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3,9

sur 1135 notes
Bon, 5 mois entre le début et l'achèvement de ce bouquin, ça peut paraître long... Mais finalement, lu en en quelques jours avec une grande interruption. Pour le contenu, j'ai beaucoup aimé, surtout la seconde partie...
Passionnante cette relation de "je t'aime, moi non plus" entre Nicole et Dick. Puis la lente descente aux enfers de ce dernier, courbe inversée de celle de sa femme vers la guérison. L'ambiance insouciante de la haute bourgeoisie des années 20/30 est très bien rendue et il est difficile de ne pas faire un rapprochement avec Gasby le magnifique.
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Premier livre lu de l'auteur, je n'étais toutefois pas totalement étrangère à son oeuvre car j'ai lu il y a deux ans une excellente biographie romancée sur cet écrivain maudit.
Il s'agissait du livre L'autre côté du paradis de Sally Koslow.

Dans Tendre est la nuit, roman largement autobiographique, nous suivons un couple, Dick et Nicole Divers, qui fait la rencontre d'une jeune actrice lors de leurs vacances sur la Côte d'Azur.
Nous sommes dans l'entre-deux guerres, la période est propice au consumérisme et à la légèreté.
L'auteur, avec une plume magnifique (m'ayant rappelé le style de Nabokov en beaucoup plus accessible), dépeind une époque, la vie d'artistes, la vie de l'aristocratie.
La construction narrative est ingénieuse, le livre, divisé en trois, offre un retour dans le passé passionnant qui éclaire le début du livre et saisit le lecteur.
Le personnage le plus marquant pour moi est Nicole, qui, on le découvre vers le milieu du livre, est atteinte de schizophrénie.
Dick, avant d'être son mari, fut son psychiatre.

Leur relation est bouleversante, le destin de ce couple aussi tragiquement banal que grandiose.

En conclusion, ce livre est devenu un de mes classiques préférés. Je suis complètement tombée sous le charme de la plume de l'auteur et de sa fine analyse des sentiments.
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"Tendre est la nuit" est certainement mon roman préféré de Francis Scott Fitzgerald, son 4ème (paru en 1934) si je ne me trompe. Disons-le même : c'est un chef d'oeuvre !
Rendez-vous sur la French Riviera avec le couple Diver, Nicole et Dick pour une folle aventure qui va tourner au tragique.
Quelle écriture sublime... Quelle poésie dans le récit... Quelle sensualité dans les échanges entre Dick et la jeune Rosemary...
Un roman somptueux. Tout simplement.
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Derrière le strass et les paillettes se cache un des témoignages les plus bouleversants sur les séductions et les maléfices du mirage américain. Parmi ces riches expatriés de la Belle Epoque, nous suivons un couple dont la réussite sociale et sentimentale parait totale, au moins dans la première partie du roman. Et puis, heureusement pour nous lecteurs, nous découvrons que tout n'est pas si rose, que Nicole n'est pas qu'une riche héritière, que Dick n'est pas seulement un jeune séducteur. Les masques tombent, jusqu'au délitement final. L'écriture est somptueuse, d'une élégance rare dans la littérature américaine.
All right, Scottie.
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Dieu que ce livre est bouleversant. Je le trouve encore plus beau que Gatsby. Il est profondément poignant, traversé de part en part par une nostalgie foudroyante.
C'est terriblement émouvant d'être le témoin de l'amour entre ces deux êtres, qui se délite à mesure que les années passent et que le rapport de forces entre eux s'inverse. Nicole, la fragile, la malade, s'émancipe peu à peu de l'autorité morale que constitue son mari, dont le charme et le caractère solaire finissent par s'effacer devant les désillusions et les petites bassesses de l'âme humaine. Tout cela est d'une élégance folle, bien en adéquation avec cette génération que Fitzgerald décrit en creux. Ces personnages sont enfermés dans l'autisme de leur monde, un univers qui s'écroule par petits pans et dont la guerre finira par signer l'arrêt de mort. L'écriture sobre, désabusée, traversée par moments de traits d'une poésie fulgurante, sert à merveille le propos. C'est tout simplement un très grand livre.
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Le roman débute sur une plage de la Côte d'Azur. C'est par le biais du regard juvénile et subjugué de Rosemary, jeune actrice américaine partie en villégiature avec sa mère, que nous prenons connaissance du couple Diver. Les Diver offre l'image idyllique de la famille américaine parfaite. Ils possèdent une situation sociale fort enviable (elle est une très riche héritière et il est un praticien reconnu), ils sont beaux et séduisants, ont deux enfants et possèdent une villa paradisiaque qui est le cadre de soirée très recherchées. En résumé, ils sont le point de mire d'une société très aisée et cosmopolite.

