Cris

Petit livre de Laurent Gaudé « Cris » nous emmène dans la froideur, les tranchée de la guerre 1914 ou des voix s'élèvent de douleur, de tragédie, de solidarité entre soldats ou rien ne leurs es épargner. Que de souffrance en tant de guerre. Un petit livre que beaucoup devait lire pour ne pas oublier que ses personnes ont vécut pour nous rendre notre liberté.

Il y a un petit moment que j'avais reçu ce livre de la part des éditeurs mais comme j'ai beaucoup lu d'ouvrages sur la guerre, je n'étais pas trop motivée...cependant lorsqu'une élève choisit de le présenter pour son oral du brevet et que vous savez que vous allez être membre du jury, il vaut mieux savoir de quoi on va parler...alors je l'ai lu.
J'ai été agréablement surprise..il s'agit du 1er roman de Laurent Gaudé et la façon dont il aborde le sujet est plutôt originale : Il croise les monologues des soldats devenus sourds aux bruits de la guerre. 12 hommes au coeur des tranchées racontent l'enfer.
C'est poignant, vivant et terriblement horrible.
Je reconnais que cette façon de raconter (uniquement des monologues) peut démotiver certains mais, à étudier, cette oeuvre est passionnante, tellement, il y a des choses à dire.

Nous voici en plein coeur de la Première Guerre Mondiale, lâchés dans une tranchée boueuse occupée par des hommes au bout de leurs possibilités, plongés dans l'horreur qu'ont connue ces hommes. Nous allons vivre ces moments terribles avec eux. Chacun raconte ce qu'il voit, ce qu'il entend, ce qu'il ressent. Ils partagent leurs doutes, leur douleur, leurs réflexions, l'insoutenable et l'innommable.

Laurent Gaudé inscrit ces voix dans un récit qui reste dramatiquement actuel. Les cris poussés, les cris retenus. Cette fiction est le parfait reflet d'une réalité qui perdure. Ces soldats qui prêtent leur voix ne sont plus ni vivants ni encore morts. Ils sont comme en transit. Ces jeunes combattants ne sont plus, les hommes qui sont là portent tout l'âge et le malheur du monde. Ils sont vieux de milliers d'années, de souffrance et de terreur. Ils sont vieux des vies qu'ils ont du prendre et de celles des leurs qu'ils ont vu s'envoler. Ils sont vieux de cette folie générale et de l'étendue de leur impuissance et de leur culpabilité. Ils sont tour à tour résignés et révoltés, essoufflés, fous à lier, au-delà du courage et de l'abnégation.

Un court roman en mémoire de tous ceux qui ont offert leur vie pour les leurs.

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Tant d'écrits sur la première guerre mondiale....à partir de 1914....après 1918. Et là, en 2001, un "écri" (du mot s'écrier) en plus comme si on en voulait toujours à la première guerre mondiale de ne pas avoir pu nous éviter la seconde. Comme si cette immense boucherie avait pu nous rendre tous végétariens!

Laurent Gaudé enfonce superbement le clou rouillé de la bestialité avec un lyrisme au plus proche de la réalité déglingué d'une boue très humaine.

A travers le destin de fantassins français dans l'enfer des tranchées de la Première guerre mondiale, Laurent Gaudé, sur l'espace de 2 journées décrit l'horreur et la fureur de la guerre de position et ses face-à-face angoissants.
Le style, par l'utilisation de phrases courtes, donne une dynamique presque cinematographique à ce récit émouvant au -dessus duquel plane la folie destructrice de l'Homme.

Laurent Gaudé n'a jamais écrit de livre à l'eau de rose et celui-ci ne faillit pas à sa réputation. Noir de chez noir. Nous sommes dans les tranchées de la 1ere guerre mondiale avec son pathétique et mortel ballet d'avancées et de replis, d'ordres et de contre ordres, de mort et d'infinie désolation. Comment décrire ce qu'il est impossible d'endurer sans hurler ou sombrer dans la folie ?. Comment décrire l'immense souffrance et détresse de ces soldats de la boue? Comment résister à une pluie qui ne lave de rien mais qui mine et épuise ? Comment survivre à l'horreur dans l'attente du couperet ?.
C'est le thème de ce roman qui n'est pas du tout un nouveau livre sur la guerre mais plutôt une tentative de l'auteur de donner la parole à chacun des compagnons de ce bataillon, comme dans une pièce de théâtre. Un cri, des cris de fin du monde, qu'espérer d'autre ?.

Phrases très courtes mais denses, mots simples mais condensés de puissance, voilà un roman écrit il y a plus de 20 ans mais qui est toujours aussi poignant d'authenticité.

