AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782371140264
256 pages
Envolume (01/03/2015)
3.25/5   10 notes
Résumé :
Coup de cœur du Figaro littéraire.
« Un livre filmique qui fait penser parfois à Almodovar », Le Monde.
Godofredo de Oliveira Neto a remporté un des plus grands prix littéraires au Brésil pour L’Enfant caché : une des statuettes du Prix Jabuti (l’équivalent du Prix Goncourt).
Aimoré, faussaire de tableaux, se bat avec l'art.. Il s'accroche à l'écriture sur son ordinateur. Il essaie de retrouver l'axe de sa vie sur une bande enregistrée, son his... >Voir plus
Que lire après L'enfant cachéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Comme cette année, ma lecture est mitigée. J'aime me faire embarquer dans mes lectures, voyager, me faire emmener dans des lieux où je n'oserais parfois pas aller... Mais j'aime aussi m'y perdre, être déboussolée et ne plus reconnaître le sens.

L'auteur nous présente Aimoré, un faussaire qui, suite à un accident, tente de récolter les morceaux de sa mémoire et retrouver l'art et l'amour de sa vie. Dans ce livre, il est interrogé par un médecin à qui il parle sans filtres de sa vie, son art, ce qu'il aime, les femmes, Sylvia et surtout, Ana...

Je ne saurais dire s'il s'agit d'une simple discussion ou alors si Aimoré se parle à lui même. Car il faut dire que cette lecture est totalement décousue. J'ai aimé et j'ai détesté me faire balader au Brésil au rythme des souvenirs du personnage. J'ai aimé car il y a un rythme, on ne chôme pas, on doit sans cesse essayer de rassembler les morceaux de ses souvenirs au même rythme qu'Aimoré. Mais en même temps, j'ai eu des moments où je lisais des paragraphes sans comprendre ce que ceux ci venaient faire là.

Le style est très fleuri. Les détails sur les corps et la sexualité y sont nombreux, souvent plus dans la débauche que dans le romantisme. Je ne suis pas habituée du genre, sans en être choquée (allons je ne suis pas si prude 😉), j'ai trouvé que cela collait bien au personnage et à l'ambiance général du livre.

Outre que le livre est réservé à un public adulte, ou plutôt averti, il ira parfaitement aux personnes qui aiment se perdre dans la lecture et les casses têtes.
Sans en sortir négative, j'ai beaucoup apprécié cette lecture car elle m'a marqué par le style et les méandres de la mémoire d'Aimoré qui, soit dit en passant, a une vie particulièrement trépidante.

L'art à une place importante dans le livre. J'y ai découvert de nombreux artistes et oeuvres, et celle qui m'a le plus marqué est "L' enfant mort" de Portinari : brute, dont les corps marqués par la souffrance, ne s'effacent pas de notre rétine.
Commenter  J’apprécie          390
Je remercie les éditions Envolume pour l'envoi du roman » L'Enfant caché « de Godofredo de Oliveira Neto en mars dernier.

Professeur à l'Université Fédérale de Rio de Janeiro, Godofredo de Oliveira Neto est diplômé en lettres et Hautes Etudes Internationales à la Sorbonne. Il est l'auteur de nombreux romans traduits dans plusieurs langues, dont Amores Exilados. Pour » L'Enfant caché » l'auteur a reçu un des plus grands prix littéraires au Brésil : le Prix Jabuti ( l'équivalent du Prix Goncourt ).

Préfacé par François Sirot des mêmes éditions Envolume, il est une nécessaire mise en condition à la lecture de ce roman choral dont la présence de nombreuses synesthésies envahissent la lecture. Tout est dit dans cette simple phrase :

p. 7 : « L'Enfant caché est une métaphore du Brésil contemporain. »

