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4,04

sur 3410 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y avait longtemps, très longtemps que je n'avais pas lu un roman de Laurent Gaudé, quelques années après son prix Goncourt en fait, et dès les premières pages de ELDORADO, j'ai eu la sensation de retrouver avec bonheur cette belle écriture un peu poétique, au service d'une intrigue qui à mon avis s'apparente à un conte, qui place ses pions petit à petit et nous emmène vers le bouquet final qui nous réserve une réelle surprise.
Bien que ce roman a paru en 2006, il relate la crise des migrants qui veulent quitter l'Afrique à la recherche d'une vie meilleure en Europe, donc déjà il y a 15 ans ce désir d'exil était bien présent, bien que me semble-t-il encore plus d'actualité ces dernières années. Un roman assez court, qui se lit très bien, avec une pointe de mystère et d'intrigue et des personnages qui ont aussi leur part d'ombre. Je ne prendrai pas 15 ans pour retrouver Laurent Gaudé !
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Après une expérience concluante avec La mort du roi Tsongor, je renouvelle ma lecture de cet auteur. Je suis de nouveau sous le charme.
Eldorado c'est l'histoire de Salvatore, commandant italien d'une frégate en Sicile, près de Lampedusa, chargé de repêcher les embarcations de fortune des migrants qui veulent passer la Méditerranée et s'installer en Europe pour fuir un quotidien difficile et découvrir un monde meilleur. Mais c'est aussi l'histoire de Soleiman qui quitte le Soudan pour l'Europe avec son frère. Un roman à deux voix, deux côtés du continent, deux points de vue sur l'Europe très différents.
Un roman écrit, il y a dix ans maintenant, mais si actuel. Un éclairage sur la volonté des migrants à arriver en Europe, à quitter ce qu'ils ont de plus chers pour devenir des personnes sans noms, sans histoires, une fois qu'ils ont quittés leur ville. C'est si dur, si cruel et si vrai. de l'autre côté, un commandant italien, qui obéit aux ordres, qui recueille les migrants en mer, mais qui ne peut rien pour eux, une fois accueillis sur le bateau, les migrants sont renvoyés. Et combien de morts ? Un traitement inhumain dont personne ne s'indigne.
Je trouve une fois de plus que l'écriture est très juste, des phrases puissantes, un choc à la lecture devant des images terribles, des personnages très forts. Je trouve que l'écriture est aussi très poétique, le récit est aussi plein d'espoir. Tout réside dans l'humain, la volonté des hommes contre l'ordre établi, la conviction que tout ira mieux, un jour, ailleurs...
Un livre à lire qui colle à l'actualité, sensible, criant de vérité.
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Depuis 20 ans le commandant Piracci navigue au large des côtes italiennes afin d'intercepter les embarcations des émigrants clandestins. S'il a souvent l'occasion de sauver les pauvres gens qui entreprennent la traversée, il brise par ailleurs leur rêve d'Eldorado en les remettant à la police.
Pendant qu'au Soudan deux frères s'apprêtent à entreprendre le dangereux voyage vers l'Europe, Piracci décide de changer sa vie afin d'atteindre lui-aussi l'Eldorado,ce rêve que les hommes sont prêts à tout pour rendre réel.

