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sur 4341 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Comme maître Corbeau perché sur son arbre, après avoir lu "je ne suis pas sortie de ma nuit", j'avais ouvert un large bec et juré que l'on ne m'y reprendrait plus.
Un peu tard, me direz-vous !
A cela je vous répondrai, sans hésitation aucune, que pierre qui roule n'amasse pas mousse et qu'un tien vaut mieux que deux tu l'auras ...
"La place" est un livre écrit, en 1983, par Annie Ernaux et qui a obtenu le prix Renaudot en 1984.
Le même prix qui entre autres avait autrefois récompensé Marcel Aymé et sa superbe "Table aux crevés", "voyage au bout de la nuit" de Céline et "les beaux quartiers" d'Aragon.
Que voulez-vous ?
Comme disait un vieux paysan de ma connaissance : "il y a des années à pommes et d'autres non" !
"La place", à l'aveu même de son autrice, est un livre de fracture, de trahison et de non-style.
Tout, ou presque, lui aura manqué pour être un bon livre, ce même bon livre qui a été récompensé et encensé.
C'est qu'une certaine confusion y règne.
Certains y ont vu un hommage au père, d'autres une offense impardonnable aux origines modestes.
Habileté d'autrice ou maladresse d'écrivaine, la description est contradictoire à souhait.
Comme chacun de nous, à l'intérieur de lui-même me direz-vous.
Certes !
Mais le sujet de "la place" n'est pas vraiment ce père aux manières trop frustres, non, le personnage principal en est le "malaise" d'Annie Ernaux.
Alors, c'est acté, ce livre, pierre angulaire de l'oeuvre, reposera sur une prétendue "auto-sociologie" qui va faire des émules et des dégâts dans les rentrées littéraires à venir.
Ce livre, "la place", est glacial.
Je n'y ai pas pas trouvé deux sous de sensibilité, ni d'empathie : l'oncle y devient "le frère de mon père" et le fils de l'autrice y est même nommé "l'enfant".
Que Dieu me savonne et que tonton me pardonne !
Mais qui fait ça ?
Par contre, j'ai cru discerner une réelle volonté de choquer par l'impudeur, une impudeur à la fois physique et morale.
Il y a quelque chose de gênant dans cette littérature qui veut s'imposer par sa désespérance indécente.
Impudeur inconvenante ou fine analyse psychologique et littéraire, l'ouvrage est écrit dans un style qui n'en est pas un, il est rédigé.
C'était la volonté même de l'autrice.
Le malheur, c'est qu'aux rares passages où cette dernière décide de se lancer dans de petites prouesses de style, elle y devient aussitôt inintelligible et inaudible.
De plus, dans le récit à proprement parler, quelques petites choses m'ont paru artificielles et comme invraisemblables à moi qui suis normand, et dont le grand-père était né en 1898 : une fille et son mari qui dorment dans le lit du père mort, un officier de marine pas fier, l'oeil petit bourgeois qui choisit plus soigneusement l'arrière-plan d'une photo, un sacristain qui fait faire à l'église un deuxième tour de condoléances, la recette du mercredi précédent restée dans la salopette du père alité ...
En Normandie, allons-donc !
1901 : Sully Prudhomme
1915 : Romain Rolland
1921 : Anatole France
1937 : Roger Martin du Gard
1947 : André Gide
1952 : François Mauriac et 1957 : Albert Camus
1960 : Saint-John Perse et 1964 : Jean-Paul Sartre
1985 : Claude Simon
2000 : Gao Xingjian
2014 : Patrick Modiano
2022 : Annie Ernaux
Que Dieu me savonne et que le bison me pardonne !
Qu'est-ce qui s'est passé ?
A quel moment ça a merdé ?
La notion d'ombre et de lumière est forte, toutefois posons-nous la bonne question : qui sommes-nous pour dire ce qui est bon ou mauvais ?






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J'ai lu Annie Ernaux, il y a longtemps. Calme plat sur ses livres dans ma mémoire. J'en retrouve trois ou quatre dans mes étagères. Je choisis de relire « La Place » car il y a à son propos, sur Babelio, de longues discussions.

Annie Ernaux raconte la mort de son père et les faits et gestes de son père qu'elle connaît ou dont elle se souvient. Elle parle de la vie d'ouvrier et de petit commerçant, en Normandie, de son père. de son mariage, de la mort de sa première fille. Annie Ernaux énonce qu'elle n'a « pas le droit (…) de chercher à faire quelque chose de « passionnant », ou d'« émouvant ». Donc elle n'évoquera son père que dans sa condition d'ouvrier, de petit commerçant, d'homme mal à l'aise, emprunté, dès qu'il sort de son contexte quotidien.
Annie Ernaux raconte une vie dont elle dit que c'est celle de son père. Elle ne fournit pas la copie de son acte de naissance pour en justifier et n'affiche aucun sentiment qui pourrait le faire penser.

