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sur 835 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En cette année de commémoration, il faut (re)lire Cris.
Dans cette succession de monologues, de cris, Laurent Gaudé nous fait entendre la voix des soldats français de la Grande Guerre : les cris de l'assaut, les cris de désespoir, les cris face à l'ennemi, les cris du gazé ou de l'homme cochon qui terrorisent les troupes...
On ne sait rien de leur passé, ce qui importe est ce qu'ils vivent au front. Leurs pensées priment sur leurs actions. On est au coeur des tranchées avec eux, confrontés avec eux aux explosions d'obus ou aux assauts, confrontés à leurs états d'âme.
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1914-1918 : attentat de Sarajevo, assassinat de Jaurès mènent à la première guerre mondiale. Des centaines de milliers de jeunes gens sont réquisitionnés pour bouter l'ennemi hors de France. Cela devait durer quelques semaines voire quelques mois. La guerre aura lieu dans l'est de la France et va durer quatre longues années et fera des millions de morts ; (à vérifier sur tous les monuments aux morts de toutes les communes françaises) Cette guerre se fera essentiellement dans des tranchées et l'on avancera et reculera par petits bonds, dans le froid, la pluie, la boue .... C'est une guerre de position au gré des attaques des artilleurs. Des millions d'obus vont détruire tous les villages, labourer la terre pour des centaines d'années ! Autour de Douaumont on dit qu'il est tombé 100 obus au mètre carré : on ne peut toujours pas accéder à certains secteurs. Les soldats sont traités comme de la chair à canon, tout ça pour situer le contexte dans lequel l'auteur s'est placé. Il va nous faire vivre le quotidien de quelques hommes, Dans les tranchées on va suivre la vie de Marius, Boris, Ripoll, … , le lieutenant Rénier mais personne n'avait jamais été préparé à cela comme il le dit  « ni à l'école des officiers ni ailleurs » le lieutenant tombera comme les autres ; bien sûr certains en reviendront mais dans quel état. Toute leur vie ils entendront ces affreux cris inhumains, les cris de l'homme gazé, les cris de l'homme-cochon, les cris des blessés que l'on relèvera, ou pas. Mais promis c'était la der des der !
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Un #laurentgaude qui nous entraîne dans l'horreur de la première guerre mondiale. On suit plusieurs hommes (soldats, médecins, ennemis, amis,…) dans un combat qui est peut-être perdu d'avance : celui de rester vivant.

Je ne présente plus cet auteur que j'avais découvert avec l'excellent le soleil des Scorta. Dans celui-ci, on retrouve une écriture en adéquation avec son sujet. On va avoir des phrases courtes, sans fioritures, pas de dialogues entre les différents protagonistes. C'est simple et efficace.
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Premier roman de Laurent Gaudé qui suit différents soldats pendant la première guerre mondiale. le roman est plus terre à terre, moins poétique et moins onirique que ceux qui suivront.
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On est dans les tranchées en 14-18 et on alterne les points de vue des soldats : Boris, Marius, Jules le Lieutenant Rénier et ses hommes, le soldat gazé. Chacun se démène et essaie de donner un sens à l'horreur. En effet si Boris et Marius retournent sur la zone d'affrontement et sortent des tranchées c'est pour trouver l'homme-animal qui crie et trompe la mort. C'est désespérant de voir comme tous s'engluent dans cette boue sans pouvoir s'en sortir, même Jules, le permissionnaire, saute du train et décide d‘exorciser en quelque sorte son malaise en modelant des statues de boue, en élevant des mausolées à tous ces soldats qui crient à ses oreilles. Il veut rendre compte de ce qui se passe au front et donner une chair à ces cris sifflant sans cesse en lui. Partout des cris de terreur, de folie, de rage, la guerre devient ce cri et n'a pas de sens.
C'est très ciselé, poétique avec une efficacité redoutable dans l'évocation de ces destins. Un bijou mais très noir.
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Cris, ce sont les cris, les hurlements et la douleur des soldats dans les tranchées pendant la guerre de 14-18.Ce sont également leurs peurs dans les combats, la peur de mourir, celle d'être blessé et celle également de perdre leurs compagnons.
A travers les divers témoignages d'une poignée de poilus on se retrouve vraiment au centre de l'horreur et au coeur de la barbarie humaine.
Marius, Boris, Ripoll, Rénier, Barboni ou M'Bossolo nous racontent leur guerre, leurs désespoirs, leurs espoirs de s'en sortir malgré la violence des combats et l'aléatoire à chaque nouvelle bataille.
Jules lui est parti en permission mais les voix de ses camarades le poursuivent, leurs cris également. Comment revenir à une existence normale après avoir vécu l'insoutenable?
Ce roman est d'une force énorme et on prend une vraie claque. Il nous laisse sans voix et nous bouleverse d'un bout à l'autre.

