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3,9

sur 1135 notes
A mon grand dam, il m'est tombé des mains. Malgré la jolie plume de Fitzgerald, ennui poli (1ère partie pénible), personnages insipides (Rosemary est d'une vacuité abyssale), histoires d'amour très gênantes (c'est son psy ?!) et thématiques assez redondantes quand on a lu The Great Gatsby.
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La poignante nostalgie du Paradis perdu

“ You are a lost generation. Vous êtes une génération perdue.”
Gertrude Stein in conversation
Exergue du roman d'Ernest Hemingway, le soleil se lève aussi, 1926

Il aura été très difficile à Scott Fitzgerald, et on peut le comprendre, de se maintenir tout au long de Tendre est la nuit sur les hauts sommets de sa géniale première partie. Tout y est, le brio du procédé littéraire du long plan-séquence d'une caméra subjective, celle du regard que Rosemary Hoyt, jeune actrice hollywoodienne de dix-huit ans, promène sur le couple de Dick et Nicole Diver, exilés volontaires en France et leur groupe d'amis installés à l'hôtel du Cap d'Antibes qui inventent et lancent la mode, dans ces années 1920, de la saison estivale de la Côte d'Azur, jusqu'alors désertée par l'aristocratie anglaise, qui y réservait son séjour en hiver, et russe, ruinée par la Révolution de 1917.
On y retrouve la grâce du couple fusionnel, Dick et Nicole, « un alliage indissoluble, dont les atomes se seraient associés sans qu'on pût jamais les séparer. » (livre II, 9) ; le chic distingué de Dick, élégant, irrésistible, à qui Rosemary avouera en toute spontanéité lors de sa première invitation à sa villa Diana de Tarmes « Je suis tombée amoureuse de vous au premier regard ».
Enfin, dans leur sillage, dans ce monde brisé de l'après-guerre, la frénétique aventure des Années folles, les Roaring twenties, qui les entraîne des champs de bataille de la Somme aux boutiques et palaces parisiens, avec mélange d'insolente richesse, flots d'alcool et nuits d'ivresse, amours romantiques, sans oublier les frissons d'un duel sur le terrain de golf de Cannes ou d'un assassinat commis dans leur chambre d'hôtel ! Avec la révélation, à l'extrême fin de cette première partie, des premiers signes du drame qui couve et qui fera basculer le récit.
Après cette virtuosité, les seconde et troisième parties du livre, plus conventionnelles et d'un rythme moins intense, se développent sur le jeu temporel du retour en arrière axé sur la personnalité de Dick et la poignante révélation des crises de schizophrénie de Nicole, traumatisée par son inceste, soignée dans une clinique suisse par son psychiatre, Dick lui-même. Il finira par céder à leur attirance réciproque malgré sa résistance déontologique au transfert psychanalytique de sa richissime patiente, toute offerte à lui et qu'il épousera par amour « Je me souviens de l'état dans lequel j'étais quand je vous attendais dans le jardin, lorsque je tenais dans mes bras tout ce que j'étais, comme une corbeille de fleurs. C'était comme ça que je me voyais, en tout cas - je me trouvais si mignonne - à attendre de vous offrir cette corbeille. » (II, 9).
C'est alors la fin de l'insouciance, de l'âge d'or marqué par le futur Krach de 1929, sous le signe de la mort, celle de son ami le compositeur Ab North tué dans un speakeasy new-yorkais, du propre père de Dick, pasteur de son état, et la conclusion sans amour d'une romance entamée à Antibes quatre ans plus tôt au livre I avec Rosemary retrouvée à Rome « Elle voulait être prise, et elle le fut, et ce qui avait commencé sur une plage comme une toquade puérile fut enfin consommé. » (II, 20).
Dans sa dernière partie, se dénouent enfin les derniers liens de Nicole guérie qui s'émancipe de la tutelle de son docteur de mari. « Alors Nicole se détendit, et se sentit renaître, heureuse ; ses pensées résonnaient aussi clairement que de bonnes cloches : elle avait l'impression d'être guérie, et d'une manière nouvelle. Son ego se mit à s'épanouir comme une rose somptueuse, tandis qu'elle s'évadait en luttant des labyrinthes dans lesquels elle avait erré depuis des années. »
Le couple se défait et Dick, après le divorce annoncé et la flamboyance de son paradis perdu, se retrouvera à gagner petitement sa vie comme médecin généraliste aux Etats-Unis, loin de ses enfants et de Nicole qu'il a aimée, épouse d'un bellâtre baroudeur de leurs amis.
Un chef-d'oeuvre de poignante nostalgie, écho émouvant et autobiographique de Fitzgerald et de sa femme Zelda qui ont nourri le roman. Celui d'une fin d'époque et de témoignage sur un monde que la Génération perdue aura initié, tourisme de masse, civilisation d'une consommation à outrance, american way of live qui vont marquer durablement pour le siècle naissant le vieux continent européen et la planète. Un très grand livre.
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Après avoir lu Alabama Song, j'ai voulu connaitre ce roman "tendre est la nuit" que Fitzgerald a mis 9 ans à écrire. Oui, il reprend le couple qu'il forme avec Zelda mais je pense que nous sommes très éloignés de leur vie. Dick est médecin psychiatrique. Il rencontre Nicole, schizophrène suite au viol par son père, femme très belle, intelligente, froide et très riche. Il va lui apporter de la stabilité jusqu'à ce que la lassitude s'installe dans le couple, que les crises l'use et qu'un autre homme prenne, je dirais naturellement, la place de Dick après tout ce qu'ils ont traversé. 3 parties distinctes mais la même langueur présente. Un monde papier glacé de gens riches, qui baladent leur mal être d'un hôtel de luxe à une clinique de luxe. Rosemary gagne sa vie en tant qu'actrice mais sa mère a de l'argent. donc une société protégée des années 20, même pas glamour car beaucoup d'alcool, beaucoup de meurtrissures. Très belle écriture mais de l'ennui tout le long pour ma part et en même temps quand même happée par un charme suranné des images qui en découlent et qui me viennent forcément du film "Gasby le magnifique" avec Robert Redford, que je conseille, bien évidemment.
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Tendre est la nuit est l'autre grand roman de Fitzgerald, après Gatsby le Magnifique. Paru en 1934, il se présente, à l'image de son prédécesseur, comme l'un des romans phares de la fameuse Génération Perdue dont Fitzgerald, Hemingway et Dos Passos furent les plus illustres représentants. Inventée par Gertrude Stein et reprise par Hemingway, cette expression décrit ces jeunes auteurs américains ayant vécus la Première Guerre Mondiale et s'étant expatriés dans le Paris bouillonnant des années folles pour oublier leur traumatisme et leur perte de repères moraux, politiques et sociaux.

