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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est le premier écrit de Laurent Gaudé que je me permets de lire. J'ai plongé dans ces pages sans attente particulière et j'ai été charmé. J'ai suivi comme le narrateur à sa sortie de la gare Montparnasse cette ombre qui nous faisait parcourir, hors du temps, les lieux et les moments d'un Paris nocturne et plein de mystères. J'ai marché dans les pas de Villon et de ses comparses, et au tournant d'une ruelle, ce sont les communards qui surgissaient dans les pages de cette déambulation fantasmagorique, pour ensuite voir Victor Hugo à la tête d'un cortège vers le cimetière où sera inhumé son fils Charles. Laurent Gaudé a aménagé des passerelles temporelles au coeur de l'histoire de Paris et il nous mène, sous le couvert d'une ombre furtive, dans quelques venelles où L Histoire a pu laisser quelques marques, quelques vestiges renaissants. Voilà donc une errance poétique dans une ville qui tente de se souvenir et qui exhale des moments de mémoire lors d'une nuit hallucinée. Convaincu, je l'ai été.
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Le temps d'une nuit, l'auteur parcourt Paris et se souvient.
Il se souvient de son père mort sur les pavés de la ville, il se souvient de toutes ces vies sacrifiées à la ville mais aussi de celles qui lui ont donné ses lettres de noblesse.
Le parcours emprunté fait surgir des figures aussi célèbres que celle de François Villon et d'Antonin Artaud en passant par Victor Hugo mais aussi celles anonymes qui ont succombé à la libération de Paris en août 1944 ou lors de la commune.
C'est un pêlemêle d'extraits de l'Histoire de la ville que convoque l'auteur, la force du souvenir des morts pour mieux apprécier la vie toujours bouillonnante de la capitale.
Un très beau texte
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"Puisses tu ne jamais oublier ceux qui meurent sur tes pavés
Comme ceux qui s'embrassent sur tes bancs..."

Paris, ville lumière, Paris, ville fantôme, tous ses fantômes, célèbres ou inconnus, Paris, ville d'Histoire, de tant d'histoires.
Chaque pierre, chaque plaque nous narre ce Paris qui traverse le temps, les temps, de tout temps.

C'est lors d'une errance dans une des bibliothèques que je fréquente, que mon regard se pose sur cette couverture. Une photo, comme j'aime les faire, jouant avec la lumière, la profondeur de champs, floue, donnant la sensation, d'être entre sommeil et éveil, entre rêve et réalité, errance, ivresse ou me dira un jour, ma fille, myopie, "c'est ainsi que je vois sans lunettes".

Et ce livre c est tout cela, sans la myopie (sourire)

J'ai découvert une plume, un auteur, jusque-là inconnu pour moi, Laurent Gaudé.

C'est grâce à cette Prose poétique que nous suivons l'auteur dans cette ville qui me fait étrangement penser à ce qu'elle devait ressembler pendant le 1er confinement.

Énorme regret pour moi que de n'avoir pu arpenter cette ville désertée pendant cette période.

L'auteur suit lui-même une ombre à travers la ville, étrange errance, où tout se mêle, s'emmêle et de se démène.

Récit poétique mêlant souvenirs, connaissances de l'auteur.
Une ode à la vie, une ode à sa ville.

C'est beau une ville la nuit...
C'est beau cette déambulation fantastique de l'auteur.

Un joli rendez-vous !

