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EAN : 9782072787720
496 pages
Gallimard (29/08/2019)
4.41/5   38 notes
Résumé :
Au mitan de la Seconde Guerre mondiale, auprès du lac autrichien de Mondsee, le jeune soldat viennois Veit Kolbe goûte quelques mois de convalescence. Au cœur de ce paysage alpin qui ferait presque oublier les combats, et grâce à l’amitié qu’il tisse avec sa voisine Margot, les forces lui reviennent.
Mais la menace rôde comme une ombre et peut s’abattre de la façon la moins attendue. Dans le camp pour jeunes filles évacuées installé au bord du lac, une adoles... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
*** Chronique rentrée 2019 # 4 ***

Un sujet sensible soutenu par un vocabulaire à la hauteur. Encore un livre de la rentrée que j'ai pu découvrir grâce à Lecteurs.com et les explorateurs de la rentrée 2019 . Une chance! Quand je me plonge dans un livre, je souligne, annote les marges, sème ci et là des symboles cabalistiques repérant mes étonnements, le renforcement de mes convictions, les interrogations suscitées par le roman ou le besoin de recours au dictionnaire. « le grand Royaume des ombres » terminé, je m'interroge : Quel est le message de Arno Geiger ? Ecrit à l'origine en langue allemande (Autriche), ce livre a été traduit en français par Olivier le Lay. Cette transposition utilise un niveau de vocabulaire élevé, riche en nuances, subtil et utilisé à bon escient. Ce n'est, en effet, pas tous les jours que je découvre dans mes lectures des termes tels calembredaines , clabauder, quémander, riboulant, arpions, calame, affidavit et d'autres encore. de quoi réjouir le lecteur que je suis, amoureux d'un vocabulaire large et nuancé. Heureux aussi d'avoir dû, parfois, retourner au dictionnaire pour affiner et élargir ma palette lexicale.
Le titre, un silence feutré qui me parle. Même si je me situe en dehors des personnages du roman, je le sens, j'y ai ma place. Pourquoi ce titre ? Qui, que sont ces ombres ? En quoi fondent-elles un grand royaume ? Un titre n'est jamais innocent, au pire il n'est que commercial mais ici, l'humeur même des prises de paroles des personnages plonge le lecteur dans une réalité, une vision du monde, de l'humain et de l'inhumain qui annule toute idée d'un simple étiquetage marketing de l'édition.
La jaquette, elle aussi désarçonne. Un aplat noir, troué par une fenêtre ouverte sur une nature restée nourricière, des montagnes, symbole probable de frontières, de fermetures, d'obstacles alors que la neige en recouvre les sommets semblant rendre toute élévation, toute échappée impossible, d'autant que le ciel est plombé par un bombardier qui laisse peu d'espace au besoin d'air libre. Mais le ciel, malgré quelques nuages, reste bleu et confirme le cycle des saisons autorisant l'espoir d'un temps de renouveau, de dépassement, de renaissance.
Je reçois toutes ces informations en clair. Même dans un cadre morbide, Arno Geiger réaffirme la possibilité de se focaliser sur la timide lumière de l'espoir, ce dernier, partagé, pouvant atteindre la vertu et se nommer alors Espérance.
Dans ce roman, on trouve des hommes et des girouettes. Des Hommes (hommes et femmes) battus, exploités, niés mais qui gardent la dignité des gens debout alors qu'en face, on pointe des arrivistes, profiteurs, parvenus par intérêt, lâcheté et couardises. Ils ne sont que coquilles vides… mais emplis du pouvoir de nuire et de ruminer des vengeances d'autant plus dures qu'ils se sentent de plus en plus menacés.
Une invitation à réfléchir. le lecteur ne peut que se demander dans quel camp il se laisserait happer, par conviction, par dépit, par faiblesse ou par peur et envie première de sauver sa peau ? Veit Kolbe, le héros de ce roman le répète plus d'une fois. Alors qu'il n'est plus en accord avec les vues suprématistes de ses donneurs d'ordre, il ne peut oublier qu'il a lui-même, sur le front russe, fait preuve de violence, de cruauté tragique et injuste. Il ne peut donc et ne pourra jamais nier que ce fut aussi sa guerre. Et son agir ne peut s'oublier derrière une boîte de sardines distribuée une seule fois aux juifs marchant en colonne vers la mort. Ce ‘cadeau' qui ne sera jamais fait qu'une seule fois par bien des motards de la Waffen-SS ne réparera en rien les atrocités commises. Mais il permettra au ‘généreux donneur fourbe' de le raconter des centaines de fois pour se dédouaner des atrocités commises et laisser croire qu'il avait en lui une once d'humanité.
« le grand royaume des ombres » est un roman de choix. Veit Kolbe devra choisir entre la bassesse dont il a fait preuve au sein de la guerre qu'il a menée, avec ses atrocités, ses négations de toute humanité, la faiblesse d'avoir suivi le mouvement sans trop s'inquiéter des valeurs qu'il véhiculait et la droiture qui lui commande, même instinctivement, de s'en affranchir en stoppant sa participation active à l'exécution des ordres reçus, de choisir son camp, d'aider Margot et son bébé ou le Brésilien, frère de sa logeuse mais aux antipodes de choix politiques de cette dernière et de son mari collabo. Et le moindre de ses combats ne sera certes pas celui à mener contre les visions théoriques des vertus de cette grande et belle guerre que son père veut lui inculquer… jusqu'où devra-t-il composer avec son oncle, trouillard, profiteur, planqué dans le camp de la force officielle mais illégitime ?
J'ai aimé ce livre construit sur des échanges épistolaires, des nouvelles banales qui disent ce dont on peut parler tout en laissant entendre des jugements éthiques à propos des choix posés par les uns ou les autres. Et si ce livre, à aucun moment, ne se présente comme une thèse structurée, implacable qui assène ce qui est bon, vrai et uniquement digne d'être pensé, il montre combien, même au fond du fond, au plus noir d'une époque que personne ne voudrait vivre ou revivre, le regard posé sur le monde peut repérer celui qui a besoin d'aide, de soutien.
« le grand royaume des ombres » trouve son plein sens dans cette lueur d'espoir qui n'éclabousse pas tout d'une luminosité éblouissante, évidente. L'éclairage subtil de l'espoir et de l'entraide permet seulement de distinguer des zones d'ombre et d'autres de lumière, des promesses de possibles jours meilleurs. C'est cette fragilité même d'un espoir du lendemain qui rend le livre crédible.
Oui, il est encore possible de lever les yeux vers un envol d'oiseaux, d'écouter le chant du vent, l'appel à aimer et aider ceux qui vivent autour de nous.


