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4,11

sur 3463 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Suite et fin de l'amie prodigieuse : l'enfant perdue, Tome 4.
En fait, hâte d'en finir... autant j'ai pu me passionner dans les précédents tomes pour les tribulations de Lila et Elena que là l'ennui est présent... Elena ne fait que courir entre son travail, son amant et s'occuper de ses 3 filles tandis que l'histoire de Lila passe au second plan. Toute l'analyse des situations se fait par l'intermédiaire d'Elena, alors qu'il aurait été très intéressant d'avoir le point de vue de Lila.
Et puis beaucoup de négatif au crépuscule de la vie de ces 2 femmes, qui fait que l'on referme le livre avec une certaine tristesse.
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Voilà un livre surprenant et dérangeant, raté de mon point de vue, mais étrangement proche d'une formidable réussite.
Le premier tome donne l'idée, le parfum, le goût de ce qu'aurait pu être cette réussite - il est à lui seul une réussite. On y découvre ce qu'on croit devoir être les deux sujets principaux du récit : cette enfant surdouée, torturée, orgueilleuse, et d'une force mentale exceptionnelle, que la narratrice appelle Lila, et les habitants du quartier pauvre de Naples où elle vit. Et ces deux sujets s'animent sous nos yeux, vivants et magnifiquement dessinés. La narratrice, elle, apparaît comme la complice que Lila s'est choisie pour exercer sa propre force et son propre pouvoir, et surtout pour vivre par procuration une autre vie que la sienne, vie dont elle semble connaître déjà l'issue désespérante.
Et le lecteur se prend à rêver du chef-d'oeuvre que laisse entrevoir ce premier tome.
Mais il s'aperçoit alors que le véritable sujet du livre n'est ni Lila, ni Naples, mais la narratrice, qui devient progressivement le personnage central en même temps que Lila s'efface. Et le drame, c'est que la narratrice, qu'on peine de plus en plus à distinguer psychologiquement de l'auteure, est un personnage fade, faible, mesquin, jaloux, imbu de lui-même, sans personnalité, balloté par les uns et les autres, et oscillant au gré des événements auxquels elle ne comprend pas grand chose ... au total médiocre, désespérément banal et prodigieusement inintéressant, sauvé seulement par sa lucidité quant à sa propre médiocrité et à la supériorité de Lila. Et en même temps, tous les autres personnages, tous les autres éléments du récit s'éteignent pour ne devenir que des ombres sans âme.
C'est ainsi que le chef-d'oeuvre espéré se transforme presque en roman psychologique de gare, les personnages secondaires, Naples, le contexte historique italien, devenant un simple décor pittoresque qui sert de toile de fond à la triste existence de la narratrice devenue une écrivaine à succès neurasthénique. Et tout cela rédigé avec une absence de style aussi remarquable que désespérante.
Alors ce roman est-il vraiment, au-delà du premier tome, nul et sans intérêt ? Pas tout-à-fait. Parce qu'il y a quelque chose d'étrange et de troublant dans la façon qu'a l'auteure de parler de son double, à savoir la narratrice. La clé du roman est sans doute la scène où, à la fin d'une conversation avec la narratrice, Lila se met à pleurer en lui disant "ton livre est mauvais", exprimant ainsi son désespoir de voir que son amie n'avait pas su écrire le livre dont elle, Lila, avait rêvé pour elle. Cet exercice de dévalorisation de soi-même à travers le personnage de la narratrice, exercice qui trouve son parfait achèvement dans ce livre raté, a quelque chose de fascinant. Comme si l'auteure avait tenté, en créant le personnage de Lila, de se fabriquer le double fort et brillant qu'elle rêve parfois d'être, avec l'intention de faire de ce double le personnage central du récit, et qu'une force centripète irrésistible l'avait ramenée, et ramené le récit du même coup, à elle-même, à sa banalité et à son mépris de soi.
Cette mise en abyme associée à un jeu de miroirs où chacun des deux personnages, dont l'auteure intentionnellement confondue avec la narratrice, projette sur l'autre son mépris de soi-même, son désir d'être autre chose que ce qu'il est, et ses propres frustrations, n'est pas totalement dénuée d'intérêt.
On aurait sans doute pu s'y intéresser sans réserve si le récit avait été bien écrit. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Et sur ce point-là aussi, on s'interroge. L'auteure fait dire à la narratrice, au tome 4 : " ... c'était vrai que mon roman ... était nul, parce que je n'avais pas su mimer la banalité des choses, décousue, anti-esthétique, illogique et informe". Là encore, est-elle dupe de sa médiocrité, ou n'est-elle pas au contraire pleinement consciente de ses insuffisances ?
Pour finir, on ne peut s'empêcher de faire le lien entre le fait qu'Elena Ferrante, dans la vraie vie, se cache, au sens propre, et ce livre, dans lequel elle donne l'impression de se dévoiler très impudiquement. A-t-elle écrit ce livre pour, précisément, dire d'elle-même tout ce qu'elle ne veut pas, ou ne peut pas, dire autrement ? Ce qui expliquerait pourquoi, à la fin, le livre est raté, mais pas nul ...
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Je n'arrive pas à y croire moi-même. J'ai fini ce récit qui semblait ne jamais devoir finir.
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J'étais assez "colère" à l'issue du tome 3, je l'ai dit. Je ne vais pas dire que je suis réconciliée avec Mme Ferrante, mais je suis moins irritée, même si on retrouve les mêmes travers que dans les précédents : amitié/ inimitié ( puériles), course à la réussite (?) sociale à tous les prix, partenaires interchangeables à un point tel que le lecteur s'y perd...
Heureusement, le contexte social et son évolution prennent une place un peu plus importante que dans les précédents.
Alors, je classerai ce type de roman dans la catégorie roman de gare ou bluette( atroce) pour midinette.
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Comme les précédents j'ai dévoré ce dernier tome avec avidité mais après l'avoir un peu digéré ce livre me laisse un sentiment mitigé. Cette amitié en est-elle vraiment une ? Au fil de la lecture la narratrice se fait un brin amère, ne cesse de scruter les paroles de cette amie en souffrance comme autant de preuves de sa perfidie. Toujours aussi mal dans sa peau et dans cette dichotomie de classe sociale qu'elle pousse à l'extrême jusqu'à revenir dans son quartier alors qu'elle a les moyens de faire autrement. Si dans les précédents volumes il y avait un fond politique et social celui-ci se perd dans des considérations parfois trop en décalage. Ces deux personnages au départ unies par une loyauté presque naïve finissent par s'inverser et si Léna doute encore d'elle et de sa réussite, Lina elle a toujours su qui elle était et sa douleur de mère n'a jamais guérie. Au final la plus fidèle à ses idées et au secret serment de fidélité fait dans l'enfance. Un style toujours très classique et une vraie radioscopie de chaque situation font de ce livre un moment de lecture agréable mais il manque du sentiment et de la chaleur.
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» A partir du mois d'octobre 76 et jusqu'en 1979, lorsque je revins vivre à Naples, j'évitai de renouer une relation stable avec Lila. Mais ce ne fut pas facile. Elle chercha presque tout de suite à revenir de force dans ma vie; moi, je l'ignorai, la tolérai ou la subis ».
Voici des premières lignes qui résument bien la relation spéciale entre Elena (Lenu) et Lina (Lila). Puisque nous suivons le duo au travers du seul point de vue d'Elena, depuis leur petite enfance, nous continuons à recevoir cette vision partielle et partiale, tronquée et, on le sent, très biaisée. C'est bien là la base de ces quatre romans; c'est en partie ce qui fait sa force. (suite)
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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J'ai lu avec beaucoup de plaisir les trois premiers tomes d'une Amie prodigieuse. Comment ne pas s'attacher à Lenú et à Lila!

