de la famille Morrissey et Pillager. Louise Erdrich construit ici son récit autour de Lipsha Morrissey, un jeune chippewa, orphelin de mère et dont le père est en prison, qui est de retour à la réserve.

Le lecteur suit ce héros bien malgré lui dont les errements sentimentaux et professionnels évoquent le questionnement de cette dernière génération d'indiens en quête d'une identité hésitant entre tradition et mode de vie occidentale. le racisme dont sont victimes les indiens est aussi évoqué par l'auteur dans plusieurs scènes où Lipsha est pris à parti en raison de son indianité.

Lipsha trouve un but dans l'amour qu'il porte Shawnee Ray, son contraire, indienne élevée dans la réserve, respectueuse des traditions, danseuse dans les pow-wow. Mère célibataire, elle souhaite devenir créatrice de vêtements traditionnelles et être indépendante même si elle est fiancée bien malgré elle au père de son enfant qu'elle n'aime pas, Lyman Lamartine.



Ces personnages gravitent autour du Bingo Palace en espérant y trouver une amélioration de leur quotidien. L'auteur analyse les effets bons et mauvais de ce rare lieu de développement économique de la réserve sur la vie de chacun des personnages. Cependant, l'impression que j'ai ressentie en refermant le livre est que malgré tout ces casinos indiens sont une menace pour les traditions et l'identité des tribus.
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J'aime Louise Erdrich pour la richesse de ses romans, sa façon d'aborder les relations humaines, ses références à une tradition foisonnante et mystique. The Bingo Palace s'inscrit dans cette lignée. Pourtant, il ne m'aura pas complétement convaincu.

J'ai été bien absorbé sur les deux premiers tiers du livre, mais arrivée au dernier tiers, j'ai fini par être agacée par le personnage de Lipsha. Dans ce roman, différentes histoires s'entrecroisent mais c'est le point de vue de Lipsha Morrissey qui domine. le personnage ne m'a pas paru particulièrement attachant - non pas qu'il soit désagréable mais son obsession continuelle pour Shawnee a fini par avoir raison de mon attention de lectrice.

J'avoue que je n'ai pas vraiment réussi à comprendre où exactement l'auteur voulait en venir dans ce roman. Néanmoins, j'aime toujours autant sa façon d'évoquer les traditions amérindiennes et un certain fantastique ancré dans les anciennes croyances. Cet aspect là est très fort dans The Bingo Palace. Elle a aussi parfois le don de résumer les relations humaines, qu'elles soient amoureuses, familiales ou amicales, en quelques phrases pleines de justesse.
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Ce livre m'a posé beaucoup de problèmes...
De très nombreux personnages, des liens qui sont affirmés et qu'on ne comprend pas complètement, le prénom "fleur" d'une aïeule auquel on ne mettra jamais de majuscule, des personnages improbables dont il faut reconstituer les histoires ...
Mais on finit par s'y retrouver, globalement, des moments oniriques faisant même parfois le lien entre des moments vécus, de la poésie malgré la misère et la vie sans espoir que vivent la plupart des Indiens de cette réserve. La force de la nature et de l'amour, réels et magiques, nouent les fils qui font tenir toute cette toile, abstraite inattendue et belle.
J'ai néanmoins trouvé des problèmes de traduction par endroits, où certaines phrases sont bancales à cause d'expressions maladroites où on reconnaît des anglicismes qui, rétablis, semblent plus pertinents ("balles molles" pour "soft balls" dans les chamboule-tout utilisées dans les fêtes foraines par exemple).
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Beau livre sombre, hanté, tragique .
Dommage que la narration dans les derniers chapitres soit un peu confuse (la faute peut-être à la traduction).
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
We all got holes in our lives. Nobody dies in a perfect garment. We all got to face nothingness before us and behind. Call it sleep. We all begin in sleep and that's where we find our end. Even in between, sleep keeps trying to claim us. To stay awake in life as much as possible - that may be the point.
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You never know where you're going to find your twin in the world, your double. I don't mean in terms of looks, I'm talking about mindset. You never know where you're going to find the same thoughts in another brain, but when it happens you know it right off, just like you were connected by a small electrical wire that suddenly glows red hot and sparks.
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... il y a peu de temps encore, tout n'était que hautes herbes, plus hautes que nous, plus touffues, et à l'infini. Des bêtes y vivaient à foison. Des oiseaux par millions. Des bisons. Si l'on s'asseyait à un endroit, ils défilaient devant vous pendant trois jours, flanc contre flanc. Des troupeaux d'oies gommaient le soleil, leurs cris semblables à de grands orages. Des ours. Pas de fossés. Des marais, des rivières, et par-dessus tout les vents, les vents immenses qui soufflaient et caracolaient sans rien qui les arrête - pas de bâtiments, pas de barrières sur lesquelles tambouriner, pas d'écrans de cinéma en plein air à heurter, pas même d'arbres.
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People come and go underneath the cloud. Some to the bar, some to the bingo. There are the road workers, in construction, slab muscled and riding temporary money, new pickups with expensive options and airbrushed curlicues on the doors. Local businessmen with French names and Cree blood, guys with green eyes and black hair, talk in the quieter corners, making deals with flat hand gestures. Farmers visit - a Scandinavian family group or two - always quiet and half asleep and worked raw. When the men take off their Grain Belt or John Deere hats, the upper halves of their pale horeheads float and bob in the dark as they nod and talk.
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Notre réserve n'est pas un bien immobilier, et la chance s'évanouit quand on en fait un commerce. L'attrait n'a pas de pouvoir durable, pas de poids, pas d'amour.
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Videos de Louise Erdrich (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louise Erdrich
C'est par la poésie que Gaëlle Josse est entrée en littérature. Elle a publié plusieurs recueils, jusqu'à ce jour où elle découvre un tableau d'un peintre flamand qui la happe littéralement. Sur cette toile, une femme, de dos, dont il devient urgent pour Gaëlle Josse de raconter l'histoire. Son premier personnage est là et le roman naît. Les Heures silencieuses paraît en 2011. En treize ans, treize autres livres suivront : des romans, des essais, un recueil de microfictions. Tous nous embarquent dans des univers différents, font exister des personnages -réels ou fictionnels-, disent la force de l'art -pictural, photographique ou musical-, et mettent des mots sur nos émotions avec une grande justesse.
Au cours de ce deuxième épisode de notre podcast avec Gaëlle Josse, nous continuons d'explorer son atelier d'écrivain : ses obsessions, son processus d'écriture, la façon dont le désir d'écrire naît et grandit. un conversation émaillée de conseils de lecture et d'extraits.
Voici la liste des livres évoqués dans cet épisode :
- Et recoudre le soleil, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20108563-et-recoudre-le-soleil-gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ?, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23044434-a-quoi-songent-ils-ceux-que-le-sommeil-fuit--gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- La Nuit des pères, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22564206-la-nuit-des-peres-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- Ce matin-là, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20840891-ce-matin-la-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- L'Amour, de François Bégaudeau (éd. Verticales) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22446116-l-amour-francois-begaudeau-verticales ;
- La Sentence, de Louise Erdrich (éd. Albin Michel) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22512129-la-sentence-louise-erdrich-albin-michel.
Invitée : Gaëlle Josse
Conseils de lectures de : Anthony Cerveaux, bibliothécaire à la médiathèque des Capucins, à Brest, et Rozenn le Tonquer, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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