Billets bleus

Billets bleus est un cadeau, c'est un premier roman, très beau et j'ai fait un incroyable voyage littéraire.
Comme j'ai aimé cet univers, difficile, sombre parfois mais vivant, vibrant, avec ces lueurs d'espoir que peut-être Anna, Luka, Matteo pourront s'en sortir. On est toujours sur le fil, tendu, captivé et parfois perplexe devant l'étendue de leurs difficultés quotidiennes à résoudre. Un quotidien que le ciel n'éclaire pas ou si peu. Même s'il y a des lueurs d'espoir avec des personnages « positifs » qui entrent dans leur vie, cela reste bien fragile. Tout n'est pas tragique pour autant et même il y a des moments très drôles (les échanges au square et la soirée entre amis chez Ariane) que j'ai beaucoup aimés !!
J'ai admiré et adoré les niveaux de langue qui s'entremêlent. L'écriture très littéraire et le langage de rue coexistent et se nourrissent l'un l'autre - c'est beau et riche. Les descriptions des lieux, des caractères, des attitudes, des corps, des mouvements, sont extrêmement impressionnantes. le détail, la précision, le souci des mots justes donnent au roman une vision et une incarnation très réaliste. Ce roman s'inscrit dans une contemporanéité, qui nous éclaire sur notre temps - sans jamais juger - et cet éclairage sensible, précis, jamais désespéré est un témoignage précieux sur des questions d'aujourd'hui.
Je suis vraiment impressionnée et admirative par la puissance de l'écriture, par la force de la construction narrative, par l'incroyable talent de ce jeune auteur.
Ce premier roman est sensible, très abouti et lumineux malgré le sujet difficile.

Aujourd'hui je vais évoquer Billets bleus premier roman de Rodrigue Fondeviolle auteur qui n'a pas encore trente ans.
Billets bleus est un roman choral autour de trois jeunes personnages principaux : Mattéo, Luka et Anna. Ils sont colocataires, ils partagent un petit appartement sans charme, la répartition des tâches quotidienne est chaotique et la préoccupation récurrente pour eux, chaque mois, est le paiement du loyer : « la question du loyer, toujours la même, lancinante et tristement banale, se pose chaque fois ainsi, entre eux deux, entre eux trois, dans une tension qui mine le moindre échange, semble les contraindre à des efforts pour éviter le sujet et les frictions qui en découlent, les éloignant du même coup les uns des autres. » Ils doivent échapper au propriétaire et à la concierge le temps de trouver les fonds pour payer leur dû. Anna est coiffeuse, Luka est épisodiquement livreur en scooter. Ils sont frère et soeur, jumeaux d'origine croate vivant ensemble dans un lieu de France indéterminé, une ville sans âme et sans réelle humanité. Mattéo vend son corps, surtout à des hommes mais parfois aussi à des femmes pour subvenir à ses besoins. Il trouve ses clients sur des applications et n'hésite pas à s'interrompre dans ses activités pour honorer une prestation. Il lui arrive parfois de coucher gratuitement par plaisir, il est à l'aise avec son corps. Il dort dans le lit avec Luka sans que les deux garçons aient de relations sexuelles. L'histoire de ces trois errances se construit dans une entente fraternelle nimbée de tendresse. Anna n'est pas née fille, elle est une trans en phase de féminisation, sa rencontre avec une cliente du salon, Carole, qui perçoit son secret agit comme une révélation. le langage est important dans le roman, les personnages principaux usent de tournures, de formules et de vocabulaire populaire voir argotique.
Billets bleus est un roman singulier, un portrait de jeunes en précarité que la vie n'a pas choyés. Les protagonistes se révèlent attachants malgré leurs blessures et leurs bleus à l'âme. La question de la prostitution et du monnayage du corps pour prix de la liberté est abordée avec sensibilité par l'auteur. Ce premier roman bien qu'imparfait est intéressant même si l'on se demande parfois à la lecture quel est le propos et l'intention du romancier.
Voilà, je vous ai donc parlé de Billets bleus de Rodrigue Fondeviolle paru aux éditions du Seuil.

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J'avoue avoir calé assez vite sur ce livre. Je le laisse provisoirement à plus tard. Ce qui m'a fait stopper la lecture au bout de trente pages, c'est le style. Ses phrases regorgent d'adjectifs et de descriptions interminables et longues. J'en ai fait une overdose. Je n'ai rien contre les descriptions, il y a des écrivains qui le font très bien. Mais on peut décrire une chambre ou un paysage sans faire des phrases interminables, enquiller des verbes et des adjectifs pour arriver au bout et perdre le souffle. Mais je remettrai le nez dedans. Et je précise que je lis des romans autrement plus ardus en terme d'intrigue ou de style. Bises les mecs!

Mais quel ennui! J'ai lu une soixantaine de pages, et là, j'abandonne. Je me demande depuis le début de ma lecture, quand est ce que ça démarre ! C'est une suite de descriptions insipides, les dialogues sont d'une banalité navrante...je ne vous déconseille pas de le lire, peut être que vous, vous adhererez...