AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 347 notes
La mezquita de Cordoue... Un endroit qui m'a profondément touchée quand je l'ai visité, bien plus notamment que l'Alhambra de Grenade ou la ville de Séville. Un lieu à la croisée des chemins musulmans et chrétiens, puisque c'est une ancienne mosquée sur laquelle les Catholiques ont ensuite érigé une cathédrale. Et un point central de ce grand roman historique qui s'attache à la vie des Maures en Andalousie au XVIe siècle, entre insurrection, assimilation et cohabitation.

J'ai tendance à l'oublier dans ma vie quotidienne moderne, et les romans historiques me le rappellent à chaque fois : dans le passé, la religion avait un rôle capital, dans la vie publique comme dans la sphère privée. S'il est construit sur un ressort proche du très bon La Religion de Willocks, c'est-à-dire un héros à mi-chemin entre les cultures chrétienne et musulmane (ici maure), Les Révoltés de Cordoue tire son originalité et son intérêt du point de vue adopté : Hernando se sent résolument maure et musulman. Pour autant, il ne considère pas les chrétiens comme des ennemis absolus, il cherche plutôt à les comprendre, parfois à les aider, et constamment à vivre en harmonie avec eux, par des tentatives de syncrétisme, un mariage, des activités ou des amitiés. le propos est donc nuancé, montrant l'intolérance et les atrocités dans les 2 camps, mais aussi la grandeur d'âme de quelques individus. Très instructif aussi, sans aucun doute.

Ce qui aurait pu être un cours magistral sur l'histoire d'Andalousie, l'Islam des Maures ou leurs différentes actions clandestines devient une belle fresque sous la plume d'Ildefonso Falcones, avec des rencontres, des amours, des trahisons, des deuils, des souffrances, des apprentissages, des études. Bref un excellent roman historique, passionnant et intéressant.

Commenter  J’apprécie          646
En randonnée en Espagne, j'ai été séduite par les paysages de la Sierra Nevada et par les villages blancs des Alpujarras. Ce roman de Ildefonso Falcones est arrivé à point pour me raconter leur histoire, celle de la culture d'al Andalus et des héritiers du royaume de Grenade.

À vrai dire, je connaissais peu de choses des Maures, selon des bribes de souvenirs de cours d'histoire, c'étaient les « méchants » et ils auraient été vaincus par un certain Charles Martel… En fait, le roman se passe huit siècles plus tard et commence à Juviles en 1568, à l'époque qui a suivi la Reconquista avec la révolte des Morisques et leur expulsion définitive.

C'est une période mouvementée, avec l'Inquisition et les guerres de religion, mais c'est aussi le cycle infernal de la cruauté qui crée un sentiment d'injustice qui appelle les victimes à la vengeance, celles-ci s'en prennent à des innocents qui deviennent vengeurs à leur tour, complétant une spirale guerrière destructrice.

Même si on sent parfois que l'auteur se passionne davantage pour l'Histoire que pour son histoire, l'écriture fluide, les personnages attachants permettent d'apprécier leurs aventures au long des quarante années et des 1075 pages (édition de poche).

Avec un intérêt pour la région comme point de départ, ma vision du roman n'est pas objective, mais je recommande l'ouvrage aux amateurs de fresques historiques.
Commenter  J’apprécie          564
Dans le dernier juif, Noah Gordon évoque la tragédie de l'expulsion des Juifs d'Espagne à la fin du XVe siècle. En sautant d'une critique à l'autre j'ai découvert Les révoltés de Cordoue.

Je ne connaissais pas l'histoire des Maures, chassés eux aussi d'Espagne un siècle après les Juifs, alors qu'ils vivaient avec les chrétiens depuis plusieurs siècles en Andalousie.
La révolte gronde. Les Maures sont de plus en plus oppressés par l'Inquisition, la cupidité et la haine. le cercle infernal de la vengeance est lancé.

Une grande fresque où se mêlent atrocité, amour, ignorance et haine. On construit des cathédrales qui gardent pourtant l'âme d'une mosquée. On prie le même Dieu, pourtant on se déchire. Et les femmes et les enfants dans tout cela font souvent l'objet de terribles injustices. Viols, esclavages… dans un camp comme dans l'autre.

