Nous sommes en 1895 et les Bonaparte règnent toujours sur l'Europe ainsi qu'une bonne partie du monde. Napoléon IV est aux commandes et voit son empire menacé par son homologue russe. En effet, le conseiller du Tsar, une intelligence artificielle nommée Savitch, domine le QI game, comme disent les jeunes, et passera bientôt à l'attaque.
Un trio de choc tente d'éviter la chute de la France : la comtesse de Cagliostro, une espionne aux connaissances scientifiques prodigieuses, le frère Vacher, un assassin professionnel complètement taré, et le Valet, un androïde capable de prendre les visages ainsi que les souvenirs de ses victimes.
Ouais, cocorico ! La meilleure bande de psychopathes est « made in France ». Label AOC, mon gars !
L'empire électrique était un recueil de nouvelles dans le même univers. J'attendais enfin un vrai roman, et je n'ai pas été déçu.
J'ai appris à lire avec vingt-mille lieux sous les mers et Tintin. Autant te dire que le roman d'aventures c'est mon truc.
Et de l'aventure, il y en a des tonnes dans « L'homme électrique ». de Venise en Mongolie en passant par la Transylvanie, on voit du paysage. Les références littéraires se succèdent avec en tête de cortège le célèbre courrier du tsar, Michel Strogoff.
Les personnages sont hauts en couleur et collent parfaitement à l'ambiance.
J'ai particulièrement apprécié le Valet, protagoniste principal de ce récit, même si son côté chevalier blanc m'a parfois agacé. Il ressort de ce personnage mécanique une humanité presque hors de portée. Je pense que c'était là le but de l'auteur et ça m'a fait sourire ; l'idéal humaniste uniquement accessible à une machine.
Pourtant, ce qu'il est, ce pour quoi il a été conçu par l'homme est une horreur. Il détruit pour accaparer ce qui fait les hommes : leur visage, leurs souvenirs, leur caractère. Ce personnage de contraste m'a fasciné malgré ses défauts et son côté « victime ». Son instabilité émotionnelle s'explique, mais j'aurais aimé qu'elle apparaisse moins évidente.
Le style de l'auteur est fluide et agréable à lire. J'ai senti une forte inspiration de Jules Verne, malheureusement dans les qualités comme dans les défauts. Certains passages plus pompeux que nécessaire tournent presque à la caricature.
Côté scénario, on reste avec quelque chose de solide, sans vraiment arriver à surprendre complètement. L'auteur joue beaucoup sur « le coup de la dernière chance », ce qui entraine un rythme très bon. Cependant, je trouve qu'il en abuse quelque peu. Par exemple, lorsque le héros passe à un cheveu de la mort dix fois dans un chapitre.
Pour conclure, l'homme électrique est un super roman d'aventures bourré d'action dans un univers stylé. Il a ses défauts, mais j'ai vraiment passé un bon moment de lecture. Il y a un je ne sais quoi qui m'a fait rêver comme quand j'étais enfant et pour cela, je ne peux que le recommander. Les amateurs du genre en trouveront leur compte, de même que les aventuriers en quête de sensations fortes !
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