Les livres de Laurent Gaudé sont beaux car ils portent en eux une grande humanité.
"Eldorado" ne fait pas exception à la règle et, dans une langue toute de simplicité, nous montre à quel point les hommes ont besoin d'un rêve pour se sentir vivants.
Cet espoir qui fait briller les yeux des hommes et que nulle frontière ne peut briser, Gaudé nous le transmet en faisant retentir "les voix de ceux qui se mettent en chemin et risquent tout pour s'inventer une terre promise.
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j'avais lu ce livre lorsque j'étais encore au lycée, je me rappelle avoir eu du mal à accrocher puisque l'on suit 2 points de vue et au départ je n'avais pas du tout compris ! J'avais bien aimé, l'auteur nous parle des émigrants avec leurs dures conditions de vie. J'avoue ne pas vraiment être sensible à ce sujet mais le livre tend à nous y sensibiliser. Une fois avoir compris que les points de vue étaient différents j'avais beaucoup aimé, l'auteur nous plonge dedans et c'est très prenant et rapide à lire. 😆
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Ma bibliothèque de quartier se vide ou se remplit selon les jours et celui là deux livres de Gaude disponibles, j'ai pris les 2 sans regarder.
J'ai commencé par "Ecoutez nos défaites"
Rien ne laissait supposer que je serai tenue par Eldorado, l'histoire de migrants en Méditerranée.
J'ai démarré la lecture et j'ai fini d'un trait , une lecture non stop loin des errances des personnages attachants, des réflexions et des images télé qui se sont télescopées au récit
Le covid a un peu relégué les images de ces anonymes perdus en mer ou échouant sur des côtes qui ne deviendront pas un eden mais un enfer avec un horizon limité au bleu du ciel
Tant de questions, peu de réponses, une belle gifle d'humanité , je vous conseille cette lecture.
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L'Eldorado, c'est ce mirage, cette illusion d'une terre de réussite, de richesse facile où les mérites du travail et des valeurs humaines seraient enfin récompensés, aujourd'hui l'Europe pour les Africains, les Arabes, les Afghans… Cette illusion, les candidats à la migration ne veulent pas la crever et sont ainsi les proies consentantes d'un trafic humain consternant. En Europe comme dans les autres pays riches, les inégalités croissent, la majorité des migrants vivent dans le mépris de la population locale et dans la misère. Au bled, comme on dit, on maintient que ceux qui échouent sont des paresseux, des ratés, et les migrants qui ne réussissent pas n'osent même plus rentrer au pays (sans quantités de cadeaux et de marques extérieures d'enrichissement). On songera par exemple au film Salut cousin de Merzak Allouache (1996) où Mok mentait tant qu'il pouvait à sa famille à propos de sa situation, attirant ainsi la venue de son cousin joué par Gad Elmaleh.
Mais comment retirer l'espoir de populations qui n'ont que l'imaginaire de l'ailleurs pour respirer ? Cette absurdité du rêve illusoire contamine l'Europe et ses gardiens, contraints à jouer un double jeu, sauver les bateaux de réfugiés puis traiter les immigrés clandestins comme des criminels. D'où ce dilemme insoluble et cette situation inacceptable pour le commandant Piracci qui a ouvert les yeux : continuer à sauver les migrants, et donc participer à leur traitement inhumain par les institutions, à leur exploitation par le monde du travail, à la xénophobie européenne grimpante, à la perpétuation de l'illusion, ou bien ne plus participer à cette absurdité, les laisser mourir affreusement en mer, victimes des charlatans inhumains qui s'enrichissent en les abandonnant, et laisser le poste à un autre commandant ou bien organiser une trahison de sa société et devenir l'échelon final du trafic…
Plus que sur les détails réalistes, l'auteur s'intéresse à la vie intérieure, aux choix blessants, aux symboles et liaisons intimes qu'établissent les personnages dans leur monde intérieur. Il est surprenant de voir que le récit est si prenant alors qu'il ne comporte pas vraiment de tension dramatique, pas d'histoire d'amour, peu de suspens et d'action… On suit alternativement le commandant, puis Souleiman, à travers différent épisodes de leur vie, épisodes qui tracent le parcours du migrant (dernière journée, adieux, première trahison, liens humains et petites trahisons dans le voyage, descente dans l'estime de soi, prière…) et celui inverse de l'Européen (rencontre de la douleur de l'immigré, aide, culpabilité, révolte, rejet de soi, admiration pour le migrant, attirance pour le nomadisme, rencontre des passeurs…). C'est ce second trajet qui donne une couleur spéciale au roman, celui d'une interrogation existentielle sur le sens de cette civilisation qui exploite les pays pauvres pour créer de la richesse (processus en cours depuis l'esclavagisme, puis le colonialisme puis la mondialisation) et se barricade ensuite mais finira débordée par la hausse toujours plus grande des mécontents venant frapper aux portes pour obtenir leur droit à une part d'Eldorado. Interrogation sur cette attirance irrésistible pour l'énergie et la force de vie des migrants. Sur cette curieuse attraction nouvelle, "bobo", envers le monde traditionnel d'où sont issus les migrants, monde qu'on leur détruit, la vie simple en accord avec la nature qu'ils menaient encore hier, le mode de vie nomade...
Étrange tragédie-balai des pauvres qui rêvent la vie de luxe promise et ne voudraient pour rien au monde s'en détourner, et des déçus du monde occidental qui regardent avec nostalgie vers les pays qu'ils ont détruit et méprisés.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Un commandant, entre Catane et Lampedusa, va trouver sa vie bouleversée par la rencontre d'une migrante et de sa volonté de vengeance.
Le capitaine de navire qui sauve et remet des migrants aux forces italiennes voit basculer ses certitudes. Bien loin, le jeune Soleiman s'apprête à tenter l'aventure européenne avec son frère, bien loin dans un pays de sable.

Ces destins qui se croisent esquissent un récit polyphonique aux accents de conte comme sait le faire Laurent Gaudé. Un roman écrit en 2006 et qui demeure plus que jamais d'actualité.
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J'ai aimé lire l'Eldorado, premièrement parce que l'histoire raconte des faits du quotidien qui se passent en ce moment aux actualités. Au début de l'histoire, je n'arrivais pas à comprendre , mais peu à peu, j'ai réussi à m'intéresser et à lire davantage. D'emblée, je ne comprenais pas car le changement d'histoire entre la femme du Vittoria et le départ des deux frères m'a perturbée.

Deuxièmement, le capitaine Piracci est un personnage intéressant car il fait le lien entre les différentes facettes du livre par ses rencontres avec d'autres personnages notamment, la femme du Vittoria ou encore l'un des frères avec l'homme boiteux.

Pour finir, la mort du capitaine m'a énormément surprise car je m'attendais à ce qu'il reste en vie. La réussite d'un des frères en passant la frontière m'a beaucoup plu car il montre le courage et la force de cet homme. Je pense que l'auteur a voulu témoigner de la difficulté de vie des migrants dans les pays étrangers.

Pour conclure, ce livre est facile à lire et très intéressant. Les passages du textes et les descriptions sont tellement réalistes que moi-même, je me projetais et vivais toutes les péripéties du livre.
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Une fois de plus, Laurent Gaudé nous régale d'un récit juste, fort, où les souffrances sont exprimées avec pudeur. de migrations géographiques en voyages intérieurs, on touche à la nature humaine, presque inhumaine tant les combats sont éprouvants, éprouvés avec courage et dignité.
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L'Eldorado avec un grand E. le Paradis que l'on espère atteindre, ou tout simplement un endroit où l'on peut vivre normalement, une terre où l'on ne risque plus sa vie sur la mer tumultueuse. La lecture de ce livre était incroyable, nous suivons 2 histoires différentes mais en même temps complémentaires. L'histoire du commandant Piracci et l'histoire émouvante des émigrants, Jamal et son frère. Ce livre se compose de 220 pages qui nous percutent en plein cœur, faisant de nous, les seuls et derniers témoins de leur long voyage.
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