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EAN : 9782845638631
221 pages
XO Editions (07/04/2016)
4.29/5   24 notes
Résumé :
Margaux a 48 ans lorsqu'elle perd son emploi. Elle a pourtant tout fait, dans sa vie, pour obtenir une belle situation, passant son bac à plus de trente ans. Tout le monde lui dit qu'elle n'aura aucun mal à retrouver un contrat à durée indéterminée. Mais c'est un voyage éprouvant qui commence… Elle affronte l'arrogance de jeunes DRH, se perd dans les rendez-vous de Pôle emploi, accepte tout ce qui se présente, tracte son CV dans les aéroports, joue les démonstra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Margaux est licenciée à 47 ans... à partir de ce moment, elle se transforme en combattante, en chevalier qui veut décrocher, non pas l'anneau, mais un travail, un CDI si possible. Elle est pugnace, motivée, tenace, elle ne refuse aucun CDD qui va grossir son CV... mais le véritable boulot ne vient pas. Malgré toute l'énergie qu'elle met dans sa recherche, ça dure, les années passent et le dernier salaire (entendez les dernières allocations) sera bientôt là. Penser à ce moment... c'est l'angoisse, la peur blanche, la boule au ventre... elle ne pourra plus payer son loyer et ce sera quoi ? la rue ?

Avec ce livre, Margaux crie sa colère, sa désespérance, elle dénonce le mépris... le mépris de ceux qui n'embauchent plus au-delà de 50 ans, le mépris de ceux qui s'imaginent que si on est sans travail on en est forcément responsable. Elle dénonce aussi la bêtise (pour rester polie)... la bêtise de ceux qui parlent trop vite, la bêtise de ceux qui parlent sans savoir (tiens... comme celui qui a dit l'autre jour "la meilleur façon de se payer un costard, c'est de travailler !"). Elle dénonce encore l'inefficacité des pôles emploi et Cie, avec leurs batteries d'évaluations, de formations, de stages très souvent inutiles. Elle devient la voix de tous ces chômeurs que l'on oublie derrière les chiffres... on les voit dans leurs galères, ces hommes, ces femmes qui n'ont plus de vie parce qu'ils n'ont plus de boulot.

Mais il n'y a pas que de la désespérance dans ce livre. J'ai apprécier le ton souvent ironique sur un sujet pourtant douloureux. Puis, elle a de belles valeurs humaines notre Margaux, on voudrait être de ses amis pour la soutenir, lui donner un coup de main. Pour conclure, je ne peux que souhaiter le meilleur à Margaux... et le meilleur pour elle, c'est un travail.

Un grand merci aux organisateurs du Masse Critique de Babelio et à XO éditions pour l'envoi de ce livre.
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Je ne parlerai pas d'une écriture, d'un style, mais d'une voix. Ce soir, j'écoutais d'une oreille distraite une émission sur Arte, et puis le grain d'une voix m'a fait lever la tête vers l'écran. C'était Margaux Gilquin, qui défendait son livre, qui défendait sa vie. Il y avait quelque chose de fier et aussi de cassé dans sa voix, quelque chose que l'on retrouvait aussi dans son regard. Elle parlait d'elle, et de beaucoup d'autres femmes de sa génération, qui ont découvert la possibilité de dire non à ce qui était imposé à leurs mères, qui ont dit non, qui ont pris le risque de la vie seules plutôt que mal accompagnées, qui ont cru à l'indépendance par le travail. Et qui se sont retrouvées poussées hors du monde du travail au motif de leur âge, de leur soi disant inadaptabilité aux exigences nouvelles de management, des nouvelles technologies, parce qu'elles étaient vieilles "vous pourriez être ma mère" "vous permettez que je vous appelle mamie"Ces femmes qui vivent avec 16 euros par jour, en tenant compagnie à une plus vieille et plus riche qu'elles, celles qui n'ont qu'une peur, celle d'être poussées hors de la vie comme elles ont été poussées hors du travail, leur seule clé vers la liberté.Ces femmes qui n'achètent plus de chaussures neuves, plus de vêtements neufs, qui ont constamment l'impression de porter la vie des autres et qui ne sont pratiquement plus dans leur propre vie. Ces femmes qui voient avec angoisse, avec horreur, des femmes qui vivent dans la rue. Qui voient avec angoisse, avec incrédulité des femmes de leur âge continuer à conduire une auto, faire les magasins, aller chez le coiffeur,partir en vacances, se plaindre du boulot, des grèves, des files d'attentes aux caisses, des collègues, de la météo, et de bien d'autres choses encore, et qui se demandent si elles ne sont pas passées dans une autre dimension qui les rend invisibles.