Plus qu'une guerre de religion, c'est une guerre d'intolérance et de pouvoir. le pouvoir de la religion d'aimer ou d'anéantir, de tolérer ou de s'enrichir, d'accorder le pardon ou de se venger.

Un roman passionnant, à cheval entre deux peuples, deux façons d'être et de penser, deux croyances pas si différentes l'une de l'autre finalement. Elles pourraient bien s'accommoder, voir s'enrichir de leurs différences, si on ouvrait les yeux. En tout cas, au nom d'aucune croyance divine on ne devrait autoriser de tels massacres.

Une lecture qui donne envie de visiter l'Andalousie, si riche de toutes ces communautés qui ont foulé son sol, de retrouver les traces des Maures, des Juifs et des chrétiens de ces siècles passés, de donner raison à la tolérance en admirant la Mezquita de Cordoue.

Commenter  J’apprécie          534
Hernando Ruiz ou Ibn-Hamid ? le nouveau-chrétien ou le musulman ?
Si vous voulez connaitre la réponse, lisez « Les Révoltés de Cordoue », et vous connaitrez tout, je dis bien tout, sur cette période sombre de la fin du 16e siècle en Espagne.

En effet...elle est bien loin l'époque bénie où chrétiens et Maures vivaient en concordance, s'appréciant les uns les autres et se découvrant dans le respect. La Reconquista est passée par là et un siècle après les Rois Catholiques, Philippe II veut éliminer toute trace de musulmans libres. La guerre des Alpujarras (les montagnes entourant Grenade et Cordoue) sera le théâtre d'atrocités, dans le chef des chrétiens comme des Maures. C'est vraiment à partir de la fin de cette guerre que les Musulmans seront brimés et finalement conduits à quitter l'Espagne de force.

Et pourtant...ce roman est un hymne à la fraternisation, à la recherche de lien entre 2 religions finalement pas si divergentes ! Et Hernando/Ibn Hamid se voudrait l'artisan de ce lien, lui qui a connu une vie mouvementée, dont la femme et les enfants ont été kidnappés, qui, de muletier, est devenu ouvrier tanneur obligé de descendre dans une fosse puante pour piétiner le fumier, et puis qui s'est retrouvé élevé au rang d'ami intime d'un Grand d'Espagne après s'être occupé des Ecuries royales, et j'en passe...
Toute sa vie, il a travaillé au rapprochement catholico-musulman, lui-même d'ailleurs est un pur produit métissé de ces 2 religions, puisque sa mère musulmane a été violée par un prêtre...Et il épousera, après une musulmane, une chrétienne pure souche.

Bref, je ne vais pas me mettre à raconter toute l'histoire tellement elle est riche (1077 pages !) mais je peux vous dire que la Mezquita de Cordoue en est un acteur principal, tout comme la famille d'Hernando et son uléma, le sage. Et n'oublions pas l'amour, magnifié par la sensualité mauresque!

