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EAN : 9782743644819
200 pages
Payot et Rivages (05/09/2018)
3.51/5   67 notes
Résumé :
Vivian Gornick marche dans les rues de New York. La ville lui sert de confidente, de point d'ancrage et d'inspiration. A ses côtés, on monte dans les bus de Manhattan, on arpente les rues bouillonnantes du West Side ou du Bronx. Saisissant parmi la faune urbaine des instants de vérité, elle s'interroge sur tout ce qui a fait d'elle une femme à part, soucieuse de refuser les figures imposées de la société et de défendre sa liberté.
Mais ce voyage intime touch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Avec le # Picabo River Book Club# dont le groupe initié par Léa Touch Book est sur FB, j'ai eu le plaisir de faire la connaissance d'une très grande dame américaine, Vivian Gornick. Journaliste et écrivain, Vivian Gornick née en 1935 est une enfant du Bronx dont le précédent livre attachement féroce raconte son enfance.
New-York est sa ville, New-York est sa vie, c'est le berceau de tous ses rêves de jeunesse et l'endroit où elle vit.

J'ai tout de suite aimé la manière dont Vivian Gornick m'a emmené dans ses pérégrinations au milieu de la foule où elle se sent libre et légère, anonyme et entière. Elle aime les gens de la rue, les marchands, les badauds , elle aime se fondre dans la multitude d'individus et se reconnaître étonnée dans les yeux d'un inconnu.
En se promenant dans les rues de New-York, Vivian Gornick raconte sa ville et se raconte, ses blessures d'enfance et le vide qui l'envahit quand elle se sent gagnée par le sentiment de perte hérité de sa mère.

Marcher dans New-York est le remède à son angoisse existentielle au même titre que ses études universitaires quand elle était plus jeune pour se démarquer de son sort .
Alors, telle une cinéaste ou une photographe, Vivian Gornick capte et engrange des conversations, des mots, des expressions, des mini scènes qui font de ce joyeux bazar la graine de nos folies.
La brièveté des rencontres et des échanges qui n'enlève en rien de leur intensité font le sel de la vie, de tout ce qui la rend vivante, drôle et fine observatrice du monde.

Ce n'est pas un roman ni un récit autobiographie, c'est plutôt un délicieux pêle-mêle d'anecdotes toniques et de souvenirs pas forcément nostalgiques mais insufflant plutôt un nouvel élan.
C'est un tourbillon de réflexions courtes où l'on passe du coq à l'âne, comme on passe de la 14ième rue à la 43ième avenue (c'est le rythme de la marche et de la réflexion qui donne le ton au texte) de l'amitié à l'amour et à l'émancipation féminine dans les années 70-80. Sur ce qui nous construit ou nous empêche de grandir et d'être heureux comme l'épine que l'on a sous le pied.

C'est joyeux, tendre et mordant.
Foisonnant aussi en thèmes culturels.

J'ai apprécié les nombreuses références aux ouvrages littéraires, des photographes ou encore des comédies musicales qui font la renommée de New-York.

Je ne connais pas New-York mais depuis ce livre, j'adorerai suivre les pas de Madame Vivian Gornick et m'offrir une délicieuse pause dans un coffee shop tout en laissant mes idées vagabonder.
En attendant, j'ai bien envie de me plonger dans les photographies retro de Bérénice Abbott !

Merci aux éditions Rivages pour la traduction !
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La Femme à part est le deuxième volet de l'autobiographie de Vivian Gornick, journaliste et écrivaine américaine, connue notamment pour ses prises de position féministes. Je n'ai pas lu Attachement féroce, mais cela n'est pas nécessaire pour comprendre La Femme à part, même si j'imagine que le portrait de l'auteure prend plus d'épaisseur si on lit l'ensemble. Apparemment le premier volet a obtenu énormément de succès et ce, dans plusieurs pays, et The New York Times écrit au sujet du roman sorti le 5 septembre : « En parlant d'elle, Vivian Gornick nous tend un miroir. Elle nous bouleverse ». Encore une fois, séduite par la quatrième de couverture et alléchée par l'avis des critiques, j'ai eu envie de découvrir ce roman et il faut bien reconnaître que je suis complètement passée à côté. Entrer dans un roman autobiographique n'est pas chose aisée, nombreux sont les lecteurs qui ne prennent pas la peine de s'y risquer, mais c'est un genre que j'affectionne donc le problème ne se situe pas là. C'est la forme qui ne m'a pas convaincue et qui, de fait, m'a empêchée d'apprécier pleinement le contenu. Vivian Gornick livre au lecteur ce que l'on pourrait appeler des instants de vie, sans ordre apparent, il n'y a d'ailleurs pas de chapitres. le passage d'un fait à l'autre, le cheminement entre les souvenirs, le va-et-vient entre les thèmes, ne semblent pas dirigés par la conscience auctoriale mais soumis aux aléas des rencontres et des sensations d'une femme marchant dans New-York. Nombre d'anecdotes prennent ancrage dans la ville : un verre pris avec un ami à la terrasse d'un café, une conversation volée à deux vieilles dames sur la Vingt-troisième Rue Ouest, une situation vécue à la caisse d'un supermarché... Dans ces réminiscences aléatoires, les dates s'entremêlent : l'enfance de l'auteure dans le Bronx, l'après 11 septembre, la fin des années soixante-dix... Il est compliqué de s'y retrouver et, finalement, la multitude d'anecdotes et de souvenirs, qui aurait dû m'aider à reconstituer le portrait de cette « femme à part », ne m'a pas permis de comprendre l'entreprise autobiographique. Pire, je n'ai absolument rien ressenti lors de cette lecture.

