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EAN : 9782369426738
256 pages
Nouveau Monde (29/03/2018)
3.67/5   6 notes
Résumé :


Connaissez-vous Hypathia, mathématicienne et philosophe du IVe siècle ? Nicole Lepaute et Hélène Metzger, dont les travaux ont révolutionné le monde de la science ? Avez-vous entendu parler de Victoria Woodhull qui osa se présenter aux élections présidentielles américaines, alors que les femmes n'avaient pas le droit de vote ? Elles sont Grecques, Italiennes, Françaises, Anglaises, Américaines ou Allemandes et ont toutes en commun une volonté et une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tant de femmes ont marqué l'Histoire, tant de noms –célèbres ou inconnus, de diverses nationalités, époques- parmi lesquels Jean Haechler, dans cet ouvrage, a sélectionné 18 femmes qui, à travers les siècles, ont laissé une empreinte de par leur courage, audace, intelligence, détermination, beauté, indépendance…

A travers une biographie détaillée de chacune d'entre elles –d'Hypathie à Maryse Hilsz en passant par Mary Read- enrichie par des citations, extraits de lettres ou d'entretiens, nous découvrons ces personnalités intéressantes, qui n'ont pas hésité à s'affirmer et ainsi à défier les lois (discriminatoires envers les femmes) de leur temps… Je suis ravie d'avoir découvert ces femmes remarquables et leurs actions exceptionnelles (qu'elles soient mathématiciennes, impératrices, femmes de lettres, aviatrices, astronomes, femmes politiques…) m'attachant à chacune d'entre elles, avec une petite préférence pour Marie de Régnier, brillante femme de lettres et Amoureuse passionnée.

Ainsi, je tiens à remercier chaleureusement Babelio pour son opération Masse Critique ainsi que les éditions Nouveau Monde pour l'envoi de ce roman que j'ai lu avec grand plaisir et beaucoup d'admiration pour ces femmes insoumises…

A lire !
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Merci à Babelio et aux éditions Nouveau Monde de m'avoir fait parvenir ce livre, figurant sur une liste de titres que j'avais soumise dans le cadre d'une opération Masse critique.
Le sujet du livre m'intéresse, à savoir des portraits de femmes injustement méconnues. La lecture fut néanmoins extrêmement laborieuse. J'en conserve quelques pépites mais aussi le souvenir d'un ennui assez rapide à survenir. Je dus m'y reprendre à de multiples reprises et me forcer souvent. Les raisons de cette relative déception sont multiples.
Tout d'abord l'intention de l'auteur. Il s'agit de dresser des portraits de femmes choisies en raison de leur peu de notoriété. Mais après avoir annoncé ce louable projet, l'auteur déclare immédiatement une exception : Théodora, à laquelle il consacre une évocation plus longue (une trentaine de pages contre une quinzaine pour les autres) et néanmoins indigeste (à la fois trop et pas assez) probablement du fait de l'existence de sources nombreuses et sans doute plus détaillées. Pourquoi annoncer vouloir aborder des destins peu connus et mettre ensuite en exergue un destin hyper connu. Marketing ? La seule raison communiquée réside dans le fait que l'auteur n'a pu résister à cette évocation.
Autre source d'inconfort pour moi : le caractère disparate et arbitraire des destins évoqués. On y trouve de véritables épopées signifiantes sur le plan de l'histoire politique (Victoria Woodhull, Joséfina Lehnert), scientifique (Hypathia, Sophie Germain, Hélène Metzger) ou littéraire (Louise Labé, Marie de Régnier). Mais ceux-ci se trouvent mélangés sans ordre autre que chronologique à des récits de vie bien anecdotiques (une femme pirate, une femme bourreau, une contributrice à l'Encyclopédie mais dont on ignore la contribution exacte). du coup on a l'impression que l'auteur doit "gratter" pour trouver des destins de femmes intéressants, si on ne se rappelle pas bien sûr son parti pris théorique de ne traiter que de destins méconnus.
Deux autres choses m'ont également dérangée. D'abord le style de l'auteur, hésitant, parfois simple parfois nettement plus ampoulé. C'est bien d'utiliser le subjonctif imparfait mais dans ce cas il faut veiller à la concordance des temps, qui n'est pas toujours respectée.
Mais ce qui m'a le plus incommodée c'est le ton de l'auteur, que je qualifierais de "vieux jeu" et un rien machiste, étonnant au regard de la "matière" abordée. Ainsi l'auteur insiste-t-il lourdement sur le physique de ses héroïnes. Cela peut se comprendre s'il s'agit d'aborder des séductrices mais il y en a peu dans l'ouvrage qui se soient imposées uniquement par leur pouvoir de séduction. A quoi bon souligner le superbe physique d'une mathématicienne voire d'une religieuse et ce alors même que les sources existantes ne pemettent aucunement de procurer une description précise des attributs de ces dames (cas d'Hypathia, notamment). Cette obsession procure une coloration "sauce Harlequin" à un ouvrage qui a tout de même une petite prétention historique. On y devine une analyse marketing (encore ?) du lecteur ou plutôt de la lectrice cible pour ce livre : la femme d'âge moyen s'échappant du quotidien par la lecture de force romans d'amour. On sourit en imaginant le traitement de personnages historiques masculins avec une telle attention accordée à leur physique.... Enfin il y a, de ça et là, de bons gros clichés genre "Une femme reste toujours une femme", pour signifier que la belle ne pouvait que tomber amoureuse d'un beau flibustier, qui en tant que tels demeurent tout de même effarants de platitude et de misogynie ordinaire.
Au final j'ai quand même été intéressée par quelques-uns des destins évoqués : Woodhull, Lehnert, Sforza... Mais en dépit de son caractère assez court (254 pages), la lecture de ce livre ne fut pas une sinécure alors que le sujet m'intéressait au départ.
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Elever notre esprit, comme le suggère Louise Labé, je ne sais pas si le livre y arrive réellement mais il met en tout cas en lumière dix-huit femmes qui ont défrayé la chronique en leur temps.

