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sur 17169 notes
Et bien, au risque de m'attirer des foudres, je dois dire que cette lecture m'a fait ni chaud ni froid... Et malgré les critiques fort élogieuses, la haute note et le fais que ce soit considéré comme un grand classique, ce n'est vraiment pas un coup de coeur pour moi. J'enlève rien à la qualité d'écriture de Flaubert, qui a une plume fluide, pleine d'images et plutôt poétique, mais.... Les personnages m'ont un peu agacés, notamment cette fameuse Madame Bovary, qui pour moi, se complaît dans sa lassitude. Et j'ai eu bien souvent l'impression qu'il ne passait rien. Bref, ce livre n'était pas fait pour moi... Mais je suis très contente de l'avoir lu... enfin... et peut-être oserai-je une relecture à un autre moment de ma vie et que j'en retirerai un plus grand plaisir.
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In vino veritas ! « Ce que l'auteur vous montre, c'est la poésie de l'adultère » déclara, lors du procès intenté à Flaubert pour « offenses à la morale publique et à la religion », le bien nommé Ernest Pinard en sa qualité de représentant du Ministère Public. Achevant ma lecture par son réquisitoire, trouvant à encenser ce qu'il condamne, je ne peux cependant que partager son analyse.
On a dit que Madame Bovary était un roman sur l'ennui. Bien sûr. A-t-on écrit quelque chose de plus fort sur la mélancolie, la solitude et l'insatisfaction d'une femme mariée? Je ne crois pas.
Une remise en cause assez radicale de la société patriarcale du XIXème siècle ? Certainement. Les hommes de cette histoire sont médiocres, aveugles, cyniques, lâches et vulgaires. Emma est une mauvaise mère, une mauvaise épouse. La faute à qui ? Et si c'était à la littérature : « Elle lut Balzac et George Sand, y cherchant des assouvissements imaginaires pour ses convoitises personnelles. »
Une attaque sournoise contre l'Eglise ? Assurément. Emma espère y trouver soutien et réconfort, c'est peine perdue ; elle s'en va trouver l'abbé : « Je souffre, lui dit-elle et l'imbécile de répondre « c'est la digestion, sans doute. »
On peut voir, dans le personnage de Lheureux, contribuant si bien au malheur d'Emma, les prémices de notre société de consommation, financée à crédit, dans laquelle la « ménagère de moins de cinquante ans », assommée de publicité est perpétuellement sommée de communier aux grandes fêtes organisées dans l'intention de vider son porte-monnaie. Des soldes de janvier jusqu'à la fièvre de Noël, en passant par le Black Friday de ces jours, certaines se sur-endettent quand d'autres s'épanouissent au rythme de leurs « bonnes affaires ». On en frémit en songeant aux Emma d'aujourd'hui négligeant leurs amants pour courir les soldes.
Il y a des scènes d'anthologie : la demande en mariage, la visite d'adieu de Léon, le comice agricole, la lettre de rupture, la promenade en fiacre, l'agonie. Il y a surtout une écriture magnifique, qui vous fait comprendre dès les premières lignes que vous allez adorer cette histoire. Phrases courtes et musicales, rythmées de points virgules, comme une mélodie qu'on se surprend parfois à déclamer à voix haute.
Mais, il nous faut revenir à notre savoureux M. Pinard et à sa « poésie de l'adultère ». Pour étayer sa thèse, commençons au début de l'aventure, avant que Léon ne parte à Paris. Qu'a-t-on écrit de plus vrai et d'aussi bien dit sur cet état douloureux et délicieux où, à l'aube d'une relation adultérine, avant une déclaration, avant même l'idée d'une liaison qui bouleverserait tout, une complicité se noue, qui se voudrait honnête et ne l'est déjà plus, qui ne se déclare pas mais se laisse deviner et se confine en regards, sourires et paroles anodines car publiques. « C'est ainsi, l'un près de l'autre, pendant que Charles et le pharmacien devisaient, qu'ils entrèrent dans une de ces vagues conversations où le hasard des phrases vous ramène toujours au centre fixe d'une sympathie commune. » « N'avaient-ils rien d'autre chose à se dire ? Leurs yeux pourtant étaient pleins d'une causerie plus sérieuse ; et, tandis qu'ils s'efforçaient à trouver des phrases banales, ils sentaient une même langueur les envahir tous les deux ; c'était comme un murmure de l'âme, profond, continu, qui dominait celui des voix. Surpris d'étonnement à cette suavité nouvelle, ils ne songeaient pas à s'en raconter la sensation ou en découvrir la cause. Les bonheurs futurs, comme les rivages des tropiques, projettent sur l'immensité qui les précède leurs mollesses natales, une brise parfumée, et l'on s'assoupit dans cet enivrement, sans même s'inquiéter de l'horizon que l'on n'aperçoit pas. »