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Alors qu'elle est pourtant une véritable icone des lettres américaines et du journalisme, la renommée de Vivian Gornick a mis pourtant pas mal d'année à venir jusqu'à nos oreilles puisqu' l'on a connu il y a quelques années seulement en France avec "Attachement féroce", récit autobiographique assez formidable paru chez Rivages, qui avait bien marché dans le monde littéraire.

Vivian Gornick, présente en septembre dernier, au dernier salon America, nous livre en cette rentrée littéraire son second volet autobiographique mélangeant, comme pour "Attachement féroce", des réflexions sur des thématiques aussi importantes que le féminisme, la littérature, le racisme, les relations de couple, l'amitié, souvenirs plus au moins lointains, avec, en toile de fond, un portrait aussi singulier qu'étonnant de sa ville de toujours New York.

Une fois de plus, Viviane Gornick nous montre à quel point elle est une voix singulière de la littérature en portant à nouveau ce regard aigu sur le monde qui l'entoure.

On l'aime toujours autant, cette vision décapante et profondément humaine qu'elle porte sur ses contemporains et notamment sur les anonymes qu'elle croise au fil de ses déambulations à Manhattan, la romancière comblant ses nombreuses angoisses existentielles par des marches sans fin.

Gornick nous explique comment elle a fait son cheminement personnel au fil des années, passant d'un modèle finalement assez convenu de recherche de grand amour et d'une vie professionnelle fiable à quelque chose de plus libre, plus indépendant, mais pas forcément quelque chose de plus stable et plus rassurant.

Ces instantanés de vie, jamais chronologiques ou académiques, permettent avant tout à l'auteure de tisser une peinture fine et sensible de New York et ses habitants, comme on l'a rarement vu ni au cinéma ni en littérature, en dépit des oeuvres qui sont faites autour de cette ville.

Dans "La femme à part", les habitants de la "big Apple" sont croqués avec justesse et intelligence, et l'auteur arrive à apporter une coloration inédite à une ville qui nous apparait vraiment différente de ce que l'on connaissait.

On regrettera simplement que les portraits de ses new-yorkais ne soient sans doute pas à notre gout suffisamment développés, mais peut-être est ce prévu dans un prochain volet de ces récits, tant on a le sentiment à la fin de ce bref mais ô combien intense "la femme à part", que Gornick a encore plein de choses à nous dire !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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LA FEMME À PART de VIVIAN GORNICK
Vivian est originaire du Bronx, son grand ami c'est Léonard, ils se voient une fois par semaine pour discuter, échanger, ils ne peuvent se passer de ces rencontres. Jeune, Léonard, issu du Bronx également, en a sillonné tous les arrondissements, il en connaît toutes les rues et les boutiques. Aujourd'hui ils vivent à Manhattan, Vivian a un appartement spartiate, Léonard vit lui dans un appartement surchargé de bibelots comme des salles de musée. Tous les jours elle sera promène dans la rue, discute avec un mendiant, capte l'air du temps, s'efforce d'être une femme à part. Elle est critique littéraire, sa mère était dépressive, ne se trouvait jamais intelligente. Vivian après deux mariages et autant de divorces a choisi la solitude et ses journées avec Léonard.
Un petit livre tout simple fait d'infinis détails de la vie quotidienne, de mini biographies d'amis ou de simples connaissances, on la suit dans ses déambulations new yorkaises et ses réflexions sur l'évolution de la ville et, bien sûr, ses interminables échanges avec Léonard. Savoureux.
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« Pour le parfait flâneur, pour l'observateur passionné, c'est une immense jouissance que d'élire domicile dans le nombre, dans l'ondoyant, dans le mouvement, dans le fugitif et l'infini. Être hors de chez soi, et pourtant se sentir partout chez soi ; voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde ». Charles Baudelaire. Vivian Gornick, dans la tradition de la littérature urbaine, nous permet de déambuler dans les rue de New York, dans la tête d'une femme à part : une flâneuse.
Qui n'a jamais marché dans une grand métropole, qui n'a pas traversé les flots, les vagues, les abîmes et les sommets d'une grande cité, qui n'a pas connu les flux et reflux de la foule, du bruit et des parfums d'un métropolitain, d'un boulevard, qui ne s'est pas cherché, interrogé, enflammé parfois écoeuré, en un mot qui n'a pas mille et une fois vécu l'ondoyante et triviale urbanité , que celle ou celui-ci soit, à la lecture de ce récit, convaincu que ce manque doit être comblé.
Oui, je sais, fuyons la ville...ses odeurs, sa violence, son indifférence…. Mais je suis peut être moi- même une femme à part...pour aimer tellement déambuler flâner, marcher dans la grande ville, affûter mon regard aussi bien que mes semelles de vent aux joues de ses pavés, de ses quais, macadams, funiculaires, cours et escaliers. le voyage à travers la ville est toujours une exploration une aventure, un questionnement. J'ai adoré lire les déambulations new-yorkaises de Vivian Gornick. La pertinence de ses impertinences, son regard sur l'amour, l'amitié. Et quelles soient de Paris ou de New-York, que la Statue of Liberty en soit témoin, nos humaines urbanités se ressemblent comme deux moineaux.

