Il m'a pris énormément de temps à venir à bout de ce roman. Premièrement, je dois mentionner de grands défauts syntaxiques dans l'élaboration du récit. À plusieurs reprises, et tout au long du livre, de très longues phrases peuvent s'étendre sur plus d'une page et ce avec un grand manque de ponctuation, sans compter le manque de diversité et de précisions des sujets de ces mêmes phrases. (Ex. "Il" peut être répété plusieurs fois dans la même phrase, créant souvent confusion entre les sujets) . le récit truffé de vocabulaire espagnol nous semble charmant la plupart du temps, sauf toutes ces fois où la précision de la traduction du terme est expliquée plusieurs pages plus tard, bien après qu'on se soit découragé ou qu'on ait nous-mêmes vérifié au dictionnaire.
Toutes ces petites erreurs ont été de vrais obstacles à la lecture et au plaisir que peut procurer de découvrir l' histoire captivante de Maria de las Nieves Moran, protagoniste principale, actrice de son époque ayant côtoyé de grands personnages historiques du Guatemala et de l' Amérique latine à la fin du 19e siècle, entre deux révolutions.
Quel dommage que cette frustration ressentie en butant sur la syntaxe ait éclipsé le style intimiste et chaleureux de l' auteur! La présentation des personnages, les détails de leurs vies et de leurs voyages vous font l'impression de les connaître intimement.
La vie de Maria de las Nieves où se rencontrent tant de personnages historiques significatifs de l' histoire en Amérique du Sud, mérite cette oeuvre complexe
On ressent la pesanteur du couvent, l'agitation romantique d' un poète, les perspectives économiques de Métis éduqués. On ressent le malaise et la peur du peuple face au dictateur et à son épouse beaucoup trop jeune. On s'émerveille devant le premier condom créé par un réparateur de parapluie juif et même d'une victoire d'un marathonien mexicain à New York.
On tombe amoureux, de Maria, de ses amours, de sa vie si simple reliant intimement autant de personnages que de moments cruciaux de leur histoire mais aussi de leur économie.
Les détails sur le marché en expansion des plantations de café, de plus en plus exploité par les colons européens, la fin terrible de l' élevage des conchillas ainsi que la chasse à la future nouvelle ressource : l' arbre à caoutchouc, peuvent nous sembler superflus. Cependant, cette histoire économique reste un fil essentiel au tissage de la vie de Maria de las Nieves.
Et que dire de l' hommage fait tout au long de l' ouvrage du grand poète et révolutionnaire Cubain
José Marti! Ami, confident et mentor de la chère Nievecita, qui consacra sa vie à analyser, comprendre et transmettre l'oeuvre du poète.
Outre tous les magnifiques apprentissages de la culture latine que mon offerts cette lecture, c' est sans aucun doute la trame des amours de Maria qui me l'a rendue si accessible, humaine.
Au final, le récit est excellent, on s'attache réellement à ces personnages si lointains et si réels. L' histoire de cette femme, de ses passions et de son pays m'inspirera encore longtemps.
La note que je donnerai pour l'ensemble représente la difficulté à poursuivre dans le récit en raison de la lourdeur du texte. Les premières 300 pages sont un vrai défi de persévérance alors que les 150 dernières pages sont un plaisir pour le coeur!
Magnifique mais frustrant