AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 2126 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un titre énigmatique et une histoire qui commence à Paris par la lettre féroce que Bernard envoie à son père adoptif ; il vient d'apprendre qu'il est un « bâtard », selon la terminologie de l'époque. Fracassant début de roman dont il ne faut pas attendre d'autre conséquence que la liberté qu'elle octroie au jeune homme en coupant tout net les ponts avec sa famille. Renverrait-elle à celle que prend l'auteur avec la composition de ce roman si peu orthodoxe ? La première partie se noue, au moment de leur baccalauréat, autour de Bernard et Olivier auxquels se joint bientôt Edouard, plus âgé, qui arrive d'Angleterre. le livre commence par prendre forme autour du journal d'Edouard découvert par Bernard dans la valise qu'il lui a subtilisée. Il est ensuite bien délicat de rendre compte de toute la série d'événements simultanés affectant les trajectoires individuelles des personnages dans ce roman à tiroirs.

Même l'enquête, évoquée en filigrane concernant une affaire de maison close et un réseau de fausse monnaie écoulée par une bande de lycéens (animée par Georges le frère cadet d'Olivier), n'est qu'un écran. C'est une piste se profilant parmi d'autres dans un mille-feuille d'histoires alambiquées qui se juxtaposent ou s'entrecroisent et dont ne sont pas exclues allées et venues entre présent et passé mais dont les tenants et les aboutissants importent peu. Des nombreux personnages qu'on y rencontre tous, peu ou prou, sont à un moment donné principaux puis secondaires ou vice-versa, mais ceux d'Edouard, l'écrivain en train d'écrire, et de Passavant, le dandy mondain, qui se pique de littérature, auteur de «La Barre fixe», représentent chacun un pôle nettement plus identifiable autour duquel gravitent leurs satellites.

La deuxième partie du roman, en Suisse (Saas-Fé) fait apparaître de nouveaux personnages (Boris et sa psychanalyste) et toujours plus de complexité puisqu'il s'avère que le journal d'Edouard, connu au début grâce à Bernard, n'est que la préhistoire d'un roman en gestation : « Les Faux-Monnayeurs ». Roman futur d'Edouard dans le roman présent d'André. Ainsi Gide embarque-t-il le lecteur dans les arcanes de sa création littéraire avec toutefois assez de recul et d'ironie, décelables dans les propos verbeux qu'il prête à Edouard (2ème partie, chapitre 3), pour faire penser qu'il ne prend pas forcément au sérieux sa propre tentative romanesque. du coup la fausseté de la monnaie qui s'écoule dans le roman peut prendre une tout autre signification. Parabole mettant en jeu les fondements de l'écriture ? Au royaume du faux chacun règne ici en maître : Edouard et Passavant l'illustrant à merveille avec leur appétence pour l'artifice ou la phrase creuse. La littérature n'est-elle finalement qu'une forme d'illusion, de fausse-monnaie ? On sent bien que ce questionnement traverse la composition. La troisième partie se déroule à la pension Vedel, où le jeune Boris, venu retrouver son grand-père, trouvera une fin tragique (issue d'un fait divers réel relevé par Gide). Rien ne s'achève mais tout se transforme, se poursuit en apparence, dans ce vrai/faux roman. Gide jauge et examine aussi ses personnages, leur façon de fonctionner dans le récit et, comme s'ils lui échappaient presque, semble prendre le lecteur à témoin de leur autonomie. Roman nouveau ou nouveau roman, on ne sait, mais Gide novateur sûrement.

