AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Carnets d'Orient tome 10 sur 10
EAN : 9782203015333
62 pages
Casterman (20/04/2009)
4.11/5   41 notes
Résumé :

Les personnages de Terre fatale sont ce que nous sommes : des êtres pris dans les rets d'une Histoire dont, souvent, ils ne sont que les victimes, avec leurs peurs, leurs incertitudes, leurs lâchetés, ou leurs actes de bravoure, tout ce qui est mis à nu au temps de l'embrasement, au temps de la guerre, au temps des affrontements.

Que vienne la parole pour réconcilier les mémoires... alors seulement pourrons-nous regarder notre histoire en... >Voir plus
Que lire après Carnets d'Orient, Tome 10 : Terre fataleVoir plus
Chinaman, tome 1 : La Montagne d'or par Le Tendre

Chinaman

Serge Le Tendre

3.89★ (540)

9 tomes

Ella Mahé, tome 1 : La fille aux yeux vairons par Charles

Ella Mahé

Maryse Charles

3.64★ (199)

4 tomes

Liens de sang par Hermann

Liens de sang

Hermann

3.51★ (101)

Jeronimus, tome 1 : Un homme neuf par Dabitch

Jeronimus

Christophe Dabitch

3.75★ (138)

3 tomes

Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Comprendre le monde pour un homme, c'est le réduire à l'humain. – Albert Camus
-
Ce tome est le dernier de la série initiale, le dernier du second cycle. Il vaut mieux avoir commencé par le premier tome Djemilah (1987). Ce tome a été publié pour la première fois en 2009. Il a été réalisé par Jacques Ferrandez, pour le scénario, les dessins et les couleurs, comme tous les précédents. Il comprend cinquante-six pages de bande dessinée. Il s'ouvre avec une citation célèbre d'Albert Camus (1913-1960) : Comprendre le monde pour un homme, c'est le réduire à l'humain. Vient ensuite une introduction rédigée par Maïssa Bey, une écrivaine algérienne, intitulée Que la parole vienne. Elle loue l'impartialité de l'auteur : il ne propose pas de réponse, il ne juge, ni ne condamne. Il se fait l'écho des anonymes, de leur désarroi, de leurs faiblesses et de leurs contradictions, de leurs errements et de leur détresse si souvent exploitée pour les besoins d'une cause peu soucieuse d'apaisement. Elle termine en faisant le voeu que vienne la parole pour réconcilier les mémoires. Alors seulement les individus pourront regarder leur histoire en face. Alors seulement la guerre sera finie. Ce tome se termine avec une bibliographie d'une vingtaine d'ouvrages historiques ou biographies dont la lecture a contribué à la réalisation de cet album.

Le dix mars 1960, à cap Matifou près d'Alger, le colonel Lebreton arrête sa voiture, et en descend avec Octave Alban pour marcher tranquillement sur la plage. Il entame la conversation : il présente ses sincères condoléances car il sait que l'ex-capitaine vient d'enterrer son père. En réponse à une remarque de son interlocuteur, il passe au vif du sujet : lui proposer une mission. Octave explique que c'est hors de question : il ne reprendra pas du service pour un gouvernement qui s'apprête à abandonner tous les Algériens. le colonel finit par lui dire qu'il lui propose une mission se déroulant sur le territoire où se trouve sa compagne Samia. le choix d'Octave est vite fait, contre ses principes.

De son côté, Samia est de retour là où elle a grandi, chez les siens. le seul endroit où elle peut revenir, et redevenir elle-même. Elle a retrouvé sa grand-mère. Celle-ci n'a pas aimé ce qu'elle est devenue, et après quelques semaines elle a détesté son ventre rond, au point de vouloir faire passer le bébé. Samia a dû se battre avec elle : cet enfant à naître est celui de l'amour. Mais pour sa grand-mère ce qui aurait dû être une journée de gloire est un jour de honte. Finalement elle accepte ce qui est et elle protège sa petite-fille. Elle lui coupe les cheveux et les passe au henné pour conjurer la malchance et éloigner les mauvais esprits. Octave Alban finit par arriver dans le village où se trouve Samia. À la descente de voiture, il est accueilli par Saïd qui a grandi. Ce dernier lui demande si l'armée va rester. le capitaine qui a repris du service n'a pas de certitude pour le rassurer. Il demande où se trouve Samia. Assis devant elle, il lui demande pourquoi elle est partie. Elle répond qu'elle avait besoin de se retrouver. Elle a dû oublier ce qu'est son peuple, son pays aujourd'hui. Il n'est pas possible de construire ainsi un futur pour son bébé à venir.