La meilleure façon de s'acheter un costard c'est de travailler. On est bien d'accord. Mais seulement si c'est Margaux qui le dit.
J'achèterai et je lirai son livre, en espèrant que l'energie qu'elle a mis à l'écrire sera productrice d'un juste retour par le succès de cet ouvrage. Et cinq étoiles, de confiance, pour les palaces où ni elle ni moi ne dormons, mais ce n'est pas ce que nous voulons.C'est juste de la dignité.
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8 ans de chômage et de petits boulots ont permis à Margaux de retarder la descente aux enfers, passer de l'allocation de retour à l'emploi à l'allocation spécifique de solidarité. Nous ne connaîtrons pas le montant journalier de l'allocation de Margaux mais elle peut conserver son logement et une partie de sa vie d'avant. Si au début de son chômage Margaux était persuadée retrouver un cdi rapidement, ce n'est plus le cas ensuite. Elle se rend compte de la réalité du manque de travail surtout pour les plus de 50 ans. de remplacements en missions parfois longues, elle cherche son cdi, un travail coûte que coûte et se retrouve à envoyer ou déposer des cv dans la région bordelaise alors qu'elle demeure dans la région parisienne, prête à accepter des boulots alors qu'elle sait qu'elle ne tiendrait pas physiquement. D'ailleurs la maladie ne tarde pas à lui tomber dessus : fibromyalgie, il ne manquait plus qu'elle. Entourée par la famille de sa soeur, elle reprend le dessus. Une autre personne de sa famille lui tend la main après le dernier salaire, un changement de vie radical. J'ai lu ce témoignage avec toute une panoplie d'états d'âme ou de sentiments contradictoires. Margaux m'énerve, m'émeut, me fait rire, mais ne me laisse pas indifférente. D'après ses interviews ce n'est pas une thérapie, plutôt un cri, elle aime écrire, elle dénonce. Je n'en dirai pas plus.


Un grand merci à Babelio et XO Éditions.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Sur la couverture une photo de femme avec un joli sourire et un beau regard, en arrière-plan des rails, un quai de gare ? Et le titre écrit en rouge et caractère gras.
Le dernier salaire, « aujourd'hui j'ai 55 ans et je ne suis plus rien. Je veux survivre. » Ce titre interpelle car nous sommes tous concernés, mais cette couleur et ces caractères me font penser aux annotations des profs et parfois à la sentence portée. Qu'a fait Margaux et tous les autres dont je suis pour être punis, stigmatisés et mis au ban de la société ?
Dès les premières lignes nous savons que si le sujet est grave Margaux ne veut pas nous faire pleurer, juste nous alerter, juste dire ce que les plus de trois millions officiels de chômeurs de plus de cinquante ans souffrent, et nous ne comptons plus ceux qui ne font plus valoir leurs droits faute d'un accès à l'informatique, ceux qui dorment sur les trottoirs ou vont planter une tente ou des cartons au coeur d'un bois parce qu'ils ont honte. Non, Margaux raconte façon Charlie Chaplin en ponctuant d'humour et de tendresse la noirceur d'un monde qui a oublié que l'humain est au coeur de la vie.
Margaux raconte que nous ne sommes plus regardés comme des travailleurs « ceux qui ont un savoir » mais comme des « je ne sais quoi » pour remplir des quotas, du bétail, poisson d'un quelconque vivier, des bouche-trous, des yo-yo…
Elle sait nous conter tous ces petits rien qui nous blessent, pas que nous soyons jaloux, non, nous ne souhaitons à personne d'être en galère. Juste ces petits chocs que nous ne supportons plus car nous sommes dans l'urgence de la vie et que l'égoïsme règne la tête haute en donneur de leçons.
Arrivée à la fin du livre je suis confortée dans l'idée que le travail est l'ADN de notre vie sociale et d'un toit au-dessus de nos têtes.
Livre déjà terminé et j'ai fait une belle rencontre qui ne me surprend pas car j'imaginais Margaux comme cela naturelle, humaine et franche. Alors quand passerons-nous du virtuel au réel ?
Pour suivre Margaux sur les réseaux sociaux, surtout FB, je me dis que les gens qui sont prompt à la critique concernant son combat, d'une part ne l'ont pas lu mais en plus ils sont jaloux d'une mise en lumière qu'elle mérite. Elle n'oeuvre pas seulement pour elle mais pour tous les silencieux, les trop démolis, les fracassés de la vie.