Lien : https://www.lecteurs.com/liv..
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Après la lecture de Lilas rouge de Reinhardt Kaiser-Mülheker, j'ai eu envie de lire un autre écrivain autrichien contemporain sur le même sujet: la guerre de l'Autriche, bon gré, mal gré aux côtés de l'Allemagne nazie.

J'avais été gênée, je l'ai dit, malgré la splendeur de la langue et l'ampleur lente et majestueuse de la fresque, par les ambiguïtés et les silences de Lilas rouge sur le passé nazi de l'Autriche et l'ellipse plus ou moins volontaire de cette faute originelle dans le roman.

Je connaissais Arno Geiger pour son magnifique livre, le vieux roi en son exil, où il évoque son père atteint de la maladie d'Alzheimer. Un livre qui m'avait beaucoup touchée et parlé, au moment où mon père lui aussi partait dans cet exil sans mots ni sens où nous peinions à l'atteindre.

Le grand pays des ombres ne m'a pas déçue.

C'est un livre magistral. Les personnages et narrateurs sont nombreux mais, par une habileté subtile du récit, ils se croisent tous, parfois sans le savoir -magnifique scène où le narrateur principal croise le regard sombre et désespéré d'un juif viennois épuisé par une marche de la mort et où seule une écharpe colorée à son cou signale au lecteur qui est ce déporté aux portes de la nuit et du brouillard...

Le chassé-croisé des personnages attache aussi le lecteur et lui donne à entendre plus d'un son de cloche...

Cette polyphonie donne au récit une vraie richesse de points de vue, depuis le jeune enrôlé dans les jeunesses hitlériennes, jusqu'au riche bourgeois juif qui perd son nom, sa femme, son fils et bientôt la vie dans une fuite où chaque étape le rapproche un peu plus de l'enfer final.

Mais le personnage le plus attachant est un soldat dont la blessure sur le front de l'est est l'occasion d'un congé et d'un recul salutaires, à tous les sens du mot. Son amitié pour un dissident pacifiste surnommé le Brésilien, son amour pour une jeune mère allemande dont il adopte littéralement l'enfant, refont de lui un homme avec des émotions, des désirs et des choix.

Avec une très grande humanité Arno Geiger nous conduit dans cette mosaïque d'individualités, de destins. Chacun a ses bassesses, ses tendresses, ses fragilités. Tous nous deviennent, au fil du récit, proches et chers. Et cependant une note finale nous apprend que tous ont eu une existence réelle.