Pourtant les Diver cachent un très lourd secret, et c'est à l'aide d'une analepse que Fitzgerald nous en dévoile toute l'horreur. Ce retour en arrière constitue le corps du récit ; il donne sa profondeur psychologique au roman, révèle les secrets inavouables et éclaire les zones d'ombre. Finalement, le roman s'achève sur la même plage, cinq ans plus tard, sur l'image de Dick Diver complètement alcoolique, délabré et désabusé, regardant avec indifférence sa femme se cachant de lui en compagnie de son amant.

Roman sur les mensonges et l'usure de la vie de couple, sur l'action corrosive du temps, sur les faux-semblants,Tendre est la nuit est une critique subtile de la société américaine et anglo-saxonne dans son souci trompeur de respectabilité et son puritanisme aupressant.J'ai particulièrement apprécié la prose de la première partie du livre, avec l'exposition chatoyante des loisirs de la haute société durant les Années folles. Ensuite mon intérêt c'est un peu dilué dans le retour en arrière de la seconde partie. Cette oeuvre reste néanmoins intéressante, bien qu'elle ne connut aucun succès lors de sa parution, ne serait-ce que parce qu'elle est l'incarnation d'un courant littéraire de l'entre-deux-guerres, représenté par d'illustres écrivains américains échoués à Paris : la Génération perdue.
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L'auteur aurait emprunté le titre de son roman Tender is the night à un poème de John Keats ; Ode à un rossignol :

« (...) Avec toi, déjà ! Tendre est la nuit,
Et il se peut que sur son trône la Reine Lune
Se drape d'un essaim féérique d'étoiles ;
Pourtant ici nulle lumière,
Sinon ce qui nous vient des cieux avec les brises
Et court sur les chemins moussus, dans les ténèbres.(...) »

le choix de ce titre par Fitzgerald est loin d'être anodin : les vers du poète sont empreints d'une grande mélancolie et d'un rude constat  : tout plaisir est fugace et la mort inexorable.
On fait la connaissance de Dick Diver, célèbre psychiatre américain sur la côte d'azur. Accompagné de sa femme Nicole, le temps est à l'oisiveté et à l'élégance. de promenades en bord de mer aux hôtels de luxe, l'argent est dépensé sans compter, les voitures sont clinquantes et les toilettes somptueuses...Voilà le tableau dépeint par l'auteur. Les années vingt, l'entre-deux-guerres qu'on appelle « les années folles » en France, des américains en goguette, les plaisirs de la vie, la jeunesse dorée... Dick apparaît au début du roman comme un héros romantique, un esthète. Il est séduisant, le sait et en joue. Entouré d'une bande d'amis, le couple semble beaucoup s'amuser. On suit donc, perplexe les aventures légères et superficielles des ces gens emplis de fatuité...jusqu'à ce que le vernis craque.
La fin de la première partie laisse entrevoir l'envers du décor  : une idylle avec une starlette, un incident mystérieux se terminant en duel et un cadavre découvert sous un lit...
Puis, c'est le flashback. Fitzgerald nous fait remonter le temps. On découvre alors que Nicole a été la patiente (atteinte de schizophrénie) de Dick Diver avant de devenir sa femme. Et là, plus de futilité, on entre de plein pied dans une réalité dure et complexe. Tendre est la nuit est l'histoire d'une désagrégation, une plongée (à noter que le mot anglais -diver- signifie plongeur), dans les profondeurs de la nature humaine.
L'amour de Dick pour sa femme la guérira de sa maladie. Soignée, elle le quittera pour un autre. La responsabilité que son mari aura endossée toute sa vie pour protéger Nicole aura raison de lui. Esseulé, sa jeunesse enfuie, éreinté, l'alcool sera sa nouvelle compagne.
Mise en abyme de l' auteur qui se dédouble en prenant les traits de Dick et en abordant le thème de la schizophrénie, terrible mal dont souffre Zelda, la femme qui partage sa vie.
Un très bon roman avec un style indéniable et une écriture d'une grande finesse. Habilement et avec lenteur, Fitzgerald démasque le réel. L'adage « les apparences sont trompeuses » se vérifie ici ; les êtres se dévoilent et transparaissent, sans fard, quand se fissure le glacis.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Tender is the night
Traduction : Jacques Tournier