« Souvent, il se mettait en marche, dans le projet de tout oser ; mais cette résolution l'abandonnait bien vite en la présence d'Emma, et quand Charles, survenant, l'invitait à monter dans son boc, pour aller voir ensemble quelque malade aux environs, il acceptait aussitôt, saluait madame et s'en allait. Son mari, n'était-ce pas quelque chose d'elle ? »
« Léon ne savait pas, lorsqu'il sortait de chez elle, désespéré, qu'elle se levait derrière lui, afin de le voir dans la rue. Elle s'inquiétait de ses démarches ; elle épiait son visage… »
Subtile description de l'attrait souvent irrésistible de l'adultère, où, s'il ne s'est encore rien dit ni rien fait, deux désirs muets et puissants convergent.
Arrive Rodolphe, le cynique séducteur, auquel « se cachant la figure, elle s'abandonna.» Beaucoup se sont moqué d'Emma quand « elle se répétait : « J'ai un amant ! un amant ! » Elle allait donc posséder enfin ces joies de l'amour, cette fièvre du bonheur dont elle avait désespéré… alors elle se rappela les héroïnes des livres qu'elle avait lus, et la légion lyrique de ces femmes adultères se mit à chanter dans sa mémoire avec des voix de soeurs qui la charmaient. »
Mais derrière ces moqueries, ne sent-on pas le parfum de la jalousie et les regrets de rubicons jamais franchis?... Léon resurgit : « Ce furent trois jours pleins, exquis, splendides, une vraie lune de miel… ils s'embrassaient à l'écart sous les peupliers… ce n'était pas la première fois qu'ils apercevaient des arbres, du ciel bleu, du gazon, qu'ils entendaient l'eau couler et la brise soufflant dans le feuillage ; mais ils n'avaient sans doute jamais admiré tout cela, comme si la nature n'existait pas auparavant, ou qu'elle n'eût commencé à être belle que depuis l'assouvissance de leurs désirs. »
Oui, on a bien là, remarquablement évocatrice, une « poésie de l'adultère », cette-fois assumé et consommé, où le plaisir se trouve renforcé par les obstacles franchis, les précautions prises, les craintes surmontées et l'incrédulité joyeuse d'être parvenu là où on ne pensait jamais devoir ni pouvoir aller. Ca ne durera pas ? Qu'importe, l'instant est délicieux, le temps s'arrête, on verra bien.
« Il montait, il ouvrait la porte, il entrait… Quelle étreinte ! » « Et elle riait d'un rire sonore et libertin quand la mousse du vin de Champagne débordait du verre léger sur les bagues de ses doigts. Ils étaient si complètement perdus en la possession d'eux-mêmes, qu'ils se croyaient là dans leur maison particulière, et devant y vivre jusqu'à la mort, comme deux éternels jeunes époux. »
Dans ces instants, le lendemain n'existe plus, les catastrophes à venir ne comptent pas, l'entourage, futur dommage collatéral, est effacé. La vie s'accélère, plus belle, plus forte. Lorsque tout est fini, que ça s'est mal terminé, que le silence succède à la fureur, on se demande si cela en valait bien la peine, si Madame Homais ne valait pas mieux que Madame Bovary. Et les regrets ont beau faire, les dégâts s'étaler, les plaies encore suppurer, s'il reste une once de lucidité, on se dit, même longtemps après, qu'on serait prêt à recommencer demain, parce qu'on n'a rien connu de plus fort.
Que celles et ceux qui n'ont jamais péché ou rêvé de pécher jettent la première pierre car comme l'écrit Flaubert :« tout bourgeois, dans l'échauffement de sa jeunesse, ne fût-ce qu'un jour, une minute, s'est cru capable d'immenses passions, de hautes entreprises. le plus médiocre libertin a rêvé des sultanes ; chaque notaire porte en soi les débris d'un poète. »
Je ne suis pas notaire, mais des débris, j'en ai encore un joli tas à déposer aux pieds d'Emma Bovary.
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Je ne vais pas épiloguer sur ce roman qui a flanqué des maux de tête à Flaubert pour notre plus grand bonheur. En revanche, je vais brièvement vous faire part de mes impressions et de leur évolution de la première lecture à la troisième.
À 16 ans : Aaaargh! C'est chiant mais je veux avoir lu ce classique!!!!
À 20 ans : Bon, on reprend tout depuis le début parce que j'ai dû passer à côté d'un truc! Mais c'est l'histoire d'une femme qui se fait chier? Rodolphe est un con!
À 25 ans: Quel chef-d'oeuvre !
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Comment faire une critique de « madame Bovary » ? Trop de belles plumes, de beaux penseurs, de bons analystes s'y sont appliqués. Je vais juste tenter d'exposer les deux raisons qui ont fait de ma lecture un enchantement.

