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Suzanne V. Mayoux (Traducteur)Edmund Wilson (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070380916
256 pages
Gallimard (17/11/1988)
3.85/5   92 notes
Résumé :
Juillet 1935, tremblement de terre en Californie, les studios d'Hollywood sont inondés. Le jeune producteur prodige Monroe Stahr assiste au sauvetage de deux promeneuses égarées. L'une d'elles ressemble étrangement à son épouse disparue, la star Minna Davis. Puis le travail reprend avec les scénaristes, les acteurs, les réalisateurs, dans un climat de passion, d'extrêmes tensions. Amoureux fou de son métier et du milieu sur lequel il règne en despote, Monroe Stahr l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce dernier roman, Scott Fitzgerald s'intéresse à un milieu qu'il connaît bien, celui du cinéma. le personnage de Monroe Stahr, est directement inspiré par Irvin Thalberg décédé quelques années auparavant. Souffrant d'une anomalie cardiaque, ce producteur de cinéma connut une ascension fulgurante, véritable bourreau de travail, et fut marié à la star du studio. Ici Monroe Stahr est arrivé au sommet, veuf, usé, il doit se battre pour assurer sa position. Lors d'inondations, il sauve deux jeunes femmes, l'une d'elle ressemble étrangement à son épouse disparue. Il tient absolument à retrouver cette jeune femme mais l'histoire ne prend pas la tournure escomptée. Comme dans Gastby, l'histoire nous est racontée par une tierce personne, Cecilia Brady, fille d'un producteur et secrètement amoureuse de Stahr. Dans ce décor d'Hollywood où comme tous les écrivains de son époque ont travaillé, mais où contrairement à son héros il n'a pas réussi, Fitzgerald décrit les coulisses, le travail ingrat des scénaristes, le rôle des syndicats. le personnage de Monroe Stahr tient tout autant de Gatsby que de Dick Diver, il partage le désir fou du premier de retrouver cet amour perdu, et la fragilité psychologique, le désenchantement du second.

On ne peut que regretter que ce roman soit inachevé, tous les thèmes traités dans Gastby et Tendre est la nuit sont présents et auraient peut-être trouvé ici un aboutissement. L'éditeur et ami de Fitzgerald, Edmund Wilson a choisi de publier ce roman, avec les notes de l'auteur, un an après la mort de celui-ci. Même s'il nous a laissé ses plans, ses ébauches, Fitzgerald n'a pas eu le temps d'unifier son roman, qui devait s'intituler The love of the last tycoon : a western, et célébrer ainsi la lutte pour la conquête à la fois d'Hollywood, et celle de la femme. Fitzgerald avait déjà écrit La Fêlure, nouvelle qui peut passer pour le chant du cygne, le Dernier nabab, ce roman particulièrement touchant, se présentait comme son oeuvre la plus aboutie, le roman du cinéma.
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Après avoir refermé ce livre, je n'ai qu'un regret : que l'auteur n'ait pu le finir. Même s'il nous reste ses plans, ses ébauches, preuve s'il en est que Fitzgerald savait pertinemment où il voulait en venir, il manquera toujours the director's cut, pour employer le champ lexical du cinéma. Aurait-il modifié le début de son roman, permettant ainsi au lecteur de connaître dans quelles circonstances Cecilia raconte son histoire ? Aurait-il bouleversé le dénouement prévu ?
Fitzgerald connaissait bien le milieu du cinéma, il n'a pas eu besoin de se documenter laborieusement. Il le connaissait même intimement, puisqu'il a travaillé dans ce milieu. Monroe Stahr engage d'ailleurs des écrivains reconnus comme scénaristes – même s'ils ne semblent pas vraiment de bons scénaristes.
Je n'ai pas pu m'empêcher de voir un lien entre Monroe et Gatsby : tous deux sont à la recherche de leur amour perdu. Mina semblait être la seule à pouvoir canaliser Monroe, à lui demander d'être raisonnable – à quoi bon être raisonnable quand on se sait condamné ? Monroe, veut, ayant atteint le sommet, met tout en oeuvre pour y rester et pour y défendre son idée du cinéma.
Nous croisons des vedettes, ici et là – Gary Cooper, Claudette Colbert. Nous croisons surtout ceux qui font le film, comme ce chef opérateur dont Monroe sauvera la réputation. Nous voyons aussi les tragédies individuelles – et le premier chapitre est de mauvais augures pour la suite du roman. Cécilia, la narratrice, a perdu sa soeur, Monroe a perdu sa femme. Quant à Kathleen, l'amour impossible de Stahr, elle paraît incapable de prendre son destin en main, incapable de dire ce qu'elle désire réellement, elle qui a toujours été sauvés par un homme – ou pour un homme. Cecilia, la narratrice, apparaît complètement désabusée, en dépit de son jeune âge – être la fille du rival sans scrupules de Stahr, Brady, n'est pas sans conséquence.
