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Lise Gauvin (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253932772
221 pages
Le Livre de Poche (01/04/1997)
3.87/5   23 notes
Résumé :

Loin de toute méditation angoissée sur la solitude humaine, Suzanne et le Pacifique est un pied de nez à Pascal, emporté comme viatique, et à Flaubert, qui aurait tempêté contre cette île faite femme où « les pommiers donnent des oranges », et aurait trouvé là une nouvelle occasion de rager contre le « besoin de poétisation » des femmes, dont la maladie commune est de « d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
De ce livre, je ne pourrais rien vous dire de plus tellement je l'ai lu et relu, tellement je l'aime.
Alors je vous cite la quatrième de couverture.
«Loin de toute méditation angoissée sur la solitude humaine, Suzanne et le Pacifique est un pied de nez à Pascal, emporté comme viatique, et à Flaubert, qui aurait tempêté contre cette île faite femme où « les pommiers donnent des oranges », et aurait trouvé là une nouvelle occasion de rager contre le « besoin de poétisation » des femmes, dont la maladie commune est de « demander des oranges aux pommiers... » Traité sur le bonheur de ne point demeurer en repos dans sa chambre, Suzanne et le Pacifique fait le pari de l' « eudémonisme païen » - dont Sartre parlait à propos de Giraudoux -, bouleverse les classifications de la faune et de la flore, dresse l'inventaire d'un monde qui n'existe que parce qu'il est nommé. Giraudoux nous mène en bateau et l'île a ceci de commun avec le radeau, leitmotiv de l'oeuvre giralducienne, qu'il permet à l'« anarchiste distingué » - que Philippe Soupault voyait en Giraudoux d'isoler la révolte et de laisser l'ordre du monde intact : « On ne devrait s'aimer que sur un navire, un radeau, on le laisse aller, une fois tout fini, et tout le reste du monde est sauf. »
Alors je vous offre des extraits.
«Des milliers d'oiseaux inconnus flottaient donc autour de moi comme une langue nouvelle."
«Ce n'est pas vrai qu'un navire passa, un matin, à peu de milles...
c'était l'époque où je portais encore une tunique ; du promontoire je
l'agitai, la plus indigne des héroïnes ; pour des hommes, qui du moins ne virent pas, je me mis nue."
«Ce n'est pas vrai que j'usais mes jours à me poncer les jambes et à les frotter d'une poudre de nacre qui les rendait d'argent même sous les rayons du soleil."
«C'est de là que j'apercevais, lancés au-dessus de la forêt comme des torches échangées par des jongleurs, les oiseaux de paradis..."
Alors j'arrête là car je pourrais, sans peine, vous recopier le livre en entier !
Alors il est temps que vous découvriez l'île de Suzanne...
Jeter vos chaussures par-dessus bord et rejoignez Suzanne...
Loin, loin, bien loin de ce fatiguant Robinson, cloueur, ficeleur, scieur, qui ne pense qu'à «encombrer déjà sa pauvre île, comme sa nation plus tard allait faire le monde, de pacotille et de fer-blanc.»
Un livre qui préserve du malheur !
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Il s'agit ici d'un Robinson Crusoé au féminin. Sur une île tropicale, à quoi bon essayer de recréer notre vie occidentale... Mieux vaut se laisser tropicaliser et développer nos sens les plus cachés.

Bien qu'un peu rébarbatif au départ, ce livre est un parfait dérivatif à nos problèmes quotidiens.Peut-être cela me plairait-il finalement de tout quitter et de me retrouver seule avec moi-même...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Chaque arbuste par moi jadis fut sans doute si surpris qu'il porte depuis mon naufrage les fruits d'un autre. Ici les pommiers donnent des oranges, les figuiers des cerises. Ici un monde, où fleurs, oiseaux, animaux et insectes, confondus dans le bonheur, n'ont pas eu le temps à mon arrivée de reprendre leurs attributs: des bêtes poilues pondent des œufs, des poissons couvent. Tout ce que les poètes seuls voient en France, on le voit ici à l’œil nu: les arbres boivent à la mer par de vraies trompes qui se contractent quand elle est trop salée. Tout ce qu'on dit pas antiphrase des femmes à Paris, on peut le dire vraiment de moi; mon teint est nacré, poudré de vraie nacre, mes lèvres sont de corail, poudrées de vrai corail. les couleurs aussi ont été recollées trop vite, les feuilles sont carmin ou pourpre, les fruits sont verts dès qu'ils sont mûrs.
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Ses yeux brillaient quand elle avait faim. L'eau lui venait à la bouche quand on achetait des parfums, et son nez remuait quand on parlait de dieu. Elle disposait d'une foule de réflexes, tous faux; elle donnait des gifles dans les semaines de piété, elle tendait la main pour savoir s'il faisait beau, et quand un cil glissait sur sa joue, elle le recueillait et le croquait. La vue d'un animal lui arrachait toujours le cri d'un animal différent et quand on l'entendait chanter on était tranquille: c'est qu'elle voulait dormir.
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(...) tous sur le bateau d'ailleurs l'auraient nommé ainsi - il balançait des écorces d'oranges creuses sans les couler, il se retirait doucement de deux mètres quand du côté de la chine on le tirait, il léchait les pieds nus des femmes légères de Panama, couronnées de chapeaux à plumes - et même nous l'aurions peut-être appelé le Magnanime, le Sûr entre tous, l'Ami véritable - il semblait de toutes ses vagues ne regarder que vous seule, comme les yeux des visages dans les réclames - le Pacifique!
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Accorde-toi une belle journée et ne t'en lasse point.
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Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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