Je n'ai qu'un souhait en refermant ce livre : me rendre à Cordoue et me plonger dans la splendeur de cette ville alliant subtilement le monde chrétien et le monde musulman, à l'image d'Hernando.
Commenter  J’apprécie          5211
Comme cela avait été le cas avec Les cathédrales de la mer, j'ai beaucoup appris avec Les révoltés de Cordoue. C'est toute la tragédie des Maures du Sud de l'Espagne de 1560 à 1612 que nous livre Idefonso Falcones dont la richesse des connaissances ne fait aucun doute. Bien que très documenté en faits historiques,ce roman n'est à aucun moment rébarbatif car l'auteur a le don du romanesque et c'est avec passion que je me suis laissée entraînée dans cette grande aventure pendant plus de mille pages. Hernando Ruiz, Hamid ou le Nazaréen sont les trois noms du personnage principal et reflètent la complexité de son identité et le tiraillement de son histoire. Il porte en lui la chrétienté puisqu'il est né du viol de sa mère par un prêtre, il est profondément musulman par les croyances de son peuple. C'est l'archétype du héros un peu à la façon des personnage de Luca di Fulvio, assoiffé de liberté,de justice, meurtris par les épreuves, débordant de compassion et,bien sûr , amoureux éperdu ! Tous les autres personnages sont captivants,que ce soit ceux créés pour le roman ou les véritables hommes qui ont participés à L Histoire. Effectuant plusieurs métiers, occupant toutes les places, Hernando n'aura de cesse que de transmettre sa foi, ses valeurs malgré les interdits et les dangers liés à l'Inquisition. Mais c'est une belle âme et la victoire des musulmans n'est pas son unique dessein, il rêve de réconcilier les deux religions. Pour cela il devra mettre en oeuvre son intelligence, risquer sa vie et accepter la souffrance d'être longtemps considéré comme un traître. J'ai tout de suite été séduite par ce beau maure aux yeux bleus et tenue en haleine jusque la dernière page. le plaisir de parcourir à dos de mule ou de superbe étalon les ruelles de l'alpujarras ,de Grenade et de Séville a été le bonus du roman !
Commenter  J’apprécie          360
Après une telle lecture, on ne sait plus à quel Dieu se vouer... On se demande même comment font les héros pour s'y retrouver, entre conversions forcées, convictions sincères, croyances apprises ou désapprises... Ou réapprises. Croire ou ne pas croire, that is the question, dans ce livre passionnant, foisonnant de détails historiques, mais au rythme quelque peu lent et par moments étouffant. On perçoit bien à quel point religion et pouvoir font mauvais ménage -et on ne peut que se réjouir de leur séparation- le pouvoir favorisant l'oppresseur aux dépens de l'opprimé, tandis que celui-ci qui n' a en tête que l'idée de se venger le fait dès qu'il parvient à son tour au pouvoir et ainsi de suite. Et le tout au nom d'un Dieu qui doit s'arracher la barbe. Stop ! tente de nous dire l'auteur, qui décrit admirablement (et sans prendre trop parti) deux civilisations très différentes qui contribuèrent toutes deux à la grandeur de l' Espagne. L'histoire est sympa en dépit de personnages un peu uniformes,et le livre, bien construit tient la route jusqu'au bout. Et comme à l'époque on faisait le plus souvent ladite route à pied ou à cheval, c'est forcément assez long...
Commenter  J’apprécie          180
Une fresque impressionnante et poignante. Les recherches historiques nous entrainent dans l'Espagne de l'inquisition et de la confrontation entre Catholiques et Musulmans. Un périple riche et émouvant ou l'on découvre ou redécouvre ce que fut cette époque, chacun luttant contre l'autre dans une sauvagerie propre à cette époque rude et sans concession.
Commenter  J’apprécie          170
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de roman historique et ce partenariat m'a permis de renouer avec ce genre littéraire. Je n'ai absolument pas été déçue.

Cette saga est superbe, époustouflante. Elle nous transporte dans l'Espagne du XVIème siècle tourmenté par les vicissitudes politiques et surtout par la présence de musulmans sur le sol hispanique.

Ce roman épique possède de nombreux points forts. Les descriptions historiques sont très précises, les villes traversées par les protagonistes sont superbement décrites. On s'y croirait. Les communautés maures de Grenade et de Cordoue sont très bien décrites également.

Les états d'âmes des musulmans et et la pression des chrétiens sur leur dogme font parties entières du fil conducteur du roman. Il ne s'agit pas d'un roman sur les querelles de religions mais d'un roman sur l'acceptation et le respect de l'autre et sur le long et difficile chemin pour arriver à une telle harmonie.

"Les Révoltés de Cordoue" nous raconte l'itinéraire d'Hernando qui subit les brimades de son beau-père depuis sa naissance. Mais son statut de métis va faire de lui le plus croyant des musulmans d'Espagne tout en étant aussi le plus chrétien de tous les maures. Sa vie sera semée d'embûches, mais elle sera aussi ponctuée de moments de bonheur. Entre l'esclavage et le pouvoir, Hernando, le muletier de Juviles va devenir le meilleur dresseur de chevaux de la cour du roi d'Espagne. Mais, ses ennemis n'auront de cesse de s'attaquer à lui. Hernando remontera toujours courageusement la pente grâce à l'amour que lui porte Fatima.

La vie, la situation de Fatima nous éclairent sur le statut de la femme dans le monde musulman du XVIème siècle.

Le style de l'écrivain est fluide et l'histoire se lit très rapidement malgré ses 875 pages. Il y mélange violence, haine, amour, tolérance, intolérance.

