Fiction (Anthologie périodique de Fantasy & Science fiction), publiée par les Moutons électriques, c'est pour moi tout un tas de bonnes raisons de céder au vice : acheter des livres !
Le livre est toujours beau et plaisant à manipuler, avec des couvertures très chouettes, un papier gaufré de qualité, agréable au toucher, un format sympa... le contenu, des nouvelles, courts essais, entretiens, strips de BD, portfolios d'illustrateurs, est bien évidemment plus que séduisant à mes yeux, sachant bien sûr qu'il s'agit de SF, je fonds... Et pour couronner le tout, les bibliothèques locales ne l'ont pas (ou ne l'avaient pas la dernière fois que j'ai vérifié, ce que je vais me garder de refaire ! :-p), donc je suis bien obligée de craquer et de me l'offrir si je veux le lire !
Et c'est avec grand plaisir que je le fais... évidemment, toutes les nouvelles ne résonnent pas à l'identique pour moi, il y en a toujours que j'apprécie beaucoup et d'autres moins, c'est ça aussi qui fait le charme des anthologies de nouvelles, c'est comme la vie pour Forrest Gump. ;-)
De ce n° 11 je retiendrai particulièrement 7 nouvelles :
Le guide du voyageur sur Mars (Ruth Nestvold) : remarquable construction qui permet de raconter une histoire sans narrateur, pleine d'humour et à la fin à la fois attendue et redoutée, inquiétante.
Mille-morceaux aux dernières-lueurs (
Terry Dowling) : mélancolique, poétique, énigmatique
Saisie (
Joe Haldeman) : un peu loufoque et bien pensée
Proie (
Peter S. Beagle) : nouvelle assez longue (33 pages), à l'univers très étranger et cohérent ; atmosphère mystérieuse (un peu trop, car mon seul reproche est qu'on n'aura jamais d'explication pour le début du récit) et histoire captivante.
Arbre sec, arbre seul (
Léo Henry) : on n'est pas dans la SF ni dans la fantasy, mais c'est un beau texte, sensible, triste et à la fois optimiste (l'optimisme du désespoir).
A contre-courant (
Robert Silverberg) : de thème et d'aspect assez classique, une belle tranche de vie, un portrait à rebours d'un personnage et d'un pays.
Tous comptes faits (James L. Cambias) : un parti pris original et une histoire sympathique pour finir le recueil !
Les deux histoires en illustrations (Mécano de
Jérôme Jouvray et Connexion de Vincent Gravé), chacune dans son style, sont vraiment très chouettes. Et les strips du chat de Schroedinger, des pastilles d'humour geeko-scientifique, toujours jubilatoires...