Le narrateur, personnage principal de ce roman, est un certain Aimoré Seixas. Peintre et faussaire, il a le don de pouvoir réaliser des copies des oeuvres des plus grands maîtres brésiliens.
p. 60 : » Au commencement, je suis allé habiter chez mon oncle à Lajes. Un frère aîné de ma grand-mère – ma mère était brésilienne. C'était un riche propriétaire terrien, déjà bien âgé. Chez lui, sur les murs, il y avait une quantité de tableaux de peintres brésiliens parmi les plus importants. J'ai commencé à les reproduire ; j'adore peindre. Je revois, comme si c'était hier, les moments où je restais assis devant les tableaux ; j'y passais des heures, je retenais précisément chaque détail, chaque trait, chaque nuance. «
Aimoré s'estime légitime de ses reproductions dans un Brésil où les libertés individuelles sont reines.
p. 75 : » Je peins ce qui me plaît, je reproduis ce qui me plaît, je reproduis tout, y compris la signature, si elle se trouve sur le tableau.
Mais n'est-ce pas immoral, antithétique ?
Ça peut l'être, éventuellement, dans votre esprit obtus de professeur universitaire. Mais la vérité est que, s'il est déjà mort, le peintre que j'imite ne peut être que fier de ça ; j'espère que ses descendants viendront me féliciter. «
Dans une folie violente, Aimoré se confesse avec confusion, tantôt à ce professeur dans l'établissement où il est interné, tantôt à un enquêteur. Les interrogatoires sont dirigés vers un seul et unique but : retrouver l'oeuvre de Potinari : l'Enfant caché.
p. 103 : » Ce qui nous intéresse vraiment, monsieur Aimoré Seixas, c'est le tableau, le tableau ; essayer donc de reconstituer mentalement votre trajet, bordel ; il ne s'agit pas de littérature, merde, ce que nous voulons, c'est du concret, pas des histoires. «
Prisonnier de ses délires et de ses hallucinations, Aimoré avoue sans remords la violence de ses assassinats et de ses relations aux femmes.
p. 79 : » Vous vous sentez comme un assassin, Aimoré ?
Assassin de tableaux ou d'écrivains ?
Non, un assassin de personnes, tout simplement. «
Chaque piste explorée est une nouvelle occasion pour le narrateur de mener ses auditeurs et son lecteur dans les méandres de son imagination.
p. 107 : » Vous n'arrêtez pas de me changer d'endroit: vous me trimbalez à Rio, puis de Rio à Florianopolis, de Florianopolis à Lajes, comme une marionnette kidnappée ; alors, forcément, mes références s'effacent, le passé et le présent se confondent, les lieux se brouillent dans ma tête. «

