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3,9

sur 1135 notes
Tendre est la nuit est un roman très personnel et on pourrait dire presque autobiographique pour une grande partie de F.S. Fitzgerald car comment ne pas reconnaître Zelda et lui-même dans le couple que forment Dick et Nicole Diver, récit de la grandeur et de la déchéance d'un homme, psychiatre de formation, marié à une femme à la beauté fascinante mais silencieuse et sur laquelle courent des rumeurs..... L'arrivée de Rosemary, jeune actrice américaine, fraîche, naturelle va semer le trouble en tombant amoureuse de Dick, celui-ci prenant conscience peu à peu de la fatuité de sa vie, car le paradis dans lequel évolue le couple n'est pas ce qu'il paraît à première vue. Leur monde est un monde fait d'artifices, d'apparences et au fil du temps, les masques tombent, la personnalité de chacun se fait jour, que ce soit pour le couple mais aussi pour ceux qui les entourent.

Dick découvre en Rosemary une jeune femme moderne, indépendante et autonome financièrement, devant travailler pour subvenir à ses besoins. Finalement le contraire de sa vie, de leurs vies. Lui n'est pas libre....

Prise de conscience de la futilité de la vie, malgré le luxe, l'argent et l'oisiveté mais peut-être que ce sont là les racines du mal. Avoir le sentiment d'avoir été "acheté". Promis à un bel avenir, il a tout abandonné pour répondre à l'attrait d'une vie facile mais comprendra au fil des années que cette vie ne le comble pas.

Folie pourrait être le mot qui résume ce roman : folie d'une vie faite d'insouciance, folie d'une femme, amour fou d'un couple basé sur l'acceptation d'un contrat entre un psychiatre et sa malade, folie d'une rencontre qui bouleversera le bel édifice, folie de ces années folles....

Le récit s'articule en trois parties : Beauté, Passé et Décadence pour finir par Renaissance mais ne vous y fiez pas ce serait un peu trop facile de résumer ainsi. Les rôles vont s'inverser, mais tout cela sans réelle violence, même si parfois on règle les problèmes par un duel, mais c'est un monde de gens dits civilisés et les crises se règlent en général à l'amiable.

La première partie est assez lente, presque nonchalante, puis avec un retour dans le passé pour nous éclairer sur l'histoire du couple, comment et pourquoi ils sont ensemble, la narration prend un rythme plus soutenu, les événements défilent ainsi que le temps pour déboucher sur une sorte d'épilogue assez sombre sur la chute d'un homme.

C'est une écriture dans laquelle flotte un parfum de mélancolie, de nostalgie, de désespoir mais aussi une critique d'un monde qu'il a fréquenté, dont il n'épargne pas tous les travers et dont il était avec sa femme Zelda les figures de proue de l'entre-deux guerres.

Ce roman (le quatrième de l'auteur), paru tout d'abord sous forme de feuilletons dans Scribner's Magazine, fut mal reçu à sa sortie et figure pourtant désormais à la 28ème place des meilleurs romans de la langue anglaise.

Tout y est méticuleusement détaillé, donnant parfois un sentiment de longueurs, de langueur par toutes les précisions données quant au choix des tenues mais aussi à l'état d'esprit du couple mais ne s'appesantissant pas sur les raisons du mal-être du héros. On pourrait presque reprocher une certaine superficialité, complaisance comme le monde où il évolue.  F.S.Fitzgerald était lui-même sur le déclin, les belles années étaient derrière lui que ce soit sur le plan personnel mais aussi en tant qu'écrivain et ce roman est finalement le roman de sa vie, une sorte de chant du cygne.

Alors si vous passez près de la Villa Diana, demeure des Diver sur la Riviera, venez écouter la complainte de Dick, de celui qui avait cru s'élever, faire partie d'un monde et qui va tomber de son piédestal. Décidément l'argent ne fait pas le bonheur mais j'ai beaucoup aimé passer quelques heures à les observer mais pas à les envier.