Si Fitzgerald est aujourd'hui une figure mythique de la littérature, il ne rencontra le succès de son vivant que pour son premier roman : L'envers du paradis. Gatsby comme Tendre est la nuit furent des échecs commerciaux cuisants, obligeant leur auteur à délaisser les romans pour les scénarios à Hollywood, ce qu'il détestait.

Tendre est la nuit - dernier livre achevé de l'écrivain - s'inspire fortement de sa propre histoire et des années qu'il passa en Europe avec sa femme Zelda. le récit se penche ainsi sur le destin d'un couple d'américains - le docteur Dick Diver et sa femme Nicole - entre la Côte d'Azur, l'Italie, la Suisse et Paris. Riches, oisifs, mondains, beaux, ils forment un couple envié et admiré de la jet-set cosmopolite de l'époque. Mais derrière les apparences du luxe et de la vie facile, les meurtrissures de l'âme vont condamner l'Apollon et son Aphrodite aux tourments.

Disons-le carrément, je n'ai jamais réussi à entrer dans ce livre, malgré toute ma bonne volonté. La narration m'a semblé particulièrement confuse pour ne pas dire parfois difficilement compréhensible : scènes incomprises, personnages sortis de nulle part et à peine effleurés - chronologie étrange.... Surtout - peut-être suis-je un lecteur communiste ? - mais je ne suis jamais arrivé à m'émouvoir devant ces deux êtres parfaits d'apparence qui errent de palaces en palaces, de soirées de nantis en soirées de nantis. Je n'y ai vu que superficialité et vacuité. J'ai bien compris que derrière le vernis se trouvaient des plaies qui rongeaient, mais je n'ai jamais vraiment compris comment et pourquoi. Bref, Nicole comme Dick sont restés opaques pour moi jusqu'aux dernières lignes du livre. Je ne peux nier le talent stylistique de Fitzgerald, mais je n'ai ressenti aucune émotion pour ces gens. Pour ne rien arranger, certains personnages secondaires - par essence moins travaillés- ont souffert plus encore à mes yeux de cette apparence clinquante et caricaturale jusqu'à en devenir carrément horripilants de vide.