Annie Ernaux a raté son but en ce qui me concerne ; l'émotion est là : son livre m'agace, me consterne, me désole. Je sais bien quel titre j'aurais donné à ce texte : « La honte ». La honte, assurément, d'Annie Ernaux. Et celle qui, selon elle, ne quittait pas son père, dans ses relations aux autres. Tout est dit et décrit au travers de ce prisme. Que l'homme dont il est question ait été le père de celle qui écrit, qu'il ait eu de la tendresse pour sa femme, pour sa fille, que sa fille l'ait peut-être aimé, qu'il ait sans doute eu des satisfactions, des joies, des peines autres que celles dont il paraît que sa position sociale le faisait souffrir, on ne le saura pas.
Peut-on vraiment réduire un homme, son père, à cette seule facette : la honte ?

Ce refus de considérer son père dans son humanité entière, ce refus confine au mépris. Cet homme ne méritait cela de personne, encore moins de sa fille. La honte, elle n'a pas lieu d'être ailleurs que dans cette approche d'intellectuelle névrosée.
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Ce livre ressemble beaucoup à un journal intime écrit par une adolescente ingrate. Je ne comprends pas comment on peut à ce point continuer à l'âge adulte à être honteuse de ses origines et par le même coup, être honteuse de ses parents. Annie Ernaux devrait se remettre en question.
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On dit que La place est un grand livre mais j'en pense tout le contraire. C'est une oeuvre autobiographique où l'autrice évoque son père. Ce dernier est issu d'un milieu agricole et au cours de sa vie il a tout fait pour sortir de sa classe sociale. Sa fille quant à elle souhaite également changer de situation.
Certains diront que c'est un vibrant hommage pour son père. Je ne le pense absolument pas. J'y vois une fille qui a davantage honte de lui.
D'abord, on voit que son père peut se montrer maladroit vis à vis des amis de sa fille, on sent de la gêne et certains pourrait y voir même de la condescendance. D'ailleurs, le fait d'isoler les expressions du père en italique montre un rejet. Car au lieu de montrer de la fierté de ses origines, on voit de la honte et du regret ( d'ailleurs comme le père à l'égard de son propre père).
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Ce livre est nul
On sens fou de sa vie
J'avais ce livre a lire pour le collège et j'ai découvert ce que c'est de la merde en livre
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Le style "blanc", ce n'est pas pour moi. Cette mise à nu ne suscite aucun écho, juste de l'ennui.
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J'avais lu « Les années » il y a fort longtemps, il ne m'en reste rien hormis le fait que je n'avais pas apprécié cette lecture.
Obtention du Nobel, je lis le discours de réception, je tique, je n'adhère pas du tout aux idées développées mais voilà qu'un challenge m'incite à réessayer, à ne pas être obtuse et à retenter l'expérience.
Que dire de « La place » qui n'ait pas déjà été dit ? le fond me choque par son impudeur et son mépris, l'écriture plate m'exaspère et le paragraphe final sur l'ancienne élève devenue caissière me parait extrêmement déplacé.
Une seule certitude, je ne relirai pas Annie Ernaux.
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Complètement oublié ce livre lu il y a bien longtemps; je me souviens vaguement d'une femme qui dénigrait sa famille qu'elle considérait comme ignorante. Sans intérêt.
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On en parle tellement d'Annie Ernaux suite à son récent prix Nobel, ces temps-ci, et j'avais tant apprécié son "événement", que quand je suis tombée par hasard sur ce vieil exemplaire, j'ai voulu la découvrir davantage, n'ayant jamais rien lu d'autre d'elle.

Quelle déception !
J'ai trouvé ça terriblement froid et dur. On peut certainement se sentir parfois en rupture avec ses propres parents, ce n'est pas moi qui vais dire le contraire. Par contre je l'ai trouvée fort dans le jugement.
Ce roman est pour sûr cathartique, mais elle en fait presque le procès de son père et je ne vois pas ce que ça nous apporte à nous lecteurs. J'y ressens plus de la colère et du mépris, une certaine honte aussi face à ses manières de simple ouvrier et de la condition sociale d'où elle provient. Son ton devient alors carrément condescendant.
Ne peut-on pas y voir des richesses et des manières simples mais vraies par rapport au monde érudit, bien pensant et bien mis de la bourgeoisie dont elle fait désormais partie ?
Vraiment je suis déçue. 😔

Je peux entendre la volonté de son écriture plate, dénouee de tout affect pour retracer avec distance la biographie de son père. Je peux entendre qu'elle ait souffert de cette ascension sociale qui l'a fait s'éloigner de ses parents et que par ce roman elle veuille en faire son mea culpa. Mais j'ai quand même du mal avec cette froideur et ce besoin de remettre chacun à "sa place".

Et vous ? Un autre roman d'Ernaux à me conseiller pour me réconcilier ?
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C'est par ce livre qu'Annie Ernaux sprinteuse du 100 pages chrono fut reconnue par ses pairs et ses lecteurs. Disséquant la figure du Pater familias sous une loupe qui lui permet d'être à bonne distanciation filiale, dans une sécheresse d'écriture et de coeur, l'athlète des lettres au souffle court augure ce qui sera sa marque de fabrique : une indifférence totale envers son prochain, ici les siens , père et mère, leurs petits riens, épinglés sous le froid regard de leur pimbêche de fille . Apothéose de ce chant qui n'est en aucun cas celui du repos:
“J'ai fini de mettre au jour l'héritage que j'ai dû déposer au seuil du monde bourgeois et cultivé quand j'y suis entrée.” Mazette! le bagage ne devait pas être bien lourd! Allez, bon chien chasse de race!
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