Ecrit magnifiquement, il donne la parole à ces hommes qui vont vivre l'enfer pour essayer de gagner cette guerre immonde.

Encore une fois c'est un devoir de mémoire de se souvenir de ses soldats qui sont morts pour la France.
Lien : http://delcyfaro.blogspot.co..
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Je découvre ce roman de Laurent Gaudé à l'occasion de mes lectures autour de la guerre 14-18. J'aime particulièrement certains de ses livres : celui-ci en fait partie. Il a su rendre avec son écriture théâtrale et incantatoire toute l'horreur avec force et puissance. Un roman hanté par les cris, les douleurs, la folie meurtrière. Ces cris résonnent longuement après avoir refermé le livre, comme dans la tête de Jules, en permission, sourd après des tirs d'obus, interminablement poursuivi par le sort de ses frères d'armes, hagards, assommés de fatigue et d'angoisse,
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Quand on pioche un Laurent Gaudé dans une pochothèque, on s'attend à en prendre plein la tête, au niveau de l'histoire ET frissons dans l'échine.

J'ai eu peur dans un bouquin, la véritable trouille. Celle qui t'inquiète parce que t'entends des bruits suspects, ce cri soufflé dans tes oreilles lorsque tu rentre dans la voix de chaque personnage. Brrr.

En pleine première guerre mondiale, côté français, une poignée de soldats décrit le front, la situation dans laquelle ils se trouvent, mais surtout de la folie qui s'empare de chacun. de ce cri des hommes morts au combat, humanisé par une personne qui fait étrangement penser au Seigneur des mouches dans le livre de William Golding.

Pourtant des témoignages de la guerre des tranchées, y'en a la pelle, des histoires aussi. de quoi te gaver à en friser l'indigestion. Pas cette fois. du rapatrié au docteur de guerre, du gazé à l'africain venu aider la France, la voix des hommes rentre dans ta tête, leur angoisse te glace la colonne jusqu'à t'en mordre les lèvres (pour de vrai).

Je suis pas expert en descriptions littéraires ni quoique ce soit, mais les thèmes abordés par Gaudé sont plutôt récurrents ; la mort, la folie, la vengeance de la nature sur l'homme, ... mais c'est dit avec tellement de poésie, de chaos, ... un cocktail qui m'a rendu un peu accro à son écriture.

Quand je ferme un bouquin, j'aime être bousculé, me rendre compte à quel point les trucs jolis qui sont bien écrit font du bien d'en lire. Troisième bouquin d'englouti, troisième victoire de Gaudé. Un livre à avoir dans sa bibliothèque (et pas juste pour faire classe).


Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Plongez au coeur de l'horreur de la 1ère guerre mondiale en l'espace d'un flash, d'images fulgurantes défilantes telles qu'un mauvais rêve angoissant.
Roman polyphonique, ciselé, puissant, rapide, narrant le quotidien devenu d'une banalité effrayante d'un groupe de soldat français.
Pépite qui aurait mérité d'être plus approfondie et développée.
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Cris est un petit roman, presque même une pièce de théâtre dans laquelle se succèderaient les monologues d'une petite dizaine de personnages. Plus ou moins longs (entre quelques lignes et deux pages), ces monologues alternent entre les personnages et permettent au lecteur de comprendre la chronologie de l'histoire et les faits, parfois racontés par plusieurs points de vue. Laurent Gaudé nous donne ici sa vision de la Première Guerre Mondiale : une vision noire, très noire, tragique, sans espoir. Dans ce récit, c'est presque une chance de mourir au combat. Les rescapés n'en sont pas vraiment. Devenus fous ils perdent totalement la tête, s'isolent, font des choses qui paraissent absurdes à ceux qui les observent. le plus tragique est qu'il n'y a pas d'échappatoire.

Les "cris" sont omniprésents : cris des soldats partant à l'assaut, cris des blessés, cris des gazés, cris de cet "homme-cochon", sorte de légende qui hante la ligne de front, cris que les permissionnaires ne peuvent s'empêcher d'entendre dans leur tête... C'est la cacophonie pour les soldats qui n'ont plus le droit au repos, sauf s'il est éternel.

Un magnifique petit roman, comme tout ce qui sort de l'imagination de Laurent Gaudé. Cris n'est pas un roman historique nous apportant des éléments précis sur cette période. C'est un roman qui nous fait ressentir les émotions des poilus, et c'est bien suffisant pour comprendre cette guerre.

Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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