Je dois avouer que Gatsby m'avait laissé pareillement sur la touche il y a quelques années. Il faut croire que Fitzgerald et moi ne sommes pas fait pour nous entendre. Je le regrette car j'ai bien senti une certaine poésie désenchantée effleurer à la surface de ce roman confus, mal fagoté, sur des gens peu aimables en apparence. Mais c'est ainsi, pour qu'une lecture soit réussie, il faut que l'auteur et le lecteur se rencontrent. Ce ne fut pas le cas en la matière.

Un classique de la littérature américaine qui ne sera pas un classique pour moi. Faites-vous votre propre opinion 

Tom la Patate

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Lu 4 fois à des années d'intervalle, avec bonheur à chaque fois, liant tel personnage à telle personne réelle, puis telle autre à mesure que le temps passait.
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N°721 – Janvier 2014.
TENDRE EST LA NUIT- F. Scott Fitzgerald- Belfond.
Traduit de l'américain par Jacques Tournier.

Ce roman a connu un accouchement difficile. Commencé en 1925 il n'a été terminé qu'en 1934 ; Il paraît d'abord en feuilleton puis en librairie mais la critique se montra assez réservée et le public plutôt indifférent. Il disparut même des rayonnages et à la mort de Fitzgerald en décembre 1940 il n'en existait plus aucun exemplaire. Ce retard dans l'écriture est surtout dû à la santé chancelante de Zelda, son épouse, soignée pour des troubles psychiatriques et aux deuils qui ont frappé le couple. C'est le quatrième roman de l'auteur qui est pourtant considéré comme son chef-d'oeuvre.

Nous sommes sur une plage du sud de la France dans les années 20 avec ses palaces, son farniente, sa population étrangère riche et désoeuvrée faites de jolies femmes, de don juan, de snobs plus ou moins puritains, de bellâtres à la conversation inintéressante et frivole. Rosemary Hoyt, jeune actrice américaine de cinéma y prend quelques vacances en compagnie de sa mère. Elles ne devaient y passer que quelques jours mais finalement les deux femmes y restent. Rosemary y fait la connaissance de Nicole et Dick Diver, personnages flamboyants originaires d'outre atlantique, entourés d'amis et la comédienne s'y attache au point qu'elle tombe amoureuse de Dick tout en témoignant beaucoup d'admiration à Nicole. Pourtant Dick est amoureux de sa femme mais n'est pas indifférent aux avances de Rosemary au point que cette dernière, mais sans sa mère, suit le couple à Paris et devient sa maîtresse. L'histoire du couple est assez étonnante. A l'origine, Dick est un séduisant médecin psychiatre qui se marie avec Nicole Warren, une riche héritière dont il tombe éperdument amoureux. En l'épousant, il épouse aussi son argent ce qui lui permet de fonder une clinique psychiatrique en Suisse pour riches patients. Il ne doit pas laisser passer cette opportunité et c'est pour lui une réussite sur le plan sentimental mais aussi sur le plan professionnel. Ils forment ensemble un couple parfait, avec deux merveilleux enfants qu'ils aiment, l'image d'une réussite familiale et professionnelle. Il est maintenant un praticien riche et célèbre. Parce qu'elle a subi de nombreux traumatismes dans son enfance (décès de sa mère, inceste) Nicole se révèle schizophrène et Dick le sait en l'épousant ; il la soignera puisqu'il l'aime. Fitzgerald révèle à son lecteur, à l'aide de la technique de l'analepse, ce parcours un peu cahoteux. Ce médecin représente cependant une formidable occasion pour cette famille riche de guérir Nicole de sa maladie mentale. Cette union, même si elle est gouvernée par l'amour que Dick éprouve pour Nicole n'empêche guère celui-là de désirer Rosemary tout en voulant éviter à son épouse fragile la moindre souffrance. En fait, il tient à la fois à sa situation et à cette actrice. C'est, si l'on veut le voir ainsi, l'illustration de la fragilité de l'amour que les hommes et les femmes se portent mutuellement.
Il y a peut-être un autre thème, c'est celui de la culpabilisation et de l'intuition ressentie par Dick de ne plus être capable d'apporter le bonheur à une femme (« Parce que je suis une Peste Noire, je ne suis plus capable d'apporter le bonheur à quelqu'un »]. Il se révèle en effet incapable de répondre à l'amour de Rosemary et, à cause de ce blocage, il s'adonne à l'alcool , plaisir plus facile à obtenir, plus délétère aussi puisqu'il le précipite peu à peu sur cette pente descendante qui le met, mais sur un autre plan, au niveau de Nicole. Dick est attirant et le sait., il a sur les femmes un ascendant certain et Nicole « se sert de sa maladie comme d'une arme pour asseoir son pouvoir » sur son mari. Cette fêlure dans ce couple aussi apparemment parfait n'échappe pas à Rosemary devant qui cette belle façade se délite petit à petit.
C'est un roman très autobiographique, même si l'auteur semble faire le compte-rendu comme un témoin étranger. Il y transparaît son penchant pour l'alcool à travers le personnage de Dick Diver, être sensible et fragile, autant que la schizophrénie de sa femme, la vie facile de cette époque pour les expatriés riches et souvent américains, les fêtes, l'alcool et même les duels. le couple que forment Nicole et Dick se fissure au cours du récit et cela n'est pas sans rappeler la rupture de celui de Scott et de Zelda. C'est pourtant une génération perdue entre le désir impossible d'oubli de cette guerre mondiale qui a endeuillé les nations civilisées et la recherche un peu vaine d'une vie facile et désoeuvrée,