Nous nous croyions dans le grand jeu du roman, nous étions dans celui de l'histoire.

Bref, j'ai tout aimé dans ce très grand et beau livre... Sauf un artifice de ponctuation qui m'a agacée et ennuyée et que je n'ai pas compris: des / à tout va entre des passages que rien ne désignait pourtant à ce dépeçage artificiel.

Mais je ne vais pas/ enlever une étoile /à ce livre/ pour autant !
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Voilà un livre idéal pour une période de vacances.

Rien de très enthousiasmant à la base : une plongée dans le quotidien d'un jeune combattant du Reich pendant la 2ème guerre mondiale. Veit Kolbe est un jeune homme autrichien qui a été blessé sur le front. le récit débute alors qu'on lui octroie une période de convalescence. Très déçu par l'attitude de ses parents, notamment de son père avec qui il a du mal à parler de la guerre, il se retrouve au bord du lac de Mondsee. Un lieu calme et tranquille qui va lui permettre d'essayer de déprendre des horreurs de la guerre qu'il a connu.

« le grand royaume des ombres » décrit son quotidien au coeur de la vallée. Non loin de son logement (il est logé par une mégère convaincue de la future victoire de l'armée allemande) se trouve un camp de jeunes filles évacuées : éduquées sur un mode militaire, Veit les croise de temps à autre, tout comme leur institutrice avec qui une relation aurait pu se tisser.
Une jeune femme notamment va attirer son attention : amoureuse de son cousin, avec qui elle entretient une correspondance fournie, elle est sanctionnée à la fois par l'institutrice et par les parents qui ont lu les lettres.
Elle se retrouve cloîtrée mais très vite on apprend qu'elle s'est enfuie et on ne sait pas où elle est. Veit, qui lui a parlé plusieurs fois, va s'inquiéter pour elle, et il aura raison : on saura plus tard, au cours du récit, ce qui lui est arrivée effectivement.

Mais il y a aussi la douceur de sa voisine de chambrée : Margot, et son bébé, né d'une relation avec un soldat qui espérait ainsi échapper au front, est le rayon de soleil qui va permettre à Veit de se reconstruire, tout comme cet étrange agriculteur brésilien, frère de la mégère logeuse : un personnage très attachant, qui ne rêve que de retourner au Brésil, et qui va connaître bien des soucis parce qu'il a dit tout haut ce qu'il pensait du régime en place.

Quant à Veit, il n'a pas vraiment d'engagement politique. Il parle de temps à autre du « F ». (Comprenez « le Führer » j'imagine) ou de son « donneur d'ordre » mais le coeur n'y est pas.

Non, ce qui tient ce récit de 480 pages, c'est la force de l'écriture d'Arno Geiger. Ecrivain autrichien, son écriture est ample et vaste comme un paysage alpin. Il nous décrit une société qui vacille, et c'est tout l'intérêt pour nous qui vivons avec une menace russe à proximité. Et il nous rappelle que même au coeur de l'enfer de la guerre, un peu de douceur intime est toujours possible.
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Livre fleuve, au torrents de mots savamment employés, la guerre de 39 45 vue du cote allemand, on pourrait aisé ce long et captivant a "la montagne magique" de M man , même si ce dernier est un peu plus abordable, galeries de personnages, difficile de ne pas s'identifier a l'un d'entre eux.

Avec ce livre, on découvre surtout l'enfer de la guerre vue par les civils, le texte résonne comme un long murmure, une plainte déchirante, ponctués de bombardements littéraires uniques, un livre poignant, jamais ennuyeux, seuls les lettre écrits par les protagonistes du roman a leurs familles, peuvent perturber au début, mais l'ensemble fait corps.

Coup de coeur
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Superbe fresque sur l' histoire autrichienne, pendant la seconde guerre mondiale.
Démobilisé et blessé sur le front de l' est, le soldat Veit traîne son spleen sur les rives du lac Mondsee.
Ce récit, entrecoupé de diverses correspondances, reflète l'ambiance de l' Autriche, sous les nazis.
L' écrivain a étudié les archives et sait décrire, avec brio, l' aveuglement du peuple et le déni des élites.
Entre les échos étouffés des armes et la vie bucolique dans le Salzkammergut, Veit traîne sa dépression et son mal être.
Tel le héros de Terrence Malick, dans son très beau film «  La vie cachée « , le personnage d' Arno Geiger est partagé entre le paradis , dans le calme de Mondsee et l'enfer sur les chemins noirs de la guerre.
Un excellent roman.
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critiques presse (1)
LeMonde
11 octobre 2019
Ce récit tout en pudeur, élaboré à partir de centaines de documents d’époque (lettres, journaux, etc.), met en évidence les stratégies d’aveuglement ou de déni par lesquelles le tout-venant des acteurs du conflit a cherché à ne pas voir l’horreur.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Enfin nous fûmes dehors. Un vent d’est glacé me soufflait du grésil au visage. Le Brésilien me remercia une fois encore et me dit de ne pas m’inquiéter pour lui : il disposait d’une autre cachette et ses réserves de fruits et légumes secs lui permettraient de tenir six mois. (…)