Même si l'authenticité y gagne, on déplorera le fait d'avoir laissé les extraits dans la langue originale, le texte perd en fluidité.

Des écrivaines, des savantes, des impératrices... Toutes ayant un caractère bien trempé et ne se contentant pas de la place que la société leur réservait. Des destinées étonnantes comme cette Marguerite-Julienne le Pastour, devenue bourrelle de son état ou la pirate Mary Read qui n'eut rien à envier à ses compagnons d'équipage. Une question m'a taraudée, durant la lecture, c'est la façon dont toutes ces femmes sont présentées. Oui, on parle bien entendu de leurs exploits, mais on loue aussi régulièrement leur beauté et leur charme ou au contraire, on souligne leur physique particulier. Sans pousser le féminisme trop loin, est-ce utile de préciser ? Aurait-on fait de même pour des hommes ?

Autre questionnement... Parmi les figures choisies, plusieurs religieuses. L'Eglise serait-elle un nid de femmes de caractère ou s'agit-il juste d'une orientation particulière de l'auteur ?

Malgré ces questionnements qui entachent un peu le plaisir de la lecture, il faut reconnaître qu'on découvre des femmes sensationnelles : Mademoiselle Maupin et sa vie tumultueuse qui l'emmènera de Marseille à Bruxelles, en passant des ruelles sombres où elle menait des duels aux salles d'opéra des grandes villes. Ou Victoria Woodhull qui fut la première à se présenter à la présidentielle des Etats-Unis, avant même que les femmes n'obtiennent le droit de vote ! On admire l'esprit acéré et les flèches lancées par ces rebelles.

Au fil du livre, l'écriture devient plus claire. Si on peine un peu sur les premiers récits (ceux de Theodora ou Catherine Sforza par exemple), on est happée par les derniers, comme celui de l'aviatrice Maryse Hilsz.

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Jean Haechler nous présente donc tour à tour dix-huit femmes qui ont existé à différentes époques, de la fin de l'Antiquité au début du 20è siècle : femmes de lettres, femmes politiques, aventurières, scientifiques, pionnières, religieuses, grecques, italiennes, allemandes, françaises ou américaines : elles ont toutes en commun une détermination et une volonté de fer.

Stupéfiantes pour certaines, admirables pour d'autres, suspectes quelquefois, mais toujours fascinantes, ces femmes nous font découvrir une époque ou un lieu, un combat ou une aventure. Toutes nous montrent qu'être femme dans une société souvent misogyne nécessite courage et opiniâtreté pour parvenir à ses fins, choisir son mode de vie… ou simplement pour avoir le droit d'exister.

