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Isabelle Gugnon (Traducteur)
EAN : 9782020661133
400 pages
Seuil (28/08/2004)
3.82/5   25 notes
Résumé :
Peter Hook, auteur de best-sellers pour enfants, raconte en une nuit à son petit garçon l'histoire de Sir James Matthew Barrie, l'auteur de 'Peter Pan'. Mais, en double maléfique de Barrie, Peter Hook met en scène sa propre vie à l'époque des Swinging Sixties, des Beatles et des beatniks, et celle de son jeune personnage, Jim Yang, qui voyage dans le temps pour ne pas grandir.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une formidable relecture de la vie de J.M. Barrie, de son personnage Peter Pan... et des Sixties.

Publié en 2003, traduit en français au Seuil en 2004 par Isabelle Gugnon, le cinquième roman de l'Argentin Rodrigo Fresan (le sixième si l'on prend en compte le "recueil de nouvelles" qu'est "La vitesse des choses") marque un tournant dans la formidable exploration littéraire jusqu'alors entreprise, car, poursuivant ses discrètes mais profondes réflexions sur le lien entre la narration et la vie, Fresan s'appuie cette fois sur un univers mythique à part entière, pour en rendre compte et le subvertir : celui de James M. Barrie, le créateur de Peter Pan.

Au cours d'une longue nuit, un écrivain à succès de littérature pour enfants, Peter Hook, lui-même fils d'un couple de rockers anglais du "Swinging London" des années 66-67, raconte à un jeune interlocuteur, dont on découvrira peu à peu, par micro-touches, qui il est réellement, la vie de James M. Barrie et l'histoire de la création de l'univers de Peter Pan, en les rapprochant sans cesse, en une puissante analogie, de l'univers artistique d'enfance éternelle, également, des rock stars et des milieux artistico-littéraires à l'époque de la création de "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band".

Tout en poursuivant la contamination de l'univers (des univers, plutôt - Angleterre victorienne et Swinging London) par la mythologie personnelle de Fresan, la ville douée d'ubiquité de Canciones Tristes / Sad Songs s'imposant lentement mais sûrement, ici aussi, comme le point focal du monde, localisée occasionnellement "tout près" de Neverland, et le roman ayant été écrit en fait parallèlement à "Mantra" (un processus d'échange subliminal entre Londres et Mexico est d'ailleurs évoqué par l'auteur dans sa postface), Rodrigo Fresan questionne comme peu l'ont fait - ou sont capables de le faire - la fonction même de la littérature pour enfants, la manière dont existe ou non une "barrière" entre enfance et âge adulte, entre littérature pour les petits et littérature pour les grands, entre imagination débridée et tentation de cette résignation éternelle qui est bien souvent appelée maturité.

Inventant juste ce qu'il faut dans les interstices biographiques, créant de toutes pièces un univers pop rock sixties bien personnel et ô combien jubilatoire, maniant les codes des genres avec son perpétuel brio, Fresan réussit à nouveau à imposer son foisonnement singulier au service d'une quête profondément habitée, entre vie et littérature, ou avec littérature-vie.
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Celui-là, je l'ai tellement aimé que je l'ai choisi pour l'offrir à une lectrice acharnée et bien plus difficile que moi ! C'est psychédélique, franchement frappé, et tous les adjectifs et figures de style que vous pourrez trouver sur le labyrinthe et les serpents se mordant la queue. Les années 70 se mêlent à l'Angleterre Victorienne, tandis qu'un écrivain pour enfants ; fils d'un rival malheureux des Beatles, conte à un jeune garçon la vie de Barrie, auteur de Peter Pan. J'ai trouvé qu'il y avait quelques passages un peu long, mais je crois que c'est surtout dû à mon manque de culture sur les années 70, à ne plus savoir trier le vrai du faux entre ce qui est vrai, ce qu'il invente…
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Les Jardins de Kensington est un livre inclassable, qui effleure le genre biographique pour mieux en détourner les codes, les mâtiner de roman noir.
C'est un livre qui se joue de l'Histoire pour mieux inventer des histoires, et constamment remettre en question les frontières entre réalité et fiction. Entre personnage, auteur et acteur.
Un livre sur l'enfance - et sur la littérature qui s'adresse à elle, s'en inspire, la rêve et la recrée.
Un livre sur la folie, créatrice et destructrice à la fois.
Un hommage aux charmes vénéneux de l'époque victorienne, et à ceux, psychotiques, des glorieuses années 60.