Le lecteur entame ce dernier tome dans un état d'esprit bizarre. Il sait qu'il va devoir quitter ces personnages qu'il a accompagnés depuis le tome 6. Il connaît déjà le dénouement : le résultat du référendum sur l'autodétermination de l'Algérie du 8 janvier 1961, et le départ des Français du sol algérien. Il sait également que l'auteur va évoquer en arrière-plan les principaux événements historiques sans les développer, sans les présenter sous forme d'exposé : le principe de la série reste de vivre ces événements à hauteur d'être humain, au travers de différents personnages pour en faire apparaître la diversité des conséquences. le lecteur sent son coeur se serrer car il a noué des liens très fort avec Samia et Octave Alban, avec le jeune Saïd, et même avec le colonel Lebreton ou Bouzid. Il découvre la citation d'Albert Camus en exergue : Comprendre le monde pour un homme, c'est le réduire à l'humain. Il voit que c'est exactement le principe qui a guidé Jacques Ferrandez pour sa série : présenter l'Histoire de l'Algérie au travers de personnages auxquels il a insufflé une remarquable humanité. le colonel Lebreton continue de faire son métier, ayant su adapter son point de vue à l'évolution de la situation. Octave fait passer sa compagne avant ses principes. Samia peut quitter physiquement son pays, mais elle ne peut pas extirper son pays de son histoire personnelle. Saïd, un Arabe adolescent ayant trouvé une situation dans l'armée française, a une conscience aigüe de la manière dont les autres Algériens vont le considérer si la France se retire du pays. Noémie, la mère d'Octave, voit tous ses biens lui échapper, que ce soit sa fortune personnelle, ou son exploitation viticole.

Comme dans les tomes précédents, les personnages sont portés aux longues réparties, pas des soliloques, ni des tirades, mais ils prennent leur temps d'exposer leur état d'esprit, d'expliquer leur situation. Ils sont à la fois uniques en tant qu'individu, à la fois emblématiques d'une catégorie de la population. Par exemple, Octave Alban, ex parachutiste, en vient à dire à son colonel que, franchement, il ne sait plus où est son devoir, où sont ses convictions. Il ne sait qu'une chose : quand la vérité est introuvable, il ne reste plus qu'à faire ce que l'on croit juste. Pour lui, ce qui compte, c'est la fidélité à la parole donnée, la fidélité aux siens, la fidélité à la terre où sont enterrés ses morts. Il se fie à son instinct, celui de l'animal qui défend sa tanière, ou celui du premier homme qui défend sa tribu, sa famille. Dans le fil de la narration, ces moments apparaissent organiques, dépourvus de théâtralité : les individus ont besoin de pouvoir dire leur situation, dire leurs difficultés de compréhension, la disparition de leurs repères, leur colère qui peut les amener à prendre les armes et à commettre des actes atroces, leur espoir de pouvoir se raccrocher à une hypothétique compensation. La situation ne cesse de leur échapper, les événements les prennent au dépourvu et ils n'ont aucune prise dessus, ni pour les infléchir, ni pour les anticiper.

Comme dans les tomes précédents, la lecture révèle plus ses saveurs si le lecteur est un peu familier avec lesdits événements historiques. Par exemple, il vaut mieux avoir une idée de l'articulation entre le Front de Libération Nationale (FLN), l'Armée de Libération Nationale (ALN), le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA). Dans ce tome, le lecteur voit se produire en premier plan ou en toile de fond la grève générale et la manifestation de décembre 1960 (des manifestations organisées dans la plupart des villes pour l'indépendance de l'Algérie), la formation de l'Organisation de l'Armée Secrète (OAS) en février 1961, la fusillade de la grande poste (aussi appelé Massacre de la rue d'Isly à Alger) le 26 mars 1962, le putsch des généraux du 21 avril 1961 (Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller), les accords d'Évian (négociations entre le gouvernement de la République française et le GPRA) en 1962. À l'échelle des personnages, les massacres continuent : répression militaire des manifestations, exécutions sommaires en pleine rue d'Alger, ratonnades à Paris, attentats terroristes à la bombe.

