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EAN : 9782207244432
480 pages
Denoël (21/02/1997)
4.06/5   26 notes
Résumé :
1910 : à Amiens, Stephen, un jeune Anglais, vit une passion ravageuse avec Isabelle, l'épouse d'un patron de l'industrie textile.
1916 : La bataille de la Somme Stephen, devenu officier de Sa Majesté, découvre, avec un régiment de sapeurs, au-delà de l'enfer des tranchées, celui d'une autre guerre, souterraine, méconnue.
De l'adultère dans l'envoûtante chambre rouge à l'absurde boucherie des terres de Picardie, Sebastian Faulks nous fait suivre les che... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ce que j'aime sur Babelio, c'est la découverte…la découverte de nouveaux auteurs, la découverte de nouveaux univers, de nouveaux styles…
Indéniablement, sans le challenge BBC animé par Gwen21, jamais je ne serai tombée sur ce livre, et surtout je ne me serai jamais lancée dans cette lecture, car pour moi, Sébastian Faulks était tout simplement inconnu au bataillon des auteurs à lire….
Alors, oui, je dois à ce Challenge une plongée que je ne risque pas d'oublier dans les tranchées des poilus de la Grande Guerre…Je parle bien sûr de la guerre de 14-18.
Je ne peux que saluer le talent de restitution de ce terrible épisode de notre histoire, car comme tous ces hommes , j'ai souffert des poux, de la faim, du froid, de la peur, des gaz toxiques et de bien d'autres atrocités encore…Car, oui, Sébastian Faulks ne fait pas dans la dentelle quand il nous décrit le quotidien de ces hommes qu'il faut bien appeler de la chair à canon…Il nous fait subir sans état d'âme les combats, les bombardements et la mort qui fauche, qui fauche, sans aucun discernement…Au fur et à mesure, on ne peut que comprendre que ceux qui s'en sortiront , n'en sortiront en réalité pas indemnes…Car comment leur âme peut-elle survivre à ce carnage de quatre années dont ils ont étés les témoins ?
Bon, je m'égare un peu sur la partie qui m'a le plus marquée…Cependant, « Les chemins de feu » est un roman qui nous met aussi en avant un jeune anglais : Stephen Wraysford….Avant de se retrouver dans les tranchées du nord de la France, il a vécu à Amiens quelques années auparavant, et surtout, il y a vécu une histoire d'amour très forte, qui s'est interrompue très brutalement … Essayera-il de retrouver son ancien amour à la faveur d'une permission ?
Une histoire qui marque….


Challenge BBC
Challenge A travers l'Histoire 2020
Challenge Pavés 2020
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C'est le 2e livre que je lis de Sebastian FAULKS, et je suis toujours aussi impressionnée. Birdsong, comme Human Traces, c'est du lourd ! le genre de bouquin qui marque, que l'on n'est pas prêt d'oublier. Il faut dire qu'il choisit des thèmes ambitieux et qu'il les traite avec une maestria remarquable. La guerre des tranchées en 14-18, comme si on y était, en 400 pages…
Je me disais : « Encore une histoire de guerre… Je sais déjà… On a vu tant de films sur le sujet… » Mais j'ai très vite été captivée.
Parce qu'on plonge très vite dans l'intrigue.
Parce qu'on apprend une foule de choses : comment et par qui étaient construites les tranchées et les galeries, comment cette guerre insensée était vécue par les soldats et les officiers, sur le front et à l'arrière, comment les mineurs étaient censés écouter l'ennemi et emportaient avec eux des canaris en cage, symboles pathétiques de la vie dans l'enfer… (mais Faulks n'explique pas assez à quoi servaient ces oiseaux)
Et surtout parce que, comme toujours avec S. Faulks, ce n'est pas un simple récit de guerre, c'est une réflexion passionnante sur l'être humain, placé ici dans les conditions extrêmes de la guerre : c'est-à dire face à sa propre mort et à celle de ses compagnons. Les questions sont terribles : pourquoi certains ont-ils peur de mourir et d'autres désirent-ils mourir? Comment peut-on se préparer à mourir ? Près de qui aimerions-nous mourir? Jusqu'où peut-on pousser l'horreur, où est la limite de l'acceptable ? Et s'il n'y avait pas de limite ? Si l'être humain état capable de TOUT supporter ? Est-ce une qualité, qui permet de se reconstruire après avoir vécu l'indicible ? Ou est-ce une des pires calamités, qui permet de repousser sans cesse les frontières de la barbarie ?