On fait tout aussi bien de se laisser porter par la vague d'énergie qui traverse les dialogues dans un flot ininterrompu de théories et de réflexions échangées entre les personnages (sur l'homosexualité, l'éducation, le couple, la paternité, la création littéraire, l'amour, le mariage, les femmes etc.) ; lecture très tonique sur ce plan là. La nouveauté de la construction autorise peut-être Gide à faire de l'homosexualité un des sujets majeurs du livre. Les multiples départs d'intrigues sont autant de prétextes, dans cette composition en abyme, lui permettant de dévoiler en creux ce qui doit rester discret : l'amour entre personnes de même sexe et l'ambivalence des sentiments. Dans cet espace conquis sur les conventions on aurait d'ailleurs pu espérer que les personnages féminins s'émancipent aussi du schéma traditionnel or c'est tout le contraire : piégées par le mariage elles sont soit dévouées à leur mari et leurs enfants, soit lâchées par leurs amants ou résignées comme Laura, la femme du pasteur Vedel, et Pauline, la mère d'Olivier, seule Sarah s'en tire un peu mieux. On reste en 1925 tout de même !

Une bonne relecture. Suscitant réflexions - intérêt majeur du livre. Une phrase de G. Painter en conclusion : « le but visé par les Faux-Monnayeurs n'est pas de transmettre une monnaie, même authentique, fabriquée par Gide, mais de permettre au lecteur d'accéder à son indépendance en frappant la sienne »
Commenter  J’apprécie          340
Qu'on apprécie ou pas l'homme qu'il fut, Gide, même de nos jours, demeure un écrivain incontournable. Tout d'abord à mon sens parce que, à sa manière, il tenta d'innover. Ne peut-on pas voir en effet dans "Les Faux-Monnayeurs" un roman précurseur de l'esthétique - ou de l'absence d'esthétique - du "Nouveau Roman" ?
Résumer l'intrigue de ce livre qui n'est pourtant pas un pavé est voué à l'échec. Disons que, en gros, le rejet de la famille si cher à son créateur et l'homosexualité constituent la trame du récit.
Bernard Profitendieu - on reconnaît bien là l'acidité gidienne - vient de découvrir qu'il n'est pas le fils de son père. Il faut dire que, déjà, ses relations avec celui-ci ne sont pas des meilleures puisqu'elles se placent sous le signe du mépris. Exalté comme on l'est souvent à l'âge de 17 ans, il décide sur le champ de quitter l'appartement familial après avoir laissé une fort belle lettre à son père avoué. Et il demande un asile provisoire à un ami de lycée, Olivier Molinier, qui, lui, est amoureux de son oncle Edouard.
Comme Bernard a besoin de gagner sa vie, Edouard l'engage en tant que secrétaire particulier et tous deux s'en vont en voyage, laissant derrière eux un Olivier délaissé et jaloux qui, comme en représailles, se laisse séduire par le comte de Passavant, un dandy pédéraste qui tient assez de Dorian Gray mais un Dorian bien plus stupide (et bien moins beau garçon) que l'original.
Sous cette influence détestable, Olivier s'aigrit, devient violent, brutal, méchant même. Gide en profite pour nous le représenter à une soirée littéraire où il croise Alfred Jarry et quelques autres - et ce moment-clin d'oeil est un véritable petit régal. Fort heureusement, Edouard, qui fait partie des invités, parvient à récupérer son neveu et ...
... et tout se termine bien - quoique de façon assez a-morale - sauf pour le personnage de Boris, un jeune garçon qui sert en quelque chose à Gide, éternel torturé, de victime expiatoire.
Mais plus que l'intrigue en elle-même - ou plutôt des intrigues car plusieurs autres viennent se greffer sur le tronc central - c'est l'habileté avec laquelle Gide entremêle le tout et la décision avec laquelle il applique le procédé de la mise en abîme qui retiennent l'attention du lecteur. L'oncle Edouard en effet se propose d'écrire un roman qui s'intitulera ... "Les Faux-Monnayeurs" et, çà et là, des extraits de son journal personnel s'intercalent dans un récit qui n'est linéaire qu'en apparence. Et à cette première "mise en abyme", s'ajoute celle de l'Auteur qui intervient au chapitre VII de la deuxième partie et qui semble bien être Gide lui-même.
On affirme souvent que "Les Caves du Vatican" constitue le chef-d'oeuvre de Gide - je suis assez de cet avis-là. Mais ce serait une erreur de passer auprès d'oeuvres comme "Les Faux-Monnayeurs" qui montre bien la volonté de l'auteur de rompre - en tous cas d'essayer de rompre - avec le récit classique tel que l'avaient laissé les grands auteurs du XIXème siècle. Sachant cela, il est sans doute plus facile de comprendre pourquoi "La Recherche ..." - avec ou sans vertèbres Wink - n'a pas "accroché" Gide à la première lecture. ;o)
Commenter  J’apprécie          220
« Les Faux Monnayeurs », un roman d'André Gide que mon entourage ne m'encourageait pas à lire. Mais, dans le cadre de ma participation au Challenge Pyramide III organisé par Babelio, je me suis lancée !

