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EAN : 9782020261999
146 pages
Seuil (01/01/1997)
3.99/5   282 notes
Résumé :
Une enfance et une adolescence dans une famille Kabyle, pendant l'entre-deux-geurres. C'est, à peine transposée, la jeunesse même de Mouloud Feraoun que nous découvrons. Ce témoignage plein de vérité et d'une émotion qui se teinte volontiers d'humour est d'un admirable conteur, qu'on a pu comparer à Jack London et à Maxime Gorki.
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Le Fils du Pauvre est un roman de Mouloud Feraoun .Ce dernier est un des grands écrivains algériens d 'expression française .Ce livre est une autobiographie de l 'auteur .Le narrateur est Fouroulou, surnom de l 'écrivain lorsqu 'il était enfant .Grace à ce récit , nous pénétrons dans la profonde Kabylie . Cette dernière est une région montagneuse et escarpée .La vie est difficile pour les gens qui l 'habitent .Grace à la description faite, on comprend l 'organisation de la société dans le village et les us et coutumes en cours .La vie est simple et rustique . Les gens font avec les moyens dont ils disposent pour faire face à la vie de tous les jours .Mais ce qui retient l 'attention , c 'est la dignité et la fierté
des montagnards Kabyles .Dans le peu qu 'il possède, il y a l 'entraide et la solidarité . Vu l 'état de pauvreté que connaît la région , beaucoup de gens immigrent en
France pour y travailler et gagner de l 'argent qui sera envoyé aux leurs restés au bled .
Tout ceci n 'est que le contexte socio-économique dans lequel vit Fouroulou et qui doit obtenir une bourse pour pouvoir faire des études et accéder à la fonction d 'enseignant .Fouroulou est un écolier studieux dont la passion est d 'aller à l 'école normale de Bouzareah .En tant qu 'écolier, il fait des progrès pour accéder au collège et de là , il passera un concours d 'entrée à l 'école
normale de Bouzaréah .Avec la grande volonté dont, il est animé, il parvient enfin à réussir ses études A la fin , Fouroulou devient un enseignant !
Ce roman est un chef-d 'oeuvre ! Un livre à lire et à relire .C 'est grâce à lui que j 'ai fait connaissance avec une région de mon pays .Durant les années 1970 ,je l 'ai visité et c 'était un beau voyage bien gravé dans ma mémoire .
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Avec une plume fluide, pudique et sincère, Mouloud Feraoun nous raconte avec des mots simples la vie d'un jeune kabyle avant l'indépendance de l'Algérie.

Même si, comme Dostoïeski (dans Souvenir de la Maison des morts), l'auteur nous affirme transcrire les cahiers d'un instituteur (Fouroulou Menrad) qu'il aurait trouvé, c'est bien de sa vie qu'il s'agit.

Dans la première partie, Feraoun nous livre un récit à la 1ère personne du singulier qui est une "simple" description de la vie quotidienne du jeune garçon dans son village kabyle, de sa vie de famille, etc.
L'auteur nous parle aussi beaucoup de son rêve d'intégrer l'Ecole normale - une fois qu'il a pris goûts aux études. Mais ce rêve à un prix : s'il échoue, il devra retourner à sa condition de berger pour aider sa famille ; et le pauvre bougre se sent bien seul face à ce problème car les membres de sa famille, s'ils sont fiers de sa réussite à l'école, ne voient pas d'avenir "concret" pour Fouroulou dans les études supérieur.
La seconde partie fait elle une plus grande place à l'émotion, on passe cette fois au récit d'un narrateur omniscient. Cette fois, l'élément central, c'est le départ du père de famille pour la France. Pour rembourser ses dettes, il atterrit dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris et est embauché dans les fonderies d'Aubervilliers, et c'est là que les ennuis commencent (ou continuent, mais avec la distance en plus).

Avec le Fils du Pauvre, en plus d'avoir "voyagé", le temps de quelques lignes, sur une terre que je ne connais pas, j'ai découvert un récit de vie authentique et touchant qui vaut mieux que quelques malheureuses lignes sur la présence coloniale française en Algérie et les us et coutumes kabyles dans un livre d'histoire.
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la vie d'un enfant kabyle entre pauvreté, solidarité, dans un village.
ses chagrins d'enfant très émouvants,
une tranche de vie,
l'auteur fut assassiné en 1962
sa vidéo parlant de Camus (à la fin des critiques de ce livre sur babelio)
est émouvante.
