Marie ernaux nous raconte dans
La place la mémoire de son père.
Depuis toujours, elle s'est sentie étrangère à ce monde rural, de son esprit, de sa manière de vivre, de parler, de penser.
Mais c'est à travers ce sentiment de différence, d'indifférence, qu'elle a su se construire. Elle exprime avec singularité ses souvenirs, sans porter de jugement sur les comportements extérieurs, mais sur ses réactions et sur ce qu'elle a pu penser.
L'image de son père était à la fois pour elle l'image d'un homme simple d'esprit, d'un homme de la campagne qu'elle traitait autrefois avec mépris ; mais aussi celle de quelqu'un de sincère, de gentil qui s'est laissé manger par la vie.
Elle ne porte aujourd'hui plus aucun mauvais jugement sur lui: il était quelqu'un de différent d'elle, ils ne vivaient pas dans le même monde et elle n'a pas su l'accepter en temps voulu. Mais à sa manière, il lui a apporté ce dont elle avait besoin.
J'interprète le titre "
La Place" pour l'espace ambigüe qu'occupe son père en elle. le roman d'
Annie Ernaux, rédigé après la mort de son père, tente d'éclairer
la place qu'occupe son père dans son coeur.