"Comme si, jusqu'à la fin de sa vie, il était condamné à se charger de certains êtres et de leur personnalité, à n'être complètement lui-même qu'autant qu'ils étaient complètement eux-mêmes. Ce qui mettait en jeu un certain principe de solitude : tellement facile d'être aimé, tellement difficile d'aimer. (p327)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Un roman magnifique que j'ai eu la chance de lire dans sa version 1934.
Un coup de foudre pour ce couple qui "tient" tant que Nicole va mal et dans lequel Dick sombre petit à petit.
Je n'ai pu m'empêcher de rechercher quelques éléments sur la vie de Francis Scott Fitzgerald : la vie sur la côte d'Azur, la schizophrénie de Zelda, son propre alcoolisme ... Un roman très empreint de sa propre vie, bouleversant.
On peut certes admettre que, comme pour Gatsby, l'ambiance est très bling-bling mais encore une fois, les personnages luttent pour survivre, contre leur passé pour Nicole, pour exister comme Dick.
Une jolie lecture.
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Ce livre est absolument magnifique, l'ambiance siècle dernier parfaitement retranscrite et même si elle tourne mal l'histoire d'amour décrite y est superbe…
Un très grand et beau livre
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Derrière l'apparat du tourbillon des fêtes se cache une réalité toute autre, une fêlure intime dans le couple glamour, très proche en maints aspects du couple Fitzgerald. Ce livre est un bijou de construction, les points de vues s'entremêlent pour nous faire vivre la déchéance de Dick Diver, personnage qui sombre avant de disparaître sous nos yeux, à mesure que sa femme expérimente la trajectoire inverse. Tendre est la nuit, c'est un peu comme si l'hôte mystérieux de Théorème de Pasolini était celui-là même qui basculait, après être rentré pour toujours dans la vie des gens. Mais derrière cette histoire qui est une tragédie, quelle profusion de couleurs et de mouvements pour faire revivre le temps perdu ! Et quelle sincérité dans ces lignes, parfois maladroites, mais plus vraies encore que celles du (trop parfait) Gatsby !
Un immense roman secret caché dans l'étoffe d'un best-seller.
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Roman déconcertant, que j'ai beaucoup apprécié (peut-être pour cette raison justement). Au départ cela ressemble à une histoire d'amour de "vacances". Puis, le roman prend un autre tournant : un passé mystérieux et des éclats de folie.
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Tendre est la nuit ? vraiment ? .... mais alors ... bien triste est l'aube !
Ce roman, le quatrième publié de Scott Fitzgerald et le dernier qu'il ait terminé, sue la mélancolie, voire la désolation, celle de l'auteur ou de son héros ?
Cela commence comme un éblouissement pour Rosemary, la jeune starlette fascinée par le couple apparemment idéal que forment Dick et Nicole Diver.
Années 20 - Riviera, hôtel chic et plage privée. Les Diver sont jeunes, riches et beaux et drainent dans leur sillage une foule d'amis admiratifs. de Cannes à Paris, ils fréquentent les endroits chics où il faut avoir été vu. Ils sont l'incarnation parfaite des américains riches et oisifs venus éblouir la vieille Europe en lui offrant l'image du luxe décontracté.
Mais, pour Dick et Nicole, que se cache-t-il derrière ces fascinantes apparences ?
C'est là que la belle image se gâte.
De Zürich à Gstaad en passant par le décor aseptisé d'une clinique psychiatrique, on comprend que Nicole est une jeune femme fragile, son enfance maltraitée a fait d'elle une malade dont Dick, plus ou moins malgré lui, va être amené à s'occuper jusqu'à l'épouser par amour, et peut-être aussi par pitié ; il va de ce fait pénétrer dans un monde avec lequel il n'a rien en commun et dont Baby Warren, l'imbuvable soeur de Nicole, snob jusqu'à l'os, imbue d'elle-même, sure de la supériorité que lui confère l'argent ou la notoriété de sa famille, représente la parfaite incarnation.
On voit que Scott Fitzgerald connaît la musique, tant le portrait qu'il trace de tous ces riches désoeuvrés est criant de vérité. Et en cela il éclate de talent.

Mais c'est là aussi que le bât blesse, car Dick, est amené à vivre dans un milieu où il ne se sent pas du tout à l'aise, où il est le seul à exercer un métier, psychiatre réputé d'après l'auteur, et il mène sa carrière de façon illogique, tel un velléitaire qui, de temps à autre, se consacre à son métier, ce qui n'est guère convaincant !

