Avant de débuter quoi que ce soit, je tiens à ne pas être originale mais polie, et remercier chaleureusement Babelio et les éditions Denoël pour cette découverte, lors d'une masse critique. Merci !
Quand j'ai reçu le livre dans ma boite aux lettres, j'ai cru que Noël étant déjà là ! Et en plus, coup du hasard, je venais justement de terminer ma précédente lecture, alors ni une ni deux je me suis plongée dedans. Je ne m'attendais d'ailleurs pas à être effectivement plongée directement dans le vif du sujet ! Pas le temps de souffler que vous y êtes déjà !
Le résumé justement : Mireille est en vacances chez ses parents d'origine haïtienne, à Haïti. Elle est dans la voiture, en compagnie de son beau mari et leur bébé Christophe, prêts à aller se prélasser à la plage. Quand soudain des hommes empoignent Mireille, la frappe -frappe son mari au passage, de rien, c'est gratuit- et l'enlève. Elle se retrouve enfermée dans une pièce, avec un seau et un lit, à la merci de sept hommes, dont le chef, dit le « commandant ». Ils demandent une rançon à son père contre sa libération. Or son père, le célèbre
Sébastien Duval, architecte fortuné, refuse de céder et condamne ainsi sa fille à
treize jours de captivité, avec au programme torture, humiliation, violence physique...youpi youpi !
Oui, oui, messieurs dames, avis aux âmes sensibles, c'est un texte dur à lire, on nous conte cette violence, et pas avec des pincettes – en même temps, je préfère qu'on me dise les choses plutôt que de me les enrober. Je ne vous mens pas, l'auteur non plus, Mireille (la narratrice) non plus.
Ces scènes brutales sont entre-coupées par les souvenirs de Mireille : ses racines haïtiennes, la rencontre de ses parents, la rencontre avec son mari Michael, leur histoire d'amour, de conte de fée, son enfant Christophe. Les personnages deviennent plus vrais que nature, l'illusion de leur existence est bien réalisée, et rend le texte d'une telle puissance qu'elle vous met à terre.
Lors de ma lecture, j'étais captivée par cette héroïne – parce que c'est vraiment une héroïne comme je l'entends et comme j'en ai rarement rencontré – émue par son histoire, terrorisée quand elle était, parfois au bord des larmes, parfois au bord du sourire, parfois amoureuse aussi de ce Michael, en colère, traumatisée...Je savais ne pas me sortir indemne de cette lecture si le sujet était maîtrisé, or c'est le cas, je ne savais pas que ce livre allait me percuter autant !
Le style vous emporte, fluide et sans alambics. Je m'interroge juste sur quelques sens de traduction, j'ai tiqué sur la construction de certaines phrases...Par rapport à tout ce qu'apporte cette lecture, cela passe pour du détail – mais un détail quand même (si je puis chipoter un peu, paraît que ça nous permet de vivre plus longtemps...). Pour en revenir à l'écriture, elle est addictive ! Ce qui peut paraître paradoxale par rapport à la dureté de certaines scènes...Moi, en tout cas, dès le premier chapitre, sans vraiment me laisser le temps, j'ai été attrapé de suite. le récit me hantait quand je ne le lisais pas, j'y pensais.
Je conseille toutefois de faire des pauses pendant votre lecture. Je vous assure qu'elles sont importantes pour reprendre votre souffle, penser à autre chose, prendre du recul, et vous reconnecter en meilleur condition à l'histoire. Conseil d'ami, tout comme les coups de poings, c'est gratuit !
En conclusion, c'est un fort moment de lecture, même si c'était dur, c'était à la fois émouvant, fort, il y a beaucoup de violence, mais aussi beaucoup d'amour. Ça pose la question de comment se reconstruire après ça. J'ai aimé qu'on me retourne l'estomac.
En conclusion bis : Je n'irai JAMAIS à Haïti !