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EAN : 9782746523753
324 pages
Le Pommier (14/07/2021)
4/5   1 notes
Résumé :
Avant même l'arrivée d'Homo sapiens sapiens, le chien nous tenait compagnie. Comment expliquer cette étrange association, cette place unique occupée par le « meilleur ami » de l'homme ? L'étude du chien se révèle riche d'enseignements, sur lui, évidemment, mais aussi sur nous. Au fil de la lecture se dessine le paysage de la subjectivité canine, un monde bien différent du nôtre (non, le chien ne parle, ni ne rêve, ni ne voit comme nous), mais avec lequel nous entro... >Voir plus
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Alors comment expliquer l'évolution qui a mené aux chiens ? De quelles modifications biologiques la domestication s'est-elle accompagnée et comment les gènes sont-ils impliqués dans ces changements ?
Pour avoir une première explication, il faut se tourner vers les ancêtres communs aux chiens et aux loups. Une partie des gènes impliqués dans la variété des traits observés chez les chiens étaient probablement déjà présents dans les populations que ces ancêtres formaient. Ces dernières, que I'on connaît encore assez mal aujourd'hui, renfermaient une variété phénotypique et génotypique assurément beaucoup plus grande que celle des populations de loups actuelles, lesquelles, rappelons-le, sont aujourd hui réduites à un total de 100 000 à 150 000 individus, et ne donnent en conséquence qu'une idée imparfaite de la nature et de la diversité de leurs ancêtres. Il est ainsi probable que certains de ces loups ancestraux possédaient des traits que les chiens ont conservés, mais qui ont disparu chez les loups actuels.
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En fins spécialistes, ils parviennent à repérer et à faire le tri dans une infinité de données, souvent imperceptibles pour nous, comme nos mouvements, nos gestes machinaux, nos intonations, nos routines, pour retenir ceux qui ont la meilleure valeur prédictive. Sans forcer le trait, on peut donc dire que les chiens sont obsédés par les signes : comme les humains superstitieux, ils voient des liens signifiants partout et se complaisent à les accumuler ; comme les statisticiens, ils sont à l'affût de toutes les corrélations susceptibles d'être intéressantes. Mais cet irrépressible penchant qui pousse le chien à établir sans relâche des corrélations et des liens d'antécédence à conséquence se déploie chez lui sans être interprété au moyen d'un schème cognitif causaliste. Car, pour cela, il faut considérer ces corrélations et ces liens comme le produit de mécanismes généraux sous-jacents, souvent cachés, qui les expliquent.
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Une forme de consensus semble toutefois se dessiner chez les chercheurs depuis quelques années. Le processus de domestication qui a mené au chien a très probablement débuté entre -100 000 et- 50 000, autrement dit certainement bien avant les 14000 ans suggérés par les découvertes fossiles. Il est survenu sans doute à plusieurs endroits différents, mais assez peu nombreux malgré tout. Les descendants de ces quelques populations domestiquées se sont ensuite répandus dans le monde en suivant les migrations humaines et se sont mêlés les uns aux autres. Ils ont accompagné l'homme à peu près partout, jusqu'aux contrées les plus reculées. Aussi étonnant que cela puisse paraître, très rares sont les sociétés qui n'ont pas vécu, de près ou de loin, et sous des modalités, certes, très diverses, en contact avec les chiens. Réciproquement, dans leur très grande majorité, les chiens ont toujours vécu non loin des humains. Phase finale du processus, la différenciation en races différentes apparait, semble-t-il, il y a seulement environ 3 000 ans.
