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EAN : 9782267022872
368 pages
Christian Bourgois Editeur (09/02/2012)
3.5/5   3 notes
Résumé :
« "Qui connaît l'hôtel Isabel ?", presque personne ne répondra par l'affirmative. Tous les habitants de la ville sont passés un jour devant sa façade, et seuls quelques-uns se souviennent de son nom. La mémoire est un mystère. L'hôtel Isabel ne va pas s'écrouler, il suffit de jeter un coup d'œil sur son corps compact et sans lézardes pour s'assurer que les défenses de l'éléphant dureront aussi longtemps que l'humanité. C'est un hôtel plutôt ordinaire, et s'il a quel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Chez Guillermo Fadanelli, Mexico est une ville sordide, une «ville monstre», une ville carnivore avec des «trottoirs aussi étroits que des boyaux». Dans chacun de ses romans, elle dévore ceux qui y vivent et ceux qui osent s'y aventurer. Avec la conscience de la globalisation dans Hôtel Df, ici Mexicains comme étrangers se dissolvent dans une ville mondialisée qui n'a plus aucun charme pour un auteur qui y voit un espace littéraire à sa mesure, le foyer vital de son oeuvre.

Vous l'aurez compris, plus qu'un roman, Hôtel Df est avant tout un prétexte pour tirer le portrait en négatif d'une mégalopole contemporaine. L'auteur nous livre un roman pour ainsi dire sans intrigue autour de l'hôtel Isabel dont les allées et venues des touristes alimentent le récit. Les personnages y vivent des expériences plutôt vaines, inconsistantes, une manière de rappeler que l'hôtel n'est qu'un lieu de rencontres futiles et illusoires, un lieu de passage où règne l'anonymat.
Hôtel modeste à la jolie façade coloniale, il ne sert donc pas de refuge face à un réel médiocre et désabusé, il en est le miroir. Un miroir dans lequel se reflète non seulement une certaine vacuité du monde mais aussi un paysage de violence, de drogue et de crime organisé bien trop familier à Mexico.
Face à un tel environnement, on s'attend à ce que l'intrigue se noue derrière les portes des chambres une fois qu'elles sont closes, la mafia occupant l'une des ailes de l'hôtel, mais l'auteur balaie avec indifférence ce qui préoccupe fébrilement les personnages. Mêmes les événements les plus dramatiques n'ont pas vocation à être des éléments perturbateurs, Guillermo Fadanelli glisse sur la tragédie comme sur la banalité du quotidien.
Alors que retenir de ce genre de bouquin qui se dote par ailleurs d'un narrateur passablement désenchanté, «un homme sans ambition, dépourvu d'opinions, et de sujets importants» qui promène sa silhouette parmi les clients et le personnel de l'hôtel et se contente d'écouter et de regarder ce qui s'offre à lui ?
Rien si on s'arrête à l'intrigue squelettique et au style désincarné de l'auteur qui donne à toute chose le goût prématuré de l'amertume. Il y a peu de place pour le rêve et la fantaisie digressive dans ce roman parce que l'auteur ne croit qu'en la puissance de la réalité.
A la manière d'un Bukowski, mais bien moins contondant que celui-là, Fadanelli se fait l'apôtre d'un réalisme qui montre les imperfections au grand jour. Des personnages sans morale mais pas sans principes, la vie dans ce qu'elle a de pathétique, le sentiment d'échec, la désillusion, etc...
On parle de réalisme sale pour caractériser l'écriture de Guillermo Fadanelli, mais cette expression ne dit rien de la rupture suscitée par ses oeuvres qui composent avec la violence devenue ordinaire et l'apathie qui semble être pour l'auteur la seule réponse possible.
Malgré tout ce noir, l'auteur parvient à faire exhumer de l'humour, seule manière de survivre dans ce monde chaotique.
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Caustique par nature, Guillermo Fadanelli se caractérise par un certain goût du risque, de la controverse et de l'hédonisme. Associant humour noir et nihilisme, il élabore une vision fatidique de l'existence. L'univers imaginaire de ce livre se dote d'une géographie, celle du Mexique urbain, habité de personnages se vampirisant les uns les autres, marqués par un destin tragique auquel ils semblent résignés.
Sous couvert d'objectivité froide, Fadanelli aime à emprunter le regard de ses protagonistes, plaçant le lecteur dans la position gênante de voyeur. La dureté de ce monde est néanmoins compensée par l'humour et la gouaille colorée de ses personnages.
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Video de Guillermo Fadanelli (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillermo Fadanelli
Guillermo Fadanelli - BoueGuillermo Fadanelli vous présente son ouvrage "Boue" aux éditions Bourgois, à l'occasion du Festival América - Édition 2010 - Vincennes. http://www.mollat.com/livres/guillermo-fadanelli-boue-9782267020151.html
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