"C'est à cause que tout doit finir que tout est si beau"

Je n'en dis pas plus mais vous invite à le lire...
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Comme une déambulation méditative, Laurent Gaudé propose dans Paris, mille vies une ballade pour la vie.
Lorsqu'un homme agité, aux paroles confuses, hurle en le croisant, sans le voir, « Qui es-tu? « , le narrateur décide de suivre ce fil tendu vers la nuit et au travers de la ville lumière, Paris et plus particulièrement ce 14ème arrondissement .
« Parle » et enfin, les morts sortent ! Et, tout en suivant ce chemin qui semble fou, le narrateur reprend pied dans sa vie. En mettant la mort de son père en mots, il peut accepter la perte, en reconnaître le terrible hasard, et s'ouvrir à d'autres souffrances.
Son errance continue à travers la ville. L'ombre l'embarque dans différents coins du quartier où les différentes plaques rappellent l'histoire. En lui signalant les décès de l'histoire survenus sur le pavé parisien, le narrateur leur redonne sens dans notre présent. du coup, ces « retournements des morts », Laurent Gaudé leur donne voix par l'écriture.
» La mort a faim » ! Et, Laurent Gaudé ramènent les morts à la vie. Les résistants autour de Rol-Tanguy cachés attendent le signal. Les danseurs oublient leur semaine de travail au Bal Bullier qui a servi d'hôpital pendant la Commune. Rilke est agité. Mais, aussi la Libération de la capitale. Etc. Puis, arrive l'injonction « Vous voulez vivre ! ».
Paris, mille vies, permet de suivre Laurent Gaudé pour ramener les morts vers le présent. Qu'ils dansent un peu dans la farandole de la vie. Avec ses mots, nos mots, mais aussi nos émotions et nos souvenirs, et ceux qu'on fabrique depuis qu'ils ne sont plus.
Laurent Gaudé livre une magnifique ode poétique à la vie et à la ville de Paris, à son histoire, aux magnifiques grands hommes et à l'armée d'anonymes qui font son histoire. Courte, trop courte, certes ! Et, tellement poétique cette prose !
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/11/03/laurent-gaude/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Je suis sous le charme dès les premiers pas. Je revois Paris telle que je l'ai maintes fois parcourue, en touriste éphémère. le talent d'un grand écrivain qui condense tant de sentiments en tant de mots en tant de longues phrases, qui jamais ne perdent le lecteur attaché aux basques d'un vagabond d'occasion, érudit sidéré, happé par les tentacules d'une ville qui oblige à nous situer sur l'itinéraire de nos propres errances. Je lis en songeant à Paris aujourd'hui, ville morte, ses mille feux éteints, non l'appétit de vie de ses occupants.
La nuit fermée, l'errant dans le pas de l'ombre, dans le souvenir de Villon, Rimbaud, Artaud (des fiévreux), revient au jour, impatient de vivre, encore et encore, l' amour de sa vie, d'une vie, de la vie.
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Le temps d'une nuit, le narrateur se laisse guider par une ombre à travers Paris. le temps pour lui de retrouver d'abord ses propres morts, en particulier son père, qui s'est écrasé sur un trottoir après une chute de plusieurs étages. Puis ce sont les autres morts qui se réveillent et que Paris a avalés, célèbres ou inconnus. On voit tout comme le narrateur, les images défiler. Celles qui ont fait l'Histoire de Paris. Et qui dit Histoire dit violence, sang, meurtres. Les époques se succèdent ainsi, sans transition et sans ordre chronologique. On ose même un rapprochement entre les jeunes du siècle de Villon et ceux de mai 68. Et pour tous ces morts, il faut des mots. C'est enfin bizarrement un hymne à la vie. Une balade hors du commun décrite avec beaucoup de poésie. Une plume enchanteresse.
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"Qui es-tu, toi?"
Sur le parvis de la gare Montparnasse, le narrateur se fait apostropher par une ombre de la nuit : "Qui es-tu toi?"
Qui s'est déjà posé la question? Qui a pris le temps de vraiment répondre à cette question?
Un sentiment plus fort que les autres le pousse à se laisser entraîner dans une déambulation nocturne dans un Paris marqué par sa propre histoire et par L Histoire, par les vivants et par les morts.
Ne pas oublier, ne pas s'oublier.
"Qui es-tu toi?" question anodine? peut être pas tant que ça.
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Dans toute cette production de la rentrée littéraire, j'ai choisi de lire « Paris, Mille vies » d'abord pour son auteur. Juste pour le lire lui, ses phrases ciselées, son style qui me transporte.
Est-ce un roman, un récit, un rêve (ou un cauchemar) qu'il nous livre ? Difficile à dire… Disons un conte qui permet à Laurent Gaudé de parler de sa ville, de parler de Paris.
En une seule nuit, en une longue marche à travers Paris , le passé et le présent du narrateur vont se croiser, se mélanger.
C'est la fin de la journée, les jeunes parisiens sont aux terrasses des cafés et ce narrateur sort de la gare Montparnasse. Il va alors être violemment interpellé par un vagabond qui lui pose cette question « qui es tu, toi ? ». Il décide de suivre cette ombre et on bascule dans la nuit avec Paris vidé de sa population. Suit alors une longue déambulation dans Paris où le narrateur va devoir appeler les morts, appeler les vivants. On passe en revue la chute de son père sur les pavés parisiens, les révolutionnaires qui jettent ces pavés, Francois Villon dont la vie bascule lorsqu'il poignarde un prêtre, Victor Hugo qui ramène le cercueil de son fils , Rimbaud, Verlaine, Artaud, des FFi fusillés à la libération et d'autres figures inconnues.
Au final, j'ai eu du mal à suivre toutes les strates qui composent ce livre sans vraiment de lien. Mais un beau moment de lecture par ce style que j'apprécie vraiment.
A lire mille fois ;)
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🖤 Un roman court, mais d'une intensité incroyable. Étrange, déroutant aussi, car il ne s'agit pas vraiment d'un roman, mais d'une promenade nocturne dans Paris, que j'imagine à la lueur des lampadaires, leur lumière jaune telles des lucioles dans la nuit qui les absorbe. Une errance. Et des rencontres, beaucoup de rencontres, des époques qui se mêlent, se chevauchent, des parents, des inconnus. Nos morts. Une nuit pour les faire revivre, tous. Les écouter, leur rendre hommage, les nommer, les dire, pour ne pas les laisser mourir une seconde fois. Alors parler, leur parler, et employer les mots, le seul moyen de perpétrer l'existence, le souvenir.

