Auguste et Louis Lumière

L’invention des frères Lumière pose une question fascinante pour l’anthropologie de l’art et des techniques. Qu’ont vu ces premiers spectateurs des films Lumière alors que leur perception n’était pas formée à un spectacle si radicalement nouveau ? Comment l’être humain réagit-il à un type d’images inédit ? Que voit-il ? Comment interprète-t-il le spectacle qui lui est offert ? La vie des frères Lumière est scandée par des scènes fondatrices et inaugurales, le serment de la Goule aux fées qui inaugure une vie menée à deux, la sortie des usines Lumière qui marque le tournage du premier film, la première séance de Cinématographe. C’est bien là la magie d’un destin qui convoque l’enchantement des premières fois. Cette première séance de Cinématographe est, en effet, magique, car, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des êtres humains ont pu assister, en toute connaissance de cause, à la naissance d’un nouvel art, d’un septième art.

Pourquoi nous n'avons pas exploité le cinématographe? Tout simplement parce que ne n'est pas notre métier. Nous avions inventé un appareil, nous avons fabriqué cet appareil. Notre rôle se bornait à démontrer ce qu'on pouvait en obtenir et à fournir aux entrepreneurs de spectacle tout le nécessaire pour produire à leur tour des films et les projeter.

Il est des vies qui se mènent à deux. Alors, un serment d’enfants vaut comme acceptation et reconnaissance d’un destin. Traditionnellement une biographie déroule la vie d’un seul être, or il y a des vies que certains décident de mener à deux, si entremêlées que l’on ne peut en séparer le récit. Tel est le choix des Frères lumière qui ont voulu faire de leur existence un tout souvent indissociable. L’écriture d’une vie double, parce qu’elle contrevient aux règles usuelles de l’écriture biographique, oblige à ne pas respecter parfaitement le déroulé chronologique des événements. Elle invite plutôt à repérer d’abord la scène primitive qui livre le secret d’une existence partagée.

Auguste s'élève contre une approche dogmatique de la médecine qui, pour lui ne doit pas être "une sorte de religion à laquelle il faudra croire au même titre qu'on croit au ciel ou à l'enfer." Selon lui, la médecine s'enferme dans une approche univoque des questions qui se posent à elle et néglige la cause biologique des maladies.

Je n'ai aucune aide. Je lime, scie, taille aussi les pignons moi-même. Je travaille le cuivre, les vieilles douilles de lampes du commerce, les pièces de Meccano. Le tout est de travailler avec patience et précision. Voici mon tour, mes livres, mes outils. Le travail manuel est un repos de l'esprit.