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EAN : 9782253262596
Le Livre de Poche (04/10/2023)
3.27/5   118 notes
Résumé :
Des passants se croisent dans un square, s'observent, se jaugent furtivement. Quelques jours plus tard, forcés à la réclusion, ils se trouvent confrontés à eux-mêmes, à leur vie intérieure et à la part d'inconnu, de vide ou de chaos qu'elle recèle. Un soir de pleine Lune qui transforme le ciel au-dessus de la ville confinée en un miroir ardent où fulgure la beauté des choses, chacun sent s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Sylvie Germain a bien observé dans son dernier livre tous ces gens comme vous et moi, calfeutrés ou prisonniers dans leur bulle en attendant, comme nous le faisons tous actuellement, des jours meilleurs. de nos bulles naît alors ces brèves de solitude.

Il y a beaucoup de personnages dans ce roman, au point que j'ai eu l'impression de lire une nouvelle différente a chaque chapitre. Mais c'est plus subtil. Ces personnages tournent, se détournent et semblent surtout tous prisonniers de leur être tout entier. Sylvie Germain dans sa bulle a posé son regard et son temps à 1M50 des autres pour les voir accueillir cette solitude ou la haïr.

Une mère seule dans un hôme qui s'éteint faute au confinement, faute de ne plus voir son fils. Une jeune femme qui se questionne sur l'amour et le désamour quand le silence recouvre les balises sanitaires.
Tant et plus. Tous comme nous.
Certains s'éveillent, d'autres se meurent.

Une réalité difficile que nous vivons tous mais qui ne se veut pas lourde dans Brèves de solitude. L'écriture est fraîche, pleine, à demi mot, à la fois philosophique, surprenante.

Personne n'en veut plus de cette crise sanitaire. Mais il faut bien que quelque chose de bien surgisse de ces trop longs mois sombres. Brèves de solitude en est l'exemple.
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C'est la première fois que je lis Sylvie Germain… et d'après mes curiosités en attente, je ne suis pas sûre qu'il faille commencer par celui-ci , pour aborder son univers ; J'ai toutefois savouré ce dernier ouvrage avec ces portraits ; tous ces personnages que l'on croise dans un square, vieux , jeunes, seuls, accompagnés (le plus souvent seuls, ceci dit), de tous les milieux sociaux… jusqu'au jeune homme perdu, S.D.F…

il est question de « nos solitudes urbaines »… communes, éternelles… et dans la seconde partie, alors que le 1er confinement est décrété sur tout le pays…on ressent ces mêmes solitudes, différemment... avec une âpreté, une sensibilité écorchée vive. Tout s' exacerbe dans un contexte exceptionnel...

On retrouve les mêmes personnages et d'autres…on les accompagne dans leur nouveau quotidien, comment vivent-ils cet enfermement subit ? Augmentation de leur solitude jusqu'au désespoir (Comme Serge,fils aimant et attentionné, qui du jour au lendemain ne peut plus rendre visite à sa mère, en EHPAD. Il trouvera des astuces pour garder le lien, envers et contre tout)…ou l'émergence d'un autre manière d'appréhender le quotidien, des petites lumières survenant comme ce merveilleux Merlin [Xavier ], ex prof de dessin, qui reprendra le dessin pour son plaisir, et pour donner des cours de dessin à une enfant de ses voisins, Lola, 7 ans [Et combien cela va transformer la vie de l'un comme de l'autre ]. C'est ainsi que la « gamine » , décide de surnommer son voisin-professeur, Merlin , comme l'Enchanteur…Ces deux-là nous font chaud au coeur et « au moral »…
« Merlin
A présent il voit chaque jour la fillette, en fin de matinée. Il a renoué avec son métier d'autrefois, pour elle seule. Il lui enseigne le dessin, l'art des couleurs, il lui montre des reproductions de tableaux, les lui commente, chacun dans sa cage à quelques mètres de distance. Les parents de Lola sont ravis, pendant ce temps ils n'ont pas à s'occuper d'elle, et surtout ils voient combien leur fille prend plaisir à ces cours informels, elle passe ensuite des heures à dessiner, colorier, inventer des histoires qu'elle soumet, une fois achevées, à Xavier, qu'elle appelle Monsieur Merlin, comme l'Enchanteur qu'elle a découvert dans un dessin animé. Cette légende l'émerveille car le magicien a le don de se métamorphoser en oiseau , de parler avec les arbres, les éléments, les animaux, de voyager dans le temps, de se rendre invisible dans un pommier, et il vit en union avec la forêt. Elle aimerait devenir à son tour un oiseau , ou un nuage, ou un arbre marcheur pour quitter l'appartement, retrouver ses camarades, revoir ses grands-parents, aller à la campagne, à la mer. (p. 107)”