J'insiste sur le fait que la préface de François Sirot a été capitale quant à ma compréhension de ce roman, en posant les bases. Cet auteur m'était alors inconnu jusqu'à la lecture de ce livre.Cette préface m'a donc préparée/conditionnée à cette lecture qui aurait été confuse en son absence. Comme l'explique son éditeur, » L'Enfant caché « est avant tout un contexte, celui d'un Brésil magique mais prisonnier de ses démons. Si j'ai rencontré des difficultés pour rentrer dans l'histoire très confuse d'Aimoré, mon intérêt à été croissant au fur et à mesure de la lecture, sans toutefois être un coup de coeur.
Lien : https://missbook85.wordpress..
Commenter  J’apprécie          280
Godofredo de Oliveira Neto délivre un récit magnifique qui prend racine dans l'idiosyncrasie brésilienne, mais, pas que. L'écriture est un souffle porteur. Aérienne, concise, elle enrobe le génie évident de l'auteur, l'âpre d'une histoire serrée comme un café fort. N'ayez pas de crainte. Une force cornélienne s'épanche sur l'épiphanie verbale qui ne demande qu'à éclore. Quel charme ! « L'Enfant caché » est une oeuvre absolue. Un livre qui marque la nuit des temps, un classique à l'aube née. La préface de François Sirot explicite, empreinte de « L'Enfant caché » pressent une lecture qui ne laisse pas indemne et implique une sacrée leçon de vie. On aime la première phrase « L'enfant caché est une métaphore du Brésil contemporain. » L'expression même d'un livre doté de plusieurs lectures. « L'art arrivera -il à sauver le Brésil ? » Ouvrez grand ce livre. L'heure est grave, le rythme pictural est un enchantement. C'est le bleu nuit qui gagne en puissance. le fil rouge de « L'Enfant caché » est le tableau de Merino Porto de Càndido Portinari qui se trouve au musée de Sào Paulo. Lisez les propos de Richard Roux traducteur et ancien directeur d'Etudes Portugaises et Brésiliennes de l'Université de Provence. « J'ai eu conscience qu'il s'agissait d'un roman d'une facture exceptionnelle. » le narrateur Aimoré Seixas dos Campos Salles de Mesquina Avila (j'écris son nom en intégralité) tant cette langue chante, attise le soleil et rend hommage à la grandeur intrinsèque de Aimoré. Ce dernier, donc, conte… Ses mots gorgés de culture, de cette intelligence des veilleurs écorchés vifs sur les murailles des impossibilités. Sa vie défile, armée de faux-semblants. Faussaire parabolique, visionnaire d'un impalpable. Broyé par les affres intestines d'un Brésil alourdi d'injustices, de violences, de corruptions. Abreuvé de sexe, de perdition, de meurtres. Brillant, avide de beauté, sachant les risques d'un trop plein, il cache l'enfant sous les écorces. « le Professeur Albano » provoque les intériorités de Aimoré, pose des questions. Ce dernier abat les cartes, une à une, exprime les turbulences d'un Brésil en proie au vacillement. Sème les graines d'un art parabolique, faussaire de sa propre vie. Ana fige sa mémoire de regrets lourds. Les gestes d'un avant ressuscité dans l'orée des souvenirs. La puissance nihiliste, jusqu'au cynisme d'un Diogène accompli. Aimoré se transforme. L'Art est ivresse, hédonisme et essence. On ressent la Culture moissonner cette littérature de renom. le regain survient subrepticement. « Votre préférence va vers quel genre de tableaux ? Peu importe. Il y a un d'Iberê Camargo que j'ai déjà peint trente-huit fois. Trente-huit ? Lequel ? Tout est pour toi faux et inutile. J'avais déjà fait « Table aux cinq bobines » une dizaine de fois environ…… » « Au cours de ces décennies, l'art a plus changé que pendant plusieurs siècles. Et finalement je préfère falsifier le passé. » « Majado, je dois bien l'avoir lu plus de deux cents fois dans ma vie. J'en connais des chapitres par coeur. » « Comment est-il possible de lire deux cent fois un livre ? et il reste encore du temps pour vivre ? » Aimoré parle un langage de couleur, de ferveur, de folie. Mais qu'est-ce que la folie ? « Que faire ? Il y a des gens qui peignent. Mais, qui, aujourd'hui, est un Iberê Camargo Albano ? » le Brésil est présent dans cet antre d'interrogatoires qui creusent les sillons d'une démence qui ne sait pas. Mais peut- t'on parler des méandres enfouis sans craindre les supplices ? Le Professeur dont on aime sa façon de relier le vif, l'espéré, qui rassemble l'épars et dont on pressent un homme intuitif et éveillé. « Tous les mornes de l'île, le continent, tout est constellé de jaune d'or. Et ce qu'il subit comme épreuves pour renaître à lui-même. » « L'Enfant caché » est pour Aimoré l'ultime issue salvatrice. Un mystère achevé. La clef des repentances. L'enfant oublié, invisible, enjeu provocateur et sans aucun doute l'ultime pour ne plus craindre d'être en vie. Comment rendre hommage au Phénix de ce grand livre ? Culte.
A noter : Godofredo de Oliveira Neto est professeur de littérature à l'université Fédérale de Rio de Janeiro. Il a publié 12 romans. L'auteur a remporté un des plus grands prix littéraires au Brésil pour L'Enfant caché : une des statuettes du Prix Jabuti (l'équivalent du Prix Goncourt). Publié par les majeures Editions Envolume.
Commenter  J’apprécie          10
Pour commencer, je remercie les Editions Envolume, Babelio et l'auteur Godofredo de Oliveira Neto pour m'avoir permis de découvrir ce roman "L'enfant caché" par le biais de masse critique.
Le format du livre est parfait. La traduction française de ce roman brésilien est faite avec précision.
J'ai été perturbé lors de la lecture des premières pages. J'étais perdu dans l'histoire car ça parlé d'un sujet puis d'un autre et encore un autre.
Aimoré, peintre et faussaire de tableaux, nous raconte des moments de sa vie. Son histoire se déroule à notre époque avec des références musicales actuelles.
Au fil de la lecture , j'ai réalisé qu'Aimoré se parlait à lui même. Ce monologue rend l'histoire intriguante.
Aimoré part en quête de son passé afin de retrouver l'amour et l'art qui l'ont aidé autrefois. Entre passé et présent, ses souvenirs sont flous. Il ne sait plus quoi croire réellement. Est-il dans le déni ou la folie ? Son accident de voiture lui a fait perdre la notion du temps.
Ses rencontres et ses discussions avec les personnes rencontrées sont parfois hésitantes et difficilement compréhensibles. C'est du à ses flashback.
Partir à la recherche de "l'enfant mort" devienne intrigante pour lui et pour nous lecteurs. Il passe de l'amour au meurtre, du sexe à la vision de la mort !!!! Son métier de faussaire lui fait s'attirer des ennuis.