L'écriture d'abord qui n'a pas vieilli : les descriptions riches minutieuses des personnages, des humeurs, des moeurs, de l'habillement, du mobilier sont un émerveillement. Ce style de Flaubert peut rebuter le lecteur actuel à la sensibilité affadie, habitué qu'il est aux flots torrentueux continus d'informations superficielles. Pourtant se plonger dans la lecture de Flaubert est un véritable et apaisant raffinement pour peu que l'on accepte de lâcher prise et qu'on se laisse bercer par un flot plus calme.

Mais surtout, j'ai vu là une illustration de la lutte de l'envie et du contentement.
Certes il n'y a pas de vainqueur : ni l'insatiable Emma, ni le satisfait Charles ne sortent vivants de l'affaire.
L'une aura vécu en imbécile malheureuse et l'autre en imbécile heureux.
Et quitte à choisir......
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Madame Bovary doit être bien fatiguée depuis ces décennies qu'on l'autopsie, pas toujours avec bonheur !
Mais pourquoi une telle obsession pour la vie d'une femme de province, qui l'avait d'abord rêvée dans les romans pour, finalement, épouser un homme fade : Charles ?
Dans cette existence ennuyeuse, ses joies ne sont que des spasmes : le bal du château de la Vaubyessard, ses deux amants, Rodolphe et Léon, qui s'avéreront finalement lâches à son endroit. Elle n'a pas su être une épouse, elle ne saura pas mieux être une mère.
Quelle est-elle alors, Emma ? L'incarnation d'un constat amer. Celui qui nous tenaille tandis qu'on s'est engagé dans un destin qui n'était pas, tel un vêtement mal ajusté, taillé pour nous : « Elle se demandait s'il n'y aurait pas eu moyen, par d'autres combinaisons du hasard, de rencontrer un autre homme. »
C'est l'insatisfaction qui anime Emma, et ses excès n'en sont que la conséquence : dépenses somptuaires, sexualité débridée avec ses amants (voir l'épisode d'anthologie du fiacre galopant dans les rues de Rouen, à l'intérieur duquel elle se donne sans retenue à Léon). Elle remplit un vide que ne sait combler son mari médiocre : « Quel pauvre homme ! quel pauvre homme ! disait-elle tout bas, en se mordant les lèvres. »
Lire Madame Bovary c'est aussi regarder une femme mourir lentement. La sève qui l'animait se raréfie à mesure que les désillusions s'accumulent ; elle devient un arbre mort, après avoir, par défi à l'existence sans doute, cédé aux excès, suivant une pulsion de vie, comme elle cèdera à la pulsion de mort lorsque : « sa situation, telle qu'un abîme, se représenta. »
Et le style, enfin, résultat d'années de labeur (la correspondance de Flaubert l'atteste) : quel style ! Une précision d'horloger qui donne l'envie de lire le texte à voix haute, juste pour entendre la langue française dans toute sa fluidité, avec la triste conscience qu'on n'atteindra jamais les rives d'une telle perfection.
Paraphrasant Victor Hugo, je dirai de ce roman que s'il ne devait en rester qu'un ce serait celui-là !
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Madame Bovary faisait partie de ces classiques de la littérature française que je n'avais pas lus.
J'en avais parlé à mon amoureux qui, goguenard, m'apporta un jour ce roman, trouvé dans une boîte à livres, me souhaitant « bon courage ».

