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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Un jour on se réveille...
C'est le tour de Marc, la soixantaine, qui après une vie emmerdante passée au bureau prend la décision de tout plaquer ou presque.
Partir loin...sans sa femme Cloé, avec sa fille Anne libérée de l'asile et un chat Boudu sauvé de l'animalerie.
Cette folle équipée sauvage va laisser des traces indélébiles sur leur passage.

Le grand loin, un des derniers romans de Pascal Garnier prend une tournure de road movie déjanté, une traversée de la France profonde et du néant intérieur.
Comme dans la plupart de ses livres, le héros se laisse engloutir par le flux de sa vie intérieure et glisser dans "l'ivresse d'une dérive infinie".
Marc est lisse, il ne sait pas dire non, le chat Boudu apathique "là ou ailleurs" mais Anne a du caractère et des envies...
Notre trio insolite croise des personnages vintages comme Tinette, la serveuse poil au menton et bas de rétention du café "Au bon trou", des auto-stoppeurs, des marginaux et une étrange statuette africaine qui n'est pas de bon augure.

L'écriture de Pascal Garnier me touche, il a de l'empathie pour ses personnages sans défense (ou presque), une écriture sans fioriture et un implacable humour noir. Il sait aborder avec finesse et noirceur des thèmes tabous comme ici, la vieillesse, la folie, l'inceste, l'absurdité de la vie... extérieure.

Le grand loin, un roman noir sur les autres... les invisibles.


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« Moi aussi, je connais Agen ! ». Il a dit ça comme ça, Marc, par politesse, pour faire preuve d'un minimum de convivialité, partager les profondes banalités échangées par les invités de cet ennuyeux repas. Cette phrase insignifiante sert pourtant de détonateur à sa mise à feu, la vie de celui « qui n'ayant rien à faire, se contente d'être » bascule irrémédiablement. Parce qu'il n'est plus à sa place dans cet environnement où il se sent rouillé, cabossé, à recycler comme les objets qui l'entourent, Marc décide d'aller explorer le grand loin, et faute de Patagonie inaccessible à ses moyens financiers, le grand loin se borne à Agen. Dans son road-trip à bord de sa vieille bagnole définitivement parfumée par un Maroilles jadis oublié dans le coffre, il embarque son chat Boudu et sa fille Anne, qu'il sort pour la circonstance et contre l'avis des médecins, de l'établissement psychiatrique où elle est internée depuis de nombreuses années.


Sur leur trajectoire automobile, le père socialement incorrect et la fille incontrôlable croisent des personnages anticonformistes comme Zoltan, un auto-stoppeur hongrois ou Tito qui troque un robinet d'évier neuf contre un dentier. Toujours acidement indulgent, toujours férocement tendre avec ses personnages, l'auteur les met en scène dans des situations loufoques ou absurdes, poussant souvent l'insignifiance de certains mots ou images jusqu'à la perfection, avant un épilogue aussi violent qu'inattendu, qui laisse le lecteur ko debout.


Court roman ou longue nouvelle, le grand loin est un diamant noir aux facettes taillées par Pascal Garnier, orfèvre désabusé en matière d'étrangeté, d'humour grinçant, de description de vies minuscules qui glissent à la suite d'un pas de côté, de l'ordinaire vers l'extraordinaire, de la normalité vers l'horreur.


Pascal Garnier est un auteur qui broie du noir. Ou plus exactement qui broyait du noir puisque celui qui empruntait à Pessoa cette citation : « La littérature est bien la preuve que la vie ne suffit pas », est mort en 2010. le grand loin est son dernier ouvrage. Mais avant cet ultime, il y en a beaucoup d'autres à découvrir.
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Le grand loin. le titre du roman parle de lui-même. C'est là bas qu'iront Marc et anne, père et fille, qui ne se voient habituellement qu'une fois par an, lorsque Marc fait l'effort de se déplacer jusqu'à l'hôpitzl psychiatrique.

Cette année pourtant, Marc se déplace avant la date routinière suite à une prise de conscience de l'existence, de son existence, lors d'un repas qui se voulait amical.
Il va donc abandonné Chloé, sa femme, pour rejoindre sa fille et partir avec elle jusqu'à Agen, "l'endroit où tout se fini".
Leur route ne sera évidemment pas tranquille, et les embûches ne manqureont pas ! Les cadavres se multiplieront sur leur passage. Et une statuette Togolaise porte bonheur, risque bien de leur porter malheur...
Jusqu'où iront ces personnages dans leur folie et l'absurdité de leurs scènes ?

