Il est des romans que vous commencez car séduit par la couverture et à peine les premiers mots lus, vous vous rendez à l'évidence, c'est bien plus qu'un bel écrin, c'est une pépite d'émotions. Ce fut le cas avec "
La mémoire de la mésange" de
Joffrey Gabriel.
Noël Beaupré, célèbre pianiste voit sa carrière mise en stand-by en pleine tournée. Cette pause inattendue et subie est l'occasion pour lui de se rapprocher à nouveau de sa chère grand mère, Jeannine, qui vient d'être diagnostiquée alzheimer. Sur un coup de tête, il la fait évader de sa maison de retraite pour prendre la route de la Mésange, le mas provençal où vivait Jeannine autrefois. Dans cette folle mais douce aventure, ils embarqueront Sandrine, une aide soignante à la vie difficile et Manon, une étudiante en journalisme qui ne laisse pas Noël indifférent. Ensemble réussiront-ils à vaincre les démons de leurs passés et avancer vers l'avenir ?
Avec ce premier roman que je lis de l'auteur, j'ai découvert une plume belle, sensible, poétique, et nostalgique. Un amoureux des mots, des jolis mots, ceux qui s'accordent, qui s'ajustent, qui sonnent et qui composent une magnifique mélodie. Une écriture qui fait naître de belles images dans la tête, qui fait sentir les odeurs de ratatouille et de lavande, qui fait résonner les notes d'un piano, qui fait ressentir tout un panel d'émotions intenses et vraies. Une plume qui, avec pudeur, va conter une histoire simple mais belle où l'on devine une certaine authenticité qui nous amène à chérir les personnages, à les imaginer non pas êtres de papier, mais plutôt êtres de chair et de sang.
En commençant ce roman, je pense que je ne m'attendais pas à tant de beauté. Vraiment, il m'a cueilli comme par surprise et a fait rejaillir des souvenirs d'enfance, ceux porteurs des plus belles saveurs, ceux qui se gravent à jamais, ces véritables images du bonheur, de l'insouciance, des vacances dans le sud sous la chaleur, avec le bruit des cigales, la chaleur du sable et le bruit des vagues. Et je pense que c'est à cela que l'on reconnaît un coup de coeur, à sa capacité à vous faire ressentir, à se graver en vous, à gagner votre coeur et s'inscrire dans votre tête à la manière d'un refrain mélodieux et dont on ne peut s'empêcher de fredonner les notes sans même y penser.
Les personnages de l'histoire sont tellement beaux que l'on s'attache à eux de manière immédiate et que l'on ne peut s'empêcher de verser une petite larme lorsque vient le moment de tourner la dernière page et fermer la porte une dernière fois sur La Mésange.
Un roman qui parle de thématiques fortes comme la résilience, les troubles mentaux, les maladies invisibles, la vieillesse mais surtout qui vous murmure de croire à l'amour, l'amitié, les rêves. de croire en les possibles, ceux qui vous guident vers votre destin. Et puis c'est un bel hommage à ces héros de notre enfance que sont nos grands parents. Héros du quotidien qui nous racontent de jolies histoires dont on se souviendra toute notre vie et qui nous aideront à nous accomplir.
En bref, ce roman est un trésor. Une magnifique ode à la vie, à profiter de chaque instant, se réjouir de chaque journée ensoleillé pour apprendre à danser sous la pluie les jours de tempête. Une douce et belle mélodie qui me hantera longtemps et dont je garde la clé dans mon coeur pour retourner prendre des nouvelles de Noël, Manon, Sandrine et les autres de temps en temps. Une lecture cosy à déguster sur un transat au soleil ou sous un plaid douillet sur le canapé. A découvrir absolument. Pour ma part, c'est avec beaucoup d'impatience que j'attends les prochains romans de cet auteur à la plume si belle.