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En conséquence, si l'on prend notre perception des couleurs comme système de référence, la palette qui compose celle du chien, moins variée, consiste en un dégradé de tons entre deux teintes. En simplifant, cela lui donne une vue colorée, certes, et non pas en noir et blanc, mais nettement moins riche en couleurs distinctes que la nôtre. Plus précisément, les longueurs d'onde du violet et du bleu-violet sont probablement perçues par le chien comme indistinctement bleuâtres ; celles qui nous apparaissent jaune-vert, jaune-rouge ou orangées sont sans doute jaunâtres pour lui ; et les longueurs d'onde qui se situent en deçà de ces fréquences lui apparaissent sans doute comme blanches ou gris clair. Aussi, comme le suggèrent certaines études, les chiens ont du mal à distinguer le bleu verdâtre du gris, ou encore le jaune-vert, le jaune, I'orange et le rouge. Les chiens de non-voyants ont donc bien du mérite avec nos feux rouges... Sans doute se réfèrent-ils à la position des feux plutôt qu'à leur couleur. Et il ne faut pas s'étonner lorsqu'un chien auquel on lance une carotte en plastique sur une pelouse verte un peu sèche ne la trouve pas facilement et peine à la ramener. Ce n'est pas nécessairement parce qu'il a une mauvaise vue ni parce qu'il fait preuve de mauvaise volonté. Pour nous les contrastes sont nets... mais pas pour lui.
Toutefois, il ne faudrait surtout pas conclure trop hâtivement que cette vision dichromatique [...] soit nécessairement une infériorité ou un désavantage. Ce type de vision permet notamment de distinguer les camouflages beaucoup plus efficacement qu'une vision haute en couleur, laquelle peut se laisser beaucoup plus facilement piéger par les animaux spécialisés dans le mimétisme : car plus on est sensible, plus on est à la merci des imposteurs. Or, pour un prédateur, il est important de savoir déjouer les ruses des proies éventuelles.
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Dans un tel cadre, les concepts empruntés à la psychologie humaine - les concepts anthropomorphiques - ne sont pas de simples modélisations, des images heuristiques ou, encore moins, des illusions : ils apparaissent comme des faits évolutifs identiques et communs, sur le plan fonctionnel, chez l'homme et chez certains animaux. On notera que l'usage d'un tel « anthropomorphisme fonctionnel » est encore plus important et impérieux dans le cas de l'étude des chiens : comme ces derniers ont évolué en contact étroit avec l'homme, ils ont été naturellement amenés à adapter leur comportement à des fonctions, en particulier sociales et affectives, propres à l'être humain. Comme le suggèrent les spécialistes en éthologie canine, il pourrait exister, par exemple, certaines proximités fonctionnelles entre la relation parent-enfant et la relation maître-chien.
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Video de Dominique Guillo (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Guillo
1835, Islande : une colonie de grands pingouins est massacrée. Tandis que les marins emportent leurs dépouilles, Gus, un jeune zoologiste, parvient à sauver l'un d'entre eux. Il le ramène chez lui et le nomme Prosp. Peu à peu, une amitié naît entre Gus et l'oiseau. Avec une sensibilité rare, Sibylle Grimbert réussit à rendre crédible le personnage de Prosp, mais aussi la relation bouleversante entre un homme et un animal. Gus comprend par ailleurs progressivement qu'il est le témoin d'une chose alors inconcevable : l'extinction d'une espèce. Prosp est le dernier des siens. Pour interroger la relation homme-animal, Sibylle Grimbert sera en discussion avec Dominique Guillo, dont les travaux permettent d'appréhender les liens d'interdépendance entre des êtres situés dans un même espace écologique, qu'ils soient ou non de la même espèce.
Sibylle Grimbert est romancière et éditrice. Elle est notamment l'autrice d'Avant les singes (Anne Carrière, 2016) et le fils de Sam Green (Anne Carrière, 2013). le Dernier des siens est son onzième roman, le quatrième à paraître aux éditions Anne Carrière.
Dominique Guillo est sociologue, directeur de recherche au CNRS et professeur associé à l'Université Mohammed VI Polytechnique. Il a notamment publié Des chiens et des humains (Le Pommier, 2009) et Les Fondements oubliés de la culture (Seuil, 2019).
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