Scott Fitzgerald décrypte avec minutie l'évolution implacable des rapports de couple entre Dick et Nicole allant de l'amour passionné vers une indifférence polie ... et sinistre.
Retrace-t-il plus ou moins consciemment les difficultés de son propre couple ? Si oui, il le fait avec acuité, dureté et talent et le tableau s'avère consternant.
"Nicole avait été créée pour le changement, pour l'envol, possédant l'argent en guise d'ailes ou de nageoires."
Et vogue le yacht de Nice à Cannes emportant l'amour et les illusions de Dick et Nicole !

On peut admirer l'adresse de Scott Fitzgerald à faire exister aux yeux du lecteur tous ces nantis inconsistants et ultra-névrosés ... mais on peut aussi se lasser des tribulations oiseuses de tous ces ultra-riches en mal de sensations et garder au final l'impression d'avoir perdu son temps en compagnie de ces gens parfaitement insignifiants.
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Dick Diver est psychanalyste et épouse sa jeune patiente Nicole, richissime fille de. Mais au bout de quelques années, le couple n'est plus sur la même longueur d'ondes, bien qu'il doive continuer à sauver les apparences, e qui agace la jolie Rosemary, tombée sous le charme du séduisant docteur...

Malgré une part autobiographique, Tender is the Night ressemble en de nombreux points au Great Gatsby : des soirées, du fric, des lieux huppés, de l'alcool, des gens super riches et super beaux, un amour impossible sous le soleil d'été... et de l'eau comme paysage. Devons-nous alors présumer que Fitzgerald ne sait écrire que d'une seule façon ? Ce livre est dans son premier tiers d'un ennui monstre et pourrait presque se comparer au pauvre destin des Kardashian blindés de pognon qui sortent partout avec leurs amis et pour qui on devrait se sentir mal quand ça ne va pas. Cette fois, après le quartier très chic des Hamptons où Gatsby n'en pouvait plus de scruter la lumière verte sur le ponton de Daisy, Fitzgerald nous embarque sur la French Riviera, coin non moins huppé qui fait encore plus glamour de par son caractère lointain pour des Américains qui sont friands des charmes de la France. Lu en anglais, le récit réserve moult petits passages dans la langue de Molière qui ne sont même pas traduits en notes de bas de page pour ceux qui auraient oublié d'apprendre le français, plaçant ainsi la langue dans un contexte encore plus élitiste (cela me rappelle Umberto Eco qui se vante bien trop de connaître plusieurs langues et attend que tout le monde en fasse autant, ou certains auteurs, comme Cormac McCarthy qui utilise l'espagnol comme si sa compréhension allait de soi pour tout le monde). Newsflash: tout le monde ne peut pas être plurilingue, personne n'a le même parcours, bon sang de bonsoir !
Bref, je me reprends...
Notre couple est tellement beau que c'en devient presque irréel. A chaque description on nous rappelle combien Nicole est sublime, combien tout le monde tombe sous le charme de Dick (j'ai jamais compris pourquoi le surnom des Richard était Dick, mot utilisé en langage vulgaire pour dire "petit con, petite bi--", mais passons également)... On manquerait presque de substantifs. Quant aux métaphores, elles ne sont pas bien compliquées : Dick Diver, dick "plongeur", qui plonge, sombre dans toute cette eau qui l'entoure et dans laquelle il peut noyer son déclin, sombre dans l'alcool ; mais qui plonge aussi dans ce mariage, dans cette situation avec une malade...
Ce qui gêne le plus au final, c'est la ressemblance frappante et flagrante entre ces deux romans mentionnés, ce qui génère une certaine lassitude à la lecture du second et peut entraîner, comme ce fut le cas pour moi, un arrêt de lecture après le premier tiers.
Cependant, en lisant quelques avis dithyrambiques par-ci par-là d'autres lecteurs, j'ai découvert que j'avais entre les mains le découpage en 5 parties chronologiques de 1936 au lieu du découpage original de 1934. Peut-être cela a-t-il contribué à ma non-appréciation du bouquin. Mais le déclin d'un couple, les histoires de coeur, la dépression personnelle sont loin de constituer à l'origine la base de mes choix de lecture.
Pas sûre au final que je m'attarderai sur le troisième Fitzgerald en ma possession : Les Heureux et les damnés...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Comment vous dire que je n'ai pas aimé ce livre, qui est pourtant un classique, moi qui généralement adore les classiques... Je sais que je vais me faire lyncher pour avoir dit ça, mais vraiment je n'ai rien pu faire pour apprécier ce livre. L'écriture ne m'a pas plu du tout, il y'a trop de description, -ce qui peut vite devenir indigeste-, et en plus, parfois je me suis un peu perdue dans les méandres de cette dernière. Je ne sais pas si c'est parce que je n'ai pas accroché et que je me suis mise à sauter des passages, mais j'ai trouvé l'écriture dure à suivre par moment. :s