En plus de la belle personne qu'est Margaux elle fait une très belle analyse, réaliste sans pathos ni esprit revanchard sur le changement de notre société, où notre génération n'a pas le décodeur intégré pour décrypter un monde qui nous laisse sur le seuil de la porte…
Si nous laissons tous des plumes dans cette débâcle qu'est le chômage, certains d'entre nous, par leur personnalité et leur envie d'exister autrement, arrivent encore à mettre des couleurs à leur ramage.
Notre leitmotiv à tous : du Travail et du RESPECT. CQFD.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 12 août 2017.
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Un récit qui nous plonge dans le quotidien d'une femme trop "vieille" pour retrouver un emploi payé une misère ? Pas seulement, l'auteure nous embarque dans son expérience et, parfois, dans l'intimité de sa vie d'avant son licenciement, par petites touches subtiles mais néanmoins percutantes.
On sent son exaspération, on la partage, on l'accompagne lors de ses entretiens et naturellement, des déceptions qui s'ensuivent, ses douleurs aussi deviennent les nôtres et pas seulement l'espace d'une lecture.
Je ne suis pas prête d'oublier ce parcours, cette dignité, cette gnaque qui font la patte de cette femme qui pourrait être n'importe quelle autre
d'entre nous.
A un détail près : Margaux a choisi de raconter, de piquer un bon et salvateur coup de gueule.
J'ajoute qu'en dépit du caractère dramatique de sa situation, madame Gilquin ne se départit jamais de son sens de l'humour.
Si seulement monsieur le président (je sais que la ministre de l'emploi l'a lu, la preuve, la farce continue et ce sont toujours les mêmes qui se retrouvent à être les dindons) pouvait prendre la peine de lire ce récit vibrant et surtout d'en tirer les leçons qui s'imposent : notre pays marche sur la tête, les élites sont bien au chaud, les profiteurs profitent tandis que d'autres se tuent à travailler ou bien à chercher un travail. Finalement, je n'ai aucune illusion sur la capacité dans nos "politocards" à se réveiller, en revanche, en lisant ce genre de témoignage, je suis heureuse de voir que des personnes osent prendre leur clavier, je salue aussi l'éditeur qui fait un travail remarquable, ça change de ceux qui se contentent de balancer des cartons de livres chez les libraires...
Pour finir, au-delà de la douloureuse quête d'un emploi, le monde du travail que nous décrit l'auteure est bien triste : on travaille sous pression constante et on risque le "burn out" ou bien on ne travaille pas et la pression de ne jamais retravailler s'installe, insidieuse, rampante et provoque les mêmes dégâts.
Je pense à ce moment dans son récit pendant lequel l'auteure évoque les minima sociaux comme autant d'inventions mises en place de telle sorte que le peuple reste docile et corvéable à merci. On ne sait jamais, dès fois qu'une révolution germe dans la tête des citoyens d'un pays à la dérive...Parfois, j'avoue, je le souhaite presque.
Je remercie l'auteure d'avoir eu l'énergie de raconter, je lui souhaite de tout coeur de trouver un emploi. Si ce livre pouvait faire bouger quelques lignes, j'en serais ravie.
Lien : https://www.amazon.fr/dernie..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Le découragement, la dévalorisation à mesure que la durée du chômage s'allonge. Alors oui, je me suis rabattue sur des offres qui n'ont aucun rapport avec ce que je souhaite faire.
La peur dont j'ai parlé à Céline, elle m'accompagne du matin au soir et du soir au matin. C'est une boule dans mon estomac, ma gorge serrée en permanence. Quotidiennement, je croise des gens par terre, dans la rue, et c'est mon visage que je vois chaque fois. J'en ai des sueurs froides et je m'agite comme une mouche dans du miel pour me tirer de ce pétrin qui m'englue.
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En étant chômeuse longue durée, j'ai renoncé à tout. Aux vacances, aux projets, aux week-ends, aux sorties, aux fringues. Pas par choix ! Qui de nos jours, peut se vanter de vouloir vivre chichement ? Même les salariés n'arrivent pas à joindre les deux bouts.
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Tout est faux, tout est factice. La vie qu’on nous impose est une comédie où chacun tente d’interpréter un rôle qui n’est pas le sien. Nous ne sommes plus dans la vraie vie. On fait semblant. On fait tous semblant.
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Je me dissous.
Je m'oublie.
Je m'efface.
Je m'absente.
Je me quitte.
Je ne suis plus moi.
Je suis déjà l'autre.
Celle qui n'est plus rien.
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On construit des décors où on fait semblant d'être heureux, sans rien écouter de ce que notre corps nous dit, de cette violence que l'on vit quotidiennement.
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Videos de Margaux Gilquin (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Margaux Gilquin
Deuxième partie de notre rencontre avec Margaux Gilquin pour la sortie de son livre "Le dernier salaire" aux Éditions XO.
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