Maurice Genevoix
EAN : 9782246009931
159 pages
Grasset
(30/11/-1)
4/5
29 notes
La boîte à pêche
Résumé :
Dans La Boîte à pêche (1926), la jubilation du pêcheur, sur les bords silencieux de la Loire entre ciel et roseaux, rejoint celle de l'écrivain, qui sait nous rendre sensibles sa joie et sa passion du champêtre. La Boîte à pêche, ou la célébration lyrique d'une certaine forme de bonheur.
Poétique, coloré et descriptif.
Bon, faut aimer la pêche à minima car il n'est question que de cela , quoique la Loire et son environnement en personnage central vaut le détour dans les méandres d'un temps perdu, révolu.
l'écriture suspendue, telle une mouche virevoltante , aérienne, nous capture, nous piège , nous appâte. Bailleul , Najard et les autres protagonistes resterons à coup sûr dans ma bourriche comme des mirages hameçonnés à mon imaginaire.
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La pêche exaltée par
Maurice Genevoix que tout pêcheur doit avoir absolument lu, sinon il continuera d'attraper des poissons sans comprendre la poésie de la pêche selon
Maurice Genevoix. Cela va des couleurs changeantes de la rivière aux irisations des chevesnes sur leur lit d'herbe dans le panier du pêcheur, en passant par le ventre des insectes qui éclate quelquefois lors de la mise en place de l'hameçon. Livre très poétique, dans la lignée de tous les beaux écrits de
Maurice Genevoix. Régal absolu.
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ce livre parle de pêche. je ne suis pas un inconditionnel de cette pratique.
mais par delà la pêche, l'auteur parle aussi de la Loire, d'une époque disparue.
ce livre est plein de poésie. j'aime le relire de temps en temps. et j'y re-découvre a chaque fois des détailles que j'avais oublier.
un livre que je recommande a ceux qui aiment la nature et veulent découvrir une autre époque.
ou la pêche était un plaisir enfantin et faisait partie de la vie de tous les jours au bord du grand fleuve.
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C'est très bien écrit. Les descriptions de nature sont superbes. Les histoires de pêche et de pêcheurs sont très bien narrées et on y apprend une foule de choses. Mais ce livre est à réserver aux pêcheurs, aux passionnés, aux connaisseurs. Pour les autres, c'est insupportable d'ennui, de redondances, de vocabulaire spécifique abscon et de cruauté.
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Un incontournable pour les amateurs de peche à ligne: ce livre est un classique indemodable à decouvrir !
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Des bonsoirs familiers l'escortaient,des questions bienveillantes,parfois un simple geste,plus parlant que toute parole.L'infirme ,au tournant de la rue,lâchait une de ses béquilles et l'interrogeait du poignet,feignant de soulever une ligne imaginaire. Bailleul inclinait la tête,souriait à la gamelle pesante,et souriait à l'infirme,sans rien dire.
C'était un heureux soir parmis les autres soirs.On lui disait à la maison:Dieu que tu sent mauvais,Daniel!Il était fier de cette puanteur iodée,la traînait après soi comme un glorieux stigmate.Il exultait aux lamentations de Clémence,se récriant devant les ablettes étalées:
-A l'heure qu'il est!Toutes ces saletés à éplucher !
Il répondait désinvolte et de mauvaise foi:
-Je les ai bien prise,moi,une par une!
On dînait dans le jardin,sous le cèdre.Les hirondelles rentraient au nid,les chauve-souris commençaient à voleter.De la cuisine venait une odeur de friture avec le grésillant vacarme de la poêle.
-Voilà tes bêtes ! bougonnait Clémence.Tu peux t'en fourrer jusque-là!
Il demandait :
-Est-ce qu'elles sont bonnes?
-Elles sont très bonnes.
Alors un sourire lui venait devant la croustillante friture:
-Dire que j'ai lu,papa,dans ton Larousse,que la chair de l'ablette est molle et peu estimée ! Sans parti pris,n'est ce pas? c'est un mensonge.
