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3,72

sur 17169 notes
J'ai lu plusieurs fois ce roman, ce grand classique du 19 ème siècle. La première fois j'étais adolescente, je n'avais pas été emballée... Je crois l'avoir repris par deux fois au moins au cours de ma vie... l'âge venant, j'espérais que j'aurais une autre perception. Hélas, voici un livre qui m'ennuie, les personnages me sont antipathiques. Bien sûr, il est bien rédigé, mais le ton et le manque d'action ne me conviennent pas, beaucoup trop de lenteur, de langueur... Rendez-vous manqué. Je n'aime pas Emma, ni son mari Charles, ni ses amants... et je ne verse pas une larme pour cette femme mal mariée et qui se perd dans des aventures sans lendemain.
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Ah, Madame Bovary... Comme beaucoup de monde, j'ai découvert cette oeuvre à l'école grâce à quelques extraits (je me souviens notamment de la fameuse scène du fiacre qui déambule dans les rues sans jamais s'arrêter). Cela m'avait donné envie de découvrir le livre mais j'ai attendu bien des années avant de m'y atteler.

L'écriture est vraiment parfaite. Les descriptions sont extrêmement riches. Aucun mot n'a été écrit au hasard, on sent dans chaque phrase tout le travail investi par Flaubert.

Au contraire de l'écriture, les personnages sont pleins d'imperfections. A commencer par Emma Bovary, je n'ai jamais pu m'attacher à cette femme. Elle consent à se marier pour le regretter quasi immédiatement. Elle a le goût de l'argent mais ne sait point le cultiver, elle dépense même bien plus que ce que son foyer possède. Elle rêve d'amour mais n'est même pas capable d'en donner à sa fille. Ce qu'il y a de plus terrible, c'est qu'elle n'est déjà pas très tendre et gentille envers son mari, Charles, de son vivant ; mais elle parvient à le faire encore plus souffrir après sa mort ! Même sous la terre, son emprise malfaisante sur lui perdure. A chaque fois que j'étais sur le point de lui accorder un peu de respect, Emma se débrouillait pour me décevoir au plus haut point ! Je pense, par exemple, au moment où elle refuse de se vendre à un homme pour, quelques minutes plus tard, courir le faire chez un deuxième.

J'éprouve un peu de pitié pour Charles mais je pense qu'il est en partie responsable de son propre malheur. Trop mou, trop passif et trop naïf, l'officier de santé n'a jamais remis en doute le comportement étrange de son épouse... En réalité, le seul personnage pour lequel j'éprouve de la compassion c'est ce pauvre Hippolyte, le garçon d'écurie qui a un pied bot. Il s'accommode très bien de sa malformation et exécute toutes ses tâches sans problème. Malheureusement, à cause des envies de célébrité du pharmacien Homais et de la naïveté de Charles Bovary, on va lui infliger une opération qui sera une véritable catastrophe. Vous devinerez parfaitement la morale à retenir de tout cela...

C'est un roman qui ne laisse pas insensible, je comprends parfaitement qu'il ait acquis une telle célébrité !

PS : il y a une seule chose qui m'a intriguée... Flaubert portait une grande attention aux détails, et pourtant... Il donne des yeux bruns très foncés à Emma. Mais dans une autre description (juste après son mariage), ses yeux sont décrits comme "noirs à l'ombre et bleu foncé au grand jour". Il y a pourtant une certaine différence entre le brun et le bleu foncés. Les nuances de couleurs étaient-elles différentes à l'époque, lol ?
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Comme j'avais admiré l'écriture de Flaubert dans ce roman, le premier que je lisais de lui ! Chaque phrase m'émerveillait, semblant toucher la perfection !
Emma, malgré tout ses défauts de femme insatiable, m'a plu. Peut-être qu'au fond, je suis comme elle, à rêver ma vie d'après les romans qui me sont tombés entre les mains...
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Lettre d'excuses.
Madame Bovary, pardonne-moi... Je t'ai tant détesté adolescente, que me voilà bien contrite d'avoir prise tant de plaisir durant ta relecture. . . Une belle leçon d'humilité. Je crois qu'outre ma vision du style de Flaubert que je trouvais trop complexe plus jeune et qui aujourd'hui me fascine, il y a dans ta vie, Mme Bovary, certaines leçons que je me serais bien passée d'entendre à 15 ans. Sans doute faut-il une certaine maturité pour comprendre ce que sont véritablement l'amour et la vie de couple sur le long terme. Je m'avoue vaincu : je dépose à tes pieds, ma mauvaise foi, ma méchanceté, ma verve acide, mes calomnies. Et j'assume enfin ce que bien d'autres ont pensé avant moi: Mme Bovary, tu es un chef-d'oeuvre; et toi Flaubert, un écrivain de talent.