Le début du roman m'a cependant mise un peu mal à l'aise : le héros, Stephen, un jeune Anglais de 20 ans, établissant une liaison avec la femme de son patron, est un personnage complexe, qui ne m'était pas beaucoup plus sympathique que l'ambitieux Julien Sorel séduisant Mme de Rênal dans le Rouge et le Noir de Stendhal. Qui est exactement Stephen ? Et qui est isabelle Azaire ? Elle est, à mes yeux, le maillon faible de ce brillant roman. Comment une femme amoureuse peut-elle quitter son amant sans un mot d'explication, sans même lui dire qu'elle attend un enfant ? Comment peut-elle, pendant la guerre, perpétuer ce mensonge par omission, et voler à Stephen la joie d'être père ? Son attitude révoltante me paraît peu vraisemblable.
La fin, en revanche, est belle. le suspense est très bien conservé, le rythme s'accélère, et on souhaite passionnément savoir si Stephen va mourir à la guerre, s'il va retrouver son enfant, s'il réussira à surmonter ce qu'il a vécu… On s'identifie à Elizabeth, sa petite fille, et à sa soif de comprendre. Et l'hymne à la vie final compense, heureusement, le tourbillon de mort qui nous entraîne pendant la plus grande partie du roman.
Mais jamais plus je ne pourrai penser aux millions de morts des guerres sans un spasme d'horreur et de pitié. D'autant plus que S. Faulks souligne que le plus douloureux pour les survivants a été leur incapacité à dire ce qu'ils ont vécu, à le faire comprendre à leurs proches. L'auteur, lui, par son livre, accomplit ce devoir de mémoire, et il le fait de manière bouleversante.
On pourrait discuter à l'infini sur les livres de Sebastian Faulks
Juste un dernier mot : extra-ordinaire.
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Amiens, 1910. Un jeune Anglais, Stephen Wraysford, est envoyé en France par son employeur. Il loge chez la famille Azaire. René Azaire dirige une grande usine où travaille Stephen ; sa seconde épouse Isabelle est une femme aux espoirs déçus, maltraitée par son mari. Dans l'atmosphère étouffante de leur maison de ville, Stephen tombe amoureux d'Isabelle. Au début, elle résiste ; mais cela ne fait qu'intensifier son sentiment, qu'elle ne tarde pas à partager. Stephen et Isabelle s'enfuient ensemble en Provence. Elle tombe enceinte et, pour des raisons qu'elle ne révélera que plus tard, elle le quitte.
L'histoire se poursuit dans la Somme en 1916. Stephen s'est engagé dans l'armée. le récit s'attarde sur la vie des soldats et des tunneliers. Il donne une évocation minutieuse de la vie quotidienne du soldat - les poux, le froid, la saleté, le bruit et le manque de nourriture - des effets horribles des blessures et des gaz, mais aussi des amitiés entre ces d'hommes sous pression. le roman raconte ainsi l'intégralité du premier jour de la bataille de la Somme du point de vue de Stephen, de l'attente à l'aube à la tombée du crépuscule lorsqu'il gît blessé dans un trou d'obus, parmi 60 000 victimes britanniques.
Stephen est un homme presque brisé par l'amour et par la guerre, mais il tente de survivre, soutenu notamment par le capitaine Gray. Stephen donne libre cours à ses sentiments dans un journal codé, qu'il tient en dépit des règlements militaires.
Le journal est retrouvé par sa petite-fille, Elizabeth Benson, dans les années 1970. Avec l'aide d'une amie au travail, elle finit par le décoder et découvre l'horreur de la guerre, réalité qui a toujours été tue dans la famille.