Le dernier Nabab est un roman à lire pour tous ceux qui aiment Fitzgerald et le cinéma.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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De très jolies scènes nimbées de la douceur typique de Fitzgerald, non exempte de clichés, mais que l'auteur se réapproprie grâce à une forte présence, et quelques subtils dialogues qui émaillent le récit et maintiennent l'attention.
On regrette donc que l'auteur n'ait pu le mener à terme, car cela aurait sans doute donné un nouveau grand roman, tout à fait dans la lignée de ses deux précédents, si les ébauches avaient tenu toutes leur promesses.
En attendant, malgré l'absence d'unité et surtout l'inachèvement du récit, nous avons accès au cabinet de travail d'un écrivain qui avait lié son oeuvre très étroitement à sa vie, ce qui en fait un ouvrage fascinant, éclairant de sa lumière crépusculaire le reste de la production de Fitzgerald.
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Voici le dernier roman de l'immense Francis Scott Fitzgerald. Dernier mais inachevé car l'écrivain a été terrassé par une deuxième crise cardiaque fatale en 1940 alors que son travail commençait à être bien avancé.
Depuis quelques années, l'auteur de Gatsby vivait à Los Angeles où il travaillait pour les studios hollywoodiens. L'homme était certes diminué physiquement mais je trouve qu'il avait acquis une nouvelle dimension littéraire. le dernier nabab est là pour en témoigner. L'histoire de Monroe Stahr, patron de studio se révèle passionnante. Pour la première fois (peut-être), Fitzgerald ne raconte pas sa vie à travers des personnages de fiction. La peinture de Hollywood est saisissante. Scott savait sentir son époque comme personne.
La fin n'est constituée que des plans que le romancier avait préparés avant d'être lâché par son coeur. C'est dommage car je pense qu'il était en train d'écrire le plus beau livre de sa carrière.
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The Last Tycoon, série découverte sur A.Prime avec Matt Bomer et Lily Collins m'a donné envie de lire le roman original dont elle est l'adaptation. La dernière histoire de Fitzgerald, mort bien trop jeune, histoire inachevée mais avec un plan narratif déjà établi (ouf, merci) et inséré à la fin du livre.

S'il avait pu le terminer, ce livre aurait été une perle. J'ai parfois décroché, son style n'étant pas entièrement à mon goût. Mais il connait son sujet, il nous fait entrer dans le monde d'Hollywood avec ses paillettes mais aussi ses travers. Les personnages n'ont pas pu être totalement développés mais ils promettaient d'être intéressants.

Nous n'aurons jamais la version avec les mots de Fitzgerald mais il laisse derrière lui d'autres romans et de nombreuses nouvelles pour nous satisfaire.

(Je reviens rapidement sur la série qui m'a donné envie d'en connaître + sur cet auteur. le fond (personnages et décors d'Hollywood) est inspiré du roman mais l'intrigue très peu. Il ne faut pas du tout s'attendre à une adaptation fidèle. Je recommande néanmoins la série qui offre de magnifiques décors, de jolis costumes et toilettes, de belles images en perspective. Série non renouvellée malheureusement).
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Des secours arrivèrent, et la rumeur se répandit bientôt de proche en proche, d'abord que l'une des femmes était fort jolie, et ensuite qu'il s'agissait de personnes importantes. En fait ce n'étaient que des promeneuses égarées, et Robby attendait avec dégoût qu'on soit parvenu à maîtriser l'objet et qu'on l'eût enfin tiré hors de l'eau, pour faire passer un mauvais quart d'heure aux deux rescapées.
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"Les gens passent leur temps à tomber amoureux et à en sortir, non ?
- Tous les trois ans à peu près, selon Fanny Brice. Je viens de le lire dans le journal.
- Je me demande comment ils font. Je sais que c'est vrai puisque je les vois. Ils ont l'air très convaincus chaque fois. Puis tout d'un coup ils n'ont plus l'air convaincus. Et les voilà qui retrouvent de nouveau toute leur conviction.
- Vous faites trop de films.
- Je me demande si cette conviction est la même la deuxième fois, la troisième ou la quatrième, insista-t-il.
- Elle est de plus en plus forte. Surtout la dernière fois."
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On pourrait dire qu'il avait atterri par hasard là où l'avait poussé le vent, mais je ne le pense pas. Je tendrais plutôt à croire qu'il avait découvert en «plan général» une nouvelle façon de mesurer nos espoirs cahotants, nos gracieuses arnaques, nos gauches afflictions, et qu'il avait choisi de venir parmi nous pour y rester jusqu'au bout.
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[Les scénaristes] sont les fermiers de ce métier [...] Ils font pousser le grain mais ils ne sont pas invités au festin. Ce qu'ils éprouvent à l'égard du producteur ressemble à la rancœur du fermier contre le citadin.
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Quand une fille parle de l'autre à l'homme qu'elle préfère en second, c'est qu'elle est amoureuse.