Le fil conduteur est l'histoire, ou les histoires, de deux lycéens, Olivier et Bernard, ainsi que celle d'Edouard, l'oncle d'Olivier, écrivain, qui décrit son cheminement vers l'écriture d'un roman d'un genre totalement nouveau, complètement innovant. Autour de ces trois personnages principaux, gravitent beaucoup d'autres, qui s'entremêlent, s'entrechoquent pour nourrir l'intrigue.

C'est un roman complexe, qui n'est pas toujours facile à lire, un français un peu plus « ancien », des longueurs, des histoires qui s'entremêlent et pouvent parfois perdre le lecteur.

Ce roman ouvre la réflexion sur l'homosexualité.

Il traite également du métier de l'écrivain. de la difficulté qu'il y a à écrire quand l'on veut sortir des chemins tracés.

Même si cette lecture m'a pris plus de temps que d'ordinaire, j'ai aimé côtoyer tout ce petit monde.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai terminé la lecture de ce roman il y a quelques jours et je n'arrive toujours pas à m'en faire une idée claire et une appréciation juste. Au début j'étais emballé avec la prise de position de Bernard et sa décision de quitter le foyer familial et les raisons qui le poussaient à le faire. le personnage de Vincent était intéressant lui aussi ainsi que bien d'autres. Je me disais voilà un roman sur le mensonge, l'hypocrisie, le non dit et leurs conséquences. MAIS arrive Édouard et là il me semble que tout dérape et on glisse, il me semble, dans un roman psycho-philosophique un peu barbant auquel je trouvais peu d'intérêt peut-être parce que je n'y comprenais rien.Puis vers la fin l'intérêt revient aussitôt que Georges et ses copains entrent en scène et que les situations réelles prennent le pas sur les considérations philosophiques. ainsi je me retrouve avec un gros point d'interrogation face à ce roman et une appréciation en demie teinte. Peut-être un jour comprendrai-je où Gide voulait en venir avec ce roman mais pou cela il faudra que je le relise. Certains livres révèlent leurs secrets à la relecture.

