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Français d'ailleurs tome 2 sur 11

Ronan Badel (Illustrateur)
EAN : 9782746709256
79 pages
Autrement (22/03/2007)
4.2/5   25 notes
Résumé :
1963 : la famille de Leïla vient de rejoindre le père, ouvrier des usines Renault à Billancourt. Dans ses montagnes de Kabylie, Leïla attendait cet instant depuis toujours. Dans son journal intime, elle nous raconte la découverte de ce nouveau pays, ses joies, ses peines, avec toujours, dans le cœur, le souvenir de son pays natal.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Eté 1963. Leïla, une petite fille de dix ans vient d'arriver en France. Originaire de Kabylie, avec sa mère et ses frères et soeurs, elle a rejoint Bilal, son père. Neuf ans qu'il travaille ici, à Billancourt. Ouvrier à l'usine Renault, il « monte » les voitures à la chaine. Neuf années que sa famille ne le voit qu'aux grandes vacances. Enfin les voilà tous réunis. Nouveau pays, nouvelle vie. Mais à quel prix?
Tous entassés dans une pièce, à dormir les uns contre les autres sur des matelas de fortune. La mère remplie de chagrin, n'en revient pas d'être là, si loin de son pays, l'Algérie. Elle se sent si nue et si vulnérable sans son voile (que son mari lui a demandé d'enlever pour se fondre dans la masse...), si désorientée face à une langue qu'elle ne comprend pas, si étrangère...
Même si Leïla est déçue de ce qu'elle voit, de ce qu'elle vit au quotidien, elle est pleine d'espoir en l'avenir. Elle va à l'école avec plaisir, elle lit des livres, le dictionnaire. Son rêve est de devenir médecin. Dès son arrivée en France, elle écrit un cahier sur lequel elle pose son regard et ses mots. C'est justement ce cahier qu'on lit. On y découvre les différents sentiments qui s'emparent de Leïla, ses déceptions, ses projets, son profond désir d'intégration, sa passion des mots (qu'elle invente parfois comme le joli Mlème : qui pour elle symbolise cette sensation étrange d'être toujours entre deux eaux, algérienne et française à la fois, un vague à l'âme), sa découverte du racisme...
Leïla est touchante. Malgré les difficultés qu'elle et sa famille rencontrent, elle va de l'avant. Même si son père lui met la pression : « Faut que tu sois meilleure que les autres (…) parce que tu ne seras jamais leur égale », elle suit son chemin, se fait une amie, améliore son français, s'initie à la culture de ce pays si différent du sien. Et quand elle voit le bidonville de Nanterre, la tristesse et la colère l'envahissent toute entière mais cela ne la décourage pas. Elle est confiante, Leïla.
Les illustrations de Ronan Badel parsème le texte avec justesse et délicatesse. Quant aux mots de Valentine Goby, ils sont en parfaite osmose avec le ressenti de Leïla. L'auteure parvient à transmettre au lecteur ce qu'éprouvent les personnages ; le déracinement d'une famille, la désillusion de la mère, l'abnégation du père et les espérances de Leïla. Cette fiction n'est absolument édulcorée. Tout est évoqué avec réalisme et à la hauteur d'une enfant de dix ans, petite immigrée algérienne.
À la fin de ce petit livre se trouve un cahier documentaire et pédagogique sur l'immigration algérienne en France (colonisation, guerre d'Algérie, trente glorieuse...) illustré par des photos et des cartes. Un « docu-fiction » très bien écrit et mis en image. À lire absolument (dès dix ans).
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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J'ai été surprise en recevant ce livre des Editions Autrement, grâce à Masse critique. En effet, je ne m'attendais pas à un récit si court. Pourtant, Valentine Goby parvient à nous faire vivre en 48 pages toute la difficulté de l'adaptation de la famille Boulkroun à la vie en France. Nous découvrons une famille où père et mère ont une vision antagoniste de la situation et se heurtent à l'incompréhension de l'autre. Au milieu, Leïla tente comme elle peut de concilier les points de vue et de rendre sa famille heureuse, tout en essayant de se faire une place dans ce nouveau pays. Pourtant, rien ne leur sera épargné : le changement de climat, de mode de vie, l'accueil inexistant des Français et leur méfiance hostile, les conditions de travail pénibles…
Ce récit s'inscrit dans une volonté de raconter l'Histoire aux plus jeunes, ici celle de l'immigration des Algériens en France. Après le récit, un dossier d'une quinzaine de pages replace l'histoire de Leïla dans le contexte de l'époque et propose aux enseignants de poursuivre la découverte avec quelques pistes didactiques. Un lexique et une chronologie des événements importants complètent le tout.