J'avais une idée bien précise de Madame Bovary, une jeune femme mariée s'ennuyant ferme et finissant par se suicider. En commençant cet ouvrage, je me suis dit que j'allais donc m'ennuyer quelques soirées avec elle, presque certaine que sa lecture serait longue et fastidieuse.

Et ? Et bien contre toute attente, et à ma grande surprise surtout, ce roman m'a beaucoup plu !
Certes, il ne s'y passe pas grand chose, si vous voulez des rebondissements à gogo, passez votre chemin, mais j'ai passé, je peux le dire, un agréable moment avec Emma Bovary, principalement grâce à la plume de Flaubert que j'ai trouvée particulièrement fluide, poétique et musicale, j'ai d'ailleurs lu quelques passages à voix haute tellement je trouvais les mots bien choisis et les tournures de phrases exquises.

Madame Bovary, née Rouault, est la fille d'un riche fermier, qui attend que quelque chose se passe. Elle perçoit la vie dans les romans à l'eau de rose lus durant sa jeunesse passée au couvent, persuadée que la passion l'attend au détour du chemin. Et quelle déception quand elle se rend compte que la vie, justement, et le mariage, surtout, n'ont rien à voir avec ce qu'elle imaginait. Alors elle attend, prenant au passage ce qui se présente à elle.
Son mari, qui l'aime tendrement et sincèrement, ne fait que la décevoir. Elle ne l'aime pas ; pire, elle le méprise.
Après la naissance de son enfant, elle s'enlise dans l'ennui et le désespoir, la maternité ne lui redonnant même pas une certaine forme de joie de vivre. Elle tend à se perdre dans cette vie monotone et, après les avoir repoussées une première fois, par convenance, elle cède aux avances d'un premier amant, puis d'un second, persuadée de vivre enfin une passion. C'était sans compter l'égoïsme de ces brigands qui se lassent rapidement de celle qu'ils ont pourtant tant convoitée.

Mais ce ne serait pas lui rendre justice, ni à Flaubert, que de ne voir dans ce roman que le constat d'une femme qui se languit et rêve sa vie plutôt que de la vivre. Car, pour ma part, j'ai trouvé qu'Emma essayait, mais essayait vraiment. Elle tente de trouver une solution dans la spiritualité et dans la religion ; elle fournit des efforts pour devenir une « bonne mère » ; elle essaie même de retrouver goût à son union. Oui, à côté de ça, elle sait se montrer frivole et inconséquente mais qu'attendait-on réellement d'une bourgeoise à cette époque si ce n'est dépenser l'argent de son mari, tenir sa maison et ses domestiques ?
Quant à Flaubert, au lieu d'en faire une sotte, il tend à lui donner de l'épaisseur tout en dépeignant un tableau très réaliste de son époque, à savoir qu'une femme n'avait pour horizon que le mariage et la maternité.