Remarque impromptue au fil de mes pensées : un peu étonnée d' une idée singulière de l'auteur ,qui dans son procédé narratif, alterne la description, le caractère, la vie précise de personnes nommées, avec un prénom, une couleur et puis, l'Impersonnel , le flou indistinct, tels »L'individu, le bizarre, le pathétique, l'importun, le semblable, le quelconque, l'indéfini… »

Entre profonde tristesse, colère, rage, frustrations multiples et variées, de belles histoires d'empathie et de solidarité… Une lecture bienveillante, contrastée comme la Vie, comme le quotidien que nous vivons depuis près d'un an…roman ayant le grand mérite de ne pas faire dans le catastrophisme, ou la dramatisation à outrance et de laisser ces « fameuses fenêtres » tant aimées par « notre » professeur de dessin, Merlin, L'Enchanteur [Xavier ], ouvertes !…

Cela ne fait pas oublier les drames quotidiens ; celui du SDF, totalement esseulé, ou de la veuve, qui prend conscience qu'elle est passée à côté de sa vie, ou le voisin antipathique, le devenant encore plus , lorsque se confirme sa violence envers ses proches, dans le privé… Mais restent le sourire, les élans spontanés… et puis les personnalités comme Xavier, lesquelles par leurs élans, leur faculté à créer du Positif… parviennent à alléger, illuminer un quotidien anxiogène…De fines observations de « notre société humaine »…
Un beau moment comme une sorte de pause chaleureuse, ouverte, tournée vers les autres…entre visages familiers et inconnus ! Je pense soudainement, en guise de « mot de la fin » , à un autre ouvrage d'un auteur, que j'affectionne particulièrement, Jean-Louis Fournier, avec son « Je ne suis pas seul à être seul »…

[*****P.S : J'ajoute , après ces lignes, une demande « hors-sujet » : Je sollicite les lecteurs assidus de Sylvie Germain, pour avoir un conseil quant au texte le plus « éclairant » pour entrer dans son style et son univers, la toute première fois, considérant celui- ci, tout à fait à part, dans son parcours ?]***** j'allais oublié , j'en ai lu un seul, avant celui-ci, il s'agissait d'une sorte d'essai fort intéressant sur l'écriture, "Les Personnages" [Gallimard, collection L'Un et l'Autre ]
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Brèves de solitude ressemble plus à un exercice de style qu'à un roman. Un ouvrage qui a peut-être passionné davantage l'écrivain que le lecteur. Il est vrai que j'apprécie peu les structures éclatées même si l'écriture est exceptionnelle.
Raconter des tranches de vie de plusieurs personnages même s'ils partagent un point commun présente un inconvénient : certains personnages sont attachants et j'aurais aimé continuer l'histoire avec eux, d'autres sont falots et je me suis un peu ennuyée.
Le point commun qui réunit tous les personnages est un square, puis les appartements ou le quartier, les mêmes personnages y sont confinés, chacun le vivant à sa façon.
Beaucoup de thèmes sont abordés dans cet ouvrage : le harcèlement scolaire, le drame des personnes âgées isolées dans leur maison de retraite, ainsi que celui des jeunes filles vendues. Beaucoup trop de thèmes pour qu'ils marquent, à l'exception du sans-abri (Lui), peut-être parce que davantage de chapitres lui sont consacrés, de très courts chapitres, mais qui reviennent régulièrement.
Un livre intéressant, mais sans plus.


