L'événement

L'événement d'Annie Ernaux est le récit de l'auteure de son avortement qu'elle a subit en 1964, clandestinement.
Elle raconte sa quête d'une solution alors qu'il est illégal d'avorter à cette époque et les risques encourus par la même occasion.
C'est bien écrit et facile à lire.

Je ne savais pas à quoi m'attendre, au début de la lecture de ce roman. Annie Ernaux semble très forte, pour faire passer des messages forts, en quelques pages !
Une lecture découverte, quand on s'interroge, (alors qu'on ne devrait même plus y penser), sur un droit qui semblait acquis…
Merci Mme Veil et merci Mme Ernaux d'en parler…
Annie Ernaux raconte ici le récit d'un avortement. Avortement qui s'avère être un parcours du combattant…
Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est intense et poignant ! On ressent la détresse de cette jeune femme. C'est un roman sociologique et historique en somme. Il est plus que nécessaire dans la vie de lecteur !
Un coup de poing en plein abdomen, pour que ce combat ne soit jamais remis en cause !!!!

Ce témoignage m'a été très instructif et profondément perturbant. L'écriture ne m'a pas pu, mais j'ai apprécié le recours, avec une grande justesse, à la violence des mots et à la vulgarité.
Aujourd'hui, l'accès à la contraception et à l'avortement étant libre, on ne peut s'imaginer comment ont vécu les femmes qui n'ont pu bénéficier de ce droit de disposer de leur corps. le point marquant du récit, à mon sens, réside dans cette grossesse fruit d'un désir assumé. La décision m'en a semblé d'autant plus difficile et courageuse compte tenu des conditions de son interruption.

L'Événement est le récit d'Annie Ernaux d'un avortement clandestin d'une jeune fille de vingt ans.

Si au niveau littéraire, on pourra reprocher au roman d'être un récit entrecoupé de réflexions plus tardives de l'auteure, avec une écriture assez simple et sèche, L'Événement reste une oeuvre nécessaire dans ce qu'elle raconte, sans pathos, sans faux-semblant, sans rien cacher. Difficile de ne pas être choqué par tout ce qui s'y passe et par l'urgence et le dramatique des situations.

L'EVENEMENT de Annie Ernaux "Gallimard 2000" 114,- pages



Annie Ernaux nous décrit la période de la préhistoire pour la femme. Les années 1960, avant la légalisation de la pilule contraceptive et de l'avortement. La femme, objet convoité par l'homme devenait putride si elle enfantait en dehors du cadre du mariage.
Bref elle était une sous chose soumise aux lois de l'homme.
L'auteure nous raconte un avortement clandestin de cette époque. Un texte dur et choquant qui met en évidence le désarroi et la désespérance de ces femmes martyres.

Lorsque j'étais enfant ma mère cachait les livres du Docteur Soubiran. Je les ai lu il y a peu et le roman d'Annie Ernaux m'a fait replonger dans cette ambiance de clandestinité que représentait toute forme de contraception à l'époque.

Un livre émouvant.

J'enrichie mes connaissances de la bibliographie d'Annie Erneux au hasard des bouquinistes. J'avais entendu parler de ce livre suite à la sortie récente de son adaptation cinématographique. Quelle claque ! Même en sachant de quoi la livre allait parler, même en ayant déjà des connaissances sur le sujet des avortements antérieurs à 1975, rien ne nous prépare à ce récit. C'est avec simplicité et justesse qu'Annie Erneux nous livre ce récit ci intime d'un drame ordinaire, que de nombreuses femmes vivent encore aujourd'hui dans le monde. Alors que la colère gronde outre atlantique, ce livre est plus que jamais nécessaire, même si nous savons toutes qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.
Un récit poignant mais juste sur un avortement clandestin, vécut par une jeune femme que nous semblons tous connaitre.

Forcément dur, ce court récit met des mots sur la violence d'un avortement clandestin subi par Annie Ernaux en 1963, alors qu'elle était étudiante. Comment transmettre la douleur et la honte d'un épisode traumatisant vécu dans le silence et le mépris ? Geste fort, essentiel pour la cause des femmes.

A sa manière authentique d'écrire, Annie Ernaux fait de ce livre un livre universel et unique.

Universel car hélas tant de femmes ont partagé la même souffrance qu'elle à la même époque (et à d'autres époques encore, d'ailleurs), et pourront s'y reconnaître.

Unique (déjà par le fait que chaque histoire l'est) parce que le contexte socio-culturel de l'époque est intrinsèquement lié à l'histoire et à la manière dont l'auteur l'a vécue

La force de l'écriture d'Annie Ernaux c'est de nous faire vivre avec elle (et presqu'au même rythme qu'elle !) ses émotions explicitées avec tant de justesse.

Dans ce récit, l'autrice se plonge dans ses souvenirs et nous raconte ce qu'il lui est arrivé en 1964 : une grossesse non désirée et un avortement. Cet événement, comme elle l'appelle, se passe à une époque où la loi Veil n'est pas en vigueur et où les femmes ne peuvent pas disposer de leurs corps. le sujet est tabou, l'accès aux soins médicaux également.

L'autrice nous parle de son vécu, de ses sentiments et ressentis. Elle nous montre comment elle a affronté les épreuves seule, comment les choses se passaient et les risques qu'elle encourait.

C'est un récit poignant, fort et sincère, dénué de toutes fioritures. Je ne peux pas dire que j'ai passé un bon moment car le sujet est si difficile, mais j'ai clairement été prises dans ce témoignage et je salue ce travail d'écriture net et précis.

Poursuite de la découverte enchantée du recueil Ecrire la vie, réunissant les écrits d'Annie Ernaux parus entre 1974 et 2011, avec un troisième livre, L'Evénement. Ce dernier raconte l'avortement vécu par l'auteure à l'âge de 23 ans, le 15 janvier 1964, ce même avortement qui fut la toile de fond de son premier livre Les Armoires vides (1974).
•
Agée de 60 ans lors de l'écriture de cet ouvrage, Annie Ernaux tend à « mettre en mots ce qui apparaît comme une expérience humaine totale, de la vie et de la mort, du temps, de la morale et de l'interdit, de la loi, une expérience vécue d'un bout à l'autre au travers du corps »
•
On se confronte au travers de ce récit viscéral à l'expérience de l'avortement dans les années 60, une expérience clandestine, indicible et délinquante, aux conséquences potentiellement mortelles, bordée par la crainte des médecins face à la loi anti-avortement, qui pouvait les envoyer en prison et leur interdire d'exercer pour toujours, et par la rencontre avec la faiseuse d'anges, « cette femme qui m'a arrachée à ma mère et m'a jetée dans le monde ».
•
Après l'enfance et l'adolescence des Armoires vides et de la Honte, c'est la naissance à soi de la femme Annie Ernaux qui se livre aux yeux du lecteur. L'auteure avertit que cela peut déranger, mais légitime cette démarche : « si je ne vais pas au bout de la relation de cette expérience, je contribue à obscurcir la réalité des femmes et je me range du côté de la domination masculine du monde. »
•
Elle donne par ailleurs ce qui, à mes yeux, est une des plus belles raisons d'écrire : « le véritable but de ma vie est peut-être seulement celui-ci : que mon corps, mes sensations et mes pensées deviennent de l'écriture, c'est-à-dire quelque chose d'intelligible et de général, mon existence complètement dissoute dans la tête et la vie des autres. »
•
Gaultier