En 1857, deux procès ont lieu dans le monde de la littérature à quelques mois d'intervalle : Flaubert et Charles Baudelaire comparaissent pour outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes moeurs, en face du même procureur impérial, Ernest Pinard. Flaubert sera acquitté tandis que Baudelaire sera lui condamné.
Afin de sauver son client, le conseil de Flaubert mettra en avant la moralité du roman, dans lequel l'héroïne, coupable d'infidélité, est punie pour ses fautes, point qui laissera l'auteur amer car on a laissé croire et penser que son héroïne n'était que ça, finalement : une femme de mauvaise vie.
Cependant, ce procès sera aussi la planche de salut de Flaubert, son retentissement le rendra connu du grand public.

Enfin, de Madame Bovary reste ce substantif, bovarysme, qui dépeint un état d'insatisfaction chronique, celui en étant atteint ayant tendance à fuir dans l'imaginaire et le romanesque plutôt que de tenter de trouver des solutions d'y remédier. Même si à bien des égards Emma Bovary en est atteinte, je trouve le jugement à son encontre bien sévère parfois.

Oui, j'ai aimé ce roman et même si j'ai eu plusieurs fois envie de secouer Emma comme un prunier, je l'ai surtout et avant tout plainte car elle n'a pas su saisir la pomme et croquer dans le fruit pour profiter du jour présent.

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Non, Madame Bovary n'est pas un roman que pour les filles ni que pour étudier au lycée ! Oui, on a tous un côté Madame Bovary qui sommeille plus ou moins en nous. Pour moi, ce livre est un chef d'oeuvre, LE roman de Flaubert, le roman d'une époque. On a tour à tour envie de prendre le thé avec Emma, de lui faire la leçon, de la faire sortir de son monde... Quant aux personnages masculins, c'est pareil, des sentiments très différents nous envahissent au fil de la lecture. Ici, Flaubert est à la fois romancier et peintre. Un incontournable !
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"On s'est alarmé à tort, suivant nous, de la moralité de l'oeuvre. Tout au contraire, le livre nous a paru utile, et tous, en famille, nous avons jugé que la lecture en était bonne pour les innombrables madame Bovary en herbe que des circonstances analogues font germer en province, à savoir les appétits de luxe, de fausse poésie et de fausse passion qui développent les éducations mal assorties à l'existence future, inévitable.

La leçon sera-t-elle aussi utile aux maris imbéciles, aux amants frivoles, aux bourgeois prétentieux, à toutes les caricatures provinciales si hardiment dessinées par M. Flaubert ? Hélas non ! Madame Bovary est seule intelligente au milieu de cette réunion de crétins. Elle seule eût pu se reconnaître. Les autres s'en garderont bien. On ne corrige pas ce qui ne pense pas. Il est d'ailleurs évident que le livre n'a pas été ait en vue d'une moralité quelconque"...
George Sand (Le Courrier de Paris, 8 juillet 1857)
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Quand j'ai créé mon profil sur "Babelio", j'ai donné ma liste de livres initiale, en incluant évidemment "Madame Bovary". Mais j'ai été peut-être intimidé par ce livre qui est indiscutablement LE roman, celui qu'il faut nommer en premier dans la littérature du XIXème siècle. En tout cas, jusqu'ici je n'avais pas réalisé mon projet d'écrire un commentaire sur ce livre.
D'ailleurs, que dire à ce sujet ? Les commentaires pertinents là-dessus sont innombrables. Tout le monde connait l'intrigue (qui, résumée, tient en quelques phrases), donc je n'y reviendrai pas. Mais ce qu'il faut souligner, c'est l'extrême soin de Flaubert pour décrire les personnages, les situations, les décors, les relations... Il détaille tout par le menu, avec le souci du particularisme régional, comme en témoigne: n'importe quel passage du roman (par exemple: le mariage des Bovary, vers le début). Ceci l'a conduit à écrire, par un énorme travail, un "pavé" qui exige du lecteur beaucoup de temps et d'attention. L'écriture de Flaubert - quoique déjà un peu éloignée de notre langue contemporaine - est parfaitement distillée, mot après mot, et reste facilement lisible pour les lecteurs d'aujourd'hui. Il FAUT donc le lire, non pour dire à ses amis qu'on l'a lu, mais pour l'apprécier à sa juste valeur.
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Ce livre a pour moi une signification toute particulière : il est LE livre qui m'a donné l'amour de la lecture. Lecture obligatoire au collège, je me souviens que toute la classe (ou presque) avait détesté, alors que j'avais fait presque nuit blanche pour le terminer, tellement je ne voulais pas attendre le lendemain pour continuer de le lire... Voilà maintenant plus de 20 ans, grâce à lui, que j'ai toujours une lecture en cours et que je ne me déplace jamais sans un livre !

