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EAN : 9782246182924
126 pages
Grasset (05/11/2003)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Sur les tourments de l'adolescence et ses prolongements psychologiques, on a beaucoup écrit, sans prendre garde que l'être nouveau issu de cette crise n'est pas pour autant devenu un adulte. Une seconde épreuve l'attend, bien autrement redoutable. Le jeune homme de vingt ans, de vingt-cinq ans, a fait peut-être l'apprentissage du corps, mais il est loin d'avoir renoncé aux rêveries masochistes, au romantisme de la souffrance, qui sont, beaucoup plus que l'inexpérien... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Très beau livre ! J'ai vraiment adoré l'ambiance posée par l'écrivain ainsi que les personnages qui sont vraiment très touchants, j'ai été conquis par ce très beau livre. Paradoxalement, j'y ai trouvé un intérêt équivoque à cela. Hâte de voir votre prochaine oeuvre !
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Défense m’était faite de lire les journaux. Je n’en avais pas envie. Ma tante, après le dîner, les parcourait distraitement. Je me taisais. Elle me résumait les nouvelles. Mes pensées vagabondaient ailleurs. Un soir, soudain, je la vis pâlir. La feuille tremblait entre ses doigts. Elle ne dit rien. Mais ce soir-là je dus, plus tôt que de coutume, regagner ma chambre. Le lendemain, j’essayai de retrouver ce numéro, sur la pile des autres, dans le petit meuble où elle les rangeait avant de se coucher. Il manquait. Je le découvris par hasard, caché entre deux livres. J’ouvris, le cœur battant… Antoine Fougerolle ! le nom de mon oncle ! imprimé dans le journal ! Il était question d’une obscure affaire de « détournement », à laquelle je ne compris rien, et dont le nœud, au dire même de l’article, restait dans un complet mystère.
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Tu me demandes souvent si je t’aime. Il ne faut pas me poser cette question. Ne me la pose jamais. Tu t’étonnes ? Parce que tu crois encore que j’ai à vaincre en moi une froideur, une sécheresse d’homme seul. Non. Ma difficulté n’est pas de me jeter en avant, mais d’éviter de choisir une voie dont seuls les obstacles m’attirent. Je ne parle pas pour maintenant. Je parle pour tant d’années où j’ai subi sans réagir, où j’ai provoqué des situations mortifiantes.

Dire que je t’aime, Agathe, ce ne serait rien dire. Cela pourrait signifier que je vais t’écarter de moi, te pousser vers quelqu’un d’autre. Jadis, il n’y eût pas eu de doute. Aimer, pour moi, c’était laisser partir.
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D’autres fois, au contraire, rien n’était plus charmant que le naturel, la gaieté, l’exubérance de Jean, qui avait gardé, à vingt-sept ans, les manières de l’enfance. Ils longeaient un sous-bois, en automne. « Tu aimes ces fougères ? » avait-il dit. Avant qu’elle pût répondre, il avait bondi dans le fourré. Il saisissait à pleines mains les tiges rousses, coupait, tirait, s’arc-boutait ; puis, quand il avait une grosse gerbe, il venait en courant la lui jeter dans les bras. « Arrête-toi, souffle un peu ! » Il s’élançait de plus belle. « Encore, encore pour mon amour, encore et toujours pour toi. » Il avait montré en riant, pour finir, ses doigts écorchés et en sang.
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Quelquefois elle ne savait plus ce qui valait le mieux. Rester froide, lucide, tel qu’il était – ou semblait être –, exaspérer le désir qu’il avait d’elle en se montrant réservée, jouer, feindre, mais risquer de s’entendre dire qu’il préférait alors pour de bon la solitude et craindre de le voir ramasser ses vêtements et partir – ou bien n’écouter que soi, l’aimer avec la fougue de l’instinct, l’entraîner, le subjuguer, le vaincre, même si, par orgueil et par timidité, il n’acceptait de la suivre qu’avec la moitié de lui-même qu’il jugeait inférieure, le corps disjoint de l’âme, envoyé loin d’elle, avec une curiosité offensante, à besogner solitairement.
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J’aimais mieux ne plus jouer du tout que de me repentir ensuite d’avoir joué. J’aimais mieux être le plus mal nippé d’entre les garçons de ma classe que de me faire soupçonner de coquetterie par ma tante. J’aimais mieux n’inviter personne à la maison que d’entendre critiquer le choix de mes amis. Soucieux de prévenir les éclats, je renonçai très tôt à faire triompher mes désirs, et résolus l’épineux problème de leur légitimité par leur suppression.
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Arthur Dreyfus Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui - éditions P.O.L: où Arthur Dreyfus tente de dire de quoi et comment est composé son livre "Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui" et où il est notamment question d'intensité de vie et d'écriture, de rencontres sexuelles et de leurs retranscriptions, du désir et de l'amour, de la pulsion de mort, de sexualité gay et des 2300 pages du livre, de honte et de morale, de repentir et de rédemption, d'Emmanuel Carrère et de Michel Foucault, de Guillaume Dustan et de Dominique Fernandez, de Grindr et de plans, de vérité et d'intimité, à l'occasion de la parution de "Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui" aux éditions P.O.L, à Paris le 19 février 2021
"il faut en finir avec le malheur d'être gay"
"Pendant quelques années, il m'est apparu impossible d'avoir ce qu'on appelle un rapport sexuel sans l'écrire."
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