Complètement absorbé par le déroulement des événements et les réactions des personnages, le lecteur en oublie d'apprécier les dessins, les tenant pour acquis. Pourtant, l'artiste ne se contente pas du minimum syndical. La narration visuelle reste de haut niveau. Il suffit que le lecteur songe un instant aux personnages pour qu'il se rende compte que les images expriment parfaitement leur personnalité et leur état d'esprit. Samia redevient radieuse en se retrouvant dans son village natal, éprouvant la satisfaction d'être chez elle, à sa place. Au contraire, le visage d'Octave Alban se fait de plus dur et fermé, toujours plus conscient d'être contraint et forcé de jouer un rôle qu'il n'a pas choisi et dont il ne veut pas. L'inquiétude visible sur le visage de Saïd sert le coeur du lecteur : il connaît le sort des harkis et lui non plus ne peut rien y changer. Il sourit un bref instant en découvrant les petits tortillons à proximité de la tête de Momo en train de déclamer de la poésie : il comprend qu'il est exalté, habité par l'inspiration. Il ne sourit pas en retrouvant les mêmes tortillons à proximité de la tête de Noémie, la mère d'Octave : elle aussi se trouve dans un état d'esprit déstabilisé par les événements, mais c'est parce qu'elle n'est plus capable de les assimiler, d'appréhender ce que signifie le départ des pieds noirs. L'Algérie reste un personnage visuel à part entière : la belle plage sauvage à Matifou, le désert à perte de vue au Djebel Amour, un salon de l'Élysée (Ah non, ce n'est pas en Algérie), les rues d'Alger envahies par les manifestants brandissant des drapeaux algériens et les forces de l'ordre, une autre propriété viticole, la librairie d'Edmond Charlot (1915-2004) éventrée par une bombe, les murs blancs souillés de slogans graphités, et pour finir le départ sur le port d'Alger.