Commenter  J’apprécie          82
Roman aux multiples lignes d'interprétation, Les faux-monnayeurs fourmillent de thèmes abordés et se révèlent un roman ardu tant par la densité des idées exposées que par une narration tortueuse oscillant du journal intime au dialogue. Parmi les thèmes que j'ai su percevoir, le roman du roman est peut-être l'un des premiers et sûrement celui qui m'a le plus intéressé. Outre le journal intime d'un écrivain qui cherche sa voie pour écrire les faux-monnayeurs, Gide donne vie à une galerie d'écrivains comme celui à la mode et dont seule la notoriété du moment compte, celui à la recherche de nouvelles voies d'écriture et éternellement insatisfait, l'apprenti poète, l'écrivain cynique, absurde, désabusé et souvent alcoolisé. Si l'occasion se présente, ces représentants du monde littéraire échangent leurs vues artistiques qui sont reliées à une pensée, à une mode, à une philosophie. Cet aspect du roman est celui qui m'a semblé le plus intéressant et m'a permis de mener cette lecture à son terme.
En effet, les autres thèmes m'ont apparu beaucoup moins intéressants comme la relation platonique du maître écrivain avec l'éphèbe en apprentissage. Selon Platon dans le Banquet,l'amour du maître pour l'apprenti n'a de valeur que s'il a pour fondement d'éduquer et d'élever à un niveau supérieur l'adolescent et s'oppose donc à celui qui souhaite juste profiter et prendre son plaisir. Cette opposition en filigrane est une des composantes de la critique de la société de l'entre deux-guerres. Mais cette analyse des moeurs ne fait plus écho avec notre époque : les relations, pédérastiques et pédophiles à la fois, sont traitées avec un tel détachement que cela rend l'ensemble bien fat et beaucoup moins explosifs qu'elles ne devaient le paraître à l'époque. Et ne parlons pas des femmes qui n'ont qu'un rôle bien secondaire et au mieux de faire valoir de leurs fils, maris, frères etc … Cela frôle la misogynie tant le manque d'intelligence marque la gente féminine …. Les hommes sont un peu plus consistants, conséquents et ce d'autant plus s'ils sont jeunes : l'adolescence semble être l'âge d'or même s'il est le plus dangereux et déjà corrompu en partie par l'imminence de l'âge adulte … Mais c'est une période courte car bien souvent cet adolescent se presse de rentrer dans le rang s'il ne cherche pas à mettre fin à ses jours …
Il y a bien des faux-monnayeurs dans le sens premier dans ce roman mais ce n'est que la partie congrue de l'ensemble. Est-ce-que les « vrais » faux-monnayeurs ne seraient pas ceux qui ne donnent pas le change, qui rebroussent chemin à mi-distance, qui pensent sans agir… Sûrement … du moins c'est mon interprétation finale …
Il y a bien donc critique d'une certaine littérature et aussi d'une certaine société. Mais au passage de la carte bancaire, les considérations et théories relatives au roman du roman m'ont semblé les seules qui ont donné leur réel dividende. le reste ne m'a semblé que monnaie de singe…
Commenter  J’apprécie          80
Gide, au-delà même de l'anecdote de fausse monnaie, semble percevoir une rupture consommée entre le signe et la chose. Il a le sentiment net en ce début de XXe siècle que le langage de son temps, comme la convertibilité des espèces, est irrémédiablement atteint, que l'écriture a perdu de sa disponibilité ancienne au dévoilement des choses humaines. Son roman, « Les faux-monnayeurs», parait prendre acte d'une certaine impuissance du langage. Aussi, l'écrivain tente de corriger ses défauts, de porter remède à l'inadéquation des mots et de dépasser le parler ordinaire.


Gide dans cette oeuvre met en cause les prétentions explicatives du réalisme en littérature et de la toute-puissance de l'auteur. Dès l'entame de lecture, le liseur est convoqué par Gide, il est partie prenante du roman et sa participation est impérativement requise. Il est en effet confronté sans cesse à l'incertitude des faits et des interprétations, aux dissonances et aux écarts du récit. Les idées sont exprimées en fonction des personnages dont elles sont psychologiquement indissociables. le style de Gide, pas sans quelques joliesses, tics de langage et expressions surannées, est ainsi remarquablement accordé aux différents protagonistes (jeunes, vieux, notables, lycéens, etc.). Avec les intrigues parallèles, les longs dialogues d'idées, les évènements de différentes natures, les incessants retours en arrière, les points de vue successifs, c'est une esthétique du discontinu, du contre-pied et de l'arbitraire qui est proposée. Chaque chapitre pose un nouveau problème, il est une ouverture, une direction, une impulsion, une jetée en avant de l'esprit du lecteur. Il fait ici l'expérience (cubiste) de lectures successives et décomposées de l'oeuvre en segments articulés.