Depuis, mes goûts et mes attentes ayant pas mal évolué/changé, je ne l'ai jamais relu, de peur d'être finalement déçue ce jour... Mais devant lire un classique pour un challenge littéraire, qui pouvais-je choisir de mieux que celui-ci ? Je prends donc le risque et me voici à nouveau plongée dans Madame Bovary, deux décennies plus tard ;-)

Il est vrai qu'aujourd'hui, je ne vois pas la "vie" de la même façon qu'à mes 15 ans. Je vois au début, en Emma Bovary, une jeune fille plein de rêves, avec son idéal de l'amour comme on en voit dans les romans, où elle s'imagine une vie de princesse et une vie de château (plus ou moins le même état d'esprit que j'avais à son âge...), mais qui se retrouve finalement déçue de la réalité. Et oui ma cocotte, la vie n'est que très rarement un rêve éveillé ! Je vois ensuite une femme toujours insatisfaite, jamais contente de ce qu'elle a, alors qu'elle a quand même relativement ce qu'il faut pour ne pas être malheureuse : un mari qui l'aime (et qu'elle a choisi aussi...), avec une bonne situation (il est médecin), qui à sa façon un peu maladroite cherche à la rendre heureuse, qui la respecte, elle a un toit sur la tête, porte de belles toilettes, mange à sa faim, s'achète à peu près tout ce qu'elle veut, etc... En fait, quoi qu'elle ait et quoi qu'elle fasse, ça ne va pas, elle est continuellement insatisfaite, toujours pleine de regrets. Les personnes comme elle sont tout simplement exaspérantes...

Ça n'aura pas été un coup de coeur comme la première fois, bien au contraire... Ce que je redoutais est arrivé. le récit est long, certainement dû aux nombreuses descriptions. L'écriture est plaisante, mais l'auteur se perd dans des longueurs et des détails à foison qui nous font perdre le fil. Il y a presque un chapitre en entier pour nous décrire Yonville-l'Abbaye, par exemple ! Et en faisant abstraction de tout ça, on se rend compte que l'histoire est plate, et qu'au final, il ne s'est pas passé grand-chose...

Et dire qu'à une époque, j'étais friande de tous ces classiques du même genre. Je m'aperçois qu'aujourd'hui, j'ai de plus en plus de mal à m'accrocher...

Pour résumer, une lecture un peu laborieuse, un peu ennuyeuse aussi, pas non plus super désagréable, mais avec un personnage agaçant.

Il fallait que je le relise, mais je suis bien contente de l'avoir terminé. Et qui sait, peut-être que dans 20 ans, je m'en ferai une nouvelle opinion !

Malgré tout, ce livre gardera quand même une place particulière dans mon coeur et mon esprit. Sans lui, je ne serais pas la boulimique de lecture que je suis aujourd'hui !

[Lu en décembre 2019]
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