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Chantal Philippe (Traducteur)
EAN : 9782878581362
184 pages
Viviane Hamy (15/02/2001)
3.7/5   5 notes
Résumé :
Il est un héros sans nom, un réfugié en perdition dans un appartement sordide de Hongrie où il a trouvé refuge contre la guerre civile qui déchire son pays. Un refuge certes, pour son corps, mais non pour son esprit qui ne parvient pas à trouver d'apaisement. Lentement, inexorablement, il glisse dans un no man's land intérieur, finissant même par éloigner sa femme et sa fille de son univers intime.
Il attend. Personne, pas même lui, ne peut répondre de cette ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un jeune couple émigre, tente de trouver une vie meilleure en quittant leur Serbie natale pour la Hongrie. Un parcours assez proche de celui de l'auteur lui-même, Robert Hasz. La femme avait une situation, un poste, mais elle a accepté de l'abandonner pour suivre son mari. L'homme, le narrateur, souhaite devenir écrivain. Mais le chemin est long et ardu et il rencontre beaucoup de scepticisme dans son entourage : « Mais qui lit des nouvelles, de nos jours? Les gens ont déjà assez de mal avec la réalité sans qu'on les embête avec des histoires de fiction. » (p. 59) Dans un semblable ordre d'idée, c'est l'occasion pour le narrateur de se questionner sur ses rêves mais aussi sur ses choix : était-il mieux être un intellectuel relativement connu dans un petit cercle à la périphérie des grands centres ou bien un inconnu au milieu d'une foule anonyme? Quoiqu'il en soit, en attendant l'envol de sa future carrière d'écrivain, il survit de petits boulots à droite et à gauche. À première vue, le jardin de Diogène n'a rien d'exceptionnel. Je ne me suis pas ennuyé mais je ne peux pas dire non plus que ça m'a passionné. C'est une histoire racontée de nombreuses fois, de très nombreuses fois, bien souvent avec plus de succès. N'empêche, pour un premier roman, c'est correct. Il m'a permis d'en découvrir davantage sur ces communautés hongroises vivant dans les anciennes frontières de l'empire. Je connaissais ceux de Roumanie mais pas ceux de Serbie. Puis, tout d'un coup, l'histoire prend un puis deux virages inattendus. D'abord, on offre au narrateur un travail à l'université, la traduction de l'oeuvre d'un intellectuel du XVIIe siècle (Kramer). Ensuite, il fait la rencontre de clochards. Ses deux événements relancent cette histoire qui semblait s'enliser mais ces nouvelles trames me semblaient étranges, à la limite du fantastique. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi mais je ne m'y attendais pas et, pour être franc, ça ne m'a pas particulièrement convaincu.
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L'auteur, Robert Hasz, a quitté sa terre natale, la Yougoslavie en guerre, pour se réfugier en Hongrie. C'est le cas également du narrateur du Jardin de Diogène, qui a fui son pays avec sa femme Anna, professeur à l'université. Lui veut écrire mais est en panne d'inspiration, reste enfermé chez lui à s'occuper de leur petite fille handicapée. Jusqu'au jour où il rencontre Zénon et Simon, collègues de sa femme, qui deviennent ses compagnons de boisson. Zénon lui propose un travail : mettre en page la traduction que fait Simon pour un professeur plutôt original : les lettres d'un jeune Hollandais du 17ème siècle, Samuel Kramer, étudiant expatrié comme lui.

En face de chez eux, un paysage sinistre, une usine désaffectée, des hangars vides, des locaux déserts, dans lesquels notre homme va rencontrer trois étranges clochards, Diogène, Doc et Papa, vivant là à la tête d'un mystérieux trésor. Et plus le narrateur va s'éloigner de la réalité, percevant son entourage comme des figures de cire, plus il va se rapprocher des clochards qui semblent l'attendre…

Ce roman à la limite du fantastique, est une allégorie dérivant du sentiment d'être étranger que peut ressentir un réfugié, à celui plus profond de ne pas adhérer à la réalité de ce monde qui semble vaine et illusoire. Les préoccupations de la plupart des gens n'atteignent pas le narrateur qui ressent la vanité de tout ce que l'homme tente de bâtir. Un livre poétique, plutôt énigmatique, qui laisse un peu songeur…
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Et à mesure que nous descendions, le monde que je laissais au-dessus de moi, mon passé, mon présent, les gens et leurs affaires, les choses qui les rassemblaient, les pensées mesquines et futiles, les idées et les projets avec lesquels nous vivons là-haut, les soucis et les réflexions, la colère et l'amertume, les joies et les bonheurs apparents, la comédie entre la naissance et la mort, l'incertitude, la certitude fallacieuse ---tout cela s'éloignait de moi progressivement mais de manière perceptible. Ou plûtôt, sortait de moi. Le monde me libérait de ses liens, il me rendait ma liberté.
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Bienheureux ceux qui sont nés éveillés. Il y en a peu, mais il y en a. Encore plus heureux ceux qui s'éveillent d'eux-mêmes, car rien n'est plus beau que la découverte de la vérité. Mais ceux-là sont les moins nombreux. La plupart des hommes naissent et meurent endormis. Ainsi leur rêve se poursuit-il et ils naissent à nouveau endormis.
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Diogène secoua la tête.
-Tu ne comprends pas. Les aveugles n'ont pas besoin de la vérité. Ils sont très heureux dans leur monde fallacieux, mais douillet. Qu'est-il arrivé aux voyants qui ont voulu décrire le monde réel aux aveugles? Qui les a écoutés?
-Mais les temps changent. Il peut venir une génération qui croira peut-être les voyants.
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Qu'une maison soit construite en brique grossière ou en verre étincelant, au bout de dix, cent, mille ans, le sable dont ils sont faits sera toujours du sable. Que dit l'Ecriture : "Tu es poussière..."
-Ce ne sont que des lieux communs.
-Ne fais jamais fi des lieux communs. Ce sont des vérités pétrifiées. Il faut du courage pour essayer de briser ces pierres.
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Video de Robert Hàsz (1) Voir plusAjouter une vidéo

Robert Hasz : La Forteresse
Olivier BARROT, depuis le café "Le Rostand" à Paris, présente le livre "La Forteresse" (éditions Viviane HAMY) de Robert Hasz (photo), traduit du hongrois par Chantal Philippe. Edgar REICHMANN, collaborateur du journal "le monde" parle de ce livre.
Dans la catégorie : Littérature hongroiseVoir plus
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