Ce que l'on sait de Max Toppard

Maurice Taupard naît en 1899. Orphelin de sa mère à la naissance, il part vivre dans un phare avec son père ingénieur en Bretagne. Maurice a un don pour le cinéma plus exactement, il a un talent très spécial qui fait qu'à lui seul il sait comment passer de la vie réelle au cinéma et vice-versa sous tous les angles: lumière, scenario, réalisation etc...Il a un talent tellement spécial que cela est difficile à expliquer. Son père devient son 1er assistant réalisateur. Sauf qu'il meurt et que Maurice est envoyé chez un oncle et une tante, dans une vie triste et morne jusqu'à ce qu'il fasse la rencontre de sa vie très jeune avec le monde du cinéma en plein essor. Alors commence pour lui une vie absolue quasi irréelle.D'abord à Paris en compagnie de Ch. Pathé ou de Linder puis aux USA aux côtés de Ch. Chaplin. Puis les tranchées, la Grande Guerre, l'amitié naissante et intense entre Maurice, devenu Max, trois copains : Igor, Benoît et William. La rédaction d'un manifeste révolutionnaire sur le cinéma L'al-cinéma, début de la fin pour tous....

J'ai vraiment aimé ce roman. Il est un tout : il est romanesque, il suit les codes du roman à suspens, il contient de vraies connaissances sur le monde du cinéma, il expose pas mal de références historiques, il est dramatique comme une bonne tragédie grecque, il est un scenario de cinéma...

Par moments on peut se dire : ouais...bon...c'est un peu facile ce qui arrive à Max. Tout lui tombe du ciel. Bah non...il y a bien quelque chose de profond et qu'il faut découvrir pour comprendre. Les 100 dernières pages, sans accélérer le mouvement lève le voile et confortent comme elles peuvent dérouter le lecteur. Un vrai jeu de piste, un vrai film !

Evidemment on est pas mal tenté de penser au film De W.Allen La rose pourpre du Caire mais pas que...Perso', j'ai pas mal pensé à des films comme les Visiteurs du soir ou la beauté du diable et à la série...la 4ème dimension.

Roman à découvrir...

Premier constat… je ne sais par quel bout aborder cette chronique, très partagée par un livre entre réalisme et illusion, deux choses qui ne font pas bon ménage dans mes choix de lecture.

Je note aussi que les avis écrits, fort positifs et étayés, ne collent pas vraiment à la note globale. On pourrait en conclure que je fais partie de celles/ceux qui n'ont pas adhéré a cette histoire dans laquelle j'ai avancé de plus en plus poussivement et que j'ai abandonnée à mi-chemin.

De beaux moments pourtant, toujours en rapport avec la réalité historique du début du 20e siècle. C'est un bel hommage à la créativité cinématographique du « muet » rarement mis en scène dans l'histoire du cinéma, aux stars presque oubliées par l'évolution fulgurante de l'industrie des images animées. de nombreux personnages réels se glissent dans la destinée fantomatique de Max, constituant la meilleure part du roman, incarnant une approche érudite et documentée des mouvements créatifs successifs du 7e art, sur plusieurs décennies.

Le reste de la narration me semble déséquilibrée entre des personnages fictifs un peu trop simplistes et des fulgurances bienvenues comme un phare breton ou un vieux cinéma du quartier des anciennes halles de Paris.

Un roman illusionniste qui m'a échappé…

Qui est Max Toppard ?


Il est né à Arras, le 9 septembre 1899, sous le nom de Maurice Taupard. Son talent pour l'art cinématographique s'est révélé dans un phare, dans lequel il a vécu ses premières années. Il a travaillé auprès de Charles Pathé, il a oeuvré auprès de Charlie Chaplin, il a été le mentor des plus grands cinéastes, de nombreux films sont marqués de son empreinte, pourtant, son nom n'apparaît dans aucun générique. En 1965, seul le cinéma Belphégor, menacé d'être rasé, semble se souvenir de lui. Seuls quelques initiés connaissent son nom, mais ne le prononcent pas. le secret de Max Toppard est dangereux. Pourtant, Caroline, une jeune journaliste, approche le mystère. Son enquête l'entraîne dans un labyrinthe de vérité et d'illusion. Elle vit une expérience inoubliable et inexplicable. Un moment qu'elle ressent avec tous ses sens, mais qu'elle ne comprend pas.