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Impossible de lâcher cette magnifique oeuvre autobiographique !
J' éprouve des fascinations pour ces ingéniosités regorgées de qualités indéniables et d'excellents moments de lecture que j'ai eu délecté
Trop d'excipients, d'exhausteurs ont été prodigué inlassablement par l'auteur pour peaufiner la beauté des contrées kabyles , les paysages et montagnes édeniques et les porter à la connaissance du lecteur pour prendre les devants d'une appréciation et critique constructive
Fouroulou n'en croyait pas ses yeux. Il était là, entrain de savourer les " prouesses " qu'il venait d'accomplir aprés maintes péripéties et de dur labeur ,Il se senti " roi" dans ce bled infesté des "non illuminés ", d'ignares , il était devenu une merveille , il avait échappé aux griffes acérées de ces monstruosités de l'illettrisme et de l'ignorance .Il avait accompli un exploit et s'en réjouissait éperdument
Il venait d'échapper de justesse à être happé par cette toile d'araignée finement tissée par ses compères , ces durs blédards qui lui vouaient une jalousie et irritation sans borne et qui l'attendaient de pied ferme à ce que le piège se renferme sur lui telle l'épée de Damoclès pour le contraindre à camper le rôle de pâtre qui lui était destiné naturellement de telle sorte à ce qu'il ne puisse aucunement échapper à ce sort implacable, scellé par le destin
Imperturbablement le fils de Menrad déjouait tout trame et manigance minées , l'épisode fatidique dû au retad de la percetion de la bourse eut eu failli , cependant , le dérouter et venir à bout de sa patience et le ramener à se détourner définitivement de ses pérégrinations
de surcroit , son père s'en était déjà résigné , il ne croyait pas à cette réussite chmérique et utopique ,il le prédestinait à demeurer drapé du seul rôle qu'il incarnait idoinement : de se vouer entièment à la charge de paitre ses brebis . Ce n'était pas un hasard, oh non… Mais comment diable avait-il appris à résoudre ses problèmes d'équations , à rédiger ses textes dans un français convenable . Mais inutile de se leurrer : il n'était pas du même monde que ces "Roumis" . Il etait présentement, qu'il le veuillait ou non , le fils du pauvre et il le demeurera Alors, il allait sans tarder lui mettre les points sur les i ! d'autant plus , propicement au moment où il reconnait explicitement son incapacité de subvenir aux besoins existentiels de son jouvenceau en matière d'hébergement et de restauration
Contre toute attente , la providence s'etait rangé derechef du côté de ce persévérant (il devait une fière chandelle à Azir et M.Lembert), fouroulou pourrait s'en abreuver goulûment de cette eau bénite et des bienfaits de ce cadeau miraculeux
Pourtant ce beau livre , agencé et transcris sur un cahier d'écolier ,avec une plume Sergent-Major , a failli ne pas voir le jour et demeurer enfoui et délaissé dans le tiroir comme le cinquième oeuf de la fauvette ,jugé futile et indésirable
Heureusement , l'esprit de clairvoyance et d'opiniâtreté ont pu repëché cet ouvrage des épitaphes tombales de l'oubli et l'ont eu empêché de sombrer dans les tréfonds du noircissement et de l'inconnu
Il avait finalement émergé pour rejoindre la position de maillon qui lui fut destinée sur cette chaine éblouissante de la littérature mondaine
La prouesse de l'écriture feraounique réside dans la simplicité , dans le style limpide, dithyrambique et académique ,à travers desquels l'auteur excellait tel un élève, un instituteur studieux , dans la narration extensive de la société ( le micro-cosme familial et le macro-cosme social) se consacrant , corps et âme à peindre fidèlement toute une panoplie de moeurs et us kabyles à l'effet de les catapulter , les exterioriser et les vulgariser .
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Tizi, ville de deux mille âmes plantée au coeur de la Kabylie sauvage, rude et hostile pour qui ne sait l'exploiter. Ici, pas d'artère principale, pas de route goudronnée, simplement un chemin de terre qui servait autrefois aux tribus allant d'un village à l'autre. Ce chemin de traverse, caillouteux et défoncé, menait à une route carrossable qui conduisait vers les grandes villes du pays. Tizi possédait trois quartiers, et – par conséquent – trois places aux musiciens ou djemas, deux mosquées discrètes de moindre importance que les djemas pour ses habitants qui vivaient ensemble depuis toujours, étaient tous plus ou moins cousins éloignés, à la parentèle incertaine se perdant dans la nuit des temps. Tizi et son café maure, situé à l'extérieur du village. C'était avant tout le lieu de rencontre des plus jeunes.