Cependant, pour une meilleur compréhension du roman, je pense qu'il aurait été utile d'intégrer un lexique des termes arabes et espagnols utilisés ainsi qu'une chronologie générale des évènements. Ne connaissant absolument rien de cette période historique ni des termes utilisés, j'ai eu du mal par moment à tout comprendre facilement.

Mais, ce petit manque n'enlève rien à la qualité du roman.
Commenter  J’apprécie          170
"La Mano de Fatima" est un roman historique dont l'action se déroule près de 60 ans après la Reconquista de l'Andalousie par les Rois Catholiques, Ferdinand et Isabelle.
Ce qui marque surtout le lecteur dans ce récit, c'est la révolte des musulmans, reflétée dans le titre français du roman ("Les Révoltés de Cordoue").
Après "La Catedral del Mar", Ildefonso Falcones nous livre donc une fois encore un récit passionnant, émouvant et parfois cruel aussi. La vie de ses héros n'est, en effet, pas simple et l'auteur ne se prive pas pour nous le faire remarquer.

Les musulmans, humiliés par les chrétiens, ont toutes les bonnes raisons du monde pour se révolter. Mais, ensuite, cette révolte tourne au fiasco, certains dirigeants menant une vie trop dissolue pour être pris au sérieux, non seulement par les armées catholiques, mais aussi par les musulmans eux-mêmes. Et les musulmans deviennent, dans leur vengeance, vite aussi féroces que les chrétiens. Les massacres se multiplient, dans un camp comme dans l'autre. Hernando, notre héros, en fera les frais...

Les grandes victimes de ces événements étaient les gens qui, comme Hernando, étaient issus de relations mixtes, consenties ou non. A cheval entre deux cultures et deux religions, trouvant des inconvénients et des avantages dans ces deux pans de sa vie, Hernando se fait le "porte-parole" de ces gens qui avaient les yeux assez ouverts pour constater qu'aucun des deux camps qui s'opposaient dans cette lutte n'était exempt de vices. Bien souvent, Hernando réfléchit à ce que la religion catholique lui a appris et à ce qu'il sait de l'Islam. Et, parfois, il remet ces enseignements en question, lorsque les comportements qu'il observe chez des personnes se réclamant de l'une de ces deux religions ne lui semblent pas dignes d'un chrétien ou d'un musulman.

Les femmes ont également souffert de cette révolte. Entièrement soumises à la volonté d'un mari qui était leur maître, les femmes musulmanes ne pouvaient que lui obéir en silence, même si elles n'approuvaient pas les décisions prises par leur époux. Premières victimes des armées chrétiennes, elles étaient, lorsqu'elles tombaient entre leurs mains, exécutées ou vendues comme esclaves. Et le sort des femmes chrétiennes capturées par les musulmans était le même...

Ildefonso Falcones ne prend pas parti, laissant à ses lecteurs le soin de réfléchir eux-mêmes et de se forger leur propre opinion sur cette véritable lutte religieuse.

Très beau roman, La Mano de Fatima nous emmène donc sur les pas des héritiers d'Al-Andalus, ce fabuleux royaume; mais n'en porte pas moins un regard lucide sur de bien triste événements. Superbement documenté, c'est un récit à découvrir absolument!
Commenter  J’apprécie          160
Après "22/11/63" de Stephen King au printemps, je viens de terminer une deuxième très grande lecture cette année : non seulement par le volume (887 pages en numérique) mais également par l'histoire, qui s'étale sur près de 50 ans, de 1568 à 1612, pleine de rebondissements, de bifurcations, de péripéties, de changements de situations, de misères et de richesses, dans tous les sens de ces termes. Un vrai bon gros roman donc, historique, extrêmement bien documenté sur les Maures andalous de l'époque, ainsi que les théologies musulmanes et chrétiennes, et dont les enjeux déclenchent inévitablement quelques échos dans notre monde actuel.

J'ai également apprécié la maîtrise de la narration, qui fait se succéder difficultés et périodes de calme pour les protagonistes, âpreté et plénitude, et même si finalement non exempte de répétitivité. le happy-end final laisse un sentiment ambigu, puisque inattendu dans ses évènements, mais également peu plausible, en tous les cas bien moins que tout le reste du roman.

Mais roman réussi il y a, captivant de bout en bout, et enrichissant. Et c'est la première chose que demande le lecteur.
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (964) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1831 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..