Bien d'autres choses encore, mues par la puissance d'une écriture percutante et belle.

Un très grand livre.
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Un roman baroque, avec un parallèle entre Jim Yang les années 60 et la vie de James Matthew Barrie. Mais il s'agit avant tout d'une biographie fictive. Barrie est traité par Rodrigo Fresan comme un personnage de fiction (l'auteur le souligne bien à la fin dans ses explications), il rend hommage au créateur de Peter Pan en quelque sorte. Malgré tout, il fait de Barrie un personnage terriblement attachant, Barrie devait être ainsi dans la réalité, je le suppose. Personnellement je pense que ce roman parlera à mon avis à tous les amoureux de James Matthew Barrie pour ma part. C'est un roman très troublant car il mélange le réel et le fictif, aussi un roman déroutant par sa forme labyrinthique. La bande originale de ce roman est très dans l'esprit sixities celle des Beatles (les Victorians) surtout. C'est une lecture formidable, d'évasion et originale que je recommande bien volontiers !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le personnage est l'âge.
Un jour, on t'offre ta première montre. C'est la fin de l'enfance libre de toute contrainte. La montre est un jouet, d'accord, mais un jouet délicat, un jouet sérieux. Un jouet dont tu ne sais pas très bien à quoi il sert et qui est pourtant là, à te mordre le poignet gauche comme un crocodile, t'inoculant dans le sang le virus des heures, des minutes, des secondes. Cette première montre signifie que tu es assez vieux et responsable pour avoir une première montre. La première de la longue série que tu auras tout au long de ta vie. À chaque âge, sa montre. Il y en aura quatre ou cinq. Assez jusqu'au jour de ta mort, où tu restes sans filet, où les aiguilles s'arrêtent tandis que tu te couches à jamais et que tu laisses en héritage le mécanisme qui a marqué l'âge de ton corps et de ton esprit, l'engin qui a cadencé l'assemblage des pièces de ta vie au point de former une petite histoire, l'une des innombrables briques formant l'immense bâtisse de l'éternité.
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Peter Llewelyn Davies pense à James Matthew Barrie qui, quelques semaines avant de mourir, écrivait dans son carnet de notes :

Mort. Un mort n’est rien de plus que celui qui précède légèrement une procession de millions d’êtres s’acheminant au même endroit. Celui qu’on perd de vue pendant quelques secondes parce qu’on prend un peu de retard pour nouer ses lacets et qui, lorsque l’on se redresse, n’est déjà plus là. 

Peter Llewelyn Davies se baisse pour nouer les lacets de ses chaussures.
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L'enfance n'est pas un paradis perdu, mais un paradis qu'on se rappelle.
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Les visages et les corps sont constitués d'eau qui s'évapore rapidement sous le soleil vif et terrible du temps
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Barrie leur raconte que lorsque tous les promeneurs sont rentrés chez eux, que les grilles sont fermées jusqu'au lendemain, que toutes les cloches des églises se mettent à sonner, Peter Pan souffle avec entrain dans sa flûte et danse sur les tombes, où il dépose parfois quelques fleurs blanches. Peter Pan cherche les bébés qui viennent de mourir pour les enterrer et creuse la terre avec sa rame. Peter Pan chante des chansons à tue-tête pour faire rire les enfants perdus et les guider vers un Au-Delà de jeux éternels, un Au-Delà qui ne s'appelle pas encore Neverland mais qui existe déjà, un lieu magique où l'heure terrible du coucher n'arrive jamais.
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Videos de Rodrigo Fresan (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rodrigo Fresan
Rodrigo Fresans'entretient avec Sylvain Bourmeau à l'occasion de la parution de son roman "Le fond du ciel" (Le Seuil), l'un des 30 livres de la rentrée littéraire Mediapart 2010.
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