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Videos de Francis Scott Fitzgerald (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Francis Scott Fitzgerald
« L'histoire de ma vie est celle du combat entre une envie irrésistible d'écrire et un concours de circonstances vouées à m'en empêcher. […] Puis, mon roman a été publié. Puis, je me suis marié. Maintenant, je passe mon temps à me demander comment tout cela est arrivé. Selon les mots de l'immortel Jules César : « Tout est dit ; il ne reste plus rien. » (Francis Scott Fitzgerald, « Qui est qui, et quoi? », paru dans le Saturday Evening Post du 18 septembre 1920.)
« […] En mai 1934, Fitzgerald [1896-1940] s'ouvre de son projet subtil à son éditeur, Maxwell Perkins [1884-1947] : « Comme vous le savez, je n'ai jamais rien publié de personnel sous forme de livre parce que j'ai toujours eu besoin de tout le matériel possible pour mes oeuvres de fiction. Toutefois, un certain nombre d'articles et de textes divers ont attiré l'attention d'un vaste public et pourraient le faire de nouveau si nous pouvions trouver, entre le titre et les textes, le lien qui puisse nouer l'humour à un soupçon de sagesse. » […] Perkins ne répond pas. Mais l'idée refait surface deux ans plus tard, en mars 1936, quand Fitzgerald lui propose « un livre de réminiscences, non pas une autobiographie, mais des réminiscences ». […] Fitzgerald, plus précis encore : « Il est plus triste de retrouver le passé et de s'apercevoir qu'il n'est pas à la hauteur du présent que de le voir s'échapper pour demeurer à tout jamais une construction harmonieuse de la mémoire. » Il s'agit donc, dans ce livre des réminiscences, au cours de cette délicate chasse aux papillons, de retrouver, en dépit de la tristesse et contre elle, un passé à la hauteur du présent, un passé qui tienne ses promesses à l'avenir. […] « Il se trouve que la plus grande partie de ces articles sont intensément personnels : alors qu'un journaliste doit trouver un sujet sur lequel écrire son article quotidien ou hebdomadaire, j'ai écrit ces articles uniquement lorsque l'impulsion venait de l'intérieur. En fait, j'ai les mains plus propres pour la non-fiction que pour la fiction. » […] le projet « Mains propre » était resté lettre morte. Que vive Un livre à soi. » (Pierre Guglielmina, Qu'est-ce qu'un « livre à soi »?)
« […]  […] Jamais la foi dans le destin de l'homme n'avait atteint les sommets auxquels elle est parvenue dans les années 1890 - rarement cette même foi a plongé aussi bas qu'aujourd'hui. Lorsque nous observons autour de nous un rapide déclin des idéaux de conduite, il existe nécessairement une cause fondamentale pour l'expliquer. Il est impossible d'être vicieux dans le vide. Quelque chose de sérieux (que seuls les évangélistes professionnels, les romanciers de gare et les politiciens corrompus prétendent comprendre) affecte le monde. Il faudra un coeur solide pour nager à contre-courant dans ces eaux troubles et ne pas être, comme ma génération, un peu cynique, un peu las et un peu triste. […] - doit-on s'étonner que nous redoutions presque d'ouvrir les journaux le matin de peur d'y découvrir une nouvelle dérive de la civilisation, une nouvelle infamie dans cette chambre obscure que nous appelons le coeur humain ! C'est sur ce monde que nos enfants ouvrent aujourd'hui les yeux. […] […] si mon enfant est un meilleur homme que moi, il viendra me voir enfin pour dire, non pas : « Père, tu avais raison concernant la vie », mais plutôt : « Père, tu avais complètement tort. » Et quand ce moment viendra, et il viendra, puis-je être assez juste et sage pour dire : « Bonne chance et adieu, car j'ai possédé autrefois ce monde qui t'appartient, mais je ne le possède plus. Suis ta voie à présent, avec vaillance dans le combat, et laisse-moi en paix, au milieu de tous ces torts passionnés que j'ai aimés, car je suis vieux et ma tâche est accomplie. » (Francis Scott Fitzgerald, « Attendez d'avoir des enfants à vous ! », paru dans Woman's Home Companion, juillet 1924)
« Crack-up (titre original de ce texte [Craquer]) signifie certes « craquer nerveusement », mais aussi, « rire » ou « faire rire ». Fitzgerald a certainement ce double sens en tête […] » (Note de Pierre Guglielmina)
0:04 - Craquer 13:51 - Générique
Référence bibliographique : Francis Scott Fitzgerald, Un livre à soi, traduit par Pierre Guglielmina, Éditions Les Belles Lettres, 2017
Image d'illustration : https://www.npr.org/2015/01/10/376118599/west-of-sunset-imagines-f-scott-fitzgeralds-last-years-in-hollywood
Bande sonore originale : Gotama - Inner Silence
Site : https://gotama-music.bandcamp.com/track/inner-silence
#FrancisScottFitzgerald #Craquer
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