Astrid Shriqui Garain
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critiques presse (1)
LeMonde
03 décembre 2018
Attachement féroce montrait la difficulté de s’émanciper de sa mère, femme vulnérable et inflexible, drôle, manipulatrice, tour à tour brutale et irrésistiblement séduisante. Dans La Femme à part, toutes les amarres ont été larguées, hors celles de l’amitié et de l’attachement à sa ville. Il lui tarde d’ailleurs de retourner l’arpenter.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
J'ai un faible pour les hommes avec qui j'ai grandi. Ils sont pour moi l'équivalent d'un tissu imbibé de chloroforme qu'on presse contre mon visage : je les inhale, j'y enfouis le nez, j'ai envie de me fondre en eux. Quand j'étais petite, je voulais être comme eux - ces garçons des rues ténébreux et minces au regard de braise et aux passions ignorantes qui se regroupaient chaque jour au coin de la rue pour rire, lancer des jurons et apprendre la vie.
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Pendant dix ans après mes études j'ai cherché de toutes mes forces le Graal l'amour avec un grand A, le travail avec un grand T. Je lisais, j'écrivais puis je m'effondrais. dans mon lit. J'ai été mariée 10 minutes, j'ai fumé de la marijuana pendant cinq ans. Pleine d'entrain et de vie, j'ai arpenté les rues de NY et d'Europe. Mais rien n'allait jamais.
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Il existe deux sortes d’amitié : celle où l’on se remonte mutuellement le moral, et celle où il faut avoir le moral pour voir l’autre.
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Aussi loin que remontent mes souvenirs, j'ai toujours craint d'échouer. J'avais beau exercer le métier que je voulais, en aucun cas je ne pouvais être à la hauteur. Si je cherchais à rencontrer des gens dont je souhaitais faire la connaissance, je ne doutais pas d'être rejetée. Même si je cherchais à me faire belle, j'aurais toujours l'air banale.
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Je suis devenue la fille de ma mère. Très jeune déjà, j'étais incapable de me trouver intéressante si je n'avais pas une réaction intelligente. Il me fallait fréquenter des esprits à ma hauteur, or, dans mon entourage, personne ne prononçait les mots que j'avais besoin d'entendre. Je brodais pour les autres enfants du quartier une histoire à partir d'une anecdote qui s'était produite à l'école, à l'épicerie, dans mon immeuble. J'en faisais un récit, puis un résumé agrémenté d'une morale. Ensuite, j'attendais que l'un d'eux me fasse savoir que j'avais été comprise. Mais au lieu de ça, les regards attentifs devenaient vagues, les visages se faisaient perplexes, voire hostiles, et inévitablement, quelqu'un demandait : "Mais qu'est-ce que tu racontes ?"
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Videos de Vivian Gornick (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vivian Gornick
Les Grands Débats - N… comme New York : Manhattan Stories dimanche 23 septembre 2018 de 14h00 à 15h00 Vivian Gornick - Kristopher Jansma - Pierre Krause Elle est à elle seule un véritable personnage de roman, un monde en soi, une métropole qui ne s'arrête jamais. Elle nous fascine et habite notre imaginaire, plus que toute autre ville. Que représente cette ville pour nos invités ? Qu'a-t-elle à leurs yeux de si particulier ? Comment écrit-on New York ? Chacune ou chacun possède-t-il sa version personnelle de cette ville ? Itinéraire en compagnie de trois auteurs dont les livres ne pourraient en aucun cas se dérouler ailleurs…
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