Il me souffla : « Nous nous reverrons un jour ou l’autre, menino. » / « J’aimerais bien, mais cela me paraît très improbable », lui ai-je répondu. / Il chasse un chat de sa gorge. Le bruit mourut doucement dans la pluie mêlée de neige. J’ai tendu l’oreille, et le Brésilien lui-même a guetté les bruits du dehors. Le silence a repris ses droits et le Brésilien m’a dit : « Notre cœur ne s’apaise qu’à l’instant où nous sommes devenus ce que nous devons être. "
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Aujourd’hui, alors que je m’apprêtais à rentrer à la caserne, un soldat est venu à moi. Il avait fait le voyage de Mondsee pour me remettre toutes les lettres que j’ai envoyées à Nanni. Il s’est montré très pessimiste. Quand je lui ai raconté que papa m’avait conseillé de toujours emporter dans mon paquetage mes effets civils, et de me défaire au plus vite de mon uniforme si ça devait virer à l’aigre, il a pris fait et cause pour papa. Mais s’ils savaient où ils peuvent se les carrer, leurs conseils… 
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A la pensée que les enfants - , le bien le plus précieux du F., assurait - on , allaient être maintenant contraints de boire le vin que les parents dans leur déraison avaient tiré , je sentais monter en moi une froide colère .Je n’éprouvais en revanche aucune ombre de pitié pour les hommes âgés , ils avaient été dès le début , les plus fervents soutiens du régime , accueillants par de retentissants hourras chaque communiqué de victoire , ils avaient mené triomphalement la parade du pire , pour constater à présent , saisis de stupeur , que le sort des guerres ne se mesure pas dans les premiers mois , mais à la fin .
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Ces conversations ne menaient à rien et ne contribuaient au fond qu’à nous miner. Sans même tenir compte de ces différends avec mes parents, le bilan de ma vie était accablant sur le plan des relations humaines. Aussi me suis-je efforcé d’éviter un conflit ouvert. Mais j’ai compris qu’il me serait impossible, là, dans l’appartement de mes parents, d’être pleinement l’homme que j’étais devenu pendant mon absence. Je venais d’échanger l’enfer du front contre l’enfer familial.

Noël approchait. Cette année-là, seuls les ménages avec enfants en bas âge purent encore bénéficier de la carte permettant d’acheter des sapins. C’est dans le calme et le silence les plus parfaits que nous avons réveillonné devant un plat de riz au lait aux pommes. La façon la mieux appropriée de célébrer l’événement. Nous eûmes également droit à une alerte aérienne.

Entre Noël et le jour de l’An, nous avons reçu une carte de vœux de mon oncle Johann, le frère aîné de mon père. Du front, je lui avais fait parvenir à plusieurs reprises des paquets de tabac. Il déplorait de n’avoir plus de nouvelles de moi depuis un long moment. Oncle Johann commandait le poste de gendarmerie de Mondsee. À l’hôpital militaire, le capitaine qui occupait le lit voisin du mien m’avait soufflé : « Si tu en as la possibilité, tire-toi à la campagne avec armes et bagages. » J’ai arrêté ma décision à l’instant même où je lisais la carte de vœux, et décidé de suivre ce conseil : j’allais faire retraite dans un monde plus paisible.
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J’avais de nouveau la sensation de ne plus avoir barre sur moi-même. Je suis sorti de la ferme à toutes jambes, comme un possédé, et, m’appuyant des deux mains à la vasque de pierre, je me suis penché sur la fontaine gelée. Les visions d’effroi qui m’étaient familières m’ont une fois encore traversé et je me suis mis à trembler de tous mes membres. Familières n’était peut-être pas le mot juste, car tout ce que j’avais vécu pendant la guerre m’était demeuré étranger. Et cependant c’était comme si mon corps avait gardé l’empreinte de tout, comme s’il existait des événements dont nous ne nous remettons jamais vraiment, même si le quotidien semble peu à peu reprendre ses droits. 
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