Dix-huit portraits présentés de manière très synthétiques mais enrichis d'extraits de correspondance ou de témoignages d'époque qui mettent en lumière Hypathia d'Alexandrie mathématicienne et philosophe, Théodora impératrice byzantine, Catherine Sforza femme politique italienne, Louise Labbé femme de lettres engagée et inventrice des salons littéraires, Catherine de Partenay femme de lettres, Marie de Gournay femme de lettres et fille spirituelle de Montaigne, Mademoiselle Maupin cantatrice, Mary Read aventurière anglaise, Susanne-Marie de Vivans féministe du 18è siècle, Marguerite-Julienne le Pastour bourreau du 18è siècle, Nicole-Reine Lepaute mathématicienne et astronaute, Sophie Germain mathématicienne, Anne-Marie Javouhey missionnaire et adversaire farouche de l'esclavagisme, Victoria Woodhull femme politique, Marie de Régnier femme de lettres, Helène Metzger chimiste victime de la barbarie nazie, Joséfina Lehnart religieuse allemande et enfin Maryse Hilsz aviatrice.

Ces femmes ont le disais-je eu des destins assez incroyables même si elles ne sont pas forcément rentrées dans l'Histoire, elles ont souvent marqué les esprits de leurs contemporains ou fait avancer la cause des femmes et elles démontrent surtout l'adage que lorsque l'on veut on peut car toutes ces femmes n'en ont fait qu'à leur tête, au mépris des conventions sociales de leurs temps !

Jean Haechler est historien spécialiste du XVIIIe siècle, il ne s'est pourtant pas cantonné à son siècle de prédilection même si cinq femmes de cette époque sont présentes dans cet essai. Comment l'auteur a d'ailleurs fait son choix ? Il s'en explique en préface : deux exigences l'ont dicté : des personnalités très fortes et, aujourd'hui, leur absence de notoriété. Il a donc systématiquement laissé de côté celles ayant acquis la célébrité, comme Hildegarde de Bingen au Moyen Age, Emilie du Châtelet, Alexandrine de Tencin, Marie du Deffand, Suzanne Necker, Manon Roland au XVIIIe siècle ou, plus récemment, Marie Curie pour n'en citer que quelques-unes.

Et il a bien fait car de nombreux ouvrages leur sont déjà consacrés et que celui-ci fait la part belle à des personnalités nettement plus obscures. Je dois bien avouer qu'à part Hypathia, Théodora, Louise Labbé et Marie de Gournay dont je connais l'existence mais pas forcément la vie en détail, je n'avais jamais entendu parler des autres.

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
(A propos de Louise Labé, n.d.r.)
Qu'en fut-il de sa vie privée ? Chi lo sa ? Une femme aussi séduisante par les grâces de son sexe et les charmes de son esprit était admirée. Et tout autant jalousée.
(...)
Nombre de suspicions concernant ses mauvaises moeurs ont circulé puis, reprises, ont été amplifiées jusqu'au ridicule, essentiellement animées par la misogynie ambiante qui ne lui pardonnait pas d'écrire. Tant les ragots sont persistants qu'il faudra attendre les récents travaux de recherche pour que soit enfin mis un terme aux calomnies les plus basses dont elle fut l'objet. Même Calvin l'a traitée de paillarde, exactement de plebeia meretrix, expression utilisée par le réformé, dont l'exacte traduction est: "putain du peuple." Il ne la connaissait même pas ! Mais il avait ses rancunes : un chantre d'une église de Lyon, Gabriel Sacconay, ayant éveillé sa haine, - non sans raison d'ailleurs -, Calvin n'hésita pas à faire un amalgame lyonnais dérisoire.
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(À propos de Sophie Germain, n.d.r.)
Rebière à écrit : "Pour construire la tour Eiffel, les ingénieurs ont utilisé l'élasticité des métaux. On a inscrit sur la tour les noms de soixante-douze savants ; on a oublié celui d'une fille de génie, la théoricienne de l'élasticité."
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Elles doivent être nombreuses les femmes dont l'activité de recherche nous restera toujours inconnue car dissimulée, masquée, gommée par l'"autorité" qualifiée d'éminente des hommes qui les conservaient sous leur coupe.
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L'homme fut créé mâle et femelle, dit l'Ecriture, ne comptant ces deux que pour un. Dont Jésus-Christ est appelé fils de l'homme, bien qu'il ne le soit que de la femme. Finalement, si l'Ecriture a déclaré le mari chef de la femme, la plus grande sottise que l'homme peut faire, c'est de prendre cela pour passe-droit de dignité. (Marie Le Jars de Gournay)
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S'il y a des propos obscènes dans Woodhull & Claflin's Weekly, il y en a aussi dans la Sainte Bible, dans les oeuvres de Byron et de Shakespeare. Alors j'exige du gouvernement des Etats-Unis lui-même qu'il interdise l'envoi par courrier d'exemplaires de la Bible, et la saisie immédiate des oeuvres de ces auteurs. (Victoria Woodhull)
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