Sur les cailloux,l'eau mince sursaute,en vaguelettes innombrables à quoi s'accroche le soleil ;C'est un fourmillement de soleil,une danse éblouissante qui s'eparpille et s'atténue,se rallume et s'irise,tournoie au ras du fleuve,et brusquement s'éloigne en un redéploiement d'éventail .Sous l'eau mince,les galets roux tresaillent;ils roulent souplement,s'effilent,se soulèvent et nagent. Une épouvante les bouleverse,les chasse en éclatement de fuite,au choc d'une pierre qui roule sur le perré,au toucher sournois d'une ombre qu'allonge et déforme sur l'eau 'derrière les épaules d'un pêcheur,le soleil crépusculaire.
Najard maintenant est mort,d'avoir eu trois fils à la guerre. Jeanneret le compagnon d'enfance à été tué,médecin,devant Vauquois,une nuit qu'entre les lignes il s'avançait au secours des blessés. Bailleul,blessé de guerre,a revu bien souvent les yeux de Jeanneret,les yeux verts où pendant l'étude il aimait retrouver la transparence de la Loire estivale. Lui-même a bien failli mourir ;en certaines heures,il doute s'il est vivant. Avec une ferveur timide,il lui arrive de revoir la boite de Najard,et d'oser l'entrouvrir encore,de ses doigts qui tremblent un peu:des doigts gourds et blessants,de pauvres doigts infirmes. Comment toucherait-il à ces choses ,sans les flétrir,sans les tuer davantage. Que Najard et Jeanneret lui pardonnent. Mais son enfance,pourra-elle pardonner?
Ainsi songeant,on s'est laissé aller vers le sol;on s'est assis sur un banc de sable. C'est élastique et ferme,c'est frais à travers les vêtements.....Le buste se renverse,le dos s'appuie et pèse contre la terre.Toute la lumière,en avalanche,croule sur vous du haut du ciel,remonte et se suspend,brume aveuglante,voile rose,quand on ferme les yeux,à travers le sang des paupières.Qu'est ce qui résonne ainsi dans la conque des oreilles,glissement sur les rouches?Cela tourne amplement,vous soulève et vous porte;la grève,sous le corp étendu,vire et s'écoule comme un fleuve sans limites.
Comme elle est bonne,cette fatigue légère !
heureuse,cette fatigue que je suis et qui dérive avec le monde !Si je dormais,ce devrait être un rêve.
CHEVESNES
Une belle route au bord du coteau,large,droite,plantée de très vieux acacias. Le soleil se levait juste au bout,dans un azur pâle et blond. Ses rais allègres,d'un jet de flèches,traversaient de légers nuages qu'ils exaltaient de flammes roses.Ces nuages montaient,baignés d'une fraîcheur ardente,peu à peu s'effacaient et fondaient,se volatilisaient dans le rayonnement bleu du ciel. La naissante lumière bondissait et vibrait en trilles,comme un vol d'alouettes innombrables.
(Gardons)
https://www.laprocure.com/product/1049468/genevoix-maurice-rrou
Maurice Genevoix, illustrations Gérard Dubois
rroû
Éditions La Table ronde
« On craque pour ce livre illustré de rroû de Maurice Genevoix aux éditions La Table ronde. Une petite merveille illustrée par Gérard Dubois qui est multi-primé en tant que dessinateur pour le Newyorker et le New York Times entre autres. Évidemment, Maurice Genevoix, c'est celui qui a été connu et reconnu pour Ceux de quatorze où il décrivait ses blessures de guerre et la guerre en elle-même, qui est un texte majeur en littérature française, puis qui avait eu le prix Goncourt pour Raboliot. Et ce texte-là, magnifique, n'est pas seulement l'histoire d'un chat, c'est bien plus que ça... »
Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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