Monologues intérieurs d'hommes montés au front pendant la première mondiale. Tous sont voués à la mort physique ou morale. Tous voient des horreurs, sont victimes d'ordres absurdes, contradictoires, tous voient leur monde détruit et souvent leur raison vaciller. Lutter pour rester en vie, pour ne pas sombrer dans la folie, pour ne pas perdre son humanité dans un monde qui n'a plus rien d'humain. Des phrases brèves, sonores, poétiques qui invitent à une lecture à voix haute et tentent de saisir la peur, l'effroi, l'horreur, l'indicible.
Un roman semi fantastique, peuplé de "fantômes", de "chiens malades", d'"hommes exsangues, sans souffle, sans regard", de "peuple de boue", de golem, d'un "homme-cochon"mi homme mi démon qui crie toutes les nuits.

Cris est le premier roman de Laurent Gaudé, auteur aujourd'hui reconnu grâce en particulier à La mort du roi Tsongor et le soleil des Scorta. Dans ce roman, Laurent Gaudé aborde un sujet important et souvent difficile à maîtriser : la Première guerre mondiale. Mais en y apportant la touche reconnaissable dans ses produtions ultérieures, il donne un éclairage très personnel du conflit.



Pendant la guerre des tranchées, on suit la vie de soldats français. Il y a Jules, qui après un assaut meurtrier, obtient une permission pour rentrer chez lui. Il y a ces camarades, restés dans les tranchées et qui prépare un assaut pour reprendre une position perdue au profit des allemands. Il y a le soldat gazé, perdu sur le lieu d'un ancien combat. Et il y a ces cris, qui déchirent le ciel, lancés par l' « homme-cochon », soldat perdu entre les lignes de front.



Ce roman est d'un aspect informatif et documentaire assez faible. Ce n'est pas un livre qui raconte une expérience personnelle (comme pour Dorgèles ou Gabriel Chevalier), et n'est pas non plus un roman d'histoire. On y retrouve bien entendu les réflexions sur l'absurdité de cette guerre, de ces attaques en grand nombre qui laissent beaucoup de soldats à terre. Mais l'apport de Guadé n'est pas à ce niveau.



Laurent Gaudé aborde vraiment cet événement historique comme un théâtre pour une oeuvre de fiction. Si les lieux sont réalistes (la description des tranchées, des attaques), les personnages rencontrés, et le mode de narration font que roman prend une dimension littéraire bien plus qu'historique. Parmi les personnages, il y a celui de l'homme-cochon, métaphore de la situation de l'être humain lors de cette période barbare pour l'humanité. L'homme-cochon revient à son état bestial, dispose de qualités physiques quasi surnaturelles, puisque les soldats qui le pourchassent n'arrivent pas à le cerner. Et lorsqu'une pluie d'obus tombe à l'endroit où il est censé se trouver, l'espoir de le voir mort est vite anéanti par les cris qu'il pousse. Ce personnage, à dimension mythologique, représente ce qui fait peur aux soldats : cette folie, cette bestialité qui s'est emparé de lui, ils en sont toujours à la limite. D'ailleurs, Barboni finira par y tomber.
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Parti-pris de Laurent Gaudé, dans ce roman, de donner la parole, tour à tour, à différents acteurs de la Grande Guerre.Messard, Dermoncourt, Marius, le Médecin, tous décrivent avec leurs mots l'horreur des combats et l'inhumanité ambiante... Récit fort, dérangeant, percutant.

Jules, Marius, Boris, Castellac, Messard, M'bossolo, le Lieutenant Rénier... une galerie de personnages, des frères d'armes au front, dans les tranchées, durant la guerre 14-18. Jules est permissionnaire mais l'on se rend bien compte que la guerre et les atrocités commises ne l'ont pas laissé indemne. Castellac fait partie d'une fratrie de trois frères, tous au front, mais lui séparé de ses deux autres frères situés à une trentaine de kilomètres au nord. Barboni du crime qu'il commet d'assassiner un prisonnier désarmé deviendra complètement fou, une folie qui on l'imagine contribuera à sa mort. le lieutenant Rénier motive ses troupes, ils doivent relever des camarades. Ils assistent à leurs premières scènes de guerre, les obus transformant la terre en d'horribles cratères...

Le récit se déroule sur deux ou trois jours tout au plus, et cela pour illustrer la vitesse fulgurante à laquelle la mort et la folie peuvent survenir. L'écriture, de personnage en personnage, est très fluide et magistrale. La poésie des mots nous aide à affronter toute l'horreur qu'a pu être cette guerre.

Ce roman se lit en quelques heures et inaugure la carrière littéraire de Laurent Gaudé en 2001 (en dehors de ses écrits théâtraux). C'est avec plaisir que je lirai les romans suivants de cet auteur qui est pour moi une belle découverte !