C'est un roman poignant, dur parfois, juste toujours, qui souligne la nécessité de garder et de partager la mémoire du passé. L'auteur décortique les réactions humaines face à la barbarie de la guerre : pourquoi continuer à se battre ? comment survivre à ces visions effrayantes de corps déchiquetés ? comment certains avancent encore malgré tout ? Et peut-être aussi et surtout, comment vivre après cela ?
Une excellente lecture !
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Un bouquin déniché à la librairie-boutique du mémorial de Thiepval, sur les lieux de la bataille de la Somme, et chaudement recommandé par l'accompagnatrice d'un groupe de collégiens écossais. Tout y est: les prémices de la guerre, la ville d'avant guerre et le départ fleur au fusil, la vie sous les bombes, les tunnels, l'horreur. Et l'inévitable histoire d'amour. Et c'est là que le bât blesse: les derniers chapitres m'ont semblé artificiels, inutiles et alourdissant encore que le pavé, déjà indigeste. Un souvenir mitigé donc: l'incarnation des batailles permet, il est vrai, d'imaginer (et est-ce possible?) le carnage de juillet à novembre 1914, mais je ne sais ce qui m'a manqué pour entrer dans le récit.
Lu en VO, sous le titre Birdsong, qui me semble bien plus poignant.
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Stephen 20 ans orphelin découvre la France et l'amour fou à Amiens en 1910. Six ans plus tard, l'amour a disparu mais il est toujours en France pour participer à la bataille de la Somme, le Verdun du corps expéditionnaire britannique. Chassé du paradis survivra t'il à l'enfer ?
Un homme brisé, un destin exceptionnel, L Histoire et l'indicible souffrance de nos ancêtres font de ce roman un chef d'oeuvre dont on ne peut s'arracher qu'à la dernière ligne.
De la grande, très grande littérature !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La terre remua sur leur droite ; un soldat qui était couché là depuis la première attaque se mit debout, puis retomba car sa jambe blessée ne le portait pas. De tous côtés, des hommes sortaient de leur trou comme des vers, se traînant, rampant, claudiquant. En quelques minutes, la colline se mit à grouiller de blessés qui tentaient de regagner leurs lignes. (..)
On aurait dit une résurrection, dans un cimetière de dix-huit kilomètres de long. Une multitude de formes courbées, douloureuses, surgissaient de la terre labourée et clopinaient vers la vie. On aurait dit que le sol dégorgeait toute une génération de dormeurs invalides, tous bien distincts, mais pourtant soudés à leurs frères qui s'extrayaient à grand peine de la glaise réticente.
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Il redescendit dans la tranchée et s'assit à côté de Stephen. L'un et l'autre se taisaient. Chacun écoutait ce silence divin.
_C'est fini ? dit Stephen en anglais, au bout d'un moment.
_ Oui, dit Levi, également en anglais. C'est fini.
Stephen baissa la tête. Il ne comprenait pas ce qui s'était passé. Ces quatre années avaient été si longues qu'il lui semblait que le temps s'était arrêté. Tous ces hommes qu'il avait vu mourir, leurs corps, leurs blessures. Michael Weir. Son visage blême émergeant de son terrier. Byrne, tel un corbeau décapité. Les dizaines de milliers d'autres qui étaient tombés à ses côtés, en ce matin d'été.
Il ne savait quoi faire. Il ne savait pas comment reprendre possession de sa vie.
Sa lèvre inférieure commença à trembler et des larmes brûlantes lui noyèrent les yeux. Il posa la tête sur la poitrine de Levi et se mit à sangloter.
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Il pensa à la puanteur de ses vêtements, aux poux logés dans les coutures, aux hommes avec qui il hésitait à se lier, de peur de voir leurs corps déchiquetés sous ses yeux le lendemain.
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Jack contempla la lisière du monde qui émergeait dans le jour gris, au-dessus de lui. Des arbres incendiés et éclatés, des champs jadis verts et aujourd'hui uniformément bruns, avec le sol labouré par les obus.
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Ce n'est pas une guerre, c'est une exploration de la dégradation humaine.
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Bande annonce de l'adaptation du roman "Birdsong"
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