Olympe de Gouges

Olympe de Gouges m'intéresse depuis longtemps au même titre que d'autres féministes et militantes politiques.

Elle a refusé le totalitarisme pendant la révolution malgré les risques de perdre la vie.

Même si je ne cautionne pas toutes ses positions et notamment la défense de la monarchie constitutionnelle je respecte profondément ses combats contre l'esclavage, pour le rôle des femmes en politique et contre le totalitarisme qui tue faute de convaincre.

J'ai beaucoup aimé cette biographie que je recommande à toutes celles et tous ceux qui sont convaincu-es que femmes et hommes ont droit au chapitre en politique et qui sont foncièrement convaincu-es que le genre ou le sexe ne donne pas de compétence ou d'incompétence a priori.

La révolution Française a été le théâtre de beaucoup de guerres, de violence mais aussi d'avancées dont nous bénéficions encore et Olympe de Gouges n'y est pas étrangère.

En tout cas le droit des femmes est toujours un combat à mener et Olympe nous montre le chemin

Cette biographie est celle d'une femme politique féministe, figure méconnue de la révolution française (seulement 13 lecteurs à ce jour sur Babelio). Progressiste convaincue et déterminée, elle rédige la célèbre déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, texte fondateur du féminisme. Véritable visionnaire, elle propose déjà de remplacer le mariage par un “contrat social” grâce auquel les enfants nés hors mariage auraient les mêmes droits que les enfants légitimes. Elle combat pour le droit au divorce arguant que l'union libre renforce les liens amoureux entre conjoints plutôt qu'elle ne le détruit en maintenant la possibilité de la liberté. Elle plaide pour le droit des femmes à faire de la politique (“si la femme a le droit de monter à l'échafaud, qu'elle puisse au moins avoir celui de monter à la tribune ”). Pour elle, il est clair qu'écarter les femmes de la politique c'est les cantonner dans leur position de maîtresse ou d'amante qui intrigue et séduit pour agir à travers les hommes. En pressentant le risque de dévoiement sanglant de la révolution, elle prône une monarchie parlementaire contrôlée et se propose même comme avocate pour défendre Louis XVI. Ce choc frontal avec Robespierre lui vaudra d'être guillotinée en 1793. Une très belle biographie bien documentée permettant de revivre la révolution française : à conseiller.

Je connaissais Olympe de Gouge, de nom, je savais qu'elle avait rédigé la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne et qu'elle avait été guillotinée. C'est tout! 


J'étais donc très curieuse de connaître cette femme révolutionnaire, son parcours et ses oeuvres.

Olympe de Gouges n'a pas attendu la Révolution pour prendre la parole. C'est sur la scène du théâtre qu'elle a choisi de s'exprimer pour défendre les droits des femmes. Elle soumet à la Comédie Française la pièce Zamore et Mirza , d'abord acceptée, que les comédiens, découvrant qu'elle est l'oeuvre d'une femme, rechignent à jouer. Cette pièce est une dénonciation de l'esclavage. Elle imagine une suite au Mariage de Figaro : le Mariage inattendu de Chérubin. Elle pétitionne aussi, indignée par l'injustice, ne se démonte pas et frôle l'embastillement. Dès février 1788elle fait précéder sa pièce d'un texte véhément Réflexion sur les Hommes nègres, véritable manifeste antiraciste et établit une relation entre le traitement réservé aux femmes et celui réservé aux esclaves 

Après la Révolution, elle occupe la scène politique, une autre sorte de théâtre. devient membre du Club de la Révolution, elle complète son éducation politique. Femme de conviction, elle cherche à se faire entendre malgré la misogynie et la condescendance :

je donne cent projets utiles : on les reçoit ; mais je suis une femme : on n'en tient pas compte.

Elle est en faveur d'une monarchie constitutionnelle. D'ailleurs sa

déclaration du droit des femmes est dédiée à la Reine. Elle compose le Tombeau de Mirabeau. Mais toujours elle est à la tête de l'action des femmes, beaucoup plus actives qu'on ne le raconte quand on fait le récit de la Révolution. Proche des Girondins, elle dénonce les massacres quand la Terreur s'emballe et elle s'oppose frontalement à Robespierre et à Marat

Elle continue à écrire pour le théâtre, L'entrée de Dumouriez à Bruxelles sera représentée avec du retard à cause encore de la mauvaise volonté des comédiens et les représentations se passent mal .Sa pièce est mal accueillie en janvier 1793, comble de malchance Dumouriez est battu et trahit. 

Se sentant en danger Olympe fuit Paris, puis rentre et s'offre en sacrifice dans son Testament politique d'Olympe de Gouges : 

Vous cherchez le premier coupable? C'est moi, frappez. C'est moi qui dans ma défense officieuse de Louis Capet, ai pêché en vraie républicaine, la clémence des vainqueurs pour le tyran détrôné

Elle est emprisonnée, le 28 octobre 1793, elle est transférée en secret à la Conciergerie. Quand on la conduit à la guillotine, elle lance une réplique de théâtre

Enfants de la Patrie, vous vengerez ma mort

Comment une telle figure est elle restée dans l'ombre si bien que peu la connaissent?
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