PS: Gustave, merci d'arrêter de faire mourir tes héroïnes en systématique, bisous.
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Un magnifique livre sur "rien". ( Je pique à Gus' son expression ne me jetez pas les tomates) Pourtant, c'est sans doute l'un de mes plus grands chocs adolescents entre un homme qui perd tout au fil des pages, l'hypocrisie bourgeoise et Emma. Cette femme qu'on adore détester ou qu'on aime malgré tout. C'est aussi et surtout la force et la puissance des mots drôles, vifs, acérés, d'une rare intelligence. Les flots de l'écriture qui emportent tout sur leur passage la société, les hommes, les femmes, la culture, la politique, les sentiments.
Encore aujourd'hui je pense à Charles et à Emma comme à des amis de la famille, à Flaubert comme un mec ravagé mais sympa à présenter à tous les ados qui passent l'épais volume à la main, à mon exemplaire que je le jure je relirai encore et sans doute encore aussi.
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Commencée adolescente, j'ai vite abandonné cette lecture. Je m'y suis attelée de nouveau à l'âge adulte, mettant sur le compte de la jeunesse la difficulté que j'avais à entrer dans l'histoire. Il n'en est rien. Généralement, j'aime beaucoup les classiques du XIXe s mais là j'ai ressenti un ennui, mais un ennui. C'est simple, une partie de moi enrage de ne pas apprécier ce classique pour autant le nombre de fois où je me suis assoupie dessus ne trompe pas.

Pour autant, Flaubert a un don pour dépeindre la personnalité de ces personnages, si bien que je me suis faite la réflexion qu'Emma Bovary avait une personnalité que tristement on retrouve aujourd'hui. Coincée dans un mariage que la société ne lui permet pas de quitter, elle est tour à tour insatisfaite, égoïste, insensible, orgueilleuse et dédaigneuse. Je n'ai eu aucune compassion pour elle, bien que je comprenne sa quête d'un bonheur personnel. Celui pour qui j'ai eu de la compassion, c'est indéniablement Charles qui l'aime d'un amour vrai en dépit de sa personnalité ennuyeuse.

En dépit de ces personnalités si travaillées, l'ennui a été omniprésent dans cette lecture. Il m'est difficile d'abandonner une lecture en cours mais pour le coup, arrivée au réquisitoire contre Flaubert, j'ai arrêté. L'histoire a été lue après tout, je chargerai Google de me faire connaître les tenants et les aboutissements de ce procès contre ce titre "immoral".

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Emma Bovary est mariée à un médecin de campagne et mère d'une petite fille. Cette jeune femme belle comme le jour ne manque de rien, mais ne veut pas se contenter d'une vie simple. Elle se rêve châtelaine et grande dame, participant à de grandes réceptions et rencontrant du beau monde. La tête remplie de romans à l'eau de rose, de passion et de chevalerie, elle s'imagine, le jour de son mariage, qu'elle va vivre au quotidien un amour absolu et unique. C'est une grande désillusion : Charles Bovary est, hélas, un homme comme les autres : faillible.
Alors elle se replie sur elle-même et tente de se libérer dans l'adultère. Mais qu'il soit amant ou mari, aucun homme n'est parfait. Prisonnière de ses désirs et de ses rêves, Emma est la femme la plus malheureuse au monde – croit-elle. Désabusée, étouffée par les dettes, elle s'empoisonne à l'arsenic et meurt dans d'atroces souffrances.