Cette expérience, vous la vivrez si vous vous plongez dans Ce que l'on sait de Max Toppard. Vous rencontrerez des personnages réels et des personnages romanesques. Vous affronterez des évènements historiques et des faits imaginaires. Vous serez dans les tranchées, puis sur un tournage. Vous vous assoirez dans une salle obscure, puis vous retrouverez la lumière du jour, avec l'espoir de la lumière absolue. Après la lecture, je suis persuadée que vous effectuerez des recherches frénétiques sur les moteurs de recherche, car vous aurez le sentiment que l'auteur vous a emmené dans un monde entre réalité et rêve, avec des frontières fluctuantes.


Peut-être que comme moi, ce livre vous poursuivra. J'ai déjà eu des difficultés à rédiger une chronique, mais jamais comme pour ce roman. Plusieurs jours que je cherche comment l'aborder et que je n'y parviens pas. Si j'avais osé, ma chronique se serait résumée à cette idée : la recherche de l'Illusion absolue. Je vous aurai proposé de pénétrer dans ce roman, pour ressentir la lumière de Max Toppard.


Je suis hantée par cette histoire, envahie par des questions auxquelles je ne souhaite pas de réponse, car ces interrogations sont une part de la magie de ce roman. Ce n'est pas une lecture passive, elle fait appel à tous les pores de notre peau, elle s'insère dans notre esprit, pour ne plus le quitter. Même si je n'ai pas de mots pour vous décrire mes sensations (peut-être parce qu'elles sont réservées aux initiés, c'est-à dire à ceux qui liront Ce que l'on sait de Max Toppard), je vous invite fortement à effectuer ce voyage mystérieux, intégré dans l'Histoire de notre pays. J'ai adoré.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..

Max Toppard, le fantôme du cinéma. Qui est cet homme mystérieux qui hante le cinéma d'avant-guerre, d'après-guerre, durant toute l'époque du muet? Il aurait collaboré avec les plus grands, mais son nom reste inconnu, voir tût. Nicolas d' Estienne d'Orves se propose de refaire vivre ce personnage. Tout y romancé. Ou presque.
Deux temporalités s'unissent (la vie de Max dès sa naissance en 1899 & la vie de Caroline, jeune journaliste en 1965) pour mieux présenter comment Max Toppard est devenu un symbole et comment est-il tombé dans l'oubli. Un jeu de piste virevoltant à travers les époques, à travers un Paris en constant changement. Guerre & destruction de quartiers occupent une place prépondérante dans le coeur du livre. Tout n'est que changement, à l'image du cinéma parlant qui occulte très rapidement le muet, laissant sur le bas-côté de nombreuses personnes.
L'auteur maitrise les époques de son sujet. Historiquement, on apprend la construction de Paris, les volontés du gouvernement de tout raser pour faire table rase. On apprend la construction d'un film. On s'imprègne d'un Paris caché, rêvé avec ces réunions hebdomadaires dans un cinéma douteux. Ne pas oublier cette atmosphère pesante de seconde guerre mondiale où juifs étaient cachés. Nicolas d' Estienne d'Orves décrit avec passion ces états d'âmes. Ce livre est un jeu de pistes, un escape game dont on ne sait jamais dans quelle aventure l'auteur va nous entraîner. Les dialogues sont ciselés, les rebondissements passionnants, les seconds rôles connus ravissants. Des plongeurs meublent trop le récit, 50 pages auraient mérité d'être coupées pour donner plus d'élan au récit.
Quand la fin résonne, que les dernières pages arrivent, l'auteur nous cueille, et les larmes ne peuvent que couler.

Ce que l'on sait de Max Toppard s'adresse constamment à l'imaginaire du lecteur. le roman possède tous les ingrédients pour faire un best-seller et se lit très agréablement. Les débuts du jeune Maurice, au sein d'un phare dont son père ingénieur est devenu le gardien, son invraisemblable maîtrise à un âge très tendre (7 ans), de la caméra et sa fascination pour la lumière en font un héros digne de Jules Verne. Après avoir commencé son existence dans un monde sans femmes, il est adopté par des prostituées qui le prennent sous leur aile. Un univers que l'auteur aborde avec humour. Ainsi, on dit de François Mauriac, l'écrivain catholique client d'Huguette, qu'il « s'oecuménise », la prostituée tarnaise toujours prête à satisfaire de nouveaux clients évoque son « côté cathare », et l'un des films érotiques qu'on tourne au bénéfice de la clientèle s'intitule « Soeur Vaseline », dans un perpétuel mélange de sacré et de profane. D'une maison close aux grands studios américains son itinéraire ne cesse de fasciner. Un livre parfait pour cultiver le goût du romanesque qui, depuis l'enfance, sommeille en la plupart d'entre nous, et n'aspire qu'à être activé.
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