Pour ma part, c'était un roman intéressant mais très perturbant par le fait que l'on passe d'une chose à une autre. Certains propos sont crus et parfois vulgaires. Ce qui faire que ce livre est réservé à un public adulte.

Pour finir, cette littérature brésilienne est un pas vers un univers à la fois palpitant et intrigant.
Commenter  J’apprécie          20
Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio, l'auteur Godofredo de Oliveira Neto ainsi que les Editions Envolume pour l'envoi de ce livre gagné à la dernière masse critique.

"L'enfant caché" a remporté l'une des statuettes du Prix Jabuti de littérature brésilienne décerné à Sao Paulo en 2006. C'est le premier roman de l'auteur traduit en français. La littérature brésilienne n'est pas tellement connue dans notre pays. Ce livre est destiné à un lectorat d'adultes avertis.
Le thème c'est la société brésilienne et l'actualité.

Le style de ce roman est narratif. Ce qui est très inquiétant et perturbant c'est qu'il s'agisse du monologue d'un homme, nommé Aimoré, un peintre et un faussaire de tableaux qui a eu un grave accident de voiture et qui essaye de recoller les morceaux de sa vie mais c'est une vraie folie : le passé et le présent se confondent, y compris les endroits de son enfance, tout ce qu'il a vécu s’embrouille dans sa tête et le temps n'existe pas.
Ce personnage est donc tourmenté à cause des changements de sa personnalité, de la confusion du temps et de l'espace, son accident, les ennuis avec la contre façon, le va-et-vient des gens, les différents lieux connus ou simplement vus, le passé et le présent. En fait, c'est le chaos.

Aimoré est convaincu qu'il connait la solution à ses problèmes. D'abord l'art. L'art qui peut le sauver, agir comme un remède. Enfin, trouver l'amour avec Ana Perena, une femme qu'il a perdue, qu'il veut absolument retrouver et il est persuadé qu'il la retrouvera un jour. D'ailleurs, sa disparition a amplifié son angoisse et sa folie.

Pour ma part, ce désordre angoissant, surprenant et désagréable m'a troublée. Ce qui m'a déplu ce sont les nombreux actes sexuels très détaillés agrémentés d'un vocabulaire cru et ceci jusqu'à la dernière page.
Le format du livre m'a beaucoup plus ainsi que la très bonne qualité du papier et la mise en page de l'éditeur.

En conclusion, la vie quotidienne du Brésil ainsi que les épreuves des brésiliens inspirent la littérature brésilienne dans une ambiance désordonnée et une débauche tapageuse.
Lien : https://www.facebook.com/lar..
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
C'est un vieux pêcheur qui m'avait donné ce conseil : dans n'importe quel cas d'angoisse, il suffit de consulter l'aveugle Baltazar, qui si trouve de l'autre côté de la baie, sur les Rochers de Saint-Antoine.
Si vous voulez faire la connaissance de notre directeur de conscience, vous prenez le canot d'un des jumeaux et vous y êtes en un instant.
Commenter  J’apprécie          30
J'ignore si ce sont vraiment des larmes, professeur Albano ; quelquefois, mon visage est tout salé, la nostalgie s'écoule de mes yeux, le carrelage devient trouble, je me sens aveugle, et c'est alors que j'ai l'impression de pouvoir mieux me situer dans le monde.
Commenter  J’apprécie          40
Quelle littérature, Aimoré ? Sa question m'a surpris.
Ma littérature non, Giacomo, j'ai voulu dire ma peinture, l'histoire de ma peinture.
Commenter  J’apprécie          50
Ils veulent me tuer, me poignarder, se servir de ma peinture pour faire le mal ; moi, je désire seulement renverser la réalité, dire aux quatre vents que la vie, c'est nous qui la créons, tout comme je le fais avec mes tableaux et avec mon texte.
Commenter  J’apprécie          20
En période de pleine lune, le loup-garou a l'habitude de visiter sept villes en une seule nuit, avait poursuivi l'aveugle de la baie de Babitonga. Il part d'ici, Sao Chico, va jusqu'à Laguna, et retour.
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : faussairesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Godofredo de Oliveira Neto (2) Voir plus

Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}