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Tendre est la nuit commence comme un conte de fée pour jeunes filles, ils sont beaux, ils sont riches, ils passent leur temps à se prélasser sur des plages de la côte d'Azur, à se rendre au théâtre ou à organiser de somptueuses fêtes pour jet-setteurs des années 20. Pas bien attirant tout ça ! Quoique c'est mal connaître le talent de @
Francis Scott Fitzgerald pour, insidieusement, insérer des petites fêlures et énigmes dans ce monde idyllique.
Toute la première partie du roman nous décrit donc ce petit monde de privilégiés et notamment le couple Diver, Dick le magnifique qui illumine les soirées dès qu'il apparaît tant il est beau et charismatique ; et Nicole, son épouse, dont le don de séduction sur les gens et particulièrement les hommes n'a d'égal que sa beauté resplendissante. Rosemary Hoyt jeune starlette en villégiature à Cannes tombe immédiatement amoureuse de Dick qui succombera à la jeunesse de la belle américaine.
La deuxième partie du roman est un flashback qui raconte la genèse de l'histoire de Dick et Nicole et là, le conte de fée prend un sacré coup dans la gueule. Ici ce sont les traumatismes d'enfance, la maladie et la mort qui apparaissent dans le roman. @
Francis Scott Fitzgerald se sert probablement de son expérience personnelle pour construire cette partie, la maladie de Zelda, la mort de son père, l'alcoolisme.
La troisième partie achève, s'il était besoin, le tableau idyllique, je ne divulgacherai pas cette partie pour ne pas m'attirer la foudre des lecteurs courageux qui liraient ma chronique.
Les transitions des différentes parties du roman se font toutes en douceur, tout en subtilité et montre toute la fragilité de l'équilibre de la vie, l'illusion que se font les gens de ce qu'est réellement la vie des autres et apporte une résonance certaine à notre propre vie ou à celle de nos proches.
Comme dans @
Gatsby le magnifique, la temporalité du roman modifie chez le lecteur la perception de l'histoire au fil de son déroulement. @
Francis Scott Fitzgerald livre avec @
Tendre est la nuit une oeuvre subtile, profonde et personnelle qui n'a malheureusement pas connu le succès qu'elle aurait méritée à sa sortie, imitant en cela le sublime @Gatsby et c'est bien dommage. En tout cas moi j'ai adoré et c'est bien cela l'essentiel.