"On est heureux de lire un pareil livre si sobrement compassionnel, aussi généreux que cruel, et dépourvu de toute sensiblerie" Quelle belle phrase de
Pierre Mertens pour qualifier le roman ...
le jour du chien (*), de
Caroline Lamarche. Moi, c'est ce que je préfère une écriture tout en retenue, comme dans le
Rendez-vous dans le noir (*) d'
Otsuichi. Ou bien fine et délicate, à la fois limpide et éthérée qui nous emmène dans le mystère et le conserve comme pour Dis-lui que je l'attends (*) de Takiji Ichikawa. Ou encore tellement travaillée, envoutante et personnelle que soudain vous retrouvez à l'intérieur de
la ville dans le miroir (*) de
Mirko Kovac.
- Mais putain de bordel de merde, pas ici ! ...euh ... saperlipopette ?
-Tu t'égares complètement là !
- Moins que Tintin p 108, ce me semble. Moins que Tintin, c'est certain.
On ne galvaude pas Tintin Mme Gavalda : Lisez donc Jean-Pierre Verheggen Les folies-Belgères (*) ou L'idiot du viel âge mais laissez Tintin reposer en paix.
Donc ce que j'essaye de dire sans vexer personne, c'est que j'ai eu beaucoup de mal à supporter, surtout dans les 2 premières parties, les clichés, les coups de coude pour dire t'as bien compris hein, t'as bien compris ? Et Mamadou, elle est noireuh, elle est noireuh et grosseuh et elle n'en touche pas un balais à cause qu'elle est grosseuh. Au 21ème siècle, pire que Tintin au Congo de
Hergé ! Alors j'ai mis Barry White pour faire passer et venger Mamadou, et me mettre dans l'ambiance, et me vider la tête.
Et puis j'ai placé sur la platine la symphonie No 6 en si mineur op. 74 de Peter Tschaikowsky la bien nommée Pathétique. Et la truite de
Franz Schubert. Et les valses de Chopin. Les 4 saisons de Vivaldi. Et enfin, en pensant à Philibert : George Frédéric Haendel Musique pour les feux d'artifice royaux.
Je n'ai pas mis le Requiem de Mozart qui est si beau. Bien sûr que non, il y avait déjà la chanson de Montand, que j'aime beaucoup, à l'enterrement de Paulette. Et là je dis que Mme Gavalda a quand même un goût très sûr et beaucoup d'à-propos car, pour un peu avec un petit fils restaurateur et après la scène du cochon, d'autres n'auraient pas hésiter à nous placer La reine des paupiettes.
Avec tout cela, j'ai fini par me laisser emporter, j'ai aimé certaines scènes et même eu les yeux mouillés car je suis un peu fleur bleu. Mais je n'ai pas pleuré à chaudes larmes comme en lisant
le Chardonneret (*) de
Donna Tartt ou
Fleur de Neige de
Lisa See. Et la construction du roman est loin, à mon sens, d'approcher la maîtrise de
Milan Kundera dans
La valse aux adieux (*). Au final, j'ai aimé, il est vrai ce roman mais bien moins que les autres que j'ai nommés et qui à mon sens mériteraient une plus grande attention.
(*) cf critiques précédentes