Tout artiste est considéré comme abritant une personnalité cachée qui ne se met aux commandes de son être que lorsqu'il se décide à écrire, peindre ou composer. Rarement phénomène aura été mieux illustré que par Scott Fitzgerald rédigeant "Tendre est la Nuit."
Nul ne l'ignore, Fitzgerald s'est fortement inspiré de la maladie de son épouse pour créer le personnage de Nicole Diver. Lui-même a donné beaucoup à celui de Dick Diver. le tout représente l'une des meilleures peintures de la schizophrénie. Pas seulement la schizophrénie - j'allais écrire "classique" - dont souffre la jeune femme mais aussi la schizophrénie fondamentale qui caractérise l'écrivain.
C'est d'abord la culpabilité profonde de Fitzgerald qui éclate aux quatre coins de "Tendre est la Nuit." Privilège du romancier, il tente de la nier en refaçonnant la réalité qu'il a fortement contribué à créer.
Dans cette réalité, on le sait, Zelda ne s'en est jamais sortie. Même si, les trois-quarts du temps, elle pouvait mener une vie "normale" auprès de sa mère, qui l'avait prise en charge, il lui fallait retourner périodiquement dans une clinique où elle finit par mourir dans un incendie, en 1948.
Or, dans le roman, Fitzgerald guérit Nicole, laquelle divorce et abandonne son mari à un alcoolisme quasi-pathologique. En d'autres termes, la victime, ce n'est plus Zelda : c'est Scott.
Nicole est représentée comme une femme fortement égocentrique (ce qu'était Zelda mais l'était-elle moins que Scott lui-même, il y aurait beaucoup à dire là-dessus), possessive et qui, par sa folie, favorise l'éthylisme de son mari. Dick sacrifie pratiquement tout pour elle, devient son esclave et pour ainsi dire son médecin. Telle une lamie, elle le vampirise et, ayant récupéré toute son énergie et sa santé mentale, le quitte donc après avoir pris un amant. Mais là où le discours fitzgeraldien se teinte d'une très forte ambiguïté, c'est lorsque le lecteur réalise que, de toutes façons, par ses crises d'alcoolisme, Diver contraint peu à peu sa femme, si elle veut se protéger, à le laisser tomber.
Voilà pourquoi il est difficile de ne pas sortir de ce livre sans vouloir connaître exactement ce qui est arrivé à Scott et Zelda Fitgerald. Et voilà aussi ce qui l'amène à prendre conscience d'une évidence : "Tendre est la Nuit" ne se contente pas d'évoquer la schizophrénie, c'est un roman schizophrène.
Pour atteindre à un tel degré, plus ou moins bien maîtrisé, de culpabilité, il fallait que, en Fitzgerald, l'époux et l'amant ne se sentissent pas la conscience tranquille. le miracle, amer et pourtant unique, de "Tendre est la Nuit", c'est que le romancier, dans son acte d'écriture, est parvenu à rédiger, en filigrane de son auto-apitoiement et de son auto-justification, une analyse aussi intègre de la situation. Les deux discours se contredisent, bien évidemment et c'est en cela qu'on peut voir en ce roman la matérialisation parfaite de la schizophrénie qui caractérise l'acte de création littéraire.
Véritable pavé jeté par la personnalité qui écrivait dans la mare de son double alcoolique et faible, "Tendre est la Nuit" retranscrit, en un style brillant et aiguisé, tout ce que le premier voyait dans le second de négatif et de lâche. Fitzgerald s'apitoie sur lui-même et se présente comme "la" victime et pourtant, sans relâche, le lecteur l'entend qui raconte une toute autre histoire, bien différente ... Fitzgerald s'en est-il rendu compte en remettant son manuscrit ? Qui pourrait le dire, aujourd'hui ? ...
Un conseil : après "Tendre est la Nuit" et plus encore si vous vous intéressez au phénomène de la création littéraire, passez directement à une biographie de Scott et de Zelda Fitzgerald. C'est fascinant. ;o)
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Une lecture éprouvante... pour de bonnes raisons.