En outre, je sais aussi que l'auteur a mis beaucoup de sa vie dans ce livre, le personnage de Nicole représente sa femme Zelda par exemple, mais pourtant même en sachant cela, rien à faire, ce livre m'a laissée complètement indifférente. J'ai trouvé que les protagonistes ainsi que leur monde, sonnaient trop faux pour être attachants et moi attachée. Alors si pour certain ça a du charme, et même si l'auteur a beaucoup voulu jouer sur les apparences trompeuses, moi ça m'a laissé totalement froide.

En résumé c'est un livre que je ne conseillerai pas, pourtant vous ne pouvez pas savoir à quel point je regrette de ne pas avoir su l'apprécier à sa juste valeur, enfin, peut-être qu'un jour je le relirai et que là je l'apprécierai plus.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Insolemment beaux, indécemment riches et totalement névrosés: nous sommes bien chez Francis Scott Fitzgerald, qui d'oeuvre en oeuvre n'en finit pas de composer des romans tragiques sur la trame de sa propre histoire, faisant vivre sous sa plume désabusée cette génération particulière de la jet set de l'entre deux guerres, tournant à vide dans son opulence et mal adaptée au monde qui vient, éternelle et pourtant mourante.
Le cadre idyllique de la riviera française, celui des beaux hôtels parisiens et des cliniques feutrées en Suisse pour malades fortunés ne font qu'accentuer le malaise lancinant qui se dégage du couple de Dick et de Nicole, si proches de Francis et Zelda, que l'auteur semble nous présenter à son zénith pour mieux amorcer sa longue et inéluctable déchéance. Car derrière le décor de cinéma dans lequel ils évoluent, ces deux-là ont des félures, lui sociale, elle traumatique, dans lesquelles Fitzgerald va creuser avec une certaine cruauté désenchantée, jusqu'à ce que ces pathétiques figurines se brisent.
Une lecture assez dérangeante, presque désagréable, mais en même temps fascinante, comme un film américain des années cinquante qui commencerait en rêve holywoodien pour s'achever en sombre drame.
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Le roman débute comme une brise légère venant flatter les peaux hâlées d'américains se prélassant sur la Riviera Française. Rosemary, une jeune actrice de fraîche renommée et qui peine à sortir des jupons de sa mère, y fait la rencontre de Dick Diver (dont elle tombe immédiatement amoureuse), de sa femme, et de leur vivifiant groupe d'amis.

À ses yeux, le couple formé par Dick et Nicole est fascinant, étincelant, parfait. Elle aime follement Dick, mais elle aime aussi éperdument "Les Diver". Tout le monde aime "Les Diver".

Pourquoi alors, Dick finit-il par céder aux charmes de la jeune Rosemary ? Que ne voit-on pas derrière les portes closes et le vernis de la bonne société. Qui sont réellement "Les Diver"?
Si l'on pense dans un premier temps suivre les premiers émois d'une jeune fille en quête de son propre épanouissement, on se rend bien vite compte que l'auteur nous dirige vers l'histoire bien plus complexe, mais si bien approfondie, d'un couple au sein duquel l'atypique tutoie finalement le banal.

Foisonnant de personnages perdus à la recherche d'eux-mêmes, Fitzgerald croque, comme à son habitude une bourgeoisie oscillant entre amusement et désillusion. Toujours sur le fil de l'ambiguïté qui semble l'animer, entre envie et mépris.

C'est à la fois son roman que j'ai trouvé le plus personnel et, bizarrement, celui où l'évolution des personnages féminins me paraît la plus éclatante. Il est d'ailleurs, à mon sens, très intéressant (mais non nécessaire pour l'apprécier) de se familiariser avec l'oeuvre et la vie de l'auteur avant de lire "Tendre est la nuit". Pour autant, au niveau de l'histoire, je dois dire que j'ai été moins captivée que lors de ma lecture de Gatsby.
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