Lien : https://dequoilire.com/breve..
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Déception que ce roman de Sylvie Germain dont j'aime généralement la plume notamment l'étonnant à la table des hommes
ici, dans ce qui est un des premiers romans post confinement, on est plus dans un recueil de nouvelles avec le portraits de personnages hauts en couleurs qui se croisent et qu'on va retrouver dans une seconde partie du livre tous confinés chez eux à cause d'un méchant virus
et que la Covid-19 ne les condamne à la réclusion.

Sylvie Germain dresse les portraits de ces individus
s'interroge sur les relations sociales aujourd'hui notamment face à une situation d'urgence comme la pandémie .

On voit qu'elle essaie de sonder le coeur de ces hommes et femmes d'aujourd'hui, mais l'ensemble sonne trop artificiel, trop plaqué, et reste trop en surface pour convaincre totalement. On a l'impression que Sylvie Germain a souhaité finaliser ce roman pour être une des premières à parler du bouleversement lié à la crise sanitaire et du coup a manqé un peu de recul et de profondeur pour son projet plus excitant dans l'idée que sur le papier...

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Dans un square à Paris, des personnes aux occupations différentes passent un moment et s'ignorent.
Voilà la première partie
Ensuite, c'est le confinement et on retrouve la plupart de ces personnes enfermées chez elles.
Quelle fine analyse des caractères, des comportements.
Avec ces mesures psychologiquement éprouvantes, voire inhumaines, chacun vit la solitude imposée à sa manière.
Avec son caractère, avec son vécu, avec ses sentiments........
Malgré la pesanteur de la situation, Sylvie Germain
ne nous décrit pas ces situations plus ou moins lourdes avec pessimisme.
Pudeur, sensibilité, retenues..... elle effleure.
Et la poésie de son écriture fait que tous ces cas bouleversés dans leur quotidien, même s'ils reflètent notre société actuelle et morose, on accepte d'en lire l'histoire.
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critiques presse (4)
LePoint
25 mars 2021
De ce virus qui tue les relations sociales, l’autrice et philosophe parvient à faire naître de poétiques « Brèves de solitude », bulles de vie malgré tout.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeSoir
01 février 2021
Des personnages dans un square. Qui se croisent, s’observent. Quelques jours plus tard, ces mêmes personnages chez eux, en confinement, confrontés à eux-mêmes. C’est le dernier et très beau roman de Sylvie Germain, « Brèves de solitude ».
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeParisienPresse
18 janvier 2021
«Brèves de solitude», de Sylvie Germain, le premier grand roman du confinement
Prix Goncourt des lycéens de 2005 pour «Magnus», l’autrice publie un roman écrit en deux mois au printemps 2020.
Lire la critique sur le site : LeParisienPresse
LeFigaro
15 janvier 2021
Dans son nouveau livre Brèves de solitude, la romancière met en scène des personnages qui se toisent dans un square.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Guillaume

Sa passion pour les langues mortes ne la détourne pas des vivantes, surtout de celles en train de s'inventer. Elle fait feu de tout vocable et trouve de l'intérêt dans chaque système d'expression, des écritures hiéroglyphiques et cunéiformes aux graffiti, tags et pochoirs. Elle voudrait avoir plusieurs vies, moins pour apprendre toutes les langues existantes que pour tenter de ressusciter celles qui se sont éteintes et de revivifier les survivantes en voie de disparition, dont le nombre lui donne le vertige. Il envie la souplesse de sa fille qui se meut avec aisance dans tous les temps, des plus anciens jusqu'au présent. Elle est une multi-contemporaine, alors que lui est un in-contemporain, en retard sur son temps; pire, en discorde avec lui. Il est encore assez jeune pourtant, il n'a qu'une petite quarantaine et en apparence il fonctionne plutôt bien dans la société où il vit et travaille, mais il s'y sent mal. Il n'aime pas son époque, sa perpétuelle agitation, et surtout l'usage outrancier qui y est fait de la technologie . Il a d'autant plus d'aversion pour celle-ci qu'il la maîtrise mal, il a décroché depuis longtemps et n'essaie même pas de rattraper son retard tant cet apprentissage l'assomme. (p. 25)
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Merlin

