Patricia 16 ans (la narratrice) et sa soeur Nadia 17 ans, partent avec leur père (peintre en Bâtiment) en Algérie pour les "vacances".
Arrivées à Constantine chez un ami de leur père, elles se retrouvent cloîtrées dans un appartement ou l'eau courante n'est présente qu'un jour sur deux et que quelques heures et c'est un premier choc pour les deux filles.
Le père va repartir mais les filles vont rester prisonnières chez cet ami.
Pendant 3 longues années elles vont tout faire pour revenir en France, leur mère (mère au foyer française d'origine suisse) va elle aussi tout faire pour qu'elles puissent revenir.
C'est un témoignage touchant c'est évident, les deux soeurs ont vécu un drame épouvantable. Dans la famille de l'ami du père, Amissa, elles sont enfermées avec Nadia, cinq filles vivent sous le regard dictatorial de leurs trois frères, qui leur interdisent les sorties. Toutes arrêtent leurs études entre 11 et 16 ans pour se consacrer au ménage et à la cuisine, chez leurs parents d'abord, puis dans la famille du mari que leur père leur a choisi.
La découverte du statut de femme soumise révolte Patricia.
Elle écrit des dizaines de courriers à diverses institutions. Sa mère de son côté fait de même et divorce du père. Un jour, Patricia parvient à s'échapper et arrive au consulat ou un employé lui répond qu'ils ne peuvent rien faire pour elles dans la mesure où le père étant algérien, en Algérie elles prennent sa nationalité. Elle s'effondre en larmes dans le hall.
Nadia elle va finir par céder et consentir à épouser Brahim, l'un des trois frère. Elle dit à sa soeur "la vraie Nadia est morte", elle n'y croyait plus, pensait qu'elles n'arriveraient jamais à rentrer en France.
Patricia va continuer à écrire et écrire et un jour Une de ses lettres var parvenir à une agence de détectives privés, spécialisés dans la récupération» d'enfants enlevés. Un jour des hommes frappent à la porte de l'appartement d'Amissa se présentant comme des diplomates suisses, venus chercher Patricia. Ce sont en fait des détectives. Amissa refusant de la laisser partir, les hommes vont revenir le lendemain sans obtenir la libération de Patricia mais la nuit suivante, avec à l'aide de Nadia, Patricia s'enfuit avec eux. Elle veut que sa soeur la suive mais Nadia répond que pour elle il est trop tard, elle est mariée et ne veut pas trahir son mari.
Patricia revenue en France, va rester en contact avec sa soeur elles vont échanger de longues correspondances. Nadia écrit le dernier chapitre du livre. Elle est devenue une femme algérienne soumise, elle co-habite avec ses beaux-parents, ses beaux-frères et ses belles soeurs, elle ne vit que pour ses 3 enfants.
Voilà, c'est un témoignage, le style et simple, il se lit très facilement.
Il n'y a pas d'analyse du pourquoi ou du comment, juste l'histoire de deux soeurs qui auront une vie diamétralement opposée, l'une soumise avec l'interdiction de sortir de chez elle, et l'autre libre.
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Deux soeurs - Deux destins - Une amitié
Deux adolescentes partent en vacances en Algérie avec leur père, mais ne reviendront pas en France. En fait elles sont assignées à demeure dans la famille algérienne de leur père. Interdiction de quitter l'appartement où dorénavant 13 personnes vivent côte à côte.
Le style simple et maladroit des premières pages, se fait vite oublier, et on se retrouve plongés dans cet enfermement, proche de la prise d'otage. Patricia et Nadia subissent cette séquestration pendant 3 années.
Les promesses de mariage sont déjà sellées : il ne reste plus qu'à attendre l'âge raisonnable.
L'une résiste, et l'autre moins puis plus du tout !
Patricia la cadette et l'auteure de ce livre raconte leur parcours et aussi sa reconstruction.
Ce livre est le témoin d'une détermination sans faille à retrouver la liberté et de l'amitié inébranlable entre les deux soeurs.
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Un témoignage saisissant qui retrace le parcours de deux sœurs dont le destin a basculé en 1978.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Vos enfants ne sont pas vos enfants
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la vie à la vie
Ils viennent à travers nous, mais non de vous*Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne sont pas à vous
Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées
Car ils ont leurs propres pensées
J’ai tenté de trouver un sens à ma vie en me consacrant totalement à mes enfants, bien loin de l’existence que j’aurais voulu avoir. J’ai été la pièce rapportée d’une famille conservatrice et peu cultivée, avec des idées très arriérées en ce qui concerne le statut de la femme.
Vivre au quotidien dans cet environnement n’a pas été chose aisée…
De tout cela, je me suis rendue malade.
Cher M. Müller,
Une amie de ma sœur m’a conseillé de vous écrire en me disant que vous pourriez m’aider à regagner la France. Mon père nous a emmenées en Algérie ma sœur et moi et nous y a laissées contre notre volonté. Il est reparti en emportant avec lui nos cartes d’identité et nos passeports. Je ne peux pas vivre en Algérie, mon vœu le plus cher est de retourner en France, de retrouver ma mère et ma petite sœur.