🖤 Serait-ce le climat actuel qui me rend ainsi ? Toujours est-il que je referme ce livre avec une nostalgie et une mélancolie déroutantes. Ce texte est d'une douceur et d'une poésie merveilleuses, si belles qu'elles ont éveillé en moi le manque. le manque de vivre, d'errer, dans la ville et dans mes pensées. J'ai toujours pensé que l'errance est la complice secrète de l'introspection. Errer dehors comme on erre dedans. Paris me manque, je m'y perds à chaque fois, j'oublie le nom des rues, je tourne à gauche ou à droite au gré de mes envies, mon instinct pour seule boussole.

🖤 Hommage à la Mort, hommage à la Vie, au jour qui revient toujours, « Paris, mille vies » est un ouvrage à part, émouvant, un voyage intime et personnel à travers les mots de l'auteur, à travers son histoire et l'Histoire, les nôtres, dont chacun pourra très certainement se faire une propre lecture.

🖤 « Il y a tant de passerelles entre les mondes, mais nous avons désappris à les voir. Les temps s'embrassent et je me sent, à cet instant, à l'endroit où tout s'entremêle. » (p. 35)
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Ce livre est une parenthèse dans le rythme effréné de nos vies. Au détour de déambulation nocturne, le narrateur nous questionne, nous replonge dans certains événements parisiens. Il rend hommage à ces hommes et ces femmes inconnus qui parfois ont eu des destins tragiques dans des lieux où l'on n'y prête plus vraiment attention, mais aussi à la banalité de la vie. Ce livre est une ode à la vie.
Le style de Laurent Gaudé est toujours précis, délicat, ici presque comme de la poésie.
88 pages c'est court mais c'est marquant.

Une très belle découverte, je suis rarement déçue avec cet auteur.
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