Pascal GARNIER nous offre ici un roman plein d'émotions qui vont du sourire à la peine en passant par le frisson et l'interrogation. L'histoire est simple, mais tellement bien écrite que ça la rend originale.
Certains passages, comme celui qui se trouve aux trois quarts du livre et traite de l'index de Marc, me font penser à certaines nouvelles et à l'écriture générale de l'auteur Roland TOPOR, maître du mouvement Panique au XXe siècle.
Alors, êtes-vous prêt à partir pour Agen avec un père qui prend conscience de la vie, une fille qui sort d'un hôpital psychiatrique, un chat qui est là et qui ne comprend pas tout, et un camping car dans lequel les aventures n'ont pas finies de se passer ?
Si oui, n'hésitez plus, c'est LE livre qu'il vous faut !
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Marc retraité sans histoire achète un chat vieux et gros, que Chloé, sa femme, baptise "Boudu". Tous les 14, chaque mois, il rend visite à Anne, sa fille, internée dans un asile et cette fois il ne la ramène pas.
Laissant tout et achetant un camping-car, il part en voyage avec elle, direction la mer, puis Agen... Ils rencontrent des personnages rocambolesques, cabossés par la vie et sèment des cadavres sur leur passage.
Les personnages ne sont pas attachants : l'une est folle et l'autre l'est presque, mais j'ai lu avec plaisir ce livre à l'humour déjanté.
Lien : http://www.unebonnenouvellep..
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Marc rend visite une fois par an à sa fille Anne, 36 ans, qui est internée dans une institution psychiatrique. Cette année, la visite change de l'ordinaire puisque Marc décide, non sans quelque appréhension, de partir avec elle deux ou trois jours au Touquet. Ils poussent le voyage plus loin, un voyage vite parsemé de quelques cadavres. Qu'y a-t-il au bout de la route ?

Il s'agit de l'ultime roman de Pascal Garnier, écrit en 2010. Il n'y en aura plus puisque l'auteur est décédé en mars à l'âge de 61 ans.
« le Grand Loin » est un roman court, environ 150 pages. Il est découpé en petits chapitres et alterne les dialogues et les passages narratifs. Je l'ai lu en une après-midi avec délectation.
J'avais déjà lu et apprécié de cet auteur « Chambre 12 ». On retrouve bien le côté sombre de Pascal Garnier ainsi que son humour noir.
Souvent les chapitres commencent par une parole prononcée par un personnage. Puis l'auteur développe l'implicite, ce qui fait l'objet du chapitre. J'ai trouvé ce procédé stylistique très accrocheur, notamment dès le début, qui nous place d'emblée dans l'état d'esprit du personnage principal, Marc.
Marc est un être à la dérive qui s'interroge sur le sens de sa vie, sur la solidité de son couple, sur son rôle de père auprès d'Anne sa fille. Celle-ci est internée en clinique psychiatrique, mais parvient néanmoins à communiquer. Au départ, le roman semble « léger », même si le lecteur ressent le début de l'errance de Marc. Avec ce voyage père-fille, l'errance se confirme, la virée tourne vite au cauchemar. Cependant, l'auteur ne fait que suggérer l'horreur, même si certaines scènes, notamment celle du doigt, sont assez « hard ». Il n'hésite pas à être très réaliste, à donner des détails très crus, à l'image de « Chambre 12 » que j'ai lu. Un voyage de retrouvailles, au bout de soi-même, vers une mise à nu progressive. Un voyage qui n'en finit pas, au terme duquel se produit la rencontre entre un père et sa fille. Un voyage avec un compagnon indéfectible, le vieux chat Boudu, qui donne une tournure nonchalante et primaire au récit.
La fin est à l'image de cette errance, elle s'inscrit bien dans l'optique du livre : le récit d'une décadence.
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J'ai bien aimé cette petite histoire et le côté décalé toujours présent chez Garnier. Ce père qui ne voit pas que sa fille est un « peu » spéciale et Anne qui vit imperturbablement sa petite vie sans aucun souci. Les deux personnages sont pris dans une spirale descendante sans que l'un ou l'autre en soit effrayés. La fin est surprenante, mais pourquoi pas, après tout, une fin glauque dans un monde sans intérêt pour nos deux protagonistes. C'est jubilatoire. J'aime beaucoup Pascal Garnier.
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"Moi aussi, je connais Agen !"
C'est Marc qui s'exclame lors d'un repas où les convives sont ennuyeux et banals. Marc se sent mal à l'aise, décalé, il n'a rien à dire, il n'a rien vécu. Il s'est toujours laissé guidé dans ses actes, ses choix, par son entourage. Où est passé son enfance ? Qu'a-t-il fait de sa vie ? Il a la soixantaine, il s'est marié à Chloé, il a une fille, Anne, d'un premier mariage, qui est en hôpital psychiatrique. Il est à un tournant de sa vie.