Le reste du temps, il dessine moins qu'il ne lit ou plutôt qu'il n'étudie des peintures représentant des fenêtres. Elles sont légion, ce motif ayant inspiré nombre d'artistes au cours des siècles, mais les tableaux qui retiennent son intérêt ne sont pas ceux qui utilisent les fenêtres comme des ouvertures sur l'extérieur, rue, jardin, mer, paysage, ciel, ni comme des cadres pour mettre en valeur un personnage ou un chat contemplatif, ce sont ceux dont le sujet est la fenêtre seule, dépouillée de tout élément décoratif et narratif, et close. (...) Parmi ses préférés, il y a les tableaux de baies vitrées et de blanches entrouvertes sur des chambres ou des corridors vides de Vilhelm Hammershoi, purs poèmes visuels, - Le Soleil dans une pièce vide- d'Edward Hopper, ode géométrique au rien, -Les Persiennes vertes -d'Albert Marquet. Ce dernier le touche particulièrement sans qu'il sache bien pourquoi. Ce n'est pas le plus beau de Marquet, il est d'une grande sobriété, monochrome-une déclinaison de verts, du foncé au jaune ocreux et ivoire (...) L'émotion tient peut-être au fait que Marquet a peint ce tableau vers la fin de sa vie, un tableau pauvre qui dit juste, à voix ténue, une dernière fois, sa passion pour la lumière dont le secret demeure intact. (p. 113)
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Enfermées–c’est pourtant bien ce qui advient aux personnes parvenues à un grand âge, ou atteintes d’une maladie totalement invalidante, comme le sont les pensionnaires de l’établissement où réside sa mère. Un enfermement gigogne: dans leur corps impotent, dans les douleurs dont elles sont percluses, dans leur solitude, voire leur abandon, dans le fatras de leurs souvenirs rongés par les mites de l’oubli… et au bout de la série, tout au fond de la matriochka, la dernière poupée, minuscule et insécable, la mort.
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Joséphine

(...) mais elle a francisé son prénom, tout comme le père d'emile, arrivé en France dans les débuts du siècle dernier, avait converti son nom karoly Molnar en Charles Meunier, et choisi ensuite pour son fils le prénom d'Emile, non en l'honneur de Zola comme cela arrivait chez certains émigrés saluant ainsi la mémoire de l'auteur de -J'accuse! -, mais en l'honneur d'Emile Littré, dont Molnar alias Meunier admirait l'étendue des connaissances et la diversité des activités: médecin, journaliste, philosophe et traducteur, écrivain, linguiste et lexicographe, homme politique, républicain, agnostique et franc-maçon. Charles Meunier était fier de posséder une vieille édition du fameux Dictionnaire de la langue française en quatre volumes reliés en cuir bordeaux avec lettrage et petits ornements dorés. C'était dans ce temple de la langue qu'il avait perfectionné son français, langue qu'il maniait avec une érudition et des préciosités étonnantes, mais toujours avec un très fort accent, ce qui lui donnait un charme singulier. (p. 17)
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Merlin

Jules est soucieux, et son inquiétude est à tiroirs multiples, il redoute l’avenir tant pour ses parents que pour lui-même, tant pour la société que pour l’ensemble de la planète, tant pour les humains que pour les animaux. (…) il aimerait être rassuré, mais non par des mensonges, des propos vagues. Xavier peine à trouver des paroles qui ne soient ni alarmistes ni lénifiantes ou explicatives à bon compte , et cela relève d’un funambulisme mental. (p. 112)
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Vidéo de Sylvie Germain
Lecture de Sylvie Germain : une création originale inspirée par les collections de la BIS.
Ce cycle est proposé depuis 2017 par la BIS en partenariat avec la Maison des écrivains et de la littérature (MéL). Un mois avant la restitution, l'écrivain est invité à choisir un élément dans les fonds de la BIS. Lors de la rencontre publique, « le livre en question » est dévoilé. Chaque saison donne lieu à la publication d'un livre aux éditions de la Sorbonne "Des écrivains à la bibliothèque de la Sorbonne".
Saison 5 : Jean Lancri, Gaëlle Obiégly, Sylvie Germain et Michel Simonot
Captation, montage et générique par Corinne Nadal
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