Gide parait douter fondamentalement avec « Les faux-monnayeurs » de la forme et de l'efficience du roman. Il semble refuser toutes les lois habituelles du genre et proposer tout au long des chapitres une sorte d'anti-roman. le narrateur peut ici en effet intervenir pour fixer des directions nouvelles ; il peut, percevant l'autonomie des personnages, hésiter, donner son avis et être contredit par le récit. La présence d'Édouard (l'écrivant) dans ces pages peut être également plus insistante que celle du narrateur. Les inserts de lettres et d'extraits de son journal intime permettent ainsi d'introduire un narrateur en second palliant aux limites des forces humaines, des capacités d'intervention et de réflexion d'un unique individu. le journal intime renvoie à l'introspection, aux choix arbitraires, instantanés, libres et subtils du diariste. Il impose certains de ses traits au récit et le récit à son tour semble modifier le journal intime. Il raconte des parties de l'histoire, aussi est-il dans « Les faux-monnayeurs » un des guides possibles de lecture.


Le roman apparait toujours suspect d'affabulation. Aussi, dès avant 1900, Gide confie sa prédilection pour l'écriture en abyme. le récit en construction dans le journal intime, permet, seul gage de la vérité psychologique à côté du général objectif de l'art, de faire surgir du virtuel. Il y a un chassé-croisé incessant dans le livre du récit et du journal. le roman utilise la réflexion et la fragmentation propre au journal pour multiplier les effets de convergence-divergence, les éclats, les superpositions et les sautes de sens. le personnage, Édouard, est un pseudo auteur qui s'interroge, qui échafaude des théories et qui accumule des matériaux pour un livre qui pourrait être « Les faux-monnayeurs ». le travail du diariste est un exercice de littérature qui se laisse voir, une préparation à l'écriture, une oeuvre qui s'invente peu à peu. le livre de Gide, comme on peut l'apercevoir, n'a pas un centre unique, une perspective centrale ; elliptique, il a deux foyers : l'évènement extérieur objectif et l'effort intérieur d'Édouard subjectif. Ce double foyer est un principe de déstabilisation du récit, qui permet à Gide d'adjoindre un commentaire critique, intime à l'ouvrage.