Ceci dit, je dois toutefois avouer, à mon grand regret, que je n'ai pas aimé le quatrième. Je m'en suis lassée assez vite.

Les 250 premières pages, soit la moitié du roman, sont sans intérêt particulier. Les états d'âme d'Elena ont fini par m'exaspérer. Une centaine de pages auraient suffi pour faire le tour de cette première partie qui foisonne de détails inutiles quant à la relation amoureuse d'Elena et Nino et de sa rupture avec Pietro, et où Elena se révèle une personne tellement centrée sur elle-même que c'en est assommant.

Ecrit au passé simple, le style demeure cependant élégant, les phrases s'enchaînent souples et fluides.

Le roman a pour sous-titre l'enfant perdue. Or je n'ai pas compris pourquoi cela puisque le kidnapping de Tina - la fille de quatre ans de Lina - ne se voit pas accordé toute l'importance qu'il devrait revêtir.

Lenù écrit: « Je suis incapable de raconter la douleur de Lila. » Et encore: « Mais la souffrance qui en dériva, je ne la connais pas suffisamment, et ne puis l'imaginer. »

Lenù ne dit rien non plus des répercussions psychologiques de ce drame dans sa propre vie et celle de ses trois filles. Pas un mot. J'ose croire que la disparition de la petite fille de sa meilleure amie a dû l'ébranler, mais l'auteure a préféré ne rien en dire. Cela m'a beaucoup déçue. C'est pour moi une lacune qui a eu pour effet d'accentuer mon désintérêt pour les personnages du récit, lequel finit par ressembler de plus en plus à un compte rendu journalistique sans résonance affective.
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Voilà les deux mille pages sont avalées avec les quatre tomes de cette saga, j'ai vraiment apprécié l'histoire d'une vie entière, entre deux enfants devenus femmes puis mères, puis grand-mère, en revanche si j'ai adoré les trois premiers volumes, ce dernier ne m'a pas autant emporté, c'est beaucoup de longueur consacrée à la relation enfants parents, cela reste tout de même une lecture agréable mais pas au niveau des trois premiers volumes, peut-être l'auteur a-t-il désiré nous proposer cette ambiance, ou la maturité apporte moins de possibilités que la jeunesse.
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J'ai préféré ce tome au précèdent mais moins que les 2 premiers que j'ai beaucoup aimés. C'est une belle description de l'évolution de la société qui s'est produite dans les années 60-70 et l'Italie dont Naples en particulier sont décrites de manière trés vivante. Une belle saga malgrè tout dans laquelle on réalide que l'intelligence n'est pas toujours là ou en pense.
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Tout au long de ce roman j'ai éprouvé un certain mépris mêlé à de l'admiration pour Elena ; et compassion et désespoir pour Lila.

Finalement, Lila restera cette fille/femme mystérieuse et torturée, fascinante. Et à travers ce récit d'Elena, je ne m'intéressais qu'à Lila.

De nombreux éléments ont fait écho à ma vie en particulier et à l'humanité en générale. Bref. Un récit qui m'a hanté ces deux dernières années et me laisse encore plus troublée.
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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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