Les souvenirs/
David Foenkinos
Je n'avais encore jamais lu Foenkinos. C'est en suivant le conseil d'un ami que j'ai choisi «
Les souvenirs ».
J'ai eu assez de plaisir à lire ce livre qui raconte avec tact et mesure, humour et sensibilité, simplicité et délicatesse des vies, des souvenirs, des rencontres et des séparations. le talent de conteur facile de Foenkinos est manifeste : en quelques mots il sait évoquer une situation, une image, tel un peintre d'aquarelle qui en quelques tons pastel ici plutôt sépia donne vie à la toile. La nostalgie, les regrets et une certaine désespérance, apparaissent tour à tour au fil du récit.
Ce qui est remarquable, c'est qu'à chaque chapitre, on a l'impression d'être concerné : on entre dans une famille qu'on a l'impression d'avoir toujours connue ; le narrateur nous touche, ses phrases font mouche.
La « romance de la vie qui n'est pas un long fleuve tranquille » (on a déjà entendu cela quelque part !), les espérances de la jeunesse, les désillusions et les problèmes existentiels de la maturité, la sagesse et la résignation de la vieillesse sont décrites parfois avec un peu de nonchalance et trop de facilité, mais toujours avec une certaine justesse.
J'ai aimé le clin d'oeil fait à
Romain Gary : « Au delà de la limite, le ticket pour Guignol était toujours valable. »
J'ai bien aimé le chapitre 5 lorsque le narrateur rend visite à sa grand-mère.
Je n'ai pas du tout aimé : « Et j'arrivais au milieu de nulle part, dans le sens où je n'avais ici aucun repère. » C'est vraiment une phrase pour ne rien dire. On dirait du
Marc Lévy !
J'ai assez aimé l'humour, certes facile : « Il y avait une horloge assez imposante qui marquait chaque seconde avec la certitude arrogante de travailler pour une entreprise éternelle : le temps. »
J'ai bien aimé : « L'Éducation Nationale est tout autant une machine à former la jeunesse qu'à créer des dépressions chez les enseignants. »
J'ai bien aimé la citation de van Gogh : « Ayez plus d'espérance que de souvenirs ; ce qu'il y a eu de sérieux et de béni dans votre vie passée n'est pas perdu ; ne vous en occupez donc plus, vous le retrouverez ailleurs, mais avancez. »
En conclusion, ce roman teinté vraisemblablement d'autobiographie, sans être un chef d'oeuvre, fait passer un bon moment sans nous contraindre à des questionnements métaphysiques.