Ce roman est une sorte de chronique américaine de riches expatriés sur la Riviera française, à Paris et en Suisse qui cherchent à échapper à l'éphémère en faisant un usage immodéré du champagne, du caviar, des fêtes folles, des nuits et des grands hôtels. Il illustre un mal de vivre de toute une génération surtout que ce que l'auteur veut nous présenter c'est l'image même de la perfection qui fait de ce couple séduisant une sorte de modèle qu'on ne peut pas ne pas admirer. Pourtant la réalité se révèle bien différente. Rosemary devient rapidement le personnage central de ce récit puis Nicole prend le relais dans la troisième partie. C'est effectivement un roman d'amour ou plus exactement un roman sur l'amour apparent que se portent deux êtres présentés comme exceptionnels, or, les véritables histoires d'amour n'existent pas ou ne résistent pas à l'usure du temps . Elles tiennent aux circonstances les favorisent mais au moindre accroc les masques tombent et ce qu'on croyait indestructible se dissout rapidement sous les coups du boutoir du quotidien, du hasard, du mensonge, de la trahison. L'amour se mue rapidement en indifférence voire en haine, les serments s'oublient très vite et même si les apparences subsistent, ce n'est finalement qu'un décor un peu triste dont on se demande quand et comment il s'effondrera. C'est donc un roman sur la réalité ordinaire du couple même si cette dernière est habillée des apparences un peu trompeuses de l'argent et de la vie facile qu'il permet. On peut faire durer les choses et les artifices mais c'est alors le bonheur qui est absent !

Le roman s'achève au même endroit où il avait commencé cinq ans avant, sur cette plage de la Côte d'Azur française mais les choses ont bien changé[« Le couple qu'elle formait avec Dick lui apparaissait désormais comme une ombre, imprécise, changeante, entraînée dans une sorte de danse macabre »] Dick est devenu alcoolique et se détruit lentement. Nicole, apparemment guérie, vit pleinement une liaison avec son amant qu'elle finir par rejoindre et épouser. Ce roman divisé en trois parties semble se terminer sur la disparition annoncée des membres de ce couple pourtant présenté au début comme séduisant et parfait. Nicole se remariera et regardera de loin Dick s'enfoncer petit à petit dans l'anonymat dans la solitude et dans l'alcool, un peu comme si sa présence aux côtés de ex-mari était indispensable à ce dernier. Dès lors qu'elle n'est plus là, il n'existe plus. C'est sans doute ce qui fait dire à l'auteur, reprenant les mots de John Keats « Avec toi maintenant ! Combien tendre est la nuit... »

J'ai toujours eu un peu de mal a entrer dans l'univers littéraire de Scott Fitzgerald et ce roman ne fait pas exception à cela même si j'ai goûté les descriptions poétiques des paysages et l' analyse psychologique des personnages.


