L'auteur,
Robert Hasz, a quitté sa terre natale, la Yougoslavie en guerre, pour se réfugier en Hongrie. C'est le cas également du narrateur du Jardin de Diogène, qui a fui son pays avec sa femme Anna, professeur à l'université. Lui veut écrire mais est en panne d'inspiration, reste enfermé chez lui à s'occuper de leur petite fille handicapée. Jusqu'au jour où il rencontre Zénon et Simon, collègues de sa femme, qui deviennent ses compagnons de boisson. Zénon lui propose un travail : mettre en page la traduction que fait Simon pour un professeur plutôt original : les lettres d'un jeune Hollandais du 17ème siècle, Samuel Kramer, étudiant expatrié comme lui.
En face de chez eux, un paysage sinistre, une usine désaffectée, des hangars vides, des locaux déserts, dans lesquels notre homme va rencontrer trois étranges clochards, Diogène, Doc et Papa, vivant là à la tête d'un mystérieux trésor. Et plus le narrateur va s'éloigner de la réalité, percevant son entourage comme des figures de cire, plus il va se rapprocher des clochards qui semblent l'attendre…
Ce roman à la limite du fantastique, est une allégorie dérivant du sentiment d'être étranger que peut ressentir un réfugié, à celui plus profond de ne pas adhérer à la réalité de ce monde qui semble vaine et illusoire. Les préoccupations de la plupart des gens n'atteignent pas le narrateur qui ressent la vanité de tout ce que l'homme tente de bâtir. Un livre poétique, plutôt énigmatique, qui laisse un peu songeur…