Ce destin tragique, Gustave Flaubert ne l'a pas inventé. Il s'est inspiré d'un fait divers de son époque : un homme, Eugène Delamare, a découvert en même temps que la mort de son épouse, la somme colossale de ses dettes et l'existence de ses amants.
Mais comment cette femme a-t-elle pu ainsi toucher le fond ? Par quelles épreuves est-elle passée pour en arriver là alors qu'elle avait une vie très confortable ? C'est ce qu'a tenté de retracer l'auteur.

Et finalement, il a réussi à la rendre vivante, car qui ne se reconnaitrait pas en elle ? Flaubert dévoile les dessous de chacune de ses aspirations. Sa pieuse dévotion n'est en fait que le résultat de son romantisme, sa passion pour ses amants, qu'un désir de liberté, sa bonté, que l'envie d'améliorer son image personnelle. Son personnage est analysé dans les moindres détails, et Dieu sait qu'il n'est pas reluisant. Ces défauts qu'elle possède et ne s'avoue pas sont tout à fait humains, communs à chacun d'entre nous. Ne fait-on pas beaucoup d'acte de charité par intérêt, nous aussi ?
Emma n'est pas la seule à subir ce traitement : tout le monde y passe. L'hypocrite M. Homais, le fourbe M. Lheureux, l'opportuniste Rodolphe, le romantique Léon… Cela se constate surtout à la toute fin, quand l'héroïne meurt dans l'indifférence générale.
Mais Charles Bovary ? C'est bien le seul à y échapper. On ne le voit sous un jour négatif que lorsqu'on vient épouser le regard de sa femme, qui le déteste. Ironie du sort, il est finalement le seul homme qui l'ait vraiment aimée. La soif d'amour et de grande romance d'Emma était vaine : l'amour, le vrai, était là, tout près d'elle. Ce n'est que sur son lit de mort qu'elle se rend compte que toutes ses recherches étaient superflues : « Oui.., c'est vrai…, tu es bon, toi. »

J'ai aimé cette femme qui n'a pas l'étoffe d'une héroïne, et qui pourtant en est une. J'ai aimé son histoire, qui est toujours actuelle. Pour moi, ce livre est une dénonciation du manque de culture de ces filles élevées dans les couvents et séparées du monde par leurs parents. Elles ne réalisaient pas ce qu'elles faisaient lorsqu'elles accordaient leur main au premier venu puisqu'on leur empêchait de réfléchir.