Il ne connaît pas Agen, il a dit ça comme ça, pour dire quelque chose. Il ne connaît pas grand-chose en dehors de Paris. Il voudrait aller loin. Loin, c'est où ? Loin comment ? Il voudrait aller loin mais pas tout seul. Pas avec Chloé. Avec sa fille.

Bon. Les voilà partis. Pour où ? Marc n'a rien prévu, donc on peut s'attendre à tout. Surtout avec Anne qui est plutôt imprévisible.

Le Grand Loin, c'est un de ces petits romans surprenants dont on ne peut rien dire sans gâcher le plaisir de la lecture, et Marc, un de ces personnages qu'on aime dès les premières pages. Perdu, décalé, il porte un regard drôle, désabusé et un peu triste sur le monde, mais on l'aime bien. le mot est à la fois léger, franc et grave. Et surtout, dans son escapade, il rencontre, pendant 160 pages seulement, des personnages atypiques, un peu déjantés, souvent défaits. Un chouette moment de lecture !

Lisez mon avis sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/le-grand-loin-pascal-garnier-a100060658

Lien : http://www.bibliolingus.fr/l..
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Ce roman de Pascal Garnier est, comme ses autres livres, profondément noir et en même temps profondément tendre avec ses personnages.
Ils sont seuls, cherchent un sens à leur vie, veulent ressentir un peu de plaisir.
Et pour cela il faut aller jusqu'au "grand loin"...
Certes, comme d'habitude Garnier va lui aussi très loin dans son histoire.
Cynisme, noirceur, désespérance.
Quand je lui avais dit que L'A26 était vraiment noir, il m'avait répondu "Ah oui celui-là c'est de l'italien, c'est du serré", alors que dire de celui-ci...
Il pousse le bouchon un peu loin et c'est bon !
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On peut trouver les histoires de Pascal Garnier dérangeantes, absurdes, étranges, surtout qu'elles commencent toujours le plus banalement , comme dans la vie ordinaire, puis de petits détails singuliers font leur apparition avant le glissement, irréversible, dans un monde cauchemardesque, avec talent.
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Alors, quoi ? Qu'avait-il de si attirant cet auteur, cet homme ? Ses livres ? Ses histoires ? Où est ce le Grand Loin ?

J'ai commencé par la fin. L'histoire de cet homme au bout du rouleau, Marc, la soixantaine, marié, une fille, divorcé, remarié… L'envie de faire une pause, de s'arrêter, d'arrêter de chiner avec Chloé, envie de partir… loin, voir le grand loin… Où est-ce, ce Grand Loin, d'ailleurs ?

Marc a une vision désabusée de la vie, non pas de la société, car vis-à-vis d'elle c'est plutôt une forme d'indifférence, une sorte de marginalisation consentie par une vie sans encombre, sans accroc, un effacement par la normalisation : être comme tout le monde, sans faire ni vague, ni bruit. Et puis ce jour, un matin, forcément, une envie différente, ressentie dans son corps, sa chair, son intérieur, l'envie d'altérité, de refaire quelque chose autrement. Et il y a cette fille, Anne, sa fille, celle qu'il a élevée après le départ de sa mère. Cette fille un tant soit peu différente. Anne, la trentaine, vit en institution psychiatrique. S'en était-il senti affecté ? Pas sûr. Son acceptation de la vie, des autres, des différences semblait immense. Surtout ce sentiment paternel naturel, cet amour conventionnel, simplement présent chez lui comme chez tout un chacun. Marc acceptait sa fille différente, l'aimait-il pour autant ?

Chaque année, Marc lui rend visite pour son anniversaire. Et ce matin là, il décide de l'emmener voir la mer. C'est loin. Mais peut-être pas encore assez. Alors, de rencontre en rencontre, d'hôtel en motel, ils iront ensuite à Agen, laissant derrière eux une trace, imperceptible pour Marc, impensable pour Anne. Pourquoi Agen ? Pourquoi pas Agen ? Est-ce là le Grand Loin ? Peut-être…

La suit ci-dessous :
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