C'est à Tizi qu'a vécu le narrateur, Fouroulou Menrad, qui revient sur son enfance et son adolescence dans cette Kabylie belle et séditieuse. Comme tout garçon né dans une société où l'homme est révéré et respecté, Fouroulou pouvait se comporter comme un roitelet sur ses terres, épouvantant, agaçant et régentant ses soeurs et ses cousines.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque tout sera dit sur ton compte, Fouroulou, tu auras peut-être cessé de vivre car la vie n'est pas longue, décidément. Tes enfants, les enfants de tes enfants, sauront-ils que tu as souffert ? Oui, il serait bon qu'ils le sachent, mais ils auront à souffrir, eux aussi, à aimer, à lutter. Quelle leçon conviendrait-il de leur donner ?
"Une leçon ? Il n'y a pas de leçon" murmures-tu. Je vois ton sourire doux et résigné. Tu voudrais que le narrateur se taise. Non, laisse-le faire. Il n'a pas beaucoup d'illusions mais il t'aime bien. Il racontera ta vie qui ressemble à des milliers d'autres vies avec, tout de même, ceci de particulier que tu es ambitieux, Fouroulou, que tu as pu t'élever et que tu serais tenté de mépriser un peu les autres, ceux qui ne l'ont pas pu.
Tu aurais tord, Fouroulou, car tu n'es qu'un cas particulier et la leçon, ce sont ces gens-là qui la donnent.
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En somme, à Tizi, on se connaît, on s'aime ou on se jalouse. On mène sa barque comme on peut, mais il n'y a pas de castes. Et puis, combien de pauvres se sont mis à amasser et sont devenus riches ? Combien de riches se sont appauvris promptement avant d'être ruinés par Saïd l'usurier, que tout le monde respecte, craint et déteste. Il aura son tour, bien sûr, il mourra dans la mendicité. La loi est sans exception. C'est une loi divine. Chacun de nous, ici-bas, doit connaître la pauvreté et la richesse. On ne finit jamais comme on débute, assurent les vieux. Ils en savent quelque chose.
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L'enfant ne fait pas grand cas en général de la tendresse de ses parents. C'est pour lui chose acquise. Il n'y pense même pas, il s'en lasse lorsqu'on le gâte. Il aspire à des affections supplémentaires : il fait des avances, cherche des amis, l'ingrat veut donner son petit cœur ; il est prêt à trahir sa mère, à préférer un autre homme à son père, pourvu qu'il trouve quelqu'un de sûr. Ses naïfs élans butent contre l'indifférence des grandes personnes : il ne rencontre que la déception, source d'une première amertume. Dans les familles nombreuses, les frères sont tous rivaux. Quant aux parents, leur souci constant est la lutte pour le couscous quotidien ou la gandoura annuelle. Ils sont nombreux, ces cœurs d'enfants qui ne sont jamais ouverts et qui demeurent gros de tendresse renfermée.
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C'est ainsi que j'ai fait la connaissance avec la morale et le rêve. J'ai vu le juste et le méchant, le puissant et le faible, le rusé et le simple. Ma tante pouvait me faire rire ou pleurer. Certes je n'aurais jamais compati d'aussi bon cœur à un vrai malheur familial. Le destin de mes héros me préoccupait davantage que les soucis de mes parents. Tout cela parce que ma tante s'y laissait prendre elle-même. A l'entendre raconter, on sentait qu'elle croyait à ce qu'elle disait. Elle riait ou pleurer tout comme son neveu.
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En somme, mon enfance de petit Menrad, fils de Ramdane et neveu de Lounis s'écoule banale et vide comme celle d'un grand nombre d'enfants kabyles. J'ai gardé de cet âge, pour tout souvenir, un tableau qui me semble uniforme et terne et que j'évoque chaque fois sans y trouver ni charme ni émotion excessive. Je me revois ainsi vêtu d'une vieille gandoura décolorée par les mauvais lavages, coiffé d'une chéchia aux bords effrangés et crasseux, sans chaussures ni pantalon, parce que, dans ma mémoire, c'est toujours l'été. Les pieds sont noirs de poussière, les ongles de crasse, les mains de taches de fruits; la figure est traversée de longues barres de sueur séchée; les yeux sont rouges, les paupières enflées.
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