Cette relecture est une bien meilleure expérience que la toute première, quand j'avais quinze ans. Je trouvais que c'était long, mais long ! Pour finalement, ne pas raconter grand-chose. Maintenant, je trouve que les descriptions sont très bien dosées et que la « lenteur » est loin d'être un défaut, puisqu'elle permet de se concentrer sur la psychologie de la protagoniste.
Une heureuse redécouverte :)
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Même après un bac littéraire, j’ai l’impression d’avoir fait l’impasse sur un grand nombre de classiques et j’essai d’y remédier progressivement.
L’une des choses qui m’a frappé en commençant ce livre est le style de l’auteur, je m’attendais à un style difficile, multipliant les fioritures et les longues descriptions, mais j’ai trouvé que le roman se lisait très facilement. Il est accessible, il y a de l’action et des rebondissements... et pourtant, l’écriture est succulente; si l’on choisit de savourer le livre, on se retrouve à lire à voix haute certains passages pour apprécier davantage la substance du texte.
Flaubert est un réaliste, il nous livre des personnages entiers, riches et complexes,qui peuvent être perçus et appréhendés de différentes façons. Je suis persuadée que selon l’âge et l’état d’esprit du lecteur, la perception de l’histoire et des personnages sera extrêmement différente. Personnellement, j’étais écartelée entre ma compréhension du désir d’Emma de vivre une vie passionnée et entre un jugement sévère à son égard. Je ne pouvais m’empêcher de comparer son destin à celui d’Effie Grey, dont j’avais vu le biopic récemment. Si je relis Madame Bovary dans quelques années, ma perception aura surement changée.
Ce livre est à la fois une critique de la bourgeoisie et des mœurs de l’époque, un tableau extrêmement réaliste d’une société gangrenée par les tabous et les conventions sociales; mais c’est aussi une histoire moderne, soulevant des questions et des problématiques actuelles. Qui n’a jamais tenté d’échapper à une vie insipide en se raccrochant à des passions ou des comportements à risques ? Nous pouvons tous nous retrouver dans ces personnages et c’est dans le caractère intemporel d’un texte qu’on reconnait un chef d’oeuvre !
Un classique incontournable à lire et à relire absolument !
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Ce n'est pas rien que de s'attaquer à ce monument de la littérature française du 19è siècle, souvent abominé lorsqu'il fut découvert trop tôt, imposé par des programmes scolaires inadaptés (que peut importer à un ado de 15 ans le désespoir languide d'une desperate housewife romantique?). Sans l'avoir jamais complètement lu, on en connaît la trame, celle de la lente chute d'une jeune provinciale que l'adultère conduit à sa perte. Mais madame Bovary, c'est bien autre chose. Et l'on y trouve matière à réflexion que l'on s'intéresse à la psychiatrie ( quel destin aurait eu Emma avec un peu de Prozac que l'indigne pharmacien Hormais se serait empressé de lui vendre, et quelques séances de thérapie comportementale contre ses tendances à l'achat compulsif?), à la sociologie, voire à l'ethnologie (Flaubert observe à la loupe ce microcosme normand prisonnier d'une époque figée dans ces principes moraux étriqués)! Que dire des pratiques médicales, bien impuissantes, et très empiriques, il faudra un siècle pour voir apparaître d'immenses progrès dans les connaissances et les traitements?
On y découvre aussi que le problème du surendettement n'est pas un apanage de n'être mode de vie contemporain et qu'il a toujours existé des usuriers véreux flairant la bonne aubaine qu'est la détresse.
Quant aux piètres amants de notre héroïne, et à sa décharge, on ne peut dire que le destin lui a facilité la tâche : pleutres, faibles ou immoraux, ils n'ont pu que hâter sa déchéance. Dépassés par l'intensité de la passion suscitée, eux qui se seraient sûrement contentés de rendez-vous galants aléatoires et sans arrière pensée d'engagements, ils apparaissent comme de grands méchants loups, avec un petit chaperon rouge qui s'est jeté dans leur bras avec une grande naïveté.
Un mot des victimes collatérales, les seules sincères et irréprochables : ce brave Bovary, qui a fait de son mieux pour cette femme qu'il continue quelques soient les circonstances, à aimer éperdument et surtout la petite Berthe, mal aimée (C'est une chose étrange, pensait Emma, comme cette enfant est laide !), ignorée, et pour finir orpheline.

Cette sombre histoire est fort bien illustrée par de magnifiques tableaux champêtres, mettant à l'honneur une nature luxuriante et généreuse " du côté de l'est, la plaine, montant doucement, va s'élargissant et étale à perte de vue ses blondes pièces de blé. L'eau qui court au bord de l'herbe sépare d'une raie blanche la couleur des prés et celle des sillons, et la campagne ainsi ressemble à un grand manteau déplié qui a un collet de velours vert, bordé d'un galon d'argent."

Il n'est pas loin d'un éventuel embarquement pour une île déserte ce roman emblématique de la littérature romantique...
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Enfin lu après des années de tergiversations. Globalement, ce qui me frappe le plus dans cette histoire c'est que personne n'est bienveillant; tous les personnages principaux, ou presque, y allant soit de mesquineries, d'égoïsme, de calculs malsains, soit, dans le cas de Charles, d'une joyeuse incompétence doublée d'un incroyable aveuglement volontaire. J'en ressors avec un certain malaise devant cette accumulation de fourberies, mensonges et individualisme exacerbé. le sort d'Emma ne m'a pas particulièrement touché, ses perpétuelles fuites en avant, autant comme épouse que comme mère ou comme gestionnaire des comptes familiaux, ainsi que ses «arrangements» avec L'heureux m'ont ôté toute sympathie à son égard. Je la vois davantage comme l'artisane de son propre malheur que victime d'un destin tragique. Encore que, à cette époque, la marge de manoeuvre des femmes était plutôt mince . . .

Oui l'écriture est sans faille, le récit rondement mené, les dialogues sonnent juste, la psychologie des personnages savamment étalée, mais quand l'histoire ne vous touche pas toutes ces qualités tombent à plat. Peut-être, un autre titre de cet auteur me le fera mieux apprécier.
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