Cette histoire est tout simplement effroyable, parce qu'elle fait appel à des craintes relationnelles, des sentiments peu glorieux et des valeurs iniques que nous connaissons tous.

Pour les avoir éprouvé, pour en avoir souffert, ou pire encore - comme c'est le cas ici - les deux.

On assiste, impuissants, à la disparition d'un couple qu'on pensait solide et qui avait (presque) tout pour être heureux.

La morale de cette histoire ? Comme le disait Shakespeare : "the Readiness is all". Les épreuves surmontées avec succès à deux n'éloignent pas l'éventualité que le couple périclite. La déchirure qui préfigure l'indifférence peut survenir n'importe quand et même si la corde qui nous lie est robuste, elle peut toujours lâcher.

Si les circonstances des rencontres et des ruptures amoureuses varient beaucoup d'une histoire à l'autre; il existe une cruelle banalité dans les sentiments éprouvés.
Peu importe à quel point la relation était authentique, fusionnelle, transcendantale quand on se sépare et qu'on a aimé au moins un peu, on finit par tous ressentir la même chose.

On ne peut pas vraiment dire que les personnages de ce récit soient attachants. Ils sont trop représentatifs de la nature humaine pour permettre l'idéalisation ou susciter l'affection.

J'ai apprécié l'évolution du personnage de Rosemary. D'abord Lolita ingénue et stéréotypée, elle gagne en perspicacité et nuance ses perceptions de l'amour au fil du temps. Pour une jeune femme des années 20, je pense que c'est assez hors du commun d'admettre qu'il existe plusieurs manière d'aimer.

Par ailleurs, la pathologie de Nicole donne une forme d'originalité au récit et c'est un peu autour de ça qu'ont été construites les péripéties. Je trouve quand même que ça abîme un peu la "tragédie" de l'histoire.
Parce que sa pathologie peu aider le lecteur à trouver des raisons tangibles au galvaudage progressif de leur relation.
Or, dans la réalité, il n'y a pas forcément d'explication et c'est bien ça qui est dramatique. L'horreur se trouve bien dans le fait que parfois les choses périclitent... et c'est inexplicable.

Dans la vraie vie, on n'a pas besoin d'être schizoïde pour être dépendante affectivement d'un homme. Et encore moins, je pense, dans les années folles.

Vers la fin du livre, j'ai été très touchée par la scène de suicide avorté. On comprend que Nicole est prête à abandonner tout ce qui lui reste à cette relation vaine. Et puis cet élément donne encore plus de relief à la banalité du mal parce qu'elle refait ensuite sa vie sans trop d'encombre.

C'est une lecture amère et difficile, parce qu'elle est vraie et qu'elle illustre bien la nature humaine.
(L'atmosphère aigre-douce à l'esthétique léchée rappelle un peu les films de Xavier Dolan.)
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TENDRE EST LA NUIT de FRANCIS SCOTT FITZGERALD
Dick un fils de pasteur va rencontrer Nicole, belle et très riche. Ils vont se marier et Dick va se transformer en médecin pour soigner sa femme, schizophrène. Il va créer autour d'elle un environnement festif au bord de la mer, ils vont être le centre d'un groupe de relations plus ou moins proches, dont Rosemary, jeune actrice qui s'amourache de Dick. L'évolution positive de la santé de Nicole, son besoin moins intense de la présence de son mari vont faire changer radicalement les rapports entre les personnages.
C'est selon moi le meilleur livre de Fitzgerald, le plus brillant, le plus fouillé dans la psychologie des héros. L'analogie entre Fitzgerald et sa femme Zelda est évidente mais Dick et plus encore Nicole ont leur propre personnalité. Les failles de Dick vont se révéler progressivement au fur et à mesure que celles de Nicole vont se combler.
Magnifique roman qui m'a profondément touché, il n'a eu aucun succès à sa sortie en 1934 ( comme tous ses romans excepté L' Envers du Paradis qui l'a fait connaître) et si l'on ne doit lire qu'un Fitzgerald, c'est celui ci qu'il faut lire. 😁
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