J'ai bien aimé ce récit. Sans lourdeur mais sans rien occulter, il remet en contexte l'arrivée des Algériens en France. Il m'a rappelé l'album graphique de Laurent Maffre « Demain, demain » qui raconte l'histoire du bidonville de Nanterre. Une bien sombre période de l'histoire de France qu'il me semble utile et nécessaire d'enseigner aux jeunes générations.

Pour parfaire le texte, des illustrations émaillent joliment l'ouvrage. Elles émanent de Ronan Badel, auteur-illustrateur de romans jeunesse.

Un petit livre à découvrir et à faire découvrir aux enfants dès 10 ans.

Lien : http://argali.eklablog.fr/le..
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Ce livre qui se présente vraiment comme un cahier, le journal intime de Leïla, est magnifiquement illustré.

L'histoire est poignante et propre à émouvoir ,qu'on soit jeune lecteur( public auquel elle s'adresse) ou adulte.Comme le titre l'indique, c'est le parcours d'une enfant ( qui mûrira vite) depuis son Algérie natale jusqu'à la France, qu'elle pense être un paradis.

Elle connaîtra le gris de la banlieue parisienne, où son père travaille dans l'usine Renault et un appartement minuscule où loger toute la famille.Malgré les désillusions et les attitudes racistes de certains, elle aime apprendre et trouvera dans l'école un dérivatif à sa vie difficile.

le livre montre bien les déchirures du déracinement, à travers notamment l'attitude de la mère de Leïla, qui n'accepte pas d'être en France et n'arrive pas à parler cette langue qui n'est pas la sienne.Leïla représente , elle, la jeune génération, qui veut s'adapter et aller de l'avant.

Une confession touchante d'une enfant attachante, rendue plus vivante et attrayante par les dessins et les notations en marge du texte.
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Journal d'une jeune immigré de la désillusion à l'intégration. 1963 Leïla rejoint son père en France. Il est ouvrier aux usines Peugeot. Les problèmes de logement et les moqueries des français sont oubliés grâce à son plaisir d'aller à l'école. Mais sa mère qui ne parle que le Kabyle a bien du mal à quitter la maison. Leila va l'amener à accepter ce nouveau pays.

La beauté et la simplicité de l'histoire nous plonge dans le récit universel du déracinement et du temps nécessaire à toute intégration. La parution en poche de ce magnifique album ouvre la voie à un large public. Il est complété par un cahier pédagogique qui apporte des repères historiques et culturels et notamment sur la colonisation et sur la guerre d'Algérie mais aussi sur la vie en France et les usines Renault.

Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Quelle bonne idée : une collection pour présenter les français d'ailleurs...
Pourquoi, comment des hommes, des femmes, des enfants ont tout quitté pour tenter leur chance dans notre pays, et ont décidé d'y rester et de devenir français !
Dans ce cahier nous suivons une petite fille qui arrive dans le Paris des années 60. (Séquence nostalgie pour moi, qui suis née à Belleville, au début des années 50, j'ai peut être été une des camarades de classe de Leïla!).
Livre témoignage du parcours des grands parents issus de l'immigration.
Le texte porte l'histoire avec toute l'innocence de l'enfance et les illustrations accompagnent le récit avec beaucoup de tendresse.
Un cahier documentaire complète l'ouvrage expliquant le contexte de l'époque et évoquant L Histoire avec un grand H.
Surprise ...
Et dire qu'il fut un temps où des hommes osaient et trouvaient normal de prendre partie pour libérer leurs femmes du carcan religieux :
"Puis, arrivés à Marseille, il a ordonné à ma mère d'enlever son foulard.
Ma mère à ouvert de grands yeux.
- les femmes ont les cheveux libres en France, tu ne dois pas te faire remarquer.
Et comme ma mère secouait la tête, épouvantée, il a défait le foulard lui même."
Et dire que c'était juste hier, maintenant, en sortant dans la rue, je pourrais rencontrer une femme voilée des pieds à la tête emmenant à l'école ces gamines, elles aussi voilées.
Mais où avons nous donc failli, où est notre erreur, pourquoi ce retour en arrière si malsain et cette reprise en main des religions dans notre société ?
Puisse ce livre, tout comme les autres titres de la collection, donner à réfléchir à tous les collégiens pour qu'ils ne se trompent pas de combat !
Merci à Babelio et aux éditions Père Castor-Flammarion-Casterman-Autrement jeunesse de leur confiance.
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 septembre 2007
Lecture jeune, n°123 - 1963 : par le biais d’un journal qu’elle tient depuis son arrivée en France à Boulogne-Billancourt, Leïla nous raconte la vie de son père Bilal, travailleur algérien, parti seul comme tant d’autres avant de faire venir sa famille en France. Pour l’heure, les sentiments sont à la déception : arrivée avec sa mère et ses frères et soeurs dans l’espoir d’une vie plus facile, Leïla et sa famille partagent un logement d’une pièce avec des voisins de leur village d’origine. La fillette nous fait part de ses difficultés à « s’adapter » à la couleur locale (femmes sans foulard sur la tête, école pour les enfants) par des allers-retours avec son monde de référence, mais aussi du désir d’investir sa nouvelle vie. Elle raconte le désarroi de sa mère Fatma, qui refuse de faire à manger tant qu’elle n’aura pas quitté cette chambre de misère, l’arrivée de son père qui réussit à ressouder la famille. Le calme revient et les belles aquarelles de Ronan Badel nous montrent la vie qui s’installe peu à peu, l’apprentissage du français par Fatma, l’importance des livres pour Leïla. C’est un beau travail de porter à la connaissance d’un jeune public ce que fut l’immigration, alors que l’on parle d’identité nationale et d’immigration contrôlée. Le ton proche et juste de la fillette, le regard interrogateur qu’elle porte sur l’amitié réelle mais difficile avec Claire et celui subi par sa famille, nous confortent dans la nécessaire prise en compte de l’altérité au quotidien, et la vigilance sans faille à adopter pour préserver cette richesse humaine. Note : Un dossier d’archives photographiques et documentaires complète la démarche historique des auteurs. Le cahier de Leïla paraît dans une collection de « docu-fictions » publiée par Autrement jeunesse sur l’histoire de l’immigration en France, en collaboration avec la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Autre titre paru : Le rêve de Jacek, De la Pologne aux corons du Nord, de Valentine Goby et OlivierTallec. Michelle Charbonnier
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
En Algérie, dans ma classe, on était quarante enfants de 6 à 16 ans, dont seulement trois filles. L'école était à six kilomètres à pied de la maison. C'était une cabane en briques, avec un sol en terre battue qui nous donnait des engelures l'hiver, à cause de la neige glacée.
Une ardoise pour deux, dix livres pour tous, des chaises à partager en n'y posant qu'une seule fesse, voilà ce que j'avais cru être l'école jusqu'à aujourd'hui. Je vis un rêve !
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« Ma mère a peur. Au dîner, hier soir, elle mangeait à peine, les cartons entassés autour d'elle, la gorge nouée. Saïd a tapé dans le dos de mon père : « Et bien, toute la famille est là ! Bientôt un appartement, il ne manque plus que devenir français, dis donc! », et il a levé son verre en éclatant de rire. Ma mère et moi, on s'est arrêtées net de mâcher. C'était quoi, cette histoire, « devenir français? ».
Mais, papa, on est algériens, on ne peut pas devenir français...
On est algériens, on le reste, il a répondu. Mais on va être ici longtemps, tu comprends, des années. À partir de maintenant, la France aussi, c'est ton pays, c'est clair ?
Ma mère est devenue rouge comme un coucher de soleil. »
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« Et puis on a vu. Un terrain vague immense, grillagé, avec des cabanes en bois, en plastique, en tôle couverte de pneus. Partout des flaques, de la nourriture pourrie, des boites de conserve et des bouteilles vides, des transistors en pièces, une odeur de crotte et de bête morte à vomir. Des rats ont filé entre nos jambes, crachant, sifflant. Ma mère tremblait. Moi, la main dans celle de Bahia, je regardais ce village de boue, les roulottes, les wagons de train rouillés, des enfants presque nus se grattant les cheveux, la morve au nez, et un pan de mur effondré où l'encre délavée marquait encore : À mort les bougnoules. »
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Mon père disait souvent qu'on ne pouvait rien contre la nuit, contre la noirceur, elle fait partie de l'univers et de la vie, mais que même l'obscurité la plus dense cache une lumière.
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Je me suis inscrite à la bibliothèque municipale. je n'ai jamais vu autant de livres ! Avec ma carte rose, ils sont tous à moi !
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Vidéo de Valentine Goby
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00:10 Caryl Férey 00:30 DOA 01:45 Alexis Jenni 02:37 Valentine Goby 04:10 DOA 05:33 Valentine Goby
Cette interview a été réalisée durant plusieurs éditions de Quais du Polar, ainsi qu'aux Artisans de la Fiction.
Chez les Artisans de la Fiction, situés à Lyon, nous valorisons l'apprentissage artisanal des techniques d'écriture pour rendre nos élèves autonomes dans la concrétisation de leurs histoires. Nous nous concentrons sur les bases de la narration inspirées du creative writing anglophone. Nos ateliers d'écriture vous permettent de maîtriser la structure de l'intrigue, les principes de la fiction et la construction de personnages.
Pour plus d'informations sur nos stages d'écriture, visitez notre site web : http://www.artisansdelafiction.com/
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