Le lecteur referme ce dernier tome, le coeur serré par cette forme d'abandon, ce vivre ensemble qui n'a pas été possible, et la perspective peu rassurante des années à venir. Bien sûr, l'auteur insuffle sa connaissance des événements à venir dans sa manière de présenter la situation, pour autant la seule condamnation porte sur l'usage de la violence. À l'issue de ces dix tomes, de ces deux saisons, le lecteur a acquis une vision tout autre de cette période de l'Histoire de l'Algérie, des attaches d'êtres humains à leur terre, à leur pays, avec des points de vue très différents entre les pieds noirs et les musulmans, mais jamais caricaturaux. Une lecture rendue exceptionnelle également par la proximité avec les personnages et les paysages. Il ne reste plus qu'à passer à la suite la suite : Suites algériennes, tome 1 : 1962-2019.
Commenter  J’apprécie          170
Je suis globalement déçu par ce 10e et dernier tome de la série, je trouve que c'est le moins bon de tous et c'est un peu dommage de finir là-dessus une affaire si bien engagée.
En voulant trop entrer dans la grande Histoire, Ferrandez a, selon moi, perdu de vue la petite : ses personnages emblématiques disparaissent quasiment des écrans, ou n'apparaissent qu'à de rares reprises pour s'effacer aussitôt devant la chronique presque jour par jour des événements des deux dernières années de la guerre d'Algérie, de 1960 à 1962, jusqu'à "la valise ou le cercueil" pour les pieds noirs, et l'évocation du tragique destin des harkis à travers Saïd.
Que ce tome colle à l'histoire réelle mètre après mètre, je n'en doute pas un seul instant et je m'en félicite, mais cette obsession de ne rien oublier des terribles affrontements d'Alger à Paris dans ces années-là (coupures de journaux, image télévisée de de Gaulle, etc.) nous éloigne beaucoup trop des personnages et fait ressembler un peu trop ce tome à un ouvrage historique sur la guerre d'Algérie, ce qui a été sans doute très bien fait par d'autres auteurs.
Dans une bédé, j'attendais autre chose que ça, et d'ailleurs Ferrandez m'avait habitué à autre chose.
Je ne lui en veux pas pour autant. Sa série reste à bien des égards remarquable, même si je conserve un souvenir plus enchanté des cinq premiers tomes, racontant une histoire peut-être plus lointaine et moins documentée, où l'auteur a laissé davantage de voix à son imaginaire, notamment à travers ces fameux "carnets d'orient" dont on perd peu à peu la trace dans les tomes ultérieurs.
Commenter  J’apprécie          120
Nous voici arrivés à la fin de l'entreprise de Jacques Ferrandez, Terre Fatale. Comme la terre d'Algérie, nous sommes fatigués, et assistons aux événements finaux un peu hagards et résignés. Mars 1960. De Gaulle traite avec le FN. Les manifestations pour l'Algérie Française se multiplient. Jacky, président du Mouvement Libéral, déclare à la télé : "Il faut peut-être se dire que l'Algérie française a vécu.Nous devons maintenant penser à l'avenir de ce pays qui ne peut se concevoir sans tous ses habitants, quelles que soient leur origine, leur religion, et leur condition sociale...". Il sera assassiné peu après dans une rue d'Alger par des enfants de colons. Les positions de De Gaulle attisent la haine de certains militaires. Les arabes sont confinés dans la Casbah. Edmond Charlot fait figure de témoin. Jacques Ferrandez évoque la manifestation d'octobre 1961 à Paris et ses événements sanglants, les arabes jetés dans la Seine. L'histoire défile, l'OAS, la valise ou le cercueil, les attentats au plastic, jusqu'à la nausée et le trop-plein pour les lecteurs épuisés.
04 juillet 1962 : la France reconnait l'indépendance de l'Algérie. Je ne suis pas sûre d'avoir compris grand-chose mais j'ai l'impression d'avoir été plongée physiquement dans ce conflit, d'avoir respiré le parfum de la terre algérienne, de la mer, et d'y être retournée pour dire adieu sur le Cimetière des Princesses.
Il me semble à présent avoir la bouche pleine de terre. Je ne suis pas certaine de pouvoir la digérer un jour.
Lien : http://parures-de-petitebijo..
Commenter  J’apprécie          90
Nous arrivons à la fin d'une époque, le tome 10 clôt l'histoire des carnets d'orient.
L'histoire elle même clôt une histoire coloniale.
Jacques Ferrandez ne juge pas, il ne condamne pas, il nous montre les faits et les interprétations des uns et des autres, ce qu'ils ont ressenti, ce qu'ils ont subi sans jamais tomber dans la caricature et la facilité d'une condamnation quelconque si ce n'est que sur l'utilisation de la violence.
Je le remercie pour l'éclairage qu'il apporte sur l'histoire de la colonisation en général et plus précisément sur le conflit algérien.
Bien que n'ayant jamais mis les pieds sur la terre algérienne j'ai l'impression d'avoir ressenti la douleur de ceux qui l'ont quitté !
Commenter  J’apprécie          40
Excellente série de 10 albums sur l'Algérie des premiers temps de la colonisation aux accords d'Évian de 1962. Un dessin vivant, des couleurs chaleureuses, des personnages dont les aventures
disent toute la complexité de l'Histoire de l'Algérie, l'extrême diversité de ses habitants et de leurs relations. Tout le contraire d'une vision manichéenne de cette portion de notre histoire qui reste toujours mal connue et pourtant si sensible. Une lecture que je conseille à tous.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