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J'ai adoré certains passages, été ennuyée par d'autres, et me suis retrouvée plutôt bête une fois la dernière page tournée. J'aurais aimé plus de folie. Et j'aurais par dessus tout souhaité une fin différente de celle que l'on pourrait trouver dans toutes les histoires d'amour, ou presque. Enfin voilà je ne peux pas me défaire de ce sentiment mitigé... Peut-être que le fait d'avoir pris mon temps pour le lire a cassé une certaine dynamique... En revanche, j'ai adoré le personnage de Dick. F. S. Fitzgerald a incontestablement réussi le pari d'écrire sa vision de l'histoire. Tout comme j'avais été subjuguée par le personnage d'Alabama dans "Accordez-moi cette valse", Dick m'a profondément marqué. Une nouvelle preuve, s'il en fallait une, que les amants terribles de cette génération perdue ont gravé leurs noms dans l'histoire de la littérature et, d'une manière plus générale, dans l'histoire de l'art.
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Superbe description des moeurs des américains des années 20, installés en France. Entre Deauville, Paris, et la Côte d'azur, Francis Scott Fitzgerald fait vivre ses personnages riches et mondains, et nous livre petit à petit leurs secrets, leurs meurtrissures et leurs failles.
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Je n'avais pas été convaincue par ce que j'avais pu précédemment lire de Fitzgerald. Mais "Tender is the night" est, assurément, un roman singulier, parfois au confins du loufoque dans les dialogues, parfois dérangeant dans ses thèmes. le récit de la déchéance d'un être, d'un couple mal équilibré, d'une relation qui n'aurait pas dû être, entre un médecin et sa patiente nous est fait à travers un style relativement simple et agréable. Composé de trois "livres", Tender is the night campe un couple au charisme de façade, les Divers mais bien fragile est leur relation, bien fragile est l'esprit de Nicole. Mais le personnage principal est finalement Dick, qui se décompose lentement au fil des pages. Chaque personnage évolue, comme Rosemary, qui devient une "femme", Nicole qui se sent vieillir, mais c'est décidément Dick qui change le plus, en le plus négativement. Un roman autobiographique que l'on se doit d'avoir lu au moins une fois dans sa vie.
Lien : http://epopee-litteraire.exp..
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Tendre est la nuit / F. Scott Fitzgerald
Roman complexe largement autobiographique du couple Francis Scott et Zelda Fitzgerald, « Tendre est la nuit » raconte l'histoire très romantique de la relation entre les personnes d'un même groupe qu'unit une certaine amitié, en villégiature somptueuse sur la Côte d'Azur puis dans la capitale et en Suisse durant l'entre deux guerres.
Tout d'abord, accompagnée de sa mère Mrs Speers, Rosemary, jeune actrice depuis l'âge de seize ans, émerveillée par le charme qui émane de Dick Diver, le mari de Nicole. Devenue une fleur éclatante auréolée d'une incroyable chevelure, elle avait à l'époque réussi à forcer par son audace les portes d'un producteur américain en cure à Aix les Bains. Une jeune femme faite pour être aimée et qui sait semer le trouble.
Et puis entre en scène le couple complexe de Nicole et Dick qu'unit un secret de longue date en plus d'un amour absolu, puis tumultueux.
« La voix de Nicole était devenue sourde, comme étouffée dans sa poitrine et, lorsqu'elle approcha de Dick, sa blouse étroitement serrée, sembla se fermer sur son coeur. Il sentit ses lèvres, la fraicheur de ses lèvres, le soupir d'abandon de ce corps qu'il serrait dans ses bras, qu'il serrait de plus en plus fort, tant il fléchissait… »
Dick, médecin psychiatre, personnage qui donne toujours l'impression d'avoir pour ses interlocuteurs des attentions particulières, de déceler sous l'amas des compromissions, ce que leur vie pouvait avoir d'unique et d'incomparable. le double rôle que tient Dick auprès de Nicole, celui de mari et de psychiatre le rend incapable de réfléchir calmement jusqu'à l'angoisse lors des crises dont souffre Nicole.
La lecture de ce roman n'est pas toujours très aisée en raison du nombre important de personnages qu'il convient de bien visualiser et même noter pour suivre le fil du récit avec plus d'aisance.
De fait, il y a peu d'action et le désenchantement nostalgique dans lequel baigne ce récit a vite fait de contaminer le lecteur que l'ennui guette s'il ne fait pas l'effort de suivre et comprendre les personnages qui au demeurant recèlent une grande richesse psychologique.
L'argent facile à dépenser, l'alcool, l'amour et le désoeuvrement constituent le cadre de cette histoire à la sensualité discrète. Mais je n'en dis pas plus pour ne pas déflorer l'intrigue qui reste d'une remarquable intensité.
La construction du roman est habile et le style élégant très classique et bien travaillé. Fitzgerald fait montre d'un grand sens de l'observation, aussi bien dans la description des situations et des lieux que dans la mise en scène des personnages. Des personnages parfois fantomatiques, mais toujours fascinants et pathétiques, en quête d'un idéal qui leur échappe peu à peu.

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