Avec cette oeuvre complexe, anhistorique, le lecteur de Gide est confronté durement à l'ordre social et familial bourgeois. Les pères, faux pour Bernard, dévoyé pour les Vedel, trahissent ici leur fonction. Les couples hétérosexuels, Vedel, Profitendieu, Molinier, Lapérouse, Laura-Douvier-Vincent, Vincent-Lilian … vieux, jeunes, enfantins … las, adultères ou bien diaboliques sont toujours défaits. Les fils de très bonnes familles, acquis aux réquisits de la morale, du diplôme, de la culture et de la rente, sous haute protection familiale, chahutent la génération précédente. Rien là que d'ordinaire. Moins commun, le diable assurément est à la manoeuvre dans toutes ces pages. Édouard, double de papier de Gide (tout ramène à l'histoire personnelle du prix Nobel dans ce livre), semble avoir dépassé une crise religieuse et revendiquer pour lui-même une dimension de perversion, de péché et de soi-disant authenticité. Il manipule sans cesse. Pour Gide, le Diable en effet témoigne de l'insondable qui gît au sein de l'humain. Écrire « Les faux-monnayeurs » c'est pour lui complaisamment s'associer à la voix du mal, la faire sienne, s'intégrer à son jeu, toute cruauté acceptée. Il n'y a pas d'oeuvre d'art sans collaboration du Démon nous dit-il. le livre est construit autour du goût des jeunes garçons. L'homosexualité et la pédophilie ( pédocriminalité) semblent bien être les moteurs de l'écriture des « Faux-monnayeurs ». le roman a été probablement écrit à l'adresse de Marc Allégret. Gide n'avouait-il pas à Madame van Rysselberghe en 1916 : « Je ne peux avoir d'amour que pour les jeunes garçons » ? « Les faux-monnayeurs » est incontestablement une grande oeuvre , extrêmement intelligente et perverse, qui vous met irrépressiblement mal à l'aise.
Commenter  J’apprécie          63
Pour moi, Gide était synonyme de modernité, aussi, j'ai été très surprise par ce style somme toute très classique. La modernité est dans la construction, sorte d'autobiographie dans le roman. Malheureusement, j'ai trouvé que cela alourdissait ce texte qui n'en avait nul besoin. L'histoire est assez terne et peine à nous passionner. C'est dommage, le début est très prenant, malheureusement, le texte s'essouffle sur la longueur. Une lecture à laquelle je reconnais ben des qualités mais qui ne m'a pas franchement emballée.
Lien : http://madimado.com/2013/04/..
Commenter  J’apprécie          40
Grosse déception. J'ai beaucoup aimé le début presque homoérotique entre Bernard et Olivier. J'ai adoré le personnage de l'écrivain Edouard qui cherche à écrire un roman sur un roman qui s'écrit sans jamais raconter l'histoire. le personnage de Passavant m'a fait penser à des auteurs populaires qu'on peut connaître encore aujourd'hui. Et puis... et puis plus rien. Rapidement, les innombrables intrigues tournent sur elles-mêmes. Ce qui a été ouvert reste en suspens et, à la fin, n'est pas refermé. Des interrogations sont énoncées, mais aucune réponse n'est apportée. Finalement, le roman est libre de toute interprétation. J'ai refermé le roman en me disant, merci Gide, mais pourquoi ?
Commenter  J’apprécie          30
Ce classique de la littérature française nous conte l'histoire d'Edouard, un jeune homme qui souhaite écrire un roman : Les faux monnayeurs. Gide nous dresse donc en quelque sorte le roman d'un roman. Résumé ainsi, cela peut paraître extrêmement intéressant : mêler l'énorme travail que représente l'écriture d'un ouvrage à une histoire fictive. Pourtant, je n'ai pas tellement ressenti ce point durant ma lecture. J'ai d'abord été étonnée par le style d'écriture de Gide que j'ai trouvé agréable à lire et non pas complexe, comme c'est souvent le cas dans les classiques. La manière de narrer l'histoire est intéressante, avec des focalisations variées des différents personnages, des extraits du journal d'Edouard, une utilisation épisodique du point de vue interne omniscient. En bref, je n'ai rien à reprocher à l'oeuvre quant à sa construction. Toutefois, c'est du côté du contenu que le bât blesse. Je n'ai pas trouvé l'intrigue intéressante, ni prenante ou profonde. Je n'ai pas non plus accroché aux personnages, et les thèmes abordés m'ont semblé trop peu exploités.
Je relève donc bien évidemment le travail de l'auteur quant à la construction de son roman, mais l'intrigue m'a ennuyée. Peut-être que mon impression changera dans quelques années, avec une deuxième lecture…
Commenter  J’apprécie          30
Grand classique, j'ai plongé dans ce roman sans aucune idée ni à priori. le livre ne m'a pas donné de difficultés à la lecture et ce malgré de nombreux personnages que l'on suit pendant un chapitre ou plusieurs et qui s'entrecroisent.
De nombreux thèmes sont abordés: le problème d'identité, l'adolescence, l'amitié, l'homosexualité et les débuts d'un écrivain.
A cela on ajoute une histoire de faux monnaies noyée dans l'histoire de Bernard qui quitte brusquement le nid douillet de la famille car il vient d'apprendre que son père n'est pas son père.
il y a pourtant de nombreuses histoires comme je l'ai dit précédemment mais j'ai mis seulement 3 points sur 5 car je me suis ennuyée.
Donc encore un classique qui ne m'a pas subjugué à la hauteur de sa notoriété.
J'ai été surprise par contre par le thème de l'homosexualité traité dans ce roman et qui ne semble donner aucun problème à l'auteur ou aux personnages et ce malgré l'époque où les moeurs étaient si fermées.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (9560) Voir plus




{* *}