(introduction de Maïssa Bey) Et ainsi, avec nous, pour nous et pour lui aussi, [Jacques Ferrandez] remonte le cours des événements, respectant ce que Paul Ricœur appelle Le pacte de vérité avec le lecteur, non sans ajouter que La vérité en histoire reste en suspens, plausible, probable, contestable, bref, toujours en cours de réécriture, ce qui, me semble-t-il, est particulièrement vrai pour cette fin de guerre. La fin d’une guerre. Dans le bourbier, les hommes de bonne volonté s’enlisent. Et l’on fait taire les voix qui s’élèvent pour dénoncer les extrémismes et la folie meurtrière. Les voix qui veulent Briser le mur de la haine. Mais une guerre est-elle vraiment finie quand se taisent les armes ? de la fin d’une guerre, la grande Histoire ne retient que les dates, les hauts faits de guerre, parfois peu honorables, les clauses des traités et des accords, qui, loin d’apaiser les passions, attisent les rancœurs, aiguisent la haine. Et puis les chiffres. Le nombre des victimes. Les morts seulement. Non pas ceux en qui, longtemps après, continue de résonner l’écho de toutes les déflagrations. Il faut que le temps passe pour que la parole vienne, c’est peut-être la condition pour que la guerre s’arrête, confiant un jour Jacques Ferrandez à un journaliste de L’Humanité, qui l’interrogeait sur les raisons qui l’avaient poussé à revisiter l’histoire de la colonisation française en Algérie, en consacrant plusieurs volumes à la guerre d’Algérie. Que vienne la parole pour réconcilier les mémoires… alors seulement pourrons-nous regarder notre histoire en face. Alors seulement la guerre sera finie…
Commenter  J’apprécie          20
Tournez la page, Octave ! L’Algérie française, c’est fini ! Un million de Français pour neuf millions d’autochtone. Arabes, Berbères, pauvres pour la plupart, avec une démographie et une clochardisation galopantes. Dans vingt ans, ils seront vingt millions. Pendant que la population européenne stagne. Que voulez-vous que la France fasse avec ce boulet ? Que voulez-vous que nous fassions avec vingt millions de clochards ?
Commenter  J’apprécie          60
Il faut briser le mur de la haine entre les communautés. La France a raté plusieurs occasions en ce domaine. Aujourd’hui les temps ont changé et dans la vaste redistribution des enjeux mondiaux il faut peut-être se dire que l’Algérie française a vécu. Nous devons maintenant penser à l’avenir de ce pays qui ne peut se concevoir sans tous les habitants, quelles que soient leur origine, leur religion, ou leur condition sociale. On peut faire comprendre aux Européens d’Algérie que dans ce nouvel état basé sur l’égalité, la justice, la liberté pour tous, ils auront les droits de citoyens pleins et entiers.
Commenter  J’apprécie          30
Franchement, mon colonel, je ne sais plus où est mon devoir, où sont mes convictions. Je ne sais qu’une chose : quand la vérité est introuvable, il ne reste plus qu’à faire ce que l’on croit juste. Pour moi, ce qui compte, c’est la fidélité à la parole donnée, la fidélité aux siens, la fidélité à la terre où sont enterrés ses morts. Je me fie à mon instinct, celui de l’animal qui défend sa tanière, ou celui du premier homme qui défend sa tribu, sa famille.
Commenter  J’apprécie          40
La France abandonne l’Algérie parce qu’elle s’abandonne elle-même. Ce qui se passe ici avec les Arabes, la France le connaîtra bientôt sur son propre territoire. Avoir voulu les Français de Dunkerque à Tamanrasset, et se retrouver un jour avec les Arabes de Tamanrasset à Dunkerque. Et comme nos belles âmes ont peur de faire peur, elle préfère perdre une guerre en croyant sauver l’honneur. Résultat : elles récoltent la défaite et le déshonneur. […] Nous qui avons été la gloire de la Résistance, sommes devenus la honte de la France coloniale, en Indochine et maintenant ici. On a combattu le communisme en Indochine, et on a été vaincus par les politicards. Ils nous ont fait perdre, et il a fallu en plus confesser nos fautes dans les camps de rééducation. L’aveu, la confession publique, l’humiliation du vaincu. Ce qui était glorieux est devenu honteux. Aujourd’hui, les ennemis, on en a deux : Le FLN et De Gaulle puisqu’il nous a déclaré la guerre. Et puisque le FLN est devenu un interlocuteur valable, par le terrorisme, on va faire pareil, en éliminant nos ennemis.
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
Videos de Jacques Ferrandez (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Ferrandez
À l'occasion de la 33ème édition du festival "Etonnants voyageurs" à Saint-Malo, Jacques Ferrandez vous présente son ouvrage "Suites algériennes : 1962-2019. Vol. 2. Seconde partie" aux éditions Casterman.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2762559/jacques-ferrandez-suites-algeriennes-1962-2019-vol-2-seconde-partie
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : algérieVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (81) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5225 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}