Voilà un thriller qui m'a laissée totalement de marbre, voire même qui m'a ennuyée. Il est vrai que je n'aime pas les policiers en règle générale, mais il arrive de temps en temps que le miracle se produise. A fortiori, pas avec celui-là. Il m'a fallu plus d'un an pour en venir à bout, je n'arrivais pas à franchir le cap du premier chapitre…
En dehors du style manquant de saveur, la psychologie des personnages m'a semblée bizarrement monolithique, manquant surtout de profondeur et de ressources pour évoluer, même avec leur background particulièrement difficile. D'ailleurs, ce background… Il arrive un moment où ça commence vraiment à devenir lourd et irrespirable, comme si rien n'avait bougé depuis le temps du pensionnat des orphelines, même vingt ans plus tard. Trop, c'est trop… J'ai eu l'impression qu'on me balançait ça à la figure à chaque avancée dans l'intrigue, comme un balisage maladroit et affreusement répétitif… Que dire alors des flashbacks du début qui montrent sans aucune délicatesse le calvaire des adolescentes ? du coup, Jane reste une névrosée nymphomane, Breeze apparaît comme une séductrice délurée et Mattie comme l'éternelle sauvageonne fonceuse qui finalement se révèle fragile sous son masque. Quant à Jameson Cross, la menace, c'est un beau ténébreux au regard d'acier, auteur de romans policiers et redresseur de torts, par-dessus le marché. Syndrome du héros ? En tout cas, cela donne une belle brochette de personnages clichés qui ne surprennent pas… et ennuient. L'armada de personnages secondaires ne vaut que pour leur apparition aussi fugace que peu efficace dans l'intrigue et rien ne permet de vraiment les distinguer les uns des autres…
Revenons à cette intrigue, maintenant. Je suis désolée, je n'ai peut-être rien compris, mais justement, comment se fait-il que j'ai eu la désagréable impression que ça tournait dans le vide et ne menait nulle part ? Les décisions des uns et des autres sortent d'on ne sait où et on se demande vraiment où ça va les mener… Pire, les événements semblent franchement détachés les uns des autres et même en connaissant la fin de l'histoire, la logique ne semble pas si évidente que ça, s'il y en a une… En gros, c'est glauque, on suit Mattie qui court d'un bout à l'autre du pays, qui ira même jusqu'en Italie, mais qui n'assemble aucune des pièces du puzzle qu'elle rassemble, subissant plutôt, ballottée par les autres qui l'envoient au front et la laissent un peu trop se débrouiller seule… Sans parler de la pression que lui rajoute sur les épaules l'impitoyable et borné Jameson.
Du coup, la révélation du meurtrier à la fin ressemble franchement à un deus ex machina qui m'a laissée quelque peu insensible. Je m'attendais à ce genre d'apparition et, outre l'explication habituelle dans une tirade aussi folle que bancale, ses actions ont été des plus convenues, pour ce genre de scénario. Qu'on veuille surprendre le lecteur, je n'ai rien contre, je n'attends que ça même, mais je déteste quand ça a l'air de sortir de nulle part sans aucun indice avant, comme si on avait tiré au sort le coupable au chapitre précédent. Je trouve ce procédé trop facile et trop grossier. Evidemment, cet avis n'engage que moi mais c'est aussi l'une des raisons principales pour lesquelles je n'ai pas accroché.
Pourtant l'idée d'une conspiration, d'un cercle secret de femmes puissantes liées par un sombre secret remontant à leur scolarité au même pensionnat, un crime passé qui ressurgit brutalement sous l'égide d'un vengeur tenace… Il y avait tout pour faire un roman passionnant. C'est dommage.
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Livre longtemps dans ma bibliothèque... Il fallait donc sortir un peu les araignées dans ce coin :-).
Ce livre m'inspire deux réactions: trop simple et un peu tiré par les cheveux...
Je ne sais que trop penser de ce roman. La quatrième de couverture m'inspirait un bon moment de lecture mais en fait on sait dès le début ce qui nous amène là et beaucoup de choses arrivent de manière abrupte, sans lien et trop facilement... Où est la construction réelle? C'est bien dommage.
Parfois, le rythme est très lent... et à d'autres cela va trop vite.
Les situations ne semblent pas se tenir pour être dans une possible réalité. le suspens n'en est pas vraiment un puisque la construction est bancale.
Moment pas si sympa que cela. Dommage.
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Un bon roman avec une intrigue intéressante, du suspense, mais attention beaucoup va et vient dans le passé et le présent.
Trois jeunes femmes belles et brillantes, qui ont fini par réussir leur vie, alors qu'elles avaient été les victimes sexuelles de leur directrice d'école qui les faisaient se soumettre à des hommes influents, doivent reformer le cercle qu'elle formait 20 ans plus tôt car un journaliste vient fouiller dans leur passé et risque de dévoiler leur secret.
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Très bon thriller, une histoire qui fait froid dans le dos, un dénouement qui finalement nous échappe malgré les indices qu'on pense avoir trouvé... et bien non ce n'était pas ça !!
A lire !
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— Tu veux cette gamine ?
— Ce n’est pas une gamine, rétorqua-t-il. Je dirais plutôt une petite femme en herbe. Fraîche, adorable, d’une pureté virginale.
Intérieurement, elle écumait de rage. Tout juste trente ans et déjà évincée par une vierge minaudante. Elle s’était donnée corps et âme à cet homme. Toute sa vie tournait autour de lui… A présent, elle n’osait plus lui annoncer la grande nouvelle : elle craignait de passer pour une idiote.
Elle se sentit envahie d’une colère froide — en dessous de zéro, de la glace en fusion. Elle allait lui donner ce qu’il voulait, mais en lui faisant payer le prix fort. C’était un homme important ; il avait le pouvoir de la détruire. Mais il avait dépassé les bornes et ils le savaient tous les deux. Oui, elle allait lui servir sur un plateau ce qu’il réclamait, mais ça lui coûterait cher. Très cher.
Les journalistes n’étaient que des requins sans état d’âme, prêts à tout pour émoustiller le lecteur et faire des effets de style. Il avait lui-même appartenu à ce troupeau de hyènes ; il était donc bien placé pour savoir que ces sales bêtes vous déchiquetaient juste pour le plaisir, sans en avoir l’air.
Quantité de gens réclamaient la réouverture de tel ou tel procès et obtenaient rarement gain de cause. La justice avait déjà beaucoup à faire avec les affaires en cours : elle n’avait pas besoin de s’encombrer avec des procès datant de vingt ans.
Ils se connaissaient depuis trop longtemps ; elle lui avait appris tout ce qu’il savait sur les lois et, comme ils étaient proches, elle l’avait aussi renseigné sur les petites manies des juges. Dans la vie de tous les jours, il la traitait avec respect et considération, mais ici, c’était une autre histoire. Il ne se gênait pas : il se croyait tout permis.
On la décrivait comme un pitbull de cinquante-trois kilos aux yeux bleu de Chine — et on précisait qu’elle avait des couilles. Ça l’amusait et ça déstabilisait ses adversaires. Elle laissait donc planer le doute sur ses goûts sexuels.