AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781027801214
130 pages
Le Castor Astral (11/10/2018)
3.61/5   9 notes
Résumé :
Pendant deux ans, l'auteur britannique Emily Gerard (1849-1905) se livre à une enquête sur les croyances et légendes de la mystérieuse région où son mari militaire fut envoyé. Vampires, esprits, sorcières, démons et autres créatures fabuleuses et terrifiantes font alors partie du quotidien. L'auteur décrit ici les innombrables stratagèmes permettant de les combattre et d'éviter les mauvais sorts, tout en peignant avec humour et affection un pays qu'elle a appris à a... >Voir plus
Que lire après Superstitions en TransylvanieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le Castor Astral nous donne régulièrement des petites perles vampiriques, et ce bouquin en est une. Superstitions en Transylvanie (2018) est signé Emily Gerard, une autrice écossaise mariée à un cavalier hongrois stationné en Roumanie (Sibiu). Elle donne une première description détaillée du sujet dans son article « Transylvanian Superstitions » à la page 136 du magazine littéraire anglais The Nineteenth Century de juillet 1885. L'article fut par la suite reproduit et développé dans son ouvrage The Land Beyond the Forest, publié en 1888. Il est évident qu'il s'agit de l'une ses sources de Bram Stoker. Je cite Emily Gerard :
« Et tant que je suis sur le sujet des orages, je pourrais aussi mentionner ici la Scholomance, une école censée exister quelque part au coeur des montagnes où tous les secrets de la nature, le langage des animaux, et tous les sorts de magie et charmes imaginables sont enseignés par le diable en personne. Seuls dix étudiants sont admis à la fois ; et quand le cours de l'apprentissage a expiré et que neuf d'entre eux sont libres de rentrer chez eux, le dixième est détenu par le diable en guise de paiement, et monté sur un Ismeju (dragon), il devient désormais l'aide-de-camp du diable et l'assiste pour « faire le temps », c'est-à-dire pour préparer la foudre. Un petit lac, infiniment profond, situé très haut dans les montagnes au sud de Hermanstadt, est censé être le creuset où est brassée la foudre, et par beau temps le dragon dort sous les eaux. »
Une citation à mettre au regard de celle de van Helsing :
« D'après ce que j'ai appris grâce aux recherches de mon ami Arminius de Budapest, il (Dracula) était de son vivant un homme remarquable, guerrier, homme d'État, alchimiste ; et l'alchimie représentait alors le plus haut degré de la science. Il avait une puissante intelligence, une culture sans égale, et un coeur qui ne connaissait ni peur ni remords. Il eut même l'audace d'assister aux leçons de Scholomance et ne laissa sans s'y essayer aucune branche du savoir de son époque. »
Précisons encore que la voyageuse décrit précisément le « canon » qui deviendra célèbre sous la plume de Bram Stoker :
« … Toute personne tuée par un nosferatu devient elle-même vampire après sa mort et suce le sang des innocents tant que son esprit n'a pas été exorcisé ; pour cela, il faut ouvrir sa tombe et lui enfoncer un pieu dans le coeur, ou tirer au pistolet à travers le cercueil. Un autre moyen de contenir un vampire dans sa tombe est de marcher autour de celle-ci en fumant à chaque anniversaire du décès. Pour les cas de vampirisme persistant, il est recommandé soit de couper la tête et de la replacer dans le cercueil après avoir rempli la bouche d'ail, soit d'extraire le coeur et de le brûler, puis d'éparpiller les cendres sur la tombe. »
On rappellera enfin, pour être complet que, Vámbéry a transmis à Bram Stoker les Histoires de la Moldavie et de la Valachie de Johann Christian von Engel (publiées au début du XIXe siècle) pour le roman Dracula : Stoker le cite à travers son personnage, Abraham van Helsing qui dit avoir été inspiré par my friend Arminius Vambery, of Buda-Pesth University.

Un excellent petit livre à mettre au regard de Où sont passés les vampires ? de Ionna Andreesco (Payot et Rivages, 1997, réédition en 2004), une véritable enquête ethnologique au coeur de la Transylvanie Profonde
Commenter  J’apprécie          20
Un recueils d'écrits ayant inspiré l'auteur de Dracula, alors même que la Transylvanie était rattachée à la Hongrie. Emily Girard se retrouve dans ces contrée méconnues du fait de la guerre et suite à l'affectation militaire de son époux. Transportée par les lieux et les légendes qui se transmettent de génération en génération, elle s'abandonne au plaisir de recenser ces superstitions des Roumains, peuple imaginatif et poète par essence. Chez eux les croyances sont élevées au rang de religion, perpétuées et propagées par les Tziganes et font office de loi dans bien des situations. Un témoignage et un recensement instructif, qui avait fait le bonheur des lecteurs d'époque et influencé un chef d'oeuvre de la littérature fantastique.
Commenter  J’apprécie          10
Un document très intéressant sur les coutumes transylvaines du 19eme siècle. L'auteur est externe à cette culture mais elle ne juge pas. Elle rapporte tout ce qu'elle voit, elle interroge des gens. Beaucoup d'histoires nous font sourire et nous semblent extrêmes mais c'est vraiment intéressant d'avoir ce type de témoignage. le livre se lit vraiment très bien.
Commenter  J’apprécie          10
La lecture de ce catalogue, avec ses catégories et sous-catégories, pourrait paraître austère. Mais si en effet sa narration est parfois aride, sa plume est raffinée et poétique, et ses riches illustrations ainsi que certaines anecdotes invraisemblables rendent le tout particulièrement ludique et, de manière surprenante, assez passionnant.
L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mais il serait particulièrement difficile de classer toutes les superstitions remarquables de Transylvanie, car il est probable que nul part en dehors du pays par-delà la forêt cette plante singulière, trompeuse et capricieuse ne s'épanouit avec autant d'obstination et d'étonnante diversité. C'est comme si démons, fées, sorcières et lutins au grand complet, chassés du reste de l'Europe par la baguette de la science, avaient trouvé refuge derrière les remparts montagneux de ce pays, certains d'y trouver un repaire sûr d'où défier pour un temps encore leurs persécuteurs. (p. 39)
Commenter  J’apprécie          10
Au moment de quitter la Transylvanie où j'avais vécu pendant deux ans, je me sentis tel Robinson Crusoé subitement arraché à son île déserte pour retrouver ses semblables. Malgré ce que me disent mes sens et ce que n'importe quel atlas confirme, je ne peux me défaire de l'idée que le pays que j'ai laissé derrière moi est une île en vérité – une île peuplée de compagnons étranges et incongrus, dont je me sépare avec un sentiment partagé de regret et de soulagement que je m'explique difficilement.
Commenter  J’apprécie          10
Afin de réconforter les mortels moins chanceux qui ne sont nés ni un dimanche ni au son des cloches, je me dois de préciser que ces insuffisances peuvent être en partie compensées et la clairvoyance de votre esprit aiguisée par la consommation de pain rassis, si bien que celui qui fait l'effort de ne se nourrir que de miches moisies au cours de l'année précédente aura peut-être, s'il survit à ce régime éprouvant, la bonne fortune de découvrir un trésor